Dominic Raab

Dominic Raab
Illustration.
Portrait officiel de Dominic Raab en 2022.
Fonctions
Vice-Premier ministre du Royaume-Uni
Secrétaire d'État à la Justice
Lord grand chancelier

(5 mois et 27 jours)
Premier ministre Rishi Sunak
Gouvernement Sunak
Prédécesseur Thérèse Coffey (Vice-PM)
Brandon Lewis (Justice et chancelier)
Successeur Oliver Dowden (Vice-PM)
Alex Chalk (Justice et chancelier)

(11 mois et 22 jours)
Premier ministre Boris Johnson
Gouvernement Johnson II
Prédécesseur Nick Clegg (vice-PM, indirectement)
Robert Buckland (Justice et chancelier)
Successeur Thérèse Coffey (Vice-PM)
Brandon Lewis (Justice et chancelier)
Député britannique
En fonction depuis le
(13 ans, 11 mois et 7 jours)
Élection 6 mai 2010
Réélection 7 mai 2015
8 juin 2017
12 décembre 2019
Circonscription Esher and Walton
Législature 55e, 56e, 57e et 58e
Groupe politique Conservateur
Prédécesseur Ian Taylor
Premier secrétaire d'État
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement

(2 ans, 1 mois et 22 jours)
Premier ministre Boris Johnson
Gouvernement Johnson I et II
Prédécesseur Damian Green (indirectement, Premier secrétaire d'État)
Jeremy Hunt (Affaires étrangères et Commonwealth)
Successeur Liz Truss (Affaires étrangères, Commonwealth et Développement)
Secrétaire d'État à la Sortie de l'Union européenne

(4 mois et 6 jours)
Premier ministre Theresa May
Gouvernement May II
Prédécesseur David Davis
Successeur Stephen Barclay
Ministre d'État au Logement et à l'Aménagement

(6 mois)
Premier ministre Theresa May
Gouvernement May II
Prédécesseur Alok Sharma
Successeur Kit Malthouse
Ministre d'État aux Tribunaux et à la Justice

(6 mois et 28 jours)
Premier ministre Theresa May
Gouvernement May II
Prédécesseur Oliver Heald
Successeur Rory Stewart
Sous-secrétaire d'État parlementaire aux Libertés civiles

(1 an, 2 mois et 4 jours)
Prédécesseur Simon Hughes
Successeur Phillip Lee
Biographie
Nom de naissance Dominic Rennie Raab
Date de naissance (50 ans)
Lieu de naissance Buckinghamshire (Angleterre, Royaume-Uni)
Nationalité Britannique
Parti politique Parti conservateur
Diplômé de Lady Margaret Hall
Jesus College

Dominic Raab

Dominic Raab, né le dans le Buckinghamshire, est un homme politique britannique. Membre du Parti conservateur, il est à deux reprises vice-Premier ministre du Royaume-Uni, secrétaire d'État à la Justice et lord grand chancelier entre 2021 et 2023.

Depuis 2010, il siège à la Chambre des communes du Royaume-Uni, élu dans la circonscription Esher and Walton.

Il est secrétaire d'État à la Sortie de l'Union européenne en 2018, dans le second gouvernement de Theresa May. En 2019, il devient Premier secrétaire d'État et secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth dans les deux gouvernements de Boris Johnson.

En 2023, à la suite d’accusations de harcèlement moral et d'intimidations, il démissionne du gouvernement Sunak, quittant ainsi ses fonctions de vice-Premier ministre, de secrétaire d'État à la Justice et de lord grand chancelier.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Dominic Raab est le fils d'un réfugié tchèque, d'origine juive, arrivé en Angleterre en 1938 en raison de la politique expansionniste du Troisième Reich[1]. Sous l'influence de sa mère, il est élevé dans l'anglicanisme. Il est diplômé en droit du Lady Margaret Hall de l'université d'Oxford et obtient ensuite un master de droit international à l'université de Cambridge.

Il rejoint le Bureau des Affaires étrangères et du Commonwealth (Foreign and Commonwealth Office) en 2000, qu'il conseille sur le conflit israélo-arabe, l'Union européenne et Gibraltar. Raab est également déployé à l'ambassade britannique à La Haye, où il dirige une équipe chargée de suivre et aider les avancées de la Cour pénale internationale (CPI) dans sa traque de fugitifs.

Chambre des communes du Royaume-Uni[modifier | modifier le code]

Après avoir travaillé à partir de 2006 avec les parlementaires David Davis et Dominic Grieve, il est élu à la Chambre des communes lors des élections générales de 2010, au titre de la circonscription d'Esher and Walton, dans le Surrey. Il est réélu en 2015 et 2017.

Parcours ministériel[modifier | modifier le code]

Dominic Raab en 2019.

Le , il est nommé secrétaire d'État à la Sortie de l'Union européenne en remplacement de David Davis, démissionnaire la veille[2]. Il démissionne le , étant en désaccord avec l'accord conclu par Theresa May avec l'Union européenne au sujet du Brexit[3].

Candidat à l'élection à la direction du Parti conservateur de 2019, il est éliminé à l'issue du deuxième tour, avec 30 votes de députés sur 313[4]. Décrit comme intelligent et sérieux, tenant d'une « droite musclée » mais orateur prudent, il est cependant peu apprécié au sein de son parti, où il est perçu comme « cassant, pète-sec et peu aimable » tout en entretenant trop d'arrière-pensées[1]. Le 24 juillet 2019, il est nommé secrétaire d'État des Affaires étrangères et du Commonwealth et Premier secrétaire d'État par le nouveau Premier ministre, Boris Johnson. Il gère à ce titre les tensions diplomatiques avec l'Iran tout en travaillant à neutraliser son principal rival, Michael Gove, présumé responsable des rumeurs sur sa consommation de cocaïne qui ont entaché sa réputation[1].

Le 6 avril 2020, il remplace le Premier ministre Boris Johnson à sa demande, là où nécessaire, à la suite de l'hospitalisation de celui-ci pour Covid-19[5], mais sans disposer des mêmes pouvoirs[6].

Il plaide pour le renforcement de la puissance militaire du Royaume-Uni, ce qui conduit notamment le gouvernement à augmenter de 45 % ses stocks d’ogives nucléaires à partir de 2021, qu'il explique par la nécessité de « maintenir un niveau minimal et crédible de dissuasion » notamment face à la « menace » russe[7].

Il perd le ministère des Affaires étrangères à l'occasion d'un remaniement en septembre 2021. Il lui était notamment reproché son inaction lors de la crise afghane, restant en vacances en Crète lors de la prise de Kaboul par les Talibans. Il avait ensuite semblé rejeter sur l’armée la responsabilité des erreurs commises lors des évacuations, des milliers d’Afghans ayant travaillé pour les Britanniques n’ayant pas pu fuir. Il devient alors ministre de la Justice et vice-Premier ministre, une décision interprétée comme une sanction[8],[9].

À partir de fin 2022, Dominic Raab est accusé dans plusieurs enquêtes de presse de harcèlement à l'encontre de ses collaborateurs. Selon le journal The Guardian, le personnel du ministère décrit une « culture de la peur » au sein du service[10].

Il soutient Rishi Sunak durant toute sa campagne pour remplacer Boris Johnson à l’été 2022. Il le soutient à nouveau en octobre après le bref mandat de Liz Truss[9].

Le 21 avril 2023, il annonce sa démission de ses fonctions de vice-Premier ministre du Royaume-Uni, de secrétaire d'État à la Justice et de lord grand chancelier à la suite d’allégations d'intimidations confirmées dans un rapport indépendant confié au Premier ministre Rishi Sunak. Il déclare notamment dans sa lettre de démission : « J’avais demandé cette enquête et m’étais engagé à démissionner si elle établissait des faits de harcèlement, quels qu’ils soient. Je crois qu’il est important de respecter ma parole »[11]. Sa lettre de démission ne comporte cependant aucun regret et affirme, au contraire, que son départ crée un précédent « dangereux pour la conduite d’un bon gouvernement »[9].

Prises de position[modifier | modifier le code]

Il est présenté par Les Échos comme un « pur produit des élites britanniques », d'orientation eurosceptique et libéral[12].

Raab est l'un des plus fervents partisans du Brexit, même s'il déclare qu'il faut « en prendre les risques au sérieux »[13]. Il a fait partie du Comité de campagne du Parti Vote Leave (parti créé en faveur du Brexit), qui a emporté la majorité lors du référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne.

Il est généralement considéré comme faisant partie de la tendance libérale du parti. En 2011, il qualifie cependant les féministes de « pénibles fanatiques » ou « pénibles bigottes » (« obnoxious bigots »)[14].

Il se décrit comme un « ami » et un « grand partisan » d'Israël. Il apporte son soutien à ce pays lors des bombardements sur la bande de Gaza en mai 2021[15].

Résultats électoraux[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Marc Roche, « Johnson hospitalisé : qui est Dominic Raab, le mal-aimé qui assure l'intérim », sur Le Point,
  2. Royaume-Uni : Dominic Raab nommé ministre du Brexit après la démission de David Davis - Europe 1/AFP, 9 juillet 2018.
  3. (en) « Brexit: Dominic Raab and Esther McVey among ministers to quit over EU agreement », .
  4. (en) « Dominic Raab out of Tory leadership race », sur Bbc.com, BBC News, (consulté le ).
  5. « Coronavirus : le Premier ministre britannique Boris Johnson admis en soins intensifs et remplacé par son ministre des Affaires étrangères », sur LaProvence.com, (consulté le )
  6. avec AFP, « Coronavirus. Avec Boris Johnson en soins intensifs, qui dirige le Royaume-Uni ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  7. Pierre Barbancey, « Royaume-Uni. Boris Johnson relance la course au nucléaire », sur L'Humanité,
  8. « Royaume-Uni : Boris Johnson remanie son gouvernement pour se refaire une santé politique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c « Royaume-Uni : la démission de Dominic Raab, un coup dur pour le gouvernement de Rishi Sunak », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « “Un tyran malpoli et agressif” : un nouveau ministre britannique accusé de harcèlement », sur 7sur7,
  11. « Royaume-Uni : le vice-premier ministre Dominic Raab, accusé de harcèlement moral, démissionne », sur lejdd.fr (consulté le )
  12. « Coronavirus : Dominic Raab, un jeune loup propulsé au sommet de l'Etat britannique », sur Les Echos, (consulté le )
  13. (en) « So, yes, let’s take the risks seriously. I don’t want to be cavalier about that. But let’s also grasp the opportunities » — The Guardian
  14. (en) « Although Raab is a Brexit supporter, he comes from the liberal tradition of the party. However, some of his past gaffes could come back to haunt him, including once branding feminists “obnoxious bigots” in 2011 » — The Guardian
  15. (en) Matt Kennard, « Former British minister: ‘The Israelis think they control the Foreign Office. And they do!’ », sur Daily Maverick,
  16. (en) BBC News, « UK results 2019 », sur bbc.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]