District de Mustang

District de Mustang
मुस्ताङ जिल्ला
District de Mustang
Administration
Pays Drapeau du Népal Népal
Province Gandaki
Type District
Démographie
Population 11 593 hab. (2011)
Densité 3,3 hab./km2
Géographie
Coordonnées 28° 47′ 00″ nord, 83° 43′ 50″ est
Superficie 356 200 ha = 3 562 km2

Le district de Mustang (en népalais : मुस्ताङ जिल्ला, mustāṅa jillā) est l'un des 77 districts du Népal. Il est rattaché à la province de Gandaki. La population du district s'élevait à 11 593 habitants en 2011.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Le district est situé dans le nord-ouest du pays. Son territoire comprend celui de l'ancien royaume du Mustang, qui lui a légué son nom. Il couvre 3 562 km2, ce qui en fait le 5e plus grand district du pays (après Dolpa, Humla, Taplejung et Gorkha), et compte 13 452 habitants en 2011, soit le 2e district le moins peuplé (après Manang)[1].

Le district est à cheval sur l'Himalaya et s'étend au nord sur le plateau tibétain où se trouvait l'ancien royaume du Mustang, qui forme les deux-tiers nord du district. Il est entouré à l'ouest par le district de Dolpa, au sud par le district de Myagdi et à l'est par le district de Manang. Au nord se trouvent la frontière avec la Chine et la région autonome du Tibet.

Il faisait partie de la zone de Dhawalagiri et de la région de développement Ouest jusqu'à la réorganisation administrative de 2015 lors de laquelle ces entités ont disparu.

Histoire[modifier | modifier le code]

Utilisé par le groupe armé tibétain du Chushi Gangdruk, mouvement indépendantiste entraîné et financé par la Central Intelligence Agency (CIA) entre 1957 et 1969 dans le cadre du programme du gouvernement américain de Harry S. Truman (1943 — 1953) dans l'opération ST Circus, dans le cadre du programme tibétain de la CIA, est orchestrée depuis le Mustang.

Après la décimation en 1959 de quatre groupes de guérilleros parachutés au Tibet pour rejoindre ce qui restait de la résistance tibétaine, la CIA changea de stratégie et mit sur pied une base au Mustang. Elle y rassembla près de 2 000 Tibétains, organisés en armée moderne et commandés par Bapa Yeshe, un ancien moine. Ravitaillés en armes et munitions par air, ces combattants avaient pour mission de lancer des raids au Tibet[2].

En 1964, la plupart des villages du Mustang abritaient des camps ou des bases militaires, pour un nombre de combattants estimé à 6 000[3].

Le dernier lâcher d’armes eut lieu en mai 1965 puis, début 1969, l’Agence interrompit tout soutien, à la grande déception des guérilleros. Elle expliqua que c’était une des conditions mises par la Chine à l’établissement de relations diplomatiques avec les États-Unis[4],[5].

En raison des mesures efficaces de surveillance à la frontière prises par la Chine et des luttes intestines que se livraient les différents chefs tibétains, la guérilla de Mustang s’était retrouvée impuissante et n’avait plus d’objet[6].

En 1974, sous la pression des Chinois, le gouvernement népalais envoya des troupes au Mustang pour exiger que les combattants se rendent. Craignant un bain de sang, le dalaï-lama leur envoya un message enregistré leur demandant de se rendre, ce qu’ils firent, non sans regrets, certains d’entre eux se suicidant même peu après[7]. Ceux qui ne se suicidèrent pas furent internés jusqu’en 1981[8].

Subdivisions administratives[modifier | modifier le code]

Le district de Mustang est subdivisé en 5 unités de niveau inférieur qui sont toutes des gaunpalikas ou municipalités rurales[9].

# Nom Nom en népalais Type Population (2011) Superficie (km2)
1 Gharpajhong घरपझोङ gaunpalika 3 029 316
2 Thasang थासाङ gaunpalika 2 912 289
3 Lo-Ghekar Damodarkund लो-घेकर दामोदरकुण्ड gaunpalika 1 423 1344
4 Lomanthang लोमन्थाङ gaunpalika 1 899 727
5 Baragung Muktichhetra वारागुङ मुक्तिक्षेत्र gaunpalika 2 330 886

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Districts of Nepal », Statoids
  2. (en) Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, in Outlook, 15 février 1999, reproduit sur le site World Tibet News : « Undeterred, the CIA parachuted four groups of Camp Hale trainees inside Tibet between 1959 and 1960 to contact the remaining resistance groups. But the missions resulted in the massacre of all but a few of the team members. The CIA cooked up a fresh operation in Mustang, a remote corner of Nepal that juts into Tibet. Nearly two thousand Tibetans gathered here to continue their fight for freedom. A year later, the CIA made its first arms drop in Mustang. Organised on the lines of a modern army, the guerrillas were led by Bapa Yeshe, a former monk. […] The Mustang guerrillas conducted cross-border raids into Tibet. »
  3. Philippe Hayez, Mourir pour Lhassa, un épisode méconnu de la guerre froide, sur le site stratisc.org, 2005.
  4. Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, op. cit. : « The CIA made two more arms drops to the Mustang force, the last in May 1965. Then, in early 1969, the agency abruptly cut off all support. The CIA explained that one of the main conditions the Chinese had set for establishing diplomatic relations with the US was to stop all connections and all assistance to the Tibetans. »
  5. Richard M. Bennett, Tibet, the ‘great game’ and the CIA, op. cit. : « By the mid-1960s, the CIA had switched its strategy from parachuting guerrilla fighters and intelligence agents into Tibet to establishing the Chusi Gangdruk, a guerrilla army of some 2,000 ethnic Khamba fighters at bases such as Mustang in Nepal. This base was only closed down in 1974 by the Nepalese government after being put under tremendous pressure by Beijing. »
  6. Joseph G. Morgan, a review of Kenneth J. Conboy and James Morrisson’s The CIA’s Secret War in Tibet, published by H-Diplo, June 2002 : « The guerrilla force based at Mustang scored an impressive early success by capturing a cache of classified Chinese documents in 1961, but did little in subsequent years because of effective Chinese border control measures and infighting among the force’s leadership. The unit, as one of its officers put it, “went on existing for the sake of existence”. » (p. 197).
  7. Ramananda Sengupta, The CIA Circus: Tibet's Forgotten Army How the CIA sponsored and betrayed Tibetans in a war the world never knew about, op. cit. : « In 1974, armtwisted by the Chinese, the Nepalese government sent troops to Mustang to demand the surrender of the guerrillas. Fearing a bloody confrontation, the Dalai Lama sent the resistance fighters a taped message, asking them to surrender. They did so, reluctantly. Some committed suicide soon afterwards. »
  8. Philippe Hayez, Mourir pour Lhasa, op. cit.
  9. (ne) « स्थानिय तह » (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]