Denys Cochin

Denys Cochin
Denys Cochin en 1915.
Fonctions
Fauteuil 11 de l'Académie française
-
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Denis-Marie-Pierre-Augustin Cochin
Nationalité
Formation
Activités
Père
Mère
Adeline Benoist d'Azy
Fratrie
Henry Cochin, colonel Pierre Cochin
Conjoint
Hélène Péan de Saint-Gilles
Enfant
Autres informations
Religion
Parti politique
Membre de
Conflit
Distinctions
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 2390-2430, 43 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Le baron Denys Cochin est un homme politique et écrivain français né à Paris le et mort à Paris le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'Augustin Cochin (1823-1872), Denys Marie Pierre Augustin Cochin fit ses études au collège Stanislas et au lycée Louis-le-Grand puis s’engagea, à l’âge de 19 ans, en 1870, comme maréchal des logis au 8e cuirassier, avant de devenir porte-fanion du général Charles Denis Bourbaki.

Après la guerre, il fut pendant un an attaché d'ambassade à Londres auprès du duc de Broglie. De retour en France, en 1872, il entreprit des études de chimie, dans le laboratoire de Pasteur notamment. Chimiste éminent, il participera, pendant la Première Guerre mondiale, au développement de nouveaux explosifs et d'armes chimiques.

Élu conseiller municipal du 7e arrondissement en 1881, il fut député de Paris de 1893 à 1919. Il fut l'un des principaux porte-paroles du parti catholique à la Chambre : après avoir amené - par une interpellation - le ministre Spuller à se déclarer favorable à un « esprit nouveau » à l'égard des catholiques, il défendit les libertés scolaires et les congrégations religieuses contre les attaques des gouvernements Waldeck-Rousseau et Combes.

Le baron et la baronne Denys Cochin.

Symbolisant le ralliement des catholiques à l’« Union sacrée », il fut ministre d’État dans le cabinet Briand (29 octobre 1915 - 12 décembre 1916), puis sous-secrétaire d’État aux Affaires étrangères, chargé de la question du blocus allemand, dans le cabinet Ribot (20 mars - août 1917) dont il démissionna en constatant la rupture de l’« Union sacrée ». Il déclara alors :

« Pitié mon Dieu ! Vous êtes notre Père
À genoux, vos enfants sont en pleurs
Protégez-nous tout le temps de la guerre
Que nos soldats soient partout les vainqueurs
Pitié mon Dieu ! Pour la France coupable !
[2] »

Il a laissé plusieurs ouvrages dont : L’Évolution de la vie (1885, couronné par l’Académie française), Le Monde extérieur (1895), Contre les barbares (1899), L’Esprit nouveau (1900), Ententes et ruptures (1905). Il fut élu à l’Académie française le 16 février 1911.

Amateur d'art, Denys Cochin achète chez Durand-Ruel des tableaux impressionnistes, notamment de Claude Monet et Paul Cézanne dont il posséda 31 toiles. En 1895, Denys Cochin commande à Maurice Denis une décoration d'ensemble pour son bureau sur un sujet tiré de la légende du Beau Pécopin, racontée par Victor Hugo dans Le Rhin, et de la légende de saint Hubert. Il acquiert le tableau Le violoncelliste, œuvre du peintre Robert Lotiron exposée au Salon d'automne de 1919[3]. Le choix de ces sujets illustre surtout cependant sa passion pour la vénerie, qu'il pratique en forêt de Fontainebleau, au départ de sa propriété de Beauvoir (Seine-et-Marne). Les sept panneaux de cette décoration sont conservés au musée Maurice-Denis.

Albert Besnard réalise son portrait en 1902 (collection particulière).

Famille[modifier | modifier le code]

Denys Cochin est le fils d'Augustin Cochin. Il hérite son titre de baron de son oncle Denys-Guillaume Cochin, décédé en 1886 à Nogent-sur-Marne sans postérité.

Le à Paris, il épouse Hélène Péan de Saint-Gilles (1857-1946), fille de Léon Péan de Saint-Gilles, avec qui il aura six enfants :

  1. Augustin Cochin, né le à Paris et décédé le à Hardecourt. Chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914-1918 avec quatre palmes. Il était capitaine au 146e régiment d'infanterie. Il figure au tableau d'honneur de l'Illustration. Sans postérité.
  2. Baron Jean Cochin, né le au Plessis-Chenet et décédé le à Paris. Capitaine de vaisseau, il épouse en 1905 Thérèse d'Astorg (1884-1908), la petite-fille d'Eugène d'Astorg. Ils ont un fils, Augustin né le à Cherbourg et décédé d'un accident de voiture à Fontainebleau le à l'âge de 27 ans. Il figure également au tableau d'honneur de L'Illustration.
  3. Jacques Cochin, né le au Plessis-Chenet et mort pour la France le afin de reprendre le Xon, point haut qui domine Pont-à-Mousson, alors qu'il était capitaine, à la tête de la 21ème compagnie du 325e régiment d'infanterie. Inhumé par la suite dans l'enceinte de l'hôpital Cochin à Paris, il figure également au tableau d'honneur du journal L'Illustration. Le , il épouse Marthe Firmin-Didot (1889-1973), l'arrière-petite-fille d'Ambroise Firmin Didot, dont il eut deux enfants : Adeline, mariée au marquis Victor de Galard Terraube et Denys. D'où postérité.
  4. Françoise Cochin, née le au Plessis-Chenet et décédée le à Caen. Sans postérité.
  5. Madeleine Cochin, née le au Plessis-Chenet et décédée le à Paris. Le elle épouse le comte Armand de Ghaisne de Bourmont (né le à Cherbourg et décédé le au ravin des fontaines à Vaux), capitaine au 101e régiment d'artillerie lourde. Armand de Ghaisne était l'arrière petit-fils de Louis de Bourmont, maréchal de France. Sans postérité.
  6. Marie-Anne Cochin, née le à Beauvoir et décédée le à Soulles. Elle avait épousée le à Paris le député-maire Bernard Quenault de La Groudière (1878-1961).

Par ailleurs, Denys Cochin était le frère aîné d'Henry Cochin (1854-1926) et du colonel de cavalerie Pierre Cochin (1858-1939).

Parmi les fils, neveux et gendres de Denys Cochin, six sont morts pendant la Première Guerre mondiale : Augustin et Jacques Cochin ses fils, son gendre Armand de Ghaisne de Bourmont, son neveu Claude Cochin et également Charles de Guéhéneuc de Boishue et Henri de La Motte Saint-Pierre (les gendres du colonel Pierre Cochin).

Ouvrages et distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom COCHIN Denys (consulté le )
  2. Jean-Jacques Becker. La France en guerre (1914-1918) : La grande mutation. Bruxelles : Éditions complexe, 1988, p. 112.
  3. Marie-Rose Salomé, Robert Lotiron, Éditions du musée de Pont-Aven, 1997.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]