Dassault MD 311-312-315 Flamant

Dassault MD 315 Flamant
Vue de l'avion.
Un MD311 Flamant, de l'Amicale des avions anciens d'Albert, en 2010.

Constructeur Société des Avions Marcel Dassault
Rôle Liaison
Premier vol
Date de retrait en France
Nombre construits 325
Équipage
3 + 6 passagers
Motorisation
Moteur SNECMA 12S
Nombre 2
Type Moteur en V inversé
Puissance unitaire 433 kW (588 ch)
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 20,21 m
Longueur 12,58 m
Hauteur 4,51 m
Masses
À vide 4 250 kg
Maximale 6 400 kg
Performances
Vitesse maximale 380 km/h (à 1 000 m)
Plafond 7 000 m
Facteur de charge +2,3 G
Armement
Interne 2 mitrailleuses de 12,7 mm dans le nez, avec 600 cartouches chacune.
Externe Points d'emports sous les ailes pour bombes de 50 kg, paniers à roquettes de 68 mm, etc.

Le Dassault MD 311-312-315 Flamant est un avion militaire de liaison et d'entraînement développé par Dassault Aviation à la fin des années 1940. Il a été construit à 325 exemplaires, en service dans l'Armée de l'air française jusqu'en 1983, et également utilisé par quatre pays étrangers.

La vitesse de croisière est de 145 nœuds (268,5 km/h), ses deux moteurs consomment 400 litres d'essence aviation par heure[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

En juin 1945, l'Armée de l’air française lance un appel d'offres pour un avion de liaison équipé de deux moteurs Lorraine Béarn. Marcel Dassault reprend des travaux réalisés par Bordeaux-Aéronautique (projet BA 30) pendant l'Occupation allemande, qu'il modifie. En juillet 1946, deux prototypes sont commandés par l'Armée :

  • le MB 303, avion de liaison et d'entraînement au pilotage ;
  • le MB 301, avion d'entraînement à la navigation et au bombardement.

Inquiet du manque de puissance des moteurs Lorraine Béarn, Dassault prend l'initiative de développer sur ses fonds propres une version MD 315 équipée de moteurs SNECMA 12S, version du moteur allemand Argus As 411 dont la fabrication a été poursuivie par Renault après 1945. Le MB 303 fait son premier vol le 10 février 1947, tandis que le MD 315 vole pour la première fois le 6 juillet 1947.

En compétition avec le SO.94 Corse et le NC 701 Martinet, le MD 315 est finalement retenu : il fait l'objet d'une première commande officielle de 65 appareils le 3 décembre 1947, puis d'une seconde de 230 avions le 3 décembre 1948, et enfin de 25 derniers exemplaires fin 1950 Un premier marché de 65 appareils est signé le 3 décembre 1947, soit, avec les prototypes, 325 avions.

À la demande de l'État, la production des avions de série est répartie de la façon suivante :

Enfin, à Talence, Dassault prend en charge la coordination, l'assemblage général, la mise au point, les essais en vol et la livraison.

Le premier MD 315 (Flamant I) de série est réceptionné le par l'Armée de l'air française, qui donna ce nom à l'avion[2]. Cette version initiale est suivie par d'autres variantes :

  • le MD 312 (Flamant II), à double commande pour l'entraînement au pilotage, qui fait son premier vol le 27 avril 1950.
  • le MD 311 (Flamant III), avec un nez vitré pour l'entraînement à la navigation et au bombardement, qui fait son premier vol le 29 mars 1948.

Les livraisons prennent fin en 1954. Cependant, l'enquête sur l'accident du MD 315 no 48 survenu le révèle une faiblesse structurelle au niveau du fuselage[3]. Interdits de vol, les avions sont progressivement renvoyés en usine à partir de fin 1955 pour renforcement, opération qui se termine en 1958 et leur vaut la désignation de MD 315R ("R" pour "Renforcé").

Mis en service officiellement en 1951, les Flamant seront utilisés par l'Armée de l'air française jusqu'en 1983, date à laquelle ils sont remplacés par des Embraer EMB-121 Xingu dans leur rôle d'avion-école[4].

Également en 1951, les Français cèdent quelques Flamant pour équiper la nouvelle armée vietnamienne de l'empereur Bảo Đại, leur allié contre le Vietminh dans la guerre d'Indochine[5].

Dans les années 1950, Dassault développe plusieurs prototypes destinés au marché civil : MD 316X (premier vol le ), MD 316T (premier vol le ) et MD 312B (premier vol le ). Aucune commande ne sera cependant obtenue pour ces versions.

En 2023 il reste encore 8 Flamants encore en état de vol, tous basés en France et maintenus par des associations bénévoles.

Engagements[modifier | modifier le code]

Les MD 311 et MD 315 de l'Armée de l'air française ont été engagés lors de la guerre d'Algérie, notamment pour des missions d'attaques, armés de mitrailleuses, bombes et roquettes. Quelques exemplaires ont emporté des missiles Nord SS.11. Six ont été déployés pour stopper le coup d'État de 1964 au Gabon.

Variantes[modifier | modifier le code]

  • MD 311 : avion d'entrainement à la navigation et au bombardement (nez transparent, 1 pilote, 40 exemplaires construits, no 254 à 293)
  • MD 312 n°189 des Ailes Anciennes de Corbas
    MD 312 : avion de liaison et d'entrainement au pilotage (nez plein, double commande, 118 exemplaires construits, no 137 à 253)
  • MD 312B : 1 prototype (fuselage raccourci, mono-dérive)
  • MD 312M : avion de liaison pour la Marine nationale française (25 exemplaires construits, no 294 à 318)
  • MD 315 : avion destiné aux missions d’outre-mer (police, reconnaissance, etc.) et aux missions sanitaires (capacité d'emport d'armement, 1 pilote, 136 exemplaires construits, no 1 à 136)
  • MD 315R : cellule renforcée et équipement de radionavigation modernisé (120 MD 315 modifiés).
  • MD 315 Radar : 3 exemplaires du MD 315 équipés à partir de 1953 d'un radar A1Mk10 pour l'entrainement des équipages de Meteor NF-11 puis, à partir de 1957, d'un radar DRAC-25A pour l'entrainement des équipages de Vautour IIN
  • MD 316X : 1 prototype (propulseurs SNECMA 14X de 840 cv)
  • MD 316T : 1 prototype (mono-dérive, fuselage allongé, propulseurs Wright R-1300 Cyclone de 800 cv)

Utilisateurs[modifier | modifier le code]

Dassault Flamant à Rouen-Boos en 1997

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Spectacle[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le Dassault Flamant : pour quelques années encore. », sur Air et Cosmos (consulté le ).
  2. René Lemaire, 100 ans d'aviation en Gironde : 1910-2010, Bordeaux, Editions Confluences, , 142 p. (ISBN 978-2-35527-045-1).
  3. Alain Crosnier, « L'Armée de l'air en Afrique Noire », Air Fan,‎ , p. 58 (ISSN 0223-0038).
  4. « La saga des Flamants », sur montbeliard-dassault312.fr (consulté le ).
  5. Walter J. Boyne, Michael Fopp, "Vietnamese Air Force (South)" in Air Warfare: an International Encyclopedia: A-L, ABC Clio, 2002, p. 679 [1]
  6. Christian Santoir Hervé Brun, « Aeromovies - Aviation Films - French aircraft », sur aeromovies.fr (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]