Daniel Argote

Daniel Argote
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Biographie
Naissance
Décès
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OrthezVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités

Daniel Argote, né le à Bayonne et mort le à Orthez, est un instituteur et résistant français.

L'instituteur[modifier | modifier le code]

Fils d'un menuisier du quartier Saint-Esprit de Bayonne[1], Daniel Argote entre en 1927 à l'école normale de Lescar (actuel lycée Jacques-Monod), dont il sort en 1930. Il est alors nommé à Sare, où il exerce une année.

De 1931 à 1932, il effectue son service militaire dans l'infanterie alpine. Démobilisé à l'automne 1932, Daniel Argote épouse Émilie Eucher-Lahon. Ils auront quatre enfants, dont deux meurent en bas âge.

Il est alors nommé instituteur à Banca puis, en 1934, à Saint-Martin-d'Arrossa. Dans cette école communale, il se fait alors remarquer par son engagement en faveur de la mixité dans les classes. Dans le contexte de la Guerre d'Espagne, Daniel Argote est détaché de son poste d'instituteur pour être nommé responsable des centres d'accueils pour enfants de réfugiés espagnols dans la région de Bayonne. Des colonies, de taille réduite, sont installées dans de grandes villas inoccupées et réquisitionnées: Bon Air, Chabiague, Lilinita à Biarritz ; Erretegia à Bidart ; Chantana à Ustaritz ; une partie de l'ancien hôpital militaire devenu lycée technique à Bayonne, etc[2].

Franc-maçonnerie[modifier | modifier le code]

Franc-maçon, Daniel Argote est initié en 1934 au sein de la loge La Zélée (à Bayonne), du Grand Orient de France[3]. Élevé au grade de maître en 1936, il participe à la loge internationale (franco-espagnole) Spartacus[4],[5]Hendaye), au sein de laquelle il remplit la fonction élective de secrétaire à partir du 17 décembre 1936[6].

Le soldat[modifier | modifier le code]

En 1939, pendant la drôle de guerre, Daniel Argote est mobilisé comme chef de section (adjudant[1]) au sein des Chasseurs pyrénéens. Fin 1940, il est fait prisonnier avec son régiment en Alsace. En 1941, il est libéré après treize mois de captivité car père d'une famille nombreuse (le dossier monté par sa femme mentionne quatre enfants, sans préciser que deux sont déjà morts[1]).

Le résistant[modifier | modifier le code]

Daniel Argote devient alors, en octobre 1941, instituteur à Sallespisse[7], où il fait aussi fonction de secrétaire de mairie. Sallespisse est une commune située sur la ligne de démarcation, en zone occupée. Daniel Argote organise les passages en zone libre. Il se sert en effet de sa position de secrétaire de mairie pour fournir des fausses pièces d'identité, pour distribuer aux réfractaires du STO et aux maquisards des tickets d'alimentation[1].

À l'automne 1943, la direction de l'Armée secrète pour le secteur d'Orthez lui revient. Comme chef militaire, il coordonne les actions de résistance, aménage un terrain de parachutage, se procure armes et munitions, établit un contact radio avec Londres[8]. Depuis le débarquement allié du 6 juin 1944, Daniel Argote organise l'exfiltration de déserteurs polonais de l'armée allemande, par petits groupes de deux ou trois. Au début du mois d'août, il est contacté pour organiser la fuite d'un groupe plus important de soldats, une vingtaine[9]. Le 10 août 1944, après avoir contourné à bicyclette la Papeterie d'Orthez, Daniel Argote rejoint la route de Biron : il tombe sur une embuscade et est abattu sans avoir le temps de s'échapper. Son corps est transporté sur une charrette à La Moutète[10], où il est gardé vingt-quatre heures par les occupants allemands[11]. Le 11 août 1944, à 20 heures, Daniel Argote est enterré au cimetière d'Orthez par ses camarades de l'Armée secrète[Information douteuse], qui ont remplacé les employés des Pompes funèbres pour rendre un dernier hommage à leur chef[11].

Postérité[modifier | modifier le code]

Le collège Bergerau d'Orthez est rebaptisé en 1995 collège Daniel Argote[12]. Une plaque commémorative est installée à proximité en 2011[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Jean Crouzet, Bayonne entre l'équerre et le compas: tome III, 1852-1945, Éditions Harriet, page 253.
  2. Jean Crouzet, Bayonne entre l'équerre et le compas: tome III, 1852-1945, Éditions Harriet, pages 192 à 193.
  3. La brochure «Cinq cents francs-maçons du Grand Orient de France: 1939-1945», éditée en 2006 à propos de francs-maçons victimes de la barbarie nazie et du régime pétainiste
  4. Article du journal L'Express
  5. La franc-maçonnerie à Bayonne : Entretien avec Jean Crouzet, L'Express, 26 septembre 2002
  6. Jean Crouzet, Bayonne entre l'équerre et le compas: tome III, 1852-1945, Éditions Harriet, page 230.
  7. a et b « Hommage à Daniel Argote », article paru dans le quotidien Sud-Ouest le 3 mai 2011
  8. Jean Crouzet, Bayonne entre l'équerre et le compas: tome III, 1852-1945, Éditions Harriet, pages 253 et 254.
  9. Jean Crouzet, Bayonne entre l'équerre et le compas: tome III, 1852-1945, Éditions Harriet, page 254.
  10. Jean-Pierre LAPOUBLE, « Daniel ARGOTE », sur blog.com, Le blog de sallespisse-d-hier-et-d-aujourd-hui, (consulté le ).
  11. a et b Jean Crouzet, Bayonne entre l'équerre et le compas: tome III, 1852-1945, Éditions Harriet, page254.
  12. Olivier Clavé, « ll y a 75 ans, mourait Daniel Argote, le résistant », Sud Ouest,‎ , p. 23 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]