Damour (Liban)

Damour
(ar) دامور
Administration
Pays Drapeau du Liban Liban
Gouvernorat Mont-Liban
District Chouf
Maire
Mandat
Charles Ghafari
2016-2022
Démographie
Population 26 956 hab. (2008)
Géographie
Coordonnées 33° 43′ 45″ nord, 35° 27′ 21″ est
Altitude Min. 0 m
Max. 200 m
Localisation
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Damour
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Damour

Damour (دامور) est une petite ville côtière chrétienne au Liban, nichée à 20 km au sud de Beyrouth. Son nom trouve ses origines dans le dieu phénicien Damoros, symbole de l'éternité (ديمومة en arabe), lui conférant une signification historique et culturelle profonde.

Géographie[modifier | modifier le code]

Situation[modifier | modifier le code]

La ville se trouve dans l'une des rares zones plates le long de la côte libanaise. Nichée au nord du fleuve qui porte son nom, elle s'étend sur une dune surplombant la splendide Méditerranée. Damour est paisiblement encadrée par des plantations de bananes et des cultures de légumes qui ajoutent à son charme naturel. Couvrant une superficie de 10,1 km², elle est traversée par la route reliant Beyrouth à Tyr, tandis que l'autoroute Beyrouth-Tyr la sépare des plantations verdoyantes. Autrefois, une voie ferrée, aujourd'hui démantelée, comportait une halte dans cette ville pittoresque.

Climat[modifier | modifier le code]

Damour jouit d'un climat méditerranéen caractérisé par des hivers doux, des étés chauds, des précipitations modérées et un ensoleillement abondant. Le vent prédominant souffle depuis l'Ouest-Sud-Ouest, apportant une brise marine et occasionnellement des nuages.

Églises[modifier | modifier le code]

Damour compte un total de cinq églises, dont les deux plus imposantes sont Notre-Dame de Damour et Saint-Élias. En plus de ces édifices religieux majeurs, la ville abrite trois charmantes chapelles : Sainte-Thècle, Saint-Michel, qui a la distinction d'être la première église érigée à Damour, et l'église Saint-Maroun, actuellement en cours de reconstruction, témoignant ainsi de son riche patrimoine religieux.

Tourisme[modifier | modifier le code]

Grâce à sa plage de sable, une rareté le long de la côte libanaise, et à sa proximité de Beyrouth, à seulement dix minutes en voiture, Damour est devenue une destination prisée des touristes, en particulier des amateurs de sports nautiques. La ville offre une multitude d'options de divertissement et de restauration le long de sa magnifique plage, avec une variété de restaurants, de cafés et de snacks. De plus, en longeant les rives du fleuve de Damour, vous trouverez également plusieurs restaurants qui ajoutent à l'attrait gastronomique de la région. Damour est ainsi l'endroit idéal pour combiner détente balnéaire et activités nautiques excitantes, tout en savourant une délicieuse cuisine locale.

Histoire[modifier | modifier le code]

Plaque commémorative de la prise de Damour par les Australiens en 1941, installée à Nahr el Kaleb au nord de Beyrouth.

Damour, avec son histoire riche et variée, offre un aperçu fascinant du passé du Liban, ce qui en fait une destination incontournable pour les amateurs d'histoire.

Au XIXe siècle jusqu'au XXe siècle, Damour a occupé le statut de capitale du Mont Liban, un témoignage de son importance historique dans la région.

Au XIXe siècle, la ville a prospéré, devenant le centre florissant de la région du Chouf. Sa plaine fertile était parsemée de mûriers et abritait douze grandes filatures. L'industrie de la soie naturelle y employait près de dix mille ouvriers et techniciens, exerçant une véritable fascination sur la main-d'œuvre locale qui affluait depuis la région du Sahel.

Toutefois, Damour a également été le témoin d'événements marquants au fil des siècles. En 1302, après la prise de l'île d'Arouad, par les Mamelouks, les Chypriotes ont débarqué sur le fleuve de Damour, déclenchant une bataille mémorable remportée par les croisés. L'émir Fakherddine le Grand y a perdu la vie, tandis que son frère, l'émir Shams al-Din Abdullah, a été retenu en otage avant d'être libéré.

Le Liban en entier est ensuite devenu ottoman.

En mai 1860, la ville a été le théâtre d'un tragique massacre perpétré par les forces druzes contre les habitants chrétiens.

Durant les nuits sombres de la Première Guerre mondiale, Damour a été un havre pour les marins du croiseur cuirassé Jeanne d'Arc, qui fournissaient des médicaments, de la nourriture et d'autres provisions essentielles à la population locale.

La ville a également joué un rôle stratégique lors de la Seconde Guerre mondiale. En 1941, lors de la campagne de Syrie, une bataille acharnée s'est déroulée à Damour entre les troupes australiennes et la Légion étrangère française, fidèle au gouvernement de Vichy. Cette bataille a marqué un tournant majeur et a ouvert la voie vers Beyrouth.

Enfin, en 1942, les troupes néo-zélandaises ont construit la voie ferrée Beyrouth-Haïfa en bordure de mer, ajoutant ainsi une page supplémentaire à l'histoire mouvementée de Damour.

Massacre de Damour par les Palestiniens[modifier | modifier le code]

Le 9 janvier 1976, les Palestiniens assiègent Damour en coupant l'eau, l'approvisionnement et l'électricité, et interdisent à la Croix-Rouge d'entrer dans la ville pour évacuer les blessés. La cité est soumise à un intense bombardement à partir du 13 janvier et pendant les deux jours qui suivent. Le ministre de la Défense Camille Chamoun, piégé dans la région, demanda à l'aviation de soutenir la ville. Le 16 janvier au matin, des chasseurs Mirage III et Hawker Hunter de l'armée de l'air libanaise font une descente sur les positions des militants palestiniens et musulmans, mais l'opération est annulée par le Premier ministre Rachid Karamé. Ce fut la dernière mission des Mirage III libanais de la guerre civile.

Après une semaine de combats, les assaillants viennent à bout de la résistance des milices du PNL et des Kataëb. Les combats et le massacre qui s'ensuivit firent de 150 à 580 victimes, dont plusieurs membres de la famille du politicien et chef de guerre Elie Hobeika[1]. Beaucoup de corps avaient été démembrés, de sorte que les têtes ont dû être comptées pour dénombrer les morts. Le vieux cimetière chrétien avait été détruit, les tombes profanées. Après le massacre, un grand nombre de familles quittent Damour et vont s'installer soit dans des villes ou villages libanais tel que Jounieh ou El Nabaa, ou bien émigrent vers d'autres continents ou pays tels que l'Afrique, l'Europe, le Canada ou encore l'Australie.

Depuis les années 1980[modifier | modifier le code]

Durant l'invasion israélienne de 1982, l'armée de l'air israélienne bombarde la ville qui est sous l'autorité des milices palestiniennes.

Lors du conflit israélo-libanais de 2006, l'armée de l'air israélienne détruit plusieurs ponts sur l'autoroute Beyrouth-Tyr et sur le fleuve Damour.

Le pont historique de Damour[modifier | modifier le code]

L'histoire de ce pont archéologique remonte à l'époque du prince Béchir Chéhab qui lui donnait un grand intérêt, il le considérait comme un point stratégique et important de transit entre le Mont-Liban et le sud.

Quartiers appartenant à la municipalité de Damour[modifier | modifier le code]

  • Mar taqla Al Naame
  • Mar Mikheyel Al Damour
  • Khiyam Al Damour
  • Saadiyat
  • Ghandouriyeh
  • Missiar

Natifs célèbres[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Mordechai Nisan, The Conscience of Lebanon : A Political Biography of Etienne Sakr (Abu-Arz). Londres, Routledge, 2003.

Articles connexes[modifier | modifier le code]