Cyriaque de Constantinople

Cyriaque de Constantinople
Fonction
Patriarche de Constantinople
Biographie
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Cyriaque[1] (en grec Κυριακός) fut patriarche de Constantinople de fin 595 ou début 596 à sa mort le . Il est considéré comme un saint par l'Église orthodoxe et l'Église catholique.

Carrière[modifier | modifier le code]

Avant son accession au patriarcat, il était prêtre et administrateur (οίκονόμος) de la cathédrale Sainte-Sophie. Il eut un conflit avec le pape Grégoire Ier à propos du titre de « patriarche œcuménique » que son prédécesseur Jean IV le Jeûneur avait revendiqué et que lui-même maintint avec obstination. Le pape reçut sa lettre synodique, se contentant d'une vague mise en garde dans sa réponse, mais ensuite il écrivit dans deux lettres, au patriarche et à l'empereur Maurice, qu'il ordonnerait à ses légats de rompre la communion avec Cyriaque si celui-ci continuait à porter ce titre. Il compare même le patriarche à un précurseur de l'Antéchrist : « Quisquis se universalem sacerdotem vocat, vel vocari desiderat, in elatione sua Antichristum præcurrit, quia superbiendo se ceteris præponit » (VII, 30[réf. incomplète]). Il semble que Cyriaque, non seulement ait résisté à cette pression, mais ait réuni, ou ait eu l'intention de réunir, un synode pour confirmer son droit à porter ce titre : en 599, Grégoire Ier écrit au métropolite Eusèbe de Thessalonique en lui disant qu'il a appris que ce synode doit avoir lieu et en le pressant de ne céder ni à la force, ni à la persuasion, et de rester ferme dans le refus de ce titre (IX, 68[réf. incomplète]).

Cyriaque paraît avoir partagé l'impopularité de l'empereur Maurice, avec lequel il était lié : pendant les émeutes de novembre 602, qui entraînèrent la chute de ce dernier, la foule s'en prit aussi, au moins verbalement, au patriarche[2]. Néanmoins il parvint à jouer son rôle pendant le changement de règne, réclamant au nouvel empereur, Phocas, une profession de foi orthodoxe et un engagement à laisser l'Église en paix[3]. L'année suivante, l'ex-impératrice Constantine et ses trois filles furent impliquées dans un complot manqué pour renverser Phocas et cherchèrent asile à Sainte-Sophie ; on vit alors Cyriaque s'interposer, mais de toute façon Phocas se contenta de faire tonsurer et enfermer dans des monastères même les principaux acteurs de la conjuration, Germanos et Philippicos[4]. Phocas, entretenant de très bonnes relations avec la papauté, reconnut sa primauté, et interdit le titre de « patriarche œcuménique », par un édit de 607, donc après la mort de Cyriaque.

Ce patriarche fit construire une église dédiée à la Mère de Dieu dans un quartier de Constantinople appelé Ta Diakonissês.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. On peut aussi l'appeler « Cyriaque II » si l'on tient compte du Cyriaque qui fut évêque de Byzance de 217 à 230.
  2. Théophane le Confesseur, Chronique, p. 288 ; également Théophylacte Simocatta, Histoire, VIII, 9.
  3. Théophane, p. 289.
  4. Théophane, p. 293.