Cuivre gris

Le cuivre gris désigne de façon générique des sulfo-arséniures et/ou sulfo-antimoniures de cuivre, fer, zinc et/ou argent, ou leurs associations minérales intimes de formule chimique globale (Cu,Fe,Zn,Ag)12(Sb,As)4S13.

Dénomination d'un groupe, autrefois nommé groupe des cuivres gris[modifier | modifier le code]

Ces composés forment des solutions solides continues, en quelque sorte un groupe minéralogique informel de maille cubique. L'appellation cuivre gris provient de la prépondérance molaire assez commune des cations métalliques cuivre sur ceux du fer, et à plus forte mesure, sur les cations de zinc et d'argent. Néanmoins, il peut exister des cuivres gris avec des teneurs en cuivre nulles ou très faibles.

Les cuivres gris, par ailleurs assez abondants dans certaines localités, font partie d'un point de vue chimique du groupe des sulfures rares et apparentés A12B4X13 avec :

  • A = Pb, Ag, Tl, Cu....
  • B = Sb, As, Bi, Sn, Ge
  • X = S ou Se

Exemples de minéraux type cuivre gris[modifier | modifier le code]

Le terme est ainsi un synonyme désuet de deux espèces minérales :

Ces deux minéraux sont bien deux membres finaux, parmi les huit structures terminales possibles de cette série continue dite des "cuivres gris". D'une manière particulière, abstraction faite des teneurs minoritaires en cations métalliques, le cuivre gris peut désigner tout minéral de composition intermédiaire, fruit de substitution de l'As par Sb et inversement.

Mais la famille générique du cuivre gris comporte, avec les emblématiques et communes tennantite et tétraédrite, aussi par extension à d'autres cations métalliques ou semi-métalliques, la panabase (aujourd'hui variété de la tétraédrite), la rare freibergite Ag6(Cu4Fe2)Sb4S13-x, la schwatzite (Cu,Hg)12Sb4S13 souvent transformée improprement en schwartzite, véritable "tetraédrite mercurique" ou variété mercurique de la tétraédrite, l'annivite, considérée comme une variété de tennantite riche en bismuth et la goldfieldite de formule Cu10Te4S13 ou Cu12(Te,Sb,As)4S13.

Cuivres gris ou minerais de cuivre[modifier | modifier le code]

Du fait de l'occurrence parfois commune de ces minéraux autrefois méconnus, la tradition minière nomme "cuivres gris" les divers composés de sulfo-arséniures et sulfo-antimoniures de cuivre.

Ce sont surtout des minerais de cuivre appréciés, en particulier le pôle tennantite nettement plus rare (teneur en As durcissant à terme les alliages de cuivre), durant les différents âges des métaux et l'Antiquité. Durant le Moyen Âge, ils sont toujours exploitables par des collectes et des sélections méticuleuses. Souvent dès l'époque contemporaine et aujourd'hui, d'un point de vue de l'exploitation rentable, ils ne présentent plus d'intérêt.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Roland Perrot, Guy Roger, article « Sulfures et sulfosels naturels », Encyclopædia Universalis, 2001, début article en ligne
  • Alfred Lacroix, Minéralogie de la France et de ses anciens territoires d'Outremer, description physique et chimique des minéraux, étude des conditions géologiques et de leurs gisements, 6 volumes, Librairie du Muséum, Paris, 1977, réédition de l'ouvrage initié à Paris en 1892 en un premier tome. En particulier, pour la tétraédrite (panabas) décrite dans le second volume, p. 721-735 et le quatrième volume, note p. 876, la tennantite décrite dans le second volume, à partir de la p. 737.

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