Crocoïte

Crocoïte
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1]
Image illustrative de l’article Crocoïte
Crocoïte de Tasmanie (Australie)
Général
Numéro CAS 14654-05-8
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CrO4Pb PbCrO4
Identification
Masse formulaire[2] 323,2 ± 0,1 uma
Cr 16,09 %, O 19,8 %, Pb 64,11 %,
Couleur rouge hyacinthe,
rouge orangé
Système cristallin monoclinique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace Prismatique ;
P 21/n
Clivage distinct à {110} et indistinct à {001} et à {100}
Cassure Conchoïdale
Habitus cristallisé, agrégats, massif, grenu.
Faciès prismatique allongé suivant {001}, aciculaire, pseudo-octaédrique. Les faces des cristaux sont souvent cannelées ou striées
Échelle de Mohs 2,5 - 3
Trait Orange jaune, jaune orange
Éclat adamantin à vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=2,31,
b=2,37,
g=2,66
Biréfringence Biaxial (+) ; 0,3500
2V = 57°
Pléochroïsme x : rouge orange ; y : rouge orange ; z : rouge sang
Fluorescence ultraviolet luminescent, fluorescent
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 6
Solubilité soluble dans HCl chaud, KOH
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La crocoïte est une espèce minérale du groupe des chromates, de formule PbCrO4, pouvant présenter des traces de zinc et de soufre. Les cristaux peuvent atteindre 15 cm[3].

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

C’est la description de François Sulpice Beudant de 1832 qui fait référence. Il appela ce minéral crocoïse pour sa couleur semblable à celle des étamines de crocus sativa (Du grec krokos, safran). Plus tard, crocoïse fut harmonisé en crocoïte[4]. Nom qui évoluera ensuite vers Crocoïte. Les échantillons de Berezov étaient connus depuis plusieurs années et avaient été étudiés par René-Just Haüy sous le nom de plomb chromaté. C'est grâce à ce minéral que le chimiste français Louis-Nicolas Vauquelin réussit à identifier l'élément chrome.

Topotype[modifier | modifier le code]

  • Mines de Berezovskoe, Berezovskii (Berezovskii Zavod), Ekaterinburg (Sverdlovsk), Ekaterinburgskaya (Sverdlovskaya) Oblast', Oural, Russie[5],[6]
  • Les échantillons de référence sont déposés au Muséum national d'histoire naturelle de Paris.

Synonymes[modifier | modifier le code]

  • bérésofite ou bérésovite (Shepard 1844) [7]
  • crocoïse (Beudant 1832)[4]
  • lehmannite (H. J. Brooke et W. H. Miller (1852)[8]
  • minerai de plomb rouge (Pallas 1770) [9]
  • plombe rouge de Sibérie (Macquart 1789) [10]
  • plomb chromaté (Haüy 1801) [11]

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

Les cristaux de crocoïte sont presque toujours prismatiques, très allongés, finement striés dans le sens de l'allongement et souvent réunis en agrégats parfois aciculaires. La crocoïte se présente aussi en masses granulaires ou columnaires.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

Le système cristallin de ce minéral est monoclinique.

  • Paramètres de la maille conventionnelle : a=7,120 Å, b=7,421 Å, c=6,800 Å, β=77,55 °, Z=4, V=351,74 Å3
  • Densité calculée = 6,10

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Uniquement dans les zones d'oxydation de quelques gisements plombifères particuliers. Il faut que les eaux chargées de chrome, par leur passage sur les roches chromifères, réagissent aux sels de plomb pour que se forme le chromate correspondant.

Les minéraux souvent associés à la crocoïte sont : phoenicochroïte, vauquelinite, embreyite, pyromorphite, dundasite, vanadinite, descloizite, wulfénite, cérusite, anglésite, quartz, limonite.

Gisements producteurs de spécimens remarquables[modifier | modifier le code]

  • Australie
Dundas, Tasmanie : C'est de cet endroit que proviennent la plupart des crocoïtes.
  • Brésil
Près de Congonhas do Campo, Minas Gerais, Brésil[6].
  • France
Veine de Le Cantonnier, Nontron, Dordogne, Aquitaine : cristaux millimétriques[12]
La Goutelle, Pontgibaud, Puy-de-Dôme, Auvergne
Pennafort, Callas, Var, Provence-Alpes-Côte d'Azur[13]
  • Philippines
Labo, Camarines Norte Province, Bicol Region, Luçon[6],[14]
  • Russie
Mines de Berezov, Berezovskii (Berezovskii Zavod), Ekaterinburg (Sverdlovsk), Ekaterinburgskaya (Sverdlovskaya) Oblast', Oural, Russie[5],[6] : échantillons aujourd'hui quasiment introuvables.

Exemplaires remarquables[modifier | modifier le code]

Les plus beaux cristaux connus provenant de Tasmanie se trouvent au British Museum de Londres. Les plus remarquables, pouvant atteindre 15 centimètres de longueur, ne sont pas exposés car sensibles à la lumière. Une belle collection se trouve au musée d'histoire naturelle d'Adélaïde, en Australie.

Exploitation des gisements[modifier | modifier le code]

Utilisation[modifier | modifier le code]

  • Réduite en poudre, la crocoïte fournit un pigment orange brillant utilisé en peinture, notamment utilisé par les peintres russes[réf. nécessaire][Lesquels ?].
  • La crocoïte est exploitée comme minerai de plomb en raison de son abondance.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, Handbook of Mineralogy, vol. IV : Arsenates, Phosphates, Vanadates, Mineralogical Society of America, (lire en ligne)
  4. a et b F. S. Beudant, Traité élémentaire de minéralogie, vol. 2, Verdière, , 2e éd. (lire en ligne), p. 669-670
  5. a et b (de) M. V. Lomonossov, Grundlagen der Metallurgie,
  6. a b c et d (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 648-650
  7. (en) Charles Upham Shepard, A Treatise on Mineralogy, B. L. Hamlen, , 3e éd., 451 p. (lire en ligne), p. 132
  8. (en) W. Phillips, H. J. Brooke et al., An Elementary Introduction to Mineralogy, Londres, Longman, , 700 p. (présentation en ligne), p. 557
  9. (de) Peter Simon Pallas, Reise durch verschiedene Provinzen des russischen Reichs, vol. 2, , p. 235
  10. Macquart (1789) Le Journal de physique et le radium, Paris, 36: 389
  11. René Just Haüy, Traité de minéralogie, t. 3, Bachelier, , 2e éd. (1re éd. 1801) (lire en ligne), p. 357-359
  12. Didier Descouens, M. Roubinet, « La Crocoïte française », Monde et minéraux, 1984, p. 4-5
  13. G. Mari (préf. F. Dujardin), Mines et mineraux de la Provence cristalline, Nice, Serre Éditeur, , 257 p. (ISBN 978-2-86410-499-5)
  14. (en) F. Rutley, Elements of mineralogy, , 12e éd.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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