Course de la Paix 1952

Course de la Paix 1952
Généralités
Course
Étapes
12
Date
30 avril/13 mai
Distance
2 135 km
Pays traversé(s)
Lieu de départ
Lieu d'arrivée
Coureurs au départ
94
Coureurs à l'arrivée
65
Vitesse moyenne
34,5 km/h
Résultats
Vainqueur
Deuxième
Troisième
Meilleure équipe
Course de la Paix 1951 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Course de la Paix 1953 (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Avant le départ de la huitième étape à Leipzig
Gustav Adolf Schur (à droite)
Dans les rues du centre-ville de Leipzig avec en arrière-plan le Völkerschlachtdenkmal

La 5e Course de la Paix, compétition cycliste disputée chaque printemps depuis 1948 part de Varsovie le 30 avril 1952. Elle se termine à Prague le 13 mai, après 2 135 kilomètres d'un itinéraire incluant pour la première fois, les routes de la RDA.

La course[modifier | modifier le code]

1952, date charnière de la Course de la Paix[modifier | modifier le code]

L'année 1952 est celle d'une refondation de la Course de la Paix. Aux deux quotidiens organisateurs, Tribuna Ludu et Rudè Právo s'adjoint l'organe central du SED est-allemand, Neues Deutschland. Désormais l'épreuve cycliste va relier les trois capitales de pays européens dont l'histoire récente avait exacerbé de manière sanglante les différences. En 1952, au-delà des visées politiques évidentes, il entre une part d'utopie dans cette compétition, symbolisée par une colombe universelle, dont la représentation stylisée par un artiste de génie orne les maillots d'un peloton cycliste multicolore et international, franchissant pacifiquement des frontières qu'un peu plus d'une décennie avant, les bottes allemandes avaient bousculé dans la terreur. Pour ce qui est du domaine sportif, cette ouverture de la course, où une équipe allemande était parmi les compétitrices depuis 1950, a une conséquence immédiatement sensible : de 1 539 km en 1951, la distance proposée aux coureurs passe à 2 146 km. Le peloton, qu'il avait fallu jusqu'alors grossir en lui incluant des équipes nationales bis et ter, atteint la dimension de 16 équipes, 94 coureurs au départ, dont 65 achèvent le périple.

Les équipes[modifier | modifier le code]

  • Pour la zone des "pays de l'Est" : Pologne, Bulgarie, RDA, Hongrie, Tchécoslovaquie, Albanie, Roumanie.
  • Pour les pays dits "occidentaux" : Grande-Bretagne, France (représentée par la FSGT), Trieste, Autriche, Danemark, Belgique, Finlande, Italie.
  • L'équipe des "Polonais vivant en France" représente (depuis 1950 et jusqu'en 1956) une sorte d'hommage de la réalité sportive à l'Histoire. En cette année 1952, elle révèle un jeune franco-polonais nommé sur la liste des participants : « Jan Stablewski ».

Jean Stablinski aurait pu gagner si…[modifier | modifier le code]

S'il avait été dans une équipe "normale", Jean Stablinski qui n'avait pas encore 21 ans, n'aurait peut-être pas perdu la Course de la Paix 1952. En effet, dans l'avant-dernière étape, alors que vainqueur la veille il pouvait reprendre le "maillot", il casse une roue en pleine action et n'est pas secouru par le "directeur technique" de son équipe qui suivait à l'arrière le seul équipier qui restait de l'équipe. Or celui-ci était fort loin au classement général… Quoi qu'il en soit, la troisième place dans cette course est un exploit au vu des conditions dans lesquelles le jeune Jean Stablinski avait monté une équipe, à l'appel du consul de Pologne à Lille[1] Jean Stablinski déclarera :

« J'ai connu bien des émotions au cours de ma carrière. J'ai eu l'honneur de porter quatre années de suite le maillot de Champion de France, une année celui de Champion du monde, j'ai gagné le Tour d'Espagne, mais mon meilleur souvenir de coureur cycliste c'est la Course de la Paix (...) »[2].

Le vainqueur, originaire de Glasgow, l'Écossais Ian Steel eut souvent l'occasion d'exprimer les mêmes sentiments dans les pages des programmes de la course édités par les organisateurs. Cette Course de la Paix 1952 voyait aussi les premiers tours de roues sur la course de Gustav-Adolf Schur : il terminait 10e. Les coureurs de l'équipe belge, dont c'était la première participation, remportent 2 étapes, inaugurant une longue série de telles victoires. Quant à l'équipe de France, montée par la FSGT, un seul des 5 engagés terminait la course[3].

Les étapes[modifier | modifier le code]

# Date Villes étapes km Vainqueur Leader
1 30 avril Circuit autour de Varsovie (POL) 105 Gustave Verschueren Gustave Verschueren
2 1er mai Varsovie (POL) - Lodz (POL) 149 Stanislav Svoboda Gustave Verschueren
3 2 mai Lodz (POL) - Katowice (POL) 223 (POL/FR) Jan Stablewski (POL/FR) Jan Stablewski
4 3 mai Katowice (POL) - Wroclaw (POL) 191 Dimitri Bobschev (POL/FR) Jan Stablewski
5 4 mai Wroclaw (POL) - Görlitz (RDA) 180 Milko Dimov (POL/FR) Jan Stablewski
6 6 mai Bautzen (RDA) - Berlin (RDA) 208 Frantz Deutsch (POL/FR) Jan Stablewski
7 7 mai Berlin (RDA) - Leipzig (RDA) 205 (POL/FR) Jan Kuznicki Jan Veselý
8 8 mai Leipzig (RDA) - Karl Marx-Stadt (RDA) 212 Raymond van Hoven Ian Steel
9 9 mai Karl Marx-Stadt (RDA) - Bad Schandau (RDA) 117 Jan Veselý Ian Steel
10 11 mai Hrensko (TCH) - Plzen (TCH) 218 (POL/FR) Jan Stablewski Ian Steel
11 12 mai Plzen (TCH) - Budejovice (TCH) 152 Daan de Groot Ian Steel
12 13 mai Budejovice (TCH) - Prague (TCH) 195 Josef Skorepa Ian Steel

Les classements[modifier | modifier le code]

Le classement général[modifier | modifier le code]

Cycliste Équipe Temps
1. Ian Steel Grande-Bretagne en 57 h 06 min 17 s
2. Jan Veselý Tchécoslovaquie + 2 min 35 s
3. Jan Stablewski Polonais de France 3 min 08 s
4. Gustave Verschueren Belgique 6 min 45 s
5. Daan de Groot Pays-Bas 9 min 34 s
6. Kenneth Jowett Grande-Bretagne 15 min 19 s
7. Franz Deutsch Autriche 17 min 54 s
8. John Greenfield Grande-Bretagne 23 min 58 s
9. Bernhard Trefflich RDA 24 min 00 s
10. Gustav-Adolf Schur RDA 24 min 05 s

Le classement par équipes[modifier | modifier le code]

Équipe Temps
1 Grande-Bretagne en 171 h 37 min 40 s
2 Tchécoslovaquie + 29 min 30 s
3 RDA + 55 min 49 s
4 Belgique + 1 h 13 min 51 s
5 Pologne + 1 h 21 min 16 s

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'histoire a été racontée par Jean Stablinski au journaliste Émile Besson, qui la livra aux lecteurs du magazine Miroir du cyclisme, lors du XXe anniversaire de la Course : "Paix-Mir-Friden-Pokoj-Pax, la course de la Paix a vingt ans", p. 23-25, Miroir du cyclisme no 86, mai 1967. L'équipe des polonais de France comprenait outre "Jan Stablewski", Jan Kuznicki qui termina 31e de la course, Henryk Salyga, Ryszard Kruszyma, Konrad Lipka. (Liste des engagés suur le site "Friedensfahrt").
  2. Propos recueillis par E. Besson, transcrits dans l'article du magazine cycliste cité: voir note supra
  3. Seul de l'équipe de France à terminer, Pierre Favier, était 43e à Prague.

Sources[modifier | modifier le code]

  • Friedensfahrt, ouvrage collectif, 302 pages, édité en 1962 par Sportverlag, Berlin.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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