Corvette (navire)

La corvette française La Capricieuse

La corvette est une catégorie de petit navire de guerre, léger et rapide, qui apparaît en France à la fin du XVIIe siècle.

La corvette désigne à la fois des navires de guerre modernes à moteur (à partir de la fin du XIXe siècle) et des navires de guerre anciens à voile du XVIIe siècle au XIXe siècle (principalement trois-mâts carré) de catégorie intermédiaire entre le brick et la frégate.

Un terme anglais spécifique désigne les corvettes dans la marine à voile : « ship-sloop », tandis que le terme en anglais « corvette » est passé du français à l'anglais pour designer les navires modernes de même type.

Corvette historique[modifier | modifier le code]

La corvette Aurore lors de son lancement en 1767. (Dessin de Nicolas Ozanne)

Jusqu'en 1746, cette catégorie de navire est associée à celle de barque longue.

C'est d'abord un petit trois mâts, qui n’est jamais armé de plus de vingt canons en batterie, qui sert à effectuer des missions de découverte[1]. Il sert aussi de liaison pour transmettre des ordres ou des courriers[2]. De nombreuses corvettes serviront par la suite au transport marchand.

Sa taille au fil des siècles augmente au point que les corvettes de l'ère révolutionnaire valent les frégates légères, de 6 et de 8, du siècle précédent.

Traditionnellement, les corvettes, comme les frégates, sont désignées en français par un nom féminin[3].

Corvette moderne[modifier | modifier le code]

Un exemple de corvette moderne : Comandante Foscari (Marine italienne)

Dans la terminologie militaire moderne, une corvette est un navire de guerre de moyenne importance entre le patrouilleur et la frégate, mesurant de 80 à 130 m et jusqu'à 2 000 t, de nos jours. Davantage conçu pour la protection d'une force navale ou d'un convoi de navires marchands ou la surveillance d'une zone (militaire ou économique), que pour l'assaut, la corvette reçoit généralement des missions littorales de sauvegarde maritime ou d'éclairage.

Corvette Aconit des FNFL durant la Seconde Guerre mondiale.

Durant les deux guerres mondiales du XXe siècle, ces navires plus économiques et faciles à construire que des destroyers furent largement utilisés pour l'escorte de convois, la lutte anti-sous-marine et d'autres missions.

Mieux armée qu'un patrouilleur, mais plus faiblement qu'une frégate, la corvette constitue la colonne vertébrale des marines des pays qui possèdent peu de côtes maritimes et des zones maritimes exclusives de faibles étendues à contrôler. Les corvettes sont les navires les plus importants des marines telles que l'Arabie saoudite, Israël, le Danemark, Singapour, l'Iran, l'Irak, le Mexique, le Cambodge, la Thaïlande, etc. La corvette n'a pas la vocation d'un bâtiment de combat océanique.

Possédant une faible autonomie comparativement à ses cousins frégate et destroyer, elle peut être un adversaire très coriace. En effet, d'une part, la corvette est faiblement blindée, mais généralement très bien armée (artillerie de 76 mm, lanceurs de missiles légers et torpilles…) ; d'autre part, étant tout de même de petite taille, la corvette est très manœuvrable, tout comme une frégate. Comme cette dernière, elle peut d'ailleurs embarquer un hélicoptère sur sa plate-forme. Certains gros modèles, de plus fort tonnage, ont un hangar permettant d'accueillir un hélicoptère de taille moyenne.

Les tendances actuelles vont dans le sens de la furtivité de ce type de bâtiment, afin de minimiser la signature radar, du renforcement de la défense antiaérienne et des moyens de détection dans les trois dimensions, ainsi que l'augmentation de la puissance de la propulsion, pour accroître son autonomie et sa vitesse.

Depuis 2020, un projet de corvette européenne est à l'étude dans le cadre des projets PESCO. La première réunion opérationnelle a regroupé la marine italienne, les représentants de l'Espagne, de la France, de la Grèce et du Portugal, le consortium industriel (Navaris, Fincantieri, Naval Group, Navantia) et l'Agence européenne de défense le 6 octobre[4].

Exemple de navire (marine à voile)[modifier | modifier le code]

La corvette USS Constellation.
Prise à l'abordage de la frégate anglaise l'Ambuscade, de 40 bouches à feu, par la corvette la Bayonnaise, de 24 canons de 8.
  • La corvette royale Le Dragon, commandée par le chevalier Joseph de L'Espine, fut le dernier bâtiment français perdu lors de la guerre d'indépendance des États-Unis : le , harcelé par la flotte anglaise, le commandant du Dragon préféra jeter son navire sur la côte nord d'Haïti et le saborder pour que l'ennemi ne puisse s'en saisir. Tout l'équipage fut sauvé[5].

Exemple de navire (navires modernes)[modifier | modifier le code]

Galerie photo[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Dictionnaire de l'Académie française,
  2. Dictionnaire de la Marine Française, 1788-1792
  3. Nicolas Mioque, « L’usage de l’article devant les noms des navires », sur troisponts.net, .
  4. « Le projet de corvette européenne se dessine », B2-Bruxelles2,‎ (lire en ligne)
  5. voir "L'Enigmatique Maquette d'Ostende-Le Dragon 1783" par Freddy Van Daele-Editeur Alfred Van Daele/15.09.2015

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Parïs Bonnefoux et De Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voiles, Éditions du Layeur, 1999 (réédition d'un ouvrage du xixe siècle), 720 p.
  • Collectif, Guide des termes de marine : Petit dictionnaire thématique de marine, Douarnenez, Le Chasse Marée - Armen, , 136 p. (ISBN 2-903708-72-X)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]