Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet

Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet
Description de cette image, également commentée ci-après
Sceaux apposés sur le traité.
Type de traité traité
Langues anglais, tibétain
Signé
Lhassa, Drapeau du Tibet Tibet
Sceau
Effet
Parties
Parties Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique Drapeau du Tibet Tibet
Signataires Francis Younghusband (sceau de la Tibet Frontier Commission) sceaux du Dalai-lama (apposé par le Ganden tripa Lobsang Gyaltsen), du Conseil, de l'Assemblée nationale, des Monastères de Drepung, Séra et Ganden
Ratifieurs George Curzon, vice-roi et gouverneur général des Indes gouvernement tibétain

Wikisource logo Voir le traité sur Wikisource

La convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet (en anglais Convention between Great Britain and Tibet) est un des traités inégaux imposés par la Grande-Bretagne au Tibet, concernant la délimitation de la frontière entre le Sikkim et le Tibet[1]. Il est conclu le , au palais du Potala, entre le colonel Younghusband, chef de la mission britannique, et le régent du Tibet, en présence de l'amban chinois, lequel refuse de le parapher (la Chine étant « reléguée parmi les pouvoirs étrangers »)[2], et en l'absence du dalaï-lama réfugié en Mongolie et déposé par le pouvoir impérial[3].

L'accord prévoit que trois villes du Tibet – Gyantsé, Gartok et Yatung – seront ouvertes au commerce britannique et hébergeront des agents britanniques. Jusqu'à la fin du règlement par le Tibet d'une indemnité financière, la Grande-Bretagne pourra occuper la vallée de Chumbi et aucune autre puissance ne pourra résider, intervenir ou avoir de concessions pour le chemin de fer ou des gisements miniers au Tibet. Ce traité annule les accords de 1890 et 1893 entre la Chine et les Britanniques et transforme le Tibet quasiment en protectorat de l'Inde britannique selon Melvyn Goldstein[4] ou de la Grande-Bretagne selon Joseph Deniker[5]. Comme le traité implique que le Tibet est un État souverain habilité à signer des traités de son propre chef, il est rejeté par le pouvoir impérial et ne peut entrer en vigueur[6],[7]. Il sera amendé par le traité de Pékin (1906), lui-même renégocié en 1914, après la signature de la convention de Simla[8], non ratifiée par la Chine.

Dénomination[modifier | modifier le code]

La convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet (en anglais Convention between Great Britain and Tibet)[9],[10],[11],[12] est également connue sous les noms de convention entre les gouvernements de la Grande-Bretagne et du Tibet[13], convention entre le Royaume-Uni et le Tibet[13], Convention anglo-tibétaine de 1904[réf. nécessaire] ou encore de traité de Lhassa[réf. nécessaire].

Contexte[modifier | modifier le code]

Négociations des Britanniques avec la Chine (1876-1893)[modifier | modifier le code]

À la fin du XIXe siècle, les Britanniques négocient directement avec la Chine des accords afin de leur permettre l'accès aux territoires du Tibet.

En 1876, ils obtiennent, à la Convention de Chefoo, un droit de passage sur le territoire tibétain[14],[15],[16].

Le , ils signent la Convention de Calcutta, qui fixe la frontière entre le Sikkim anglais et le Tibet et implique la reconnaissance de la suzeraineté chinoise sur le Tibet[17],[18].

En le « Tibet Trade Regulation » autorise la libre circulation des ressortissants anglais et l'instauration d'un comptoir britannique à Yatung[19],[18],[20]. Cependant, les lamas, qui se méfient des Anglais, construisent un mur à 500 mètres du marché pour les bloquer[21],[22]. (En octobre 1908, ce traité sera amendé par le Traité de Calcutta, conclu entre la Chine, le Tibet et le Royaume-Uni[23].

Négociations des Britanniques avec le Tibet[modifier | modifier le code]

Cependant, les Britanniques prennent conscience que les Chinois sont dans l'incapacité de faire appliquer ces accords aux Tibétains[24]. Changeant de stratégie, ils décident de négocier directement avec le gouvernement tibétain du Ganden Phodrang.

Obsédé par la menace russe et ayant décidé de faire du Tibet un protectorat[25], Lord Curzon, vice-roi des Indes de 1899 à 1905, déclare dans un rapport adressé le 8 janvier 1903 à Londres au Secrétaire d’État aux affaires indiennes : « Nous considérons la soi-disant suzeraineté de la Chine sur le Tibet comme une fiction constitutionnelle, une simulation politique maintenue parce que convenant aux deux parties. »[26],[27].

Expédition militaire britannique au Tibet (1903-1904)[modifier | modifier le code]

Le dalaï-lama fuyant l'invasion britannique, Le Petit Journal du .
Le marquis Curzon de Kedleston

Assuré de l'inertie des Russes aux prises avec l'empire japonais en Extrême-Orient où se déroule guerre russo-japonaise ( - ), George Curzon tente de prendre contact avec le gouvernement du Tibet, mais ce dernier ne répond pas[28]. Aussi, en 1903, les Britanniques réagissent-ils en envoyant une mission diplomatique appuyée par une force militaire de plusieurs milliers d'hommes sous le commandement du colonel Francis Younghusband. Le dalaï-lama envoie plusieurs lettres à Younghusband pour l'adjurer de ne pas rentrer dans la capitale[29]. La force britannique se fraye un chemin jusqu'à Lhassa pour constater que le XIIIe dalaï-lama, Thubten Gyatso, a déjà fui[30] à Urga, la capitale de la Mongolie-Extérieure, accompagné du Russe Agvan Dorjiev Dorjieff[31]. Il y est reçu par le Bogdo Gegen et les représentants de la Russie, laquelle, étant en guerre contre le Japon, ne peut intervenir au Tibet. Entretemps, il se retrouve « déposé » par Pékin en raison de son refus de négocier en position d'infériorité avec les forces expéditionnaires britanniques[3].

Le le Tibet tombe dans les mains des Britanniques[21],[32].

Dès l'arrivée à Lhassa du colonel Francis Younghusband le , les Britanniques entament des négociations avec le régent tibétain Lobsang Gyaltsen, le Kashag (cabinet des ministres du gouvernement tibétain dont Yuthok Phuntsok Palden) et l'amban mongol You Tai, représentant le gouvernement impérial de la dynastie Qing. Elles se déroulent dans le palais du Potala.

Le traité[modifier | modifier le code]

Signature et ratification[modifier | modifier le code]

Le colonel Francis Younghusband pour le gouvernement britannique, signe un traité avec Lobsang Gyaltsen, le Ganden Tripa, les représentants du Kashag, des trois monastères de Sera, Drepung, et Ganden et les délégués laïques et religieux de l'Assemblée nationale pour le Gouvernement du Tibet[33]. Selon Tsepon W. D. Shakabpa, l'amban chinois, le représentant du Bhoutan et le résident népalais assistèrent à la signature de la Convention mais sans parafer celle-ci[34],[35].

Clauses[modifier | modifier le code]

La cérémonie de signature du Traité à Lhassa

Le projet de traité se décline en 10 articles. Les frontières entre le Sikkim - protectorat britannique depuis 1890 - et le Tibet sont confirmées. Le Tibet reconnaît la suzeraineté des Britanniques sur le Sikkim et « accepte d'entamer des relations commerciales avec les Indes »[36][source insuffisante]. Outre Yatoung, les villes de Gyantsé et de Gartok sont ouvertes au commerce britannique. À titre de compensation, le gouvernement tibétain s'engage à verser une indemnité de guerre de 75 lacks[37] de roupies payables par annuités sur 75 ans. Jusqu'à la fin du règlement de cette indemnité, d'une part la Grande-Bretagne occupera la vallée de Chumbi et d'autre part aucune autre puissance ne pourra résider, intervenir ni avoir de concessions pour le chemin de fer ou les mines au Tibet.

À l'issue de la signature de cette convention par les seuls Britanniques et Tibétains le , l'amban ayant refusé d'apposer son paraphe aux clauses d'un traité ne reconnaissant pas suffisamment le pouvoir suprême de la Chine, Francis Younghusband et les militaires britanniques quittent Lhassa le , sans laisser ni résident anglais, ni soldats dans la capitale[2]. Mais sans la signature du gouvernement des Qing, le traité n'a aucune valeur juridique et ne peut entrer en vigueur[6],[7],[38].

Analyses[modifier | modifier le code]

Cette convention est parfois qualifiée de traité inégal[39],[40],[41].

Le missionnaire français Auguste Desgodins de la Société des missions étrangères de Paris, indique qu'« après un mois de discussion, le traité fut signé par les supérieurs des trois grandes lamaseries, dont l'un est qualifié de Régent. On assure qu'au dernier moment, l'ambassadeur chinois refusa de signer le traité parce qu'il n'avait pas de pouvoirs ad hoc, a-t-on dit d'abord, parce que le pouvoir suprême de la Chine n'est pas suffisamment reconnu, a-t-on dit ensuite. Je le crois bien, il n'est pas dit un mot de la Chine, elle a bien l'air d'être reléguée parmi les pouvoirs étrangers. »[2].

Pour Ram Prakash Anand, un diplomate, érudit et historien du droit indien[42], il y a peu de doute que même le dernier vestige du contrôle chinois au Tibet avait disparu[43].

Pour Laurent Deshayes, ce traité place le Tibet dans la « zone d'influence britannique », reconnaît « de facto l'État tibétain comme politiquement séparé et libre de toute tutelle chinoise », et annule les accords sino-britannique de 1890 et 1893 entre la Chine et les Britanniques tout en demandant au gouvernement du Tibet de respecter la frontière avec le Sikkim signée dans cette convention[44],[45],[46],[47].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Réactions chinoises et traité de Pékin (1906)[modifier | modifier le code]

Le traité de Pékin, conclu le entre l'Empire britannique et l'empire Qing, rappelle la souveraineté de la Chine sur la région du Tibet et les frontières entre la Chine et l'Inde de l'empire colonial britannique[48],[49]. Britanniques et Chinois s'engagent à ne permettre à aucune autre puissance étrangère de s’infiltrer sur le territoire ou dans l'administration interne du Tibet (Article II).

Réactions russes et convention anglo-russe de 1907[modifier | modifier le code]

Les Russes protestent rapidement contre le traité de Lhassa. La Grande-Bretagne fait alors marche arrière et rejette la responsabilité des clauses du traité sur Francis Younghusband soutenu par Curzon. Le traité est qualifié de simple arrangement et ses clauses sont modifiées. L'indemnité est réduite à 25 lacks, la Grande-Bretagne s'engage à évacuer la vallée du Choumbi à la troisième annuité et les agents britanniques ne pourront désormais plus pénétrer à Lhassa. Les Russes sont ainsi rassurés. La convention est ratifiée à Simla le 11 novembre 1904[50].

La convention anglo-russe de 1907 entre l'empire britannique et la Russie tsariste définit les sphères d'influence des deux pays, lesquels s'engagent à « respecter l'intégrité territoriale du Tibet et à s'abstenir de toute ingérence ». Les deux parties reconnaissaient la « suzeraineté de la Chine sur le Tibet », s'engageant à ne pas négocier avec les autorités tibétaines sans consultation du gouvernement chinois[51].

Position française[modifier | modifier le code]

Selon Laurent Deshayes, dès le début de la mission britannique, la France intervient auprès de la Chine pour lui demander de renforcer sa présence militaire dans les territoires de ses Marches dans la crainte de bouleversements des secteurs proches de l'Indochine française[52].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Byron N. Tzou, China and International law: the Boundary Disputes, Greenwood Publishing Group, 1990, 158 p., p. 95 : « As a matter of fact, Britain always negotiated with the Chinese authorities regarding the Tibetan-Indian boundaries. In 1847, a British official proposed a negotiation for delimiting the Ladakh-Tibetan boundary to the Chinese viceroy of Kwangtung and Kwangsi Provinces. The viceroy refused the proposal. After that, Britain signed three more conventions with China's Central Government relating to the Tibetan boundary. They were the convention of 1890 between Great Britain and China relating to the Tibetan-Sikkim boundary, the convention of 1904 between Great Britain and Tibet (participated by an Amban, the Chinese Central Government representative), and the convention of 1906 between Great Britain and China relating to the Tibetan frontiers ».
  2. a b et c Auguste Desgodins, La fin de l'expédition anglaise à Lhassa.
  3. a et b (en) Melvyn Goldstein, The Snow Lion and the Dragon, p. 23-24.
  4. (en) Melvyn Golstein, The Snow Lion and the Dragon, 1997, p. 24 : « To secure the withdrawal of the British troops from Lhasa, the Tibetan officials left in charge by the Dalai Lama reluctantly agreed to British terms, which were codified in an agreement known as the Anglo-Tibet Convention of 1904. Signed by only Tibet and the British head of the expeditionary force — the Manchu amban refused to place his signature on it — this agreement accepted Britain's protectorate over Sikkim and gave India (Britain) the right to establish trade marts with British trade officials in three Tibetan towns (Gyantse, Gartok, and Yadong). In a clause that was vague enough to exclude China as well as more obvious countries such as Russia it also forbade any other foreign power to exercise political influence in Tibet. A large indemnity of £562,500 (7.5 million rupees) was levied and British troops were to occupy a part of Tibet contiguous with Sikkim (Yadong's Chumbi Valley) until this was paid. It was also agreed that the British trade agent could visit Lhasa to discuss issues deriving from the treaty. By virtue of these terms, British India virtually converted Tibet into another of its "native-state" protectorates ».
  5. Joseph Deniker, Les récentes publications sur Lhassa et le Tibet, La Géographie, volume 13, 1906.
  6. a et b Lung Chang (docteur ès lettres de l'Université de Fribourg (Suisse)), La Chine à l'aube du XXe siècle, Nouvelles éditions latines, Paris, 1962, p. 443.
  7. a et b Origine de la soi-disant « indépendance du Tibet », Centre d'informations Internet de Chine : « Du fait que le ministère des Affaires extérieures du gouvernement des Qing estimait que le traité portait atteinte à la souveraineté du pays et qu'il refusait de le signer, le traité ne put entrer en vigueur ».
  8. (en) Melvyn C. Goldstein, A History of Modern Tibet, 1913-1951 : The Demise of the Lamaist State, University of California Press, Berkeley, 1989, p.  75
  9. En anglais "Convention between Great Britain and Tibet".
  10. Tsepon Wangchuck Deden Shakabpa, One Hundred Thousand Moons: An Advanced Political History of Tibet réédition 2010), page 1096.
  11. « Legal Materials on Tibet - Treaties and Conventions Relating to Tibet », sur tibetjustice.org (consulté le ).
  12. (en) « South Dakota State University Homepage », sur South Dakota State University (consulté le ).
  13. a et b http://treaties.fco.gov.uk/docs/pdf/1906/TS0009.pdf
  14. (en) Wang, Shên-tsu, The Margary Affair and the Chefoo Agreement, London, New York: Oxford University Press, 1940.
  15. Christian Deweirdt, Monique Masse, Marc Monniez, Le Tibet, Les guides Peuples du monde, 3e édition, avril 2008, en part. p. 91-96 (« Chronologie des relations tibéto-chinoises »), p. 92.
  16. Jack Lu, Les Deux visages du Tibet (lire en ligne), p. 180
  17. (en) James Stuart Olson, Robert Shadle, Historical Dictionary of the British Empire, Volume 2, Greenwood Publishing Group, 1996, 1254 pages, p. 1093 (article « Tibet ») : « it suited Whitehall to negotiate the Sikkim-Tibet Convention of 1890 (also called the Calcutta Convention) directly with China, ignoring Lhasa entirely. This action implied British acknowledgement of Chineze suzerainty over Tibet ».
  18. a et b « TS0011 (1894) 1890 17 MAR, CALCUTTA; CONVENTION BETWEEN GB AND CHINA RELATING TO SIKKIM AND TIBET.pdf »
  19. Stéphane Guillaume, La question du Tibet en droit international.
  20. James Stuart Olson, Robert Shadle, op. cit., p. 1093 : « In an addendum of 1893, Britain won extraterritoriality for its citizens in Tibet and trading rights in Yatung (Yadong), the first town inside Tibet on the path from Darjeeling to Gyantse ».
  21. a et b Zimmermann 1904.
  22. « Le gouvernement des lamas n'a pas cessé de témoigner la plus grande défiance aux avances des Anglais. Forcé le 17 mars 1890 de signer un accord stipulant l'ouverture d'un marché commercial à Yatung, il s'arrangea pour annuler l'effet, par un procédé des plus primitifs, en élevant, à 500 m du futur marché, une épaisse muraille pour barrer la route aux commerçants qui auraient pu être tentés de dépasser Yatung. »
  23. series No. 35 1908 - Regulations respecting Trade in Tibet (amending those of december 5, 1893), concluded between The United Kingdom, China, and Tibet, Signed at Calcutta, April 20, 1908 [Ratifications exchanged at Peking, October 14, 1908].
  24. Bienvenue au Sénat - Tibet : un peuple en danger.« Durant l'ère coloniale moderne, le Tibet devint une pièce du « Grand jeu » en Asie centrale entre la Russie et le Royaume-Uni. Les Britanniques tentèrent d'abord de signer avec la Chine des accords commerciaux concernant le Tibet et reconnaissant la « suzeraineté » de l'une sur l'autre. Mais les Tibétains refusèrent avec constance d'en reconnaître la validité. Il était clair que, en dépit de ses prétentions, la Chine était impuissante à imposer son autorité au Tibet. »
  25. James Stuart Olson, Robert Shadle, op. cit., p. 1093 : « This vain man was obsessed with the Russian "threat" and resolved to make Tibet a British protectorate ».
  26. Claude Arpi (trad. Claude B. Levenson, préf. Dalaï-Lama), Tibet, le pays sacrifié, Paris, Calmann-Lévy, , 325 p. (ISBN 978-2-7021-3132-9, OCLC 46923108), p. 99.
  27. Anne-Marie Blondeau et Katia Buffetrille, Le Tibet est-il chinois ? : réponses à cent questions chinoises, Paris, A. Michel, coll. « Sciences des religions », , 463 p. (ISBN 978-2-226-13426-4, OCLC 469520947, lire en ligne), p. 87.
  28. L’irruption du Tibet dans le jeu colonial.
  29. « Au Thibet, Le Dalaï-Lama de Lhassa fuit la domination anglaise », Le Petit journal. Supplément du dimanche, Paris, s.n., no 731,‎ (BNF 32836564, lire en ligne)
  30. Auguste Desgodins, La fin de l'expédition anglaise à Lhassa : « il avait déguerpi depuis longtemps ».
  31. Perceval Landon, À Lhassa, la ville interdite, Préface de Michel Jan, Le Serpent de mer, 2002, 406 p., p. 252 (traduction en français de l'édition originale de 1906).
  32. « La résistance du Tibet à la pénétration européenne est définitivement forcée. Lhassa est tombée au pouvoir des Anglais le 3 août 1904. »
  33. Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet (1904)
  34. Claude Arpi, Tibet, le pays sacrifié, p. 107 (Tsepon W. D. Shakabpa, Tibet: A Political History, p. 217).
  35. AmbanEncyclopædia Britannica, « In 1904, when the British were trying to force Tibet to sign a trade treaty, the amban said he was powerless to negotiate for the Tibetans, an admission that called into question the degree of control China exercised over Tibet. »
  36. Gilles van Grasdorff, La Nouvelle Histoire du Tibet, 2006.
  37. Note : 75 lacks de roupies (un lack correspondant à 100 000), soit environ 500 000 livres ou 12,5 millions de francs français en 1904.
  38. (en) Chen Qingying, Tibetan History, 2003, 181 p., p. 96 : « Tibet is a part of China's territory, and any international treaty concerning Tibet was doomed to be illegal and invalid without the agreement and signature of the central government of the Qing court. »
  39. Wang Jiawei et Nyima Gyaincain, Le statut du Tibet de Chine dans l'histoire, China intercontinental press, 2003, 367 p., p. 104 : « En vertu de ce traité inégal, le Tibet ne pouvait céder aucune terre ni aucune ressource naturelle à quelque pays étranger que ce soit ».
  40. (en) Priya Chacko, India Foreign Policy: the Politics of Postcolonial identity from 1947 to 2004, Routledge, 2013, p. 99 : « it [China] regarded parts of the India-China border to be the product of unequal treaties ».
  41. (en) N. Subramanya, Human Rights and Refugees, p. 26 : « This was certainly an unequal treaty and only the first in the series. »
  42. (en) Martti Koskenniemi, Histories of International Law: Significance and Problems for a Critical View, Temple Journal of International and Comparative Law (2013), p. 215.
  43. (en) R. P. Anand, Studies in International Law and History: An Asian Perspective, p. 108 : « There is little doubt that even the last vestige of Chinese control had vanished. »
  44. Convention entre la Grande-Bretagne et le Tibet
  45. « The Government of Thibet engages to respect the Anglo-Chinese Convention of 1890 and to recognize the frontier between Sikkim and Thibet, as defined in Article I of the said Convention, and to erect boundary pillars accordingly »
  46. Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, 1997, p. 235, (ISBN 978-2213595023).
  47. Claude Arpi, Le triangle Inde-Tibet-Chine, La Revue de l'Inde, no 4, juillet-septembre 2006 : « À la fin de son séjour dans la capitale tibétaine, Younghusband contraint les tibétains à accepter un accord avec le puissant Empire britannique. Par ce traité, signé par le représentant de la Couronne, Londres reconnaît le Tibet comme une nation souveraine. »
  48. (en) Melvyn C. Goldstein, Tibet and China in the Twentieth Century, in Morris Rossabi (Ed.), Governing China's Multiethnic Frontiers, University of Washington Press, 2014, 304 p., p. 186-227 : « In 1906, Britain and China signed an Anglo-Chinese convention that confirmed the concessions and reaffirmed the legitimate authority of China over Tibet ».
  49. (en) « Treaty Series. No. 9. 1906 Convention between The United Kngdom and China respecting Tibet. », sur treaties.fco.gov.uk (consulté le ).
  50. Laurent Deshayes, op. cit., p. 236 : « La Russie [...] proteste immédiatement contre cette annexion déguisée [...] la Grande-Bretagne fait marche arrière et rejette la responsabilité du texte sur Younghusband, lui-même poussé par Curzon, et accepte de modifier la convention. On ne parle d'ailleurs plus désormais que d'un simple arrangement entre l'Angleterre et le Tibet. Dès octobre, l'indemnité est réduite à 25 lacks. Il est également décidé que la Grande-Bretagne évacuera la vallée de Tchoumbi à la troisième annuité, et que les agents britanniques n'auront plus le droit d'entrer à Lhassa. La convention est ratifiée à Simla le 11 novembre. »
  51. Fabienne Jagou, Le 9e Panchen Lama (1883-1937) : enjeu des relations sino-tibétaines, Paris : EFEO, 2004, (ISBN 9782855396323), p. 50.
  52. Laurent Deshayes, op. cit., p. 235-236 : « Dès le début de l'invasion, la France a demandé aux autorités chinoises de renforcer leur présence militaire dans les Marches, de crainte d'une redistribution politique des régions proches de l'Indochine ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Grand Jeu, enjeux géopolitiques de l’Asie centrale, sous la direction de Jacques Sapir et Jacques Piatigorsky, éditions Autrement, Paris, 2009
  • (en) Alastair Lamb, The McMahon Line : A Study in the Relations between India, China and Tibet, 1904 to 1914, Londres, Routledge and Kegan Paul, , 656 p., 2 volumes (OCLC 154088038)
  • Maurice Zimmermann, « L'expédition du colonel Younghusband et la prise de Lhassa », Annales de Géographie, vol. 13, no 72,‎ , p. 468-469 (lire en ligne)
  • Laurent Deshayes, Histoire du Tibet, Fayard, (ISBN 978-2213595023), p. 235

Articles connexes[modifier | modifier le code]