Convair F-106 Delta Dart

Convair F-106A Delta Dart
Vue de l'avion.
Un QF-106 Delta Dart de l'USAF en vol

Constructeur Convair
Rôle Avion d'interception
Statut Retiré du service
Premier vol
Mise en service
Date de retrait
Nombre construits 340
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Pratt & Whitney J75-P-17
Nombre 1
Type Turboréacteur avec postcombustion
Poussée unitaire 109 kN avec postcombustion
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 11,66 m
Longueur 21,58 m
Hauteur 6,13 m
Surface alaire 64,82 m2
Masses
À vide 10 735 kg
Avec armement 17 570 kg
Maximale 18 991 kg
Performances
Vitesse maximale 2 454 km/h (Mach 2,3)
Vitesse de décrochage 278 km/h
Plafond 17 373 m
Vitesse ascensionnelle 13 045 m/min
Rayon d'action 925 km
Armement
Interne 4 missiles air-air, 1 canon M61 Vulcan de 20 mm à mi-carrière
Externe Réservoirs de carburant

Le Convair F-106 Delta Dart est un intercepteur américain mis en service en 1959. Il se caractérise par une aile delta et une soute ventrale pouvant contenir jusqu'à quatre missiles air-air. Le F-106 a été construit à 340 exemplaires dont les derniers ont été retirés du service en 1988.

Historique[modifier | modifier le code]

Initialement désigné F-102B et conçu comme un Delta Dagger amélioré, le F-106, sixième et dernier modèle des Century Series Fighters, a fait son premier vol le . Il reçut rapidement une désignation propre car, du F-102, il ne gardait que l'aile, la soute ventrale pour l'emport des missiles, et une ressemblance générale.

Par contre, son fuselage a été entièrement redessiné pour améliorer ses performances, son réacteur est 40 % plus puissant, et son électronique de bord permet l'intégration au système de défense SAGE. Capable d'emporter une roquette à tête nucléaire Genie, le Delta Dart est également doté d'un pilote automatique qui permet au contrôle au sol de guider l'avion à la place du pilote pendant toute la phase d'interception, de tir, et de retour à la base.

À cause du manque de fiabilité du réacteur et surtout de problèmes dans le système de tir MA-1, le projet prit beaucoup de retard et faillit être abandonné. Finalement, 340 F-106 furent commandés, soit un tiers du nombre prévu initialement. Le premier escadron fut opérationnel en octobre 1959. Divers défauts apparurent rapidement et, en particulier, le système de tir s'avéra si peu fiable que dès septembre 1960, les F-106 déjà livrés reçurent pas moins de 63 modifications du système de tir et 67 modifications de l'avion en lui-même.

F-106A Delta Dart tirant une roquette air-air Genie à capacité nucléaire

Les F-106 firent l'objet de plusieurs mises à niveau tout au long de leur carrière : amélioration du système de tir, nouveau siège éjectable, installation d'un canon de 20 mm dans la soute à missile, ajout d'un système de ravitaillement en vol, etc.

Le Delta Dart est resté en première ligne jusqu'à la seconde moitié des années 1970, avant d'être progressivement remplacé par le F-15A. Transféré dans les unités de réserve de l'Air National Guard, il est resté en service jusqu'en 1988. Environ 32 % des avions ont été perdus lors d'accidents ou d'incendies au sol. Dans les années 1990, environ 200 F-106 ont été transformés en cibles télécommandées QF-106 pour l'entraînement au tir, le dernier vol opérationnel de ce drone ayant lieu en janvier 1998[1].

Records[modifier | modifier le code]

Un F-106A (premier plan) et un F-106B (second plan) de la garde nationale aérienne de Floride.

Le 15 décembre 1959, un F-106A établit un record mondial de vitesse en atteignant 2 444 km/h à 12 192 m d'altitude.

Le « bombardier du champ de maïs »[modifier | modifier le code]

Le , un F-106 du 71e escadron de chasseurs-intercepteur, piloté par le Capitaine Gary Foust, amorce une vrille à plat au-dessus du Montana. Foust suit les procédures et s'éjecte. Il en résulte un changement d'équilibre aérodynamique qui fait que l'appareil se stabilise et finit par atterrir train rentré dans un champ couvert de neige dans le comté de Chouteau n'occasionnant que des dégâts mineurs. L'avion, surnommé rapidement The Cornfield Bomber, fut ensuite renvoyé à sa base par chemin de fer, réparé et remis en service. Il est maintenant exposé au Musée national de la Force aérienne des États-Unis[2].

Versions[modifier | modifier le code]

  • F-106A : Version initiale.
  • F-106B : Version biplace d'entraînement.
  • NF-106B : Deux F-106B qui furent utilisés par la NASA entre 1966 et 1991.
  • QF-106A : Drones téléguidés pouvant néanmoins toujours voler de manière conventionnelle.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Robert Buzz Sawyer, « QF-106 », sur f-106deltadart.com (consulté le )
  2. « The Cornfield Bomber -- Pilotless Landing of 58-0787 », sur f-106deltadart.com, http://www.f-106deltadart.com/ (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi (trad. de l'italien), Les avions, t. 5 : L'ère des engins à réaction, Paris/Bruxelles, Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », , 316 p. (ISBN 2-8003-0344-1), p. 82.

Liens externes[modifier | modifier le code]