Contre-culture des années 1960

Le symbole de la paix, d'abord utilisé en Grande-Bretagne lors d'une campagne pour le désarmement nucléaire, devient l'un des symboles de la contre-culture.

La contre-culture des années 1960 est un terme décrivant le mouvement culturel[1] qui s'est principalement développé dans le monde occidental entre le milieu des années 1960 et le milieu des années 1970[2].

Genèse du mouvement[modifier | modifier le code]

Le mouvement est arrivé progressivement à partir de l’année 1955. Plusieurs journaux et ouvrages comme The Power Elite ou bien Growing up Absurb critiquent la société américaine et son fonctionnement[3].

Il nait aux États-Unis au sein d'une partie de la jeunesse « baby boomer » et a pris de l'ampleur durant l'intervention militaire américaine au Viêt Nam[4], puis il s'est ensuite répandu dans la plupart des pays occidentaux. La plupart des universitaires étudiant cet évènement pensent que le pic du mouvement contre-culturel a eu lieu entre les années 1965 et 1972.

Au début des années 1960, une rupture au niveau des valeurs et l’apparition de nouveaux modes d’éducation et de socialisation se font jour et viennent contredire l’ordre social dominant de la hiérarchie et de l’organisation dans le monde du travail. La nouvelle génération universitaire est en désaccord avec la bureaucratie. Ces jeunes prônent l’autonomie, la consommation et la liberté. Ils cherchent à se faire entendre et à exprimer leur malaise[3]. Des tensions générationnelles prennent corps au sein de la société américaine, notamment vis-à-vis de la guerre du Viêt Nam, des relations raciales, des mœurs sexuelles, des droits des femmes, de l'autorité, des drogues, ou encore des interprétations du rêve américain. Les jeunes créent des organisations qui leur permettent de s'exprimer. L'une d’elles est l'association Students Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) fondée en 1960, qui rassemble principalement des étudiants noirs qui se battent pour leurs droits civiques. La lutte des droits pour les noirs précède le mouvement de la contre-culture[3]. De nouvelles formes de culture émergent, notamment la pop des Beatles et la montée de la culture hippie. Outre les Beatles, beaucoup de chanteurs et de groupes musicaux anglais et américains impactent le mouvement contre-culture.

À Trafalgar Square, en 1958[5], lors d'un acte de désobéissance civile, entre 60 000 et 100 000 manifestants composés d'étudiants et de pacifistes convergent dans l'une des premières manifestations anti-nucléaires (contre la bombe atomique), d'où émergent l'un des premiers groupes contre-culturels. C'est ce groupe qui a désigné le symbole de la paix, aujourd'hui encore reconnu comme un symbole de liberté et de culture hippie[6].

Cette contre-culture peut être classée dans deux autres chronologies :

En France et au Canada français, la contre-culture s'est traduite par le mouvement de mai 68 et la Révolution tranquille.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Terry H. Anderson, The Movement and the Sixties, New York, Oxford University Press, , 1re éd., 500 p., poche (ISBN 978-0-19-510457-8, LCCN 94016344)
  2. "Where Have All the Rebels Gone?" Ep. 125 of Assignment America. Buffalo, NY: WNET. 1975. (Transcript available via American Archive of Public Broadcasting.)
  3. a b et c La contre-culture. États-Unis, années 60: la naissance de nouvelles utopies,, Paris, les Éditions Autrement, , 217p
  4. (en) E. D. Hirsch, The Dictionary of Cultural Literacy, Houghton Mifflin, , 419 p. (ISBN 978-0-395-65597-9) « Le mouvement de contestation culturelle aux États-Unis a débuté dans les années 1960 et a touché l'Europe avant son déclin dans les années 1970... fondamentalement, une protestation plus culturelle que politique. »
  5. (en) « Why I'm back to ban the bomb », sur BBC News,
  6. (en) « 1960: Thousands protest against H-bomb », sur BBC News,

Article connexe[modifier | modifier le code]