Contes de fées (Holmès)

Contes de fées
Image illustrative de l’article Contes de fées (Holmès)
Illustration de la couverture des Contes de fées par P. Borie

Genre mélodie française
Musique Augusta Holmès
Texte Augusta Holmès
Dates de composition 1892-1897

Les Contes de fées sont un cycle de mélodies composées par Augusta Holmès entre 1892 et 1897.

Composition[modifier | modifier le code]

Augusta Holmès commence la composition des Contes de fées en 1892 et l'achève en 1897. Comme souvent elle écrit les poèmes elle-même. Le cycle a été édité dans son intégralité en 1897 par la maison Heugel et Cie.

Structure[modifier | modifier le code]

Le cycle comprend dix mélodies :

  1. L'Oiseau bleu
  2. La Lampe merveilleuse
  3. La Belle du roi
  4. La Princesse Neige
  5. Les Trois Serpentes
  6. Le Chevalier Belle-Étoile
  7. La Chatte blanche
  8. La Source enchantée
  9. La Belle aux cheveux d'or
  10. Les Voix du rêve

Poèmes[modifier | modifier le code]

L'Oiseau bleu[modifier | modifier le code]

L'Oiseau bleu est la première mélodie du cycle, composée en 1892. L'œuvre est en si majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

Belle rebelle
C'est moi qui t'appelle
Du fond du bois !
Belle cruelle
Sens frémir mon aile,
Entends ma voix !
Ah ! daigne entendre
Ma plainte si tendre,
Laisse toi surprendre
Comme autrefois…
Ô Reine blonde
À l'âme profonde
Il n'est rien au monde
Qui vaille ma voix !
Ô fleur sacrée,
Par les Dieux parée
De l'or du jour !
Rose adorée,
Par les Dieux livrée
Au mal d'amour,
Je viens t'apprendre
Mon chant le plus tendre…
Gravis pour l'entendre
Ta blanche tour…
Ô Reine blonde
À l'âme profonde
Il n'est rien au monde
Qui vaille l'amour !
Dans l'herbe mûre
Où l'eau qui murmure
Vient se briser,
Sous la ramure
Où le vent susurre
Comme un baiser,
À l'heure tendre,
Tu daignas m'entendre…
Et sans te reprendre
Sans refuser.
Ô Reine blonde
À l'âme profonde
Il n'est rien au monde
Qui vaille un baiser !

La Lampe merveilleuse[modifier | modifier le code]

La Lampe merveilleuse est la deuxième mélodie du cycle, composée en 1893. L'œuvre est en fa dièse mineur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

Je suis enfermée
Dans la sombre tour
J'étais bien aimée
Et je meurs d'amour !
Le Prince que j'aime
Est bien loin d'ici !
Prisonnier lui-même,
Il languit aussi !
Des gardes farouches
Veillent sans repos…
Il sort de leurs bouches
Le cri des corbeaux !
Eblis le Rebelle !
Ô funeste Roi !
Eblis ! je t'appelle !
Eblis ! sauve-moi !
« J'obéis !
Prend la lampe où la lumière vibre
En sept rayons égaux !
Allume là ! Tu seras libre !
Malgré les barreaux.
Tu verras surgir,
Dans cette lumière enchantée
Celui qui t'a domptée
Et dont les yeux te font rougir.
Adieu ! Ne doute pas…
Quand tu pleureras
Tu me rappelleras… »
Eblis avait dit vrai !
Quand la lampe s'allume
À la chute du jour
Dans une étincelante brume,
Je revois mon amour !
Et jusqu'aux rayons de l'aurore
Dont le Bosphore au loin se dore,
Dans les bras si blancs que j'adore,
Je meurs d'amour !

La Belle du roi[modifier | modifier le code]

La Belle du roi est la troisième mélodie du cycle, composée en 1893. L'œuvre est en majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

C'est la Belle du Roi
Qui rêve avant l'aurore
C'est la Belle du Roi
Qui rêve qu'on l'adore…
C'est la Belle du Roi
Qui rêve d'un très beau visage,
C'est la Belle du Roi
Qui rêve qu'elle aime son Page…
C'est la Belle du Roi
Qui rêve d'un bois sombre
Où le Page amoureux s'est enhardie dans l'ombre.
Au ramage des oiseaux.
Au murmure des ruisseaux,
Et qu'une Fée
Très bien coiffée
Leur dit : « Mes enfants,
Soyez heureux !
Mes pauvres enfants
Soyez heureux et triomphants ! »
C'est la Belle du Roi
Qui rêve qu'on l'éveille…
Que le Roi n'entend rien, que le palais sommeille…
Oui ! le galop d'un destrier
A frappé son oreille !
Le beau Page, à franc destrier,
Accourt, dans l'aurore vermeille !
« Viens au pied de ces tours !
C'est ton Page d'amours,
C'est ton Page d'amours qui t'appelle !
Viens, ô Belle du Roi !
Viens, et fuis avec moi !
C'est ton Page d'amours si fidèle,
C'est ton Page d'amours qui t'appelle ! »

La Princesse Neige[modifier | modifier le code]

La Princesse Neige est la quatrième mélodie du cycle, composée en 1893. L'œuvre est un duo pour soprano et ténor en sol mineur. Elle est dédiée à Caroline Miolan-Carvalho Le poème est écrit par Augusta Holmès :

Le Prince Ivan
Fille aux blonds cheveux,
Rapide et voilée
Toi qui t'enfuis
Au fond des nuits,
Tu troubles et séduis…
Aux lueurs des feux,
Sur la Neva gelée,
Retourne-toi !
Regarde-moi !
Il faut subir ma loi !
Viens ! Tu dois m'apparaître !
Oui, viens, car je suis ton maître !
Ô mon désir, Ô mon plaisir,
Viens ! laisse toi saisir !
Viens ! ta blancheur m'enivre !
J'ordonne ! Il faut me suivre !
Dans mes bras
Tu sentiras
L'ardeur dont tu vivras !
Dis ton nom !
Fais voir ta mine,
Belle de hasard !
Je suis Ivan,
Le fils du Barîne,
Le plus près du Tzar !

La Princesse Neige
Je viens des cimes glacées
Où le givre parsème l'air,
Sans rêves, sans nulles pensées,
Brille mon regard, froid et clair
Fuis ! ô fils du Barîne,
Ne fais pour me joindre aucun effort :
Un cœur de neige emplit ma poitrine
Et mon baiser, c'est la mort !

Le Prince Ivan
Ton regard est doux…
Ta voix m'attire l'âme !
Dans mon palais
Aux gais reflets
Viens vivre désormais !…
Prends cet or si roux,
Prends ces rubis en flammes !
Par un baiser
Viens m'apaiser…
Tu ne peux refuser !
Viens et soit la maîtresse
D'un prince ivre de tendresses !
Vois un amant
Noble et charmant
T'implore tendrement !
Ah ! ne sois point cruelle,
Des belles toi la plus belles !
Sur mon cœur
Si plein d'ardeur
Renonce à ta rigueur !
Mais si ta fierté me brave,
Tremble dans mes bras !
Le Prince Ivan t'aura pour esclave,
Et tu souffriras !

La Princesse Neige
Viens donc ! reçois ma caresse !

Le Prince Ivan
Enfin !

La Princesse Neige
Sous ma lèvre incline ton front…
Ton âme et ton cœur pleins d'ivresse

Le Prince Ivan
Enfin je t'enlace !

La Princesse Neige
Sur mon sein glacé se glaceront…

Le Prince Ivan
Sois à moi, mes amours !
Ô mes amours !

La Princesse Neige
Viens, ô fils du Barîne,
Puisque tu le veux, meurs dans mes bras !

Le Prince Ivan
Ah ! ta lèvre me glace !

La Princesse Neige
Je suis à toi, neigeuse et câline…

Le Prince Ivan
Tout s'efface…

La Princesse Neige
Meurs ! rien ne vaut ce trépas.

Le Prince Ivan
Je meurs ! Je t'appartiens pour toujours !

Les Trois Serpentes[modifier | modifier le code]

Les Trois Serpentes est la cinquième mélodie du cycle, composée en 1893. L'œuvre est en fa dièse majeur. Elle est dédiée à Mme la Vicomtesse G. de Milhac. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

Le Chevalier Belle-Étoile[modifier | modifier le code]

Le Chevalier Belle-Étoile est la sixième mélodie du cycle, composée en 1893. L'œuvre est en mi bémol majeur. Elle porte comme épigraphe «  ». Le poème est écrit par Augusta Holmès :

La Chatte blanche[modifier | modifier le code]

La Chatte blanche est la septième mélodie du cycle, composée en 1893. L'œuvre est en la majeur. Elle est dédiée à Mme Charles Dettelbach. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

La Source enchantée[modifier | modifier le code]

La Source enchantée est la huitième mélodie du cycle, composée en 1894. L'œuvre est en la majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

La Belle aux cheveux d'or[modifier | modifier le code]

La Belle aux cheveux d'or est la neuvième mélodie du cycle, composée en 1897. L'œuvre est en si bémol majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

Les Voix du rêve[modifier | modifier le code]

Les Voix du rêve est la dixième et dernière mélodie du cycle, composée en 1897. L'œuvre est en fa dièse majeur. Le poème est écrit par Augusta Holmès :

Réception[modifier | modifier le code]

Les mélodies du cycle ont été jouées séparément, avant même qu'il soit complet, comme avec Mlle A. Lacressonière qui chante L'Oiseau bleu en 1893[1], ou Mathilde Colonne, fille d'Edouard Colonne, qui le chante en 1894[2]. Ce dernier est cependant déjà disponible à la vente dès 1892[3], tandis que d'autres mélodies sont publiées dans le Ménestrel, comme Les Trois Serpentes en 1895[4]. La plupart des mélodies sont déjà en vente en 1894 : L'Oiseau bleu, La Lampe merveilleuse, La Belle du roi, La Princesse Neige et Les Trois Serpentes[5]. En 1901, La Belle du roi est chantée par Paul Seguy, avec accompagnement de harpe par Mme Tassu-Spencer[6]. Les mélodies sont encore jouées après la mort de la compositrice, mais de façon séparées, comme en 1907, où ne sont chantés que L'Oiseau bleu et La Princesse Neige[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  2. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  3. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  4. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  5. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  6. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )
  7. « Le Ménestrel : journal de musique », sur Gallica, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]