Dans l'étude des séries de Fourier , les constantes de Lebesgue permettent de quantifier la qualité de l'approximation.
On se place, sans perte de généralité , sur l'intervalle [–π, π] . On considère une fonction f intégrable sur cet intervalle, et la somme partielle d'ordre n de sa série de Fourier :
S n ( f , x ) = 1 2 π ∫ − π π f ( t ) D n ( x − t ) d t , avec D n ( t ) = sin ( 2 n + 1 ) t 2 sin t 2 {\displaystyle S_{n}(f,x)={\frac {1}{2\pi }}\int _{-\pi }^{\pi }f(t)D_{n}(x-t)~{\rm {d}}t,\quad {\text{avec}}\quad D_{n}(t)={\frac {\sin(2n+1){\frac {t}{2}}}{\sin {\frac {t}{2}}}}} (noyau de Dirichlet ). Si, pour tout t réel, |f (t )| ≤ 1 , alors :
| S n ( f , x ) | ⩽ 1 π ∫ 0 π | D n ( t ) | d t =: L n {\displaystyle |S_{n}(f,x)|\leqslant {\frac {1}{\pi }}\int _{0}^{\pi }|D_{n}(t)|\,\mathrm {d} t=:\mathrm {L} _{n}} . C'est cette valeur Ln qui est appelée la n -ième constante de Lebesgue. Elle est optimale , même en se restreignant aux fonctions f continues [ 1] .
Léopold Fejér [ 2] en a trouvé une autre expression :
L n = 1 2 n + 1 + 2 π ∑ m = 1 n 1 m tan m π 2 n + 1 {\displaystyle \mathrm {L} _{n}={\frac {1}{2n+1}}+{\frac {2}{\pi }}\sum _{m=1}^{n}{\frac {1}{m}}\tan {\frac {m\pi }{2n+1}}} . Les trois premières valeurs des constantes de Lebesgue sont[ 3] :
L 0 = 1 {\displaystyle \mathrm {L} _{0}=1} ; L 1 = 1 3 + 2 3 π ≈ 1,435 991 {\displaystyle \mathrm {L} _{1}={\frac {1}{3}}+{\frac {2{\sqrt {3}}}{\pi }}\approx 1{,}435991} (suite A226654 de l'OEIS ) ; L 2 = 1 5 + 25 − 2 5 π ≈ 1,642 188 {\displaystyle \mathrm {L} _{2}={\frac {1}{5}}+{\frac {\sqrt {25-2{\sqrt {5}}}}{\pi }}\approx 1{,}642188} ( A226655 ). On sait que[ 3] :
L n = 4 π 2 ln ( 2 n + 1 ) + c + o ( 1 ) {\displaystyle \mathrm {L} _{n}={\frac {4}{\pi ^{2}}}\ln(2n+1)+c+o(1)} avec c = 4 π 2 ( ∑ k = 1 ∞ 2 ln k 4 k 2 − 1 − Γ ′ ( 1 / 2 ) Γ ( 1 / 2 ) ) ≈ 0,989 433 {\displaystyle c={\frac {4}{\pi ^{2}}}\!\left(\sum _{k=1}^{\infty }{\frac {2\ln k}{4k^{2}-1}}-{\frac {\Gamma '(1/2)}{\Gamma (1/2)}}\right)\approx 0{,}989433} ( A243277 ), où Γ est la fonction gamma . ↑ Voir par exemple Franck Boyer, « Analyse Fonctionnelle, TD 4 : Grands théorèmes de l'analyse fonctionnelle (exercices corrigés) » , exercice 10, ou cet exercice corrigé du chapitre « Théorème de Banach-Steinhaus » sur Wikiversité . ↑ Léopold Fejér, « Sur les singularités de la série de Fourier des fonctions continues », ASENS , vol. 28, 1911 , p. 3-104 (lire en ligne ) (p. 101-103). ↑ a et b (en) Eric W. Weisstein , « Lebesgue Constants », sur MathWorld .