Concile de Constance

Concile de Constance
Évêques débattant avec le pape au concile de Constance.
Évêques débattant avec le pape au concile de Constance.
Informations générales
Numero XVIe concile œcuménique
Convoqué par Antipape Jean XXIII
Confirmé par Grégoire XII
Sujets Grand schisme d'Occident
Début 1414
Fin 1418
Accepté par Église catholique
Documents et déclarations
Déclarations Déposition des antipapes Jean XXIII et Benoît XIII
Condamnation de Jan Hus
Liste des conciles

Le concile de Constance (quarante-cinq sessions du au [1]) est, pour l'Église catholique romaine, le XVIe concile œcuménique. Il est convoqué à Constance par l'empereur Sigismond Ier et l'antipape Jean XXIII, et présidé par le cardinal Jean Allarmet de Brogny. S'il met fin au grand schisme d'Occident, il déclare hérétiques les réformateurs John Wyclif, Jan Hus et Jérôme de Prague, et condamne ces deux derniers à être livrés au bras séculier. Ils furent brûlés vifs par ordre de l'empereur Sigismond.

Le contexte[modifier | modifier le code]

À la suite du concile de Pise de 1409, l'Église catholique se retrouvait avec trois papes à sa tête : Alexandre V, Benoît XIII et Grégoire XII. Durant l'été 1414, le roi d'Aragon Ferdinand Ier se réunit avec le dominicain Vincent Ferrier et Benoît XIII afin de convaincre ce dernier de démissionner. Les échanges se poursuivent jusqu'en septembre, mais sans succès[2].

Dans la confusion générale, l'empereur choisit de se substituer au Sacré Collège défaillant, comme certains canonistes lui en conféraient le droit. Jean XXIII, successeur d'Alexandre V, lui en fournit l'occasion : il fut vaincu par le roi de Naples, Ladislas Ier, partisan de Grégoire XII, et dut se réfugier à la cour impériale. Sigismond accepta à condition qu'un concile fût tenu dans une ville d'Empire. Il put donc annoncer que le , le concile se réunirait à Constance.

Le concile[modifier | modifier le code]

Sigismond s'assura ensuite du succès du futur concile. Devant la résistance de Jean XXIII et de ses partisans italiens, il modifia le mode de scrutin. Le vote par nation remplaça le vote par tête, ne laissant à l'Italie qu'une seule voix. Comprenant son échec, Jean XXIII s'enfuit le . Les Pères conciliaires adoptèrent le 6 avril le décret Hæc sancta (de), affirmant la supériorité du concile sur le pape. Jean XXIII fut arrêté et déposé. Grégoire XII, après avoir reconvoqué le concile par la voix de son légat, démissionna par procurateur le au sein du concile. Sigismond fit avancer ses troupes en Espagne et au Portugal, écrasant les partisans de Benoît XIII.

Lors de ce concile eut aussi lieu le procès et la condamnation pour hérésie des réformateurs John Wyclif, Jan Hus et Jérôme de Prague. Ces deux derniers furent suppliciés sur le bûcher à onze mois d'intervalle.

Jean de Gerson fut l'un des principaux théologiens de ce Concile (procès de Jan Hus) et un acteur important de la fin du schisme.

Sceau utilisé pour le concile, Nouveau traité de diplomatique.

Avant de procéder à une nouvelle élection, les Pères conciliaires s'assurèrent de leur indépendance en votant le le décret Frequens (de). Celui-ci disposait que le concile se réunirait de nouveau en 1423, puis en 1430, puis tous les dix ans à compter de cette date. Dès lors, le concile n'était plus soumis au bon vouloir du pape. Ceci fait, le concile élut le 11 novembre, jour de la saint Martin, le Romain Oddone Colonna, qui prit le nom de Martin V. Le nouveau pape présida alors le concile qui siégea jusqu'au [3]. Martin V, rejetant les appels de la France à gagner Avignon, et ceux de l'Empereur à choisir une ville d'Empire, choisit de partir pour Rome, où il fit une entrée triomphale le .

Postérité[modifier | modifier le code]

Le concile de Constance met fin au grand schisme d'Occident. Par son décret Frequens (de), il prévoit la tenue périodique d'un concile. Il sera donc à l'origine du concile de Bâle (1431-1449) qui soutiendra le conciliarisme.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gervais Dumeige, Textes doctrinaux du magistère de l'Église sur la foi catholique, Éditions de l'Orante, (lire en ligne), p. 250-251.
  2. (es) Modesto Lafuente, Historia general de España: desde los tiempos primitivos hasta la muerte de Fernando VII, Volume 5, Montaner y Simon, (lire en ligne), p. 342
  3. Ivan Gobry, Dictionnaire des papes, Pygmalion, page 384.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • J. Gill, Constance et Bâle-Florence, L'Orante, coll. « Histoire des conciles œcuméniques », t. IX, 1965.
  • Y.-M. Hilaire (s. dir.), Histoire de la papauté. 2 000 ans de mission et de tribulations, Seuil, coll. « Points histoire », 2003.
  • Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, (ISBN 2-213-618577).
  • Sophie Vallery-Radot, « Les Français au concile de Constance. Faire entendre sa voix », dans Christine Barralis, Jean-Patrice Boudet, Fabrice Delivré et Jean-Philippe Genet (dir.), Église et État, Église ou État ? Les clercs et la genèse de l'État moderne, Paris-Rome, Éditions de la Sorbonne, École française de Rome, coll. « Histoire ancienne et médiévale », , 496 p. (ISBN 978-2-85944-786-1, lire en ligne)
  • Sophie Vallery-Radot, Les Français au concile de Constance (1414-1418). Entre résolution du schisme et construction d’une identité nationale, vol. 2, Bruxelles, Brepols, coll. « Ecclesia militans, vol. 5 », , vol. 1 : 629 pages + vol. 2 : 354 pages (ISBN 978-2-503-56464-7) ([PDF] Volume 2 : Notices biographiques)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]