Comté de Forez

Comté de Forez

Xe siècle – 1790

Blason
Armes des comtes de Forez à partir de Guy Ier : De gueules au dauphin d'or.
Informations générales
Statut Comté de/du
- Francie occidentale (933)
- Royaume d'Arles (942)
- Drapeau du Royaume de France Royaume de France (1531)
Capitale Feurs puis Montbrison en 1441
Histoire et événements
vers 930 Mort du roi de Basse-Bourgogne Louis III l'Aveugle : l'ancien duché de Lyon revient à Raoul, roi de Francie occidentale.
942 Le roi Raoul cède l'ancien royaume de Provence à Conrad III roi des Deux-Bourgognes.
963-966 Mariage de Conrad III avec Mathilde, fille du roi de France.
Vers 1015 Artaud III (fils du défunt comte de Lyon) assassine son beau-père Pons de Gévaudan à la suite de la répudiation de sa mère Thiberge (qui apportait le Forez en dot). Les comtés de Lyon et de Forez reviennent à son frère Géraud.
1032-1034 Guerre de succession de Bourgogne : à la mort sans postérité de Rodolphe III, Conrad II du Saint-Empire hérite du Royaume d'Arles.
1115 Le comté de Forez revient à Guy Ier, un cadet de la maison d'Albon du Dauphiné.
1158 Guy II défait l'archevêque de Lyon, allié au comte de Mâcon, à la bataille d'Yzeron.
1173 La permutatio entérine la séparation du comté de Forez et du Lyonnais.
1531 Réunion à la Couronne

Le comté de Forez était un ancien fief comtal correspondant à peu près à l'actuel département de la Loire (Forez). Son nom dérive de celui de la ville de Feurs, l'antique forum segusiavorum.

Le territoire du peuple des Ségusiaves[1] s'étendait initialement jusqu'aux rives de la Saône[2],[3]. Avant 43 av. J.-C., les colons militaires chassés de Vienne[4],[5] y avaient trouvé refuge à l'emplacement où allait être fondée la Colonia Copia Felix Munatia, bientôt rebaptisée Copia Lugdunum. La cession librement consentie de ce territoire et l'ancienne alliance avec Rome pourraient expliquer pourquoi, sous Auguste, Forum Segusiavorum apparaît comme une cité libre[6], les Ségusiaves bénéficiant du statut juridique de peuple libre (Civitas Segusiavorum Libera).

Autour de l'an mil, le comté de Forez désignait un ensemble d'anciennes terres publiques[7] ayant relevé de l'ancien royaume de Provence et concédées par le roi Raoul au royaume de Bourgogne de Conrad le Pacifique vers 943. Le Forez était alors situé aux marges des royaumes de Bourgogne et de France.

Vers 1070-1080, la réforme grégorienne, consacrant la séparation episcopatus/comitatus, contraint la famille comtale lyonnaise à se replier sur le Forez et Montbrison et à adopter la titulature de « comtes de Forez ».

Dans le contexte de la lutte du sacerdoce et de l'Empire, le comte et l'archevêque se rallièrent respectivement au roi de France et à l'Empereur. Le conflit prit fin avec l'intervention du pape Alexandre III et de Louis VII qui rétablirent le comte dans ses droits en 1167. Le comte finit par vendre ses possessions lyonnaises avec la permutation de 1173 qui entérina le partage des juridictions temporelles du comte et de l'archevêque et l'accession au titre d'archevêque de Lyon de son fils Renaud II de Forez en 1193.

Le comté fut réuni au domaine royal en 1531.

Avant le Xe siècle[modifier | modifier le code]

Les premières mentions indirectes pouvant potentiellement évoquer la présence d'un pouvoir comtal en Forez se rapportent aux campagnes en Aquitaine de Pépin le Bref contre la rébellion menée par Waïfre. En 764, sous les ordres du comte de Chalon, le comte Australdus[8] marcha victorieusement contre Chilping, comte des Auvergnats, qui préparait une expédition contre le lyonnais et qu'il tua sur les rives de la Loire en Forez ou Roannais[9],[10],[11].

Au milieu du Xe siècle, les sources archéologiques et documentaires indiquent la présence d'une série de fortifications en Forez déjà anciennes, sur la voie Aquitaine de Lyon à l'Auvergne, attribuables à la puissance publique carolingienne[12]:

La Forez réapparait dans les sources médiévales à partir de 918 sous le règne de Louis l'Aveugle[13],[14].

930-990 : Du pagus forensis au comté : le Forez sous influence française[modifier | modifier le code]

La succession de Louis l'Aveugle et l'avènement du royaume rodolphien de Bourgogne (930-943)[modifier | modifier le code]

Vers 930, à la mort de Louis III l'Aveugle, la souveraineté sur le vaste territoire de l'ancien royaume bivinide de Provence apparaît comme très incertaine :

  • Liutprand de Crémone rapporte que Hugues d'Arles aurait abandonné ses droits sur l'ancien royaume de Provence au roi Rodolphe II de Bourgogne en 933 en échange de sa non-intervention en Italie où Hugues lui disputait la couronne[15];
  • Parallèlement, la souveraineté du roi de Francie occidentale Raoul (lui-même issu de la lignée bivinide/bosonide et cousin de Louis l'Aveugle) paraît s'être étendue, à cette même époque, jusqu'aux rives du Rhône[16]. Il apparaît en Lyonnais en 932, probablement à la suite de l'appel du fils du défunt empereur aveugle, Charles-Constantin de Vienne, l'héritier légitime mais évincé de la succession du royaume de Provence. Par sa présence, le souverain franc affirmait ainsi son autorité sur Vienne, le Vivarais, l'Uzège et la partie occidentale du Lyonnais[17].

Raoul mort en 936 et Rodolphe II en 937, Hugues d'Arles (couronné roi d'Italie en 926) tenta un dernier retour pour récupérer l'héritage bosonide en épousant Berthe de Souabe. Otton Ier enleva le fils de Rodolphe II, Conrad, et le fit sacrer roi de Bourgogne.

Le conflit entre Louis IV et Otton Ier fut réglé par l'entrevue de Visé-sur-Meuse en 942 : Louis IV d'Outremer rétrocéda l'ancien duché de Vienne à Conrad de Bourgogne[18].

Le puissant marquis-comte Hugues le Noir (frère du roi des Francs Raoul et cousin du défunt Louis l'Aveugle) conserva les prérogatives comtales et la suzeraineté sur le Lyonnais et le Viennois. Présent au côté du nouveau souverain dès 943, il apparaît comme le dépositaire légitime de l'héritage bosonide au sein du nouveau royaume rodolphien.

Les droits associés au titre comtal de Charles-Constantin de Vienne, octroyé par le roi Raoul et pour lequel il dut rendre hommage au jeune souverain de Bourgogne, transitèrent au gré des unions dans l'aristocratie régionale, donnant vraisemblablement naissances aux maisons comtales qui émergent dans la région un peu avant l'an mil[19].

Le mariage de Mathilde de France et l'héritage bosonide (943-980)[modifier | modifier le code]

L'amitié entre les deux royaumes se solda par le mariage de la sœur du roi de France avec le nouveau roi de Bourgogne[20] : les chroniques de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon (milieu du XIe siècle) rappellent que la cité de Lyon aurait été apportée par Mathilde lors de son mariage avec le roi de Bourgogne Conrad entre 963 et 966[21],[22],[23]. L'union de Conrad et de Mathilde s'inscrivit très probablement dans un accord tripartite entre Francs, Ottoniens et Bosonides. Ainsi, il est possible qu'un ensemble plus vaste de possessions et de droits en Genevois[24], Viennois[25] et Forez furent reconnus comme relevant du nouveau roi, reliques de l'ancien royaume de Provence dont le mariage royal vint parachever le transfert.

Pourtant, l'influence française resta notable en Forez dans les agri de Feurs, de Solore (Saint-Laurent-Rochefort) et de Roanne où elle transparaît au travers d'actes datés en règne des rois de Francie Louis IV d'Outremer (936-954) et Lothaire (954-986)[26]. Associés à ces actes, les premières mentions du "comitatus Lugdunensi" attaché dès une première mention au Roannais en 958[27], puis du comitatus forensis en 966[28] et 981[29] ou du pagus forensis vers 965[30] traduisent sans doute l'ancrage politique de l'aristocratie carolingienne/bivinide de l'ancien royaume de Provence[31].

En devenant le beau-frère du roi de France, Conrad obtint sans doute la souveraineté sur le Forez jusqu'à la Saône, et donc sur la totalité de la ville de Lyon, mais il n'en eut proabablement que l'usage[32].

En 971, la charte de confirmation de Conrad le Pacifique à l'abbaye de l'île Barbe donne les premières mentions écrites de plusieurs localités du sud du Forez[33],[34]:

990-1032 : Le retour du comte et la dot de Thiberge[modifier | modifier le code]

Redistribuant les droits et revenus liés à la fonction comtale au sein de sa propre famille, Conrad laissa l'ancien titre de comte vacant pour un temps à la mort de Hugues le Noir[35]. La fonction épiscopale apparaît dès lors étroitement liée aux proches du souverain : Burchard Ier de Lyon (948-963) puis Burchard II (979-1031), respectivement frère et fils illégitime de Conrad III de Bourgogne, qui posent alors les premiers jalons d'une principauté épiscopale lyonnaise. Deux actes de 951 et 979 attesteraient du transfert des prérogatives comtales antérieures : le roi Conrad accorda ainsi la moitié des redevances de la ville de Lyon, la ville d'Anse, la souveraineté sur la partie de leur diocèse situé sur la rive orientale de la Saône et le droit de battre monnaie à l'archevêque.

Peu avant l'an mil, c'est dans un contexte violent[36] qu'apparaissent les premières mentions du comte Artaud, jeune, issu de l'aristocratie locale qui siégeait aux côtés d'Hugues le Noir et de la lignée vicomtale, il fut probablement promu par le roi lors de l'accession de Burchard[37]. Possessionné dans l'actuel Beaujolais et en Roannais, c'est son mariage avec Théodeberge/Thiberge de Forez[38] (fille ou nièce de Charles-Constantin de Vienne[39]) qui semble lui avoir ouvert les droits sur le Forez, le Lyonnais et le Viennois.

En 993, l'église Saint-Irénée devint la nécropole familiale des comtes de Lyon et de Forez.

À la même période, un diplôme royal produit par la chancellerie de Bourgogne laisse apparaître le comté de Forez comme désormais dissocié des comtés de Lyon et de Vienne[40] dans lequel se trouvent :

Après la mort d'Artaud, le titre de gardien de la « patrie forézienne » apparaît ensuite attaché à la personne de Pons de Gévaudan[41] qui épousa Théodeberge/Thiberge dans un contexte de réconciliation éphémère entre les familles comtales d'Aquitaine. Vers 1016, il meurt assassiné par Artaud III à la suite de la répudiation de cette dernière[42], lors de la reprise des hostilités entre les familles comtales d'Anjou et de Poitiers.

Vers 1020/1030, les sources attestent d'un partage à parts égales des revenus publics et taxes de la ville de Lyon entre le comte et l'archevêque[43].

Le 6 septembre 1032, à la mort du dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III (fils de Conrad le Pacifique et de Mathilde de France), mort sans postérité, le Forez et la partie occidentale de Lyon aurait dû revenir légalement en mainmorte au royaume de France. Mais, en vertu d'un accord passé avec Conrad le Salique, le comté revint en 1032, avec le reste des provinces de l'ancien royaume de Bourgogne, sous l'autorité directe de l'empereur germanique.

La querelle soulevée par la succession de l'ancien royaume de Bourgogne suscita la révolte des féodaux et des prélats du royaume de Bourgogne contre l'empereur au nombre desquels Burcard d'Aoste et le comte de Genève Gérold ou Géraud, le petit-fils de Mathilde[44]. La famille comtale lyonnaise n'apparait pas prendre part aux troubles. En effet, à la mort du roi, il est probable que la maison de Lyon et de Forez, déjà affaiblie par le conflit auvergnat, n'ait dû sa légitimité qu'à la protection du vieil archevêque Burchard.

1033-1173 : Le conflit chronique avec l'Église de Lyon[modifier | modifier le code]

1033-1080 : Emergence des comtes en Bourgogne et premiers conflits autour du trône épiscopal lyonnais[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Charlieu qui aurait été rendue par Géraud à Odolric en 1044.

À la mort de Burchard II, vers 1031, une crise successorale éclata. Son neveu Burcard d'Aoste, fils du comte Humbert, fut transféré sur le siège archiépiscopal de Lyon, provoquant la réaction du comte Géraud de Lyon qui tenta alors vainement de faire élire lui aussi un membre de sa propre famille sur le trône épiscopal pour contrecarrer la maison comtale de Savoie[45].

S'étant opposé à l'empereur lors de la succession du roi Rodolphe et mis en défaut par l'intervention papale de Jean XIX en faveur d'un candidature d'Odilon de Cluny, Burchard d'Aoste fut déposé par l'empereur dès l'année suivante en 1034. Ce fut finalement l'empereur Henri III qui, après le refus d'Halinard en 1041, nomma Odolric pour mettre fin à la crise succession. La tradition rapporte que Géraud lui remit le monastère de Charlieu en 1044[46]; l'archevêque mourut empoisonné deux ans après. Halinard lui succéda en 1046.

La stratégie d'appropriation des sièges épiscopaux par les familles comtales conduisit, ainsi, à la mise en place de la réforme grégorienne, annoncée dans la région par la voyage de Léon IX vers 1050. Elle se traduisit par la nomination dans l'ancien royaume de Bourgogne de nouveaux évêques, indépendants vis-à-vis de l'aristocratie locale, chargés de séparer les fonctions comtales et épiscopales.

L'archevêque de Lyon Humbert I se range du côté Grégoire VII lors de la querelle des Investitures et obtient en 1076 l'excommunication du « comte de Forez » (Artaud IV n'est pas nommé dans l'acte) et de Humbert de Beaujeu dans le sillage d'Henri IV du Saint-Empire et de ses partisans au nombre desquels l'archevêque Armand de Vienne, Ponce de Grenoble entre autres[47]. Le comte restait encore en possession de la quasi-totalité du Lyonnais et de la moitié des droits de péages de la ville[48]. Artaud IV céda ces derniers pour moitié à l'abbaye de Cluny[49], peu après la mort de l'archevêque Humbert, sous la houlette du comte de Bourgogne Guillaume Ier[50].

En effet, dans le dernier quart du XIe siècle, la famille des comtes « de Forez » semble éclipsée par les interventions dans la région des comtes de Bourgogne Guillaume puis de Renaud, ces derniers apparaissant alors comme les premiers représentants de l'autorité impériale.

1070-1090 : La paix de Dieu en Lyonnais ?[modifier | modifier le code]

Une assemblée de paix[51] réunissant l'archevêque Humbert et le comte Artaud IV s'est tenue entre 1072 et 1092 à Tassin. La seule mention y faisant référence ne permet pas de savoir si cette assemblée eut lieu avant ou après l'excommunication[52]. Les historiens du lyonnais ont longtemps considéré, à la suite d'une erreur d'interprétation, qu'un traité aurait été signé à cette occasion et que le comte y aurait renoncé à l'ensemble de ses droits sur le Lyonnais[53]. Le comte ne semble pas avoir liquidé la totalité de ces droits comtaux sur Lyon à cette occasion (les sources postérieures attestant des droits de ses héritiers sur la ville de Lyon). En revanche, il est vraisemblable qu'à l'image des autres "comes istius civitatis" de la région, la famille comtale lyonnaise ait dû renoncer à la cogestion des terres épiscopales et d'accepter, dans le contexte de la réforme grégorienne, la séparation de l'episcopatus et du comitatus.

À la fin de la décennie 1070, l'archevêque de Lyon Hugues de Die intitule pour la première fois Guillaume « comte de Forez », annonçant par cette formule le repli forcé de la dynastie comtale lyonnaise vers son fief historique en Forez.

1100-1157 : Fin de règne obscure de la première maison et succession par la maison de Flandre et la maison d'Albon[modifier | modifier le code]

Vers 1105, les fils du comte Guillaume le vieux, Guillaume le jeune et Eustache versent les redevances de Montbrison, Sury, Estivareilles, Aurec, Saint-Clément-les-Places, Saint-Chamond, Yzeron, Lyon, Oingt, Chamelet, Cottance, Cleppé et Saint-Haon-le-Vieux à l'hôpital de Montbrison[54].

Les sources sont lacunaires et ne permettent pas de dresser une chronologie des règnes de Guillaume Ier, Guillaume le jeune et Eustache qui disparaissent des textes après 1115. Néanmoins, les historiens du Forez ont largement repris la tradition locale relatant l'assassinat de Guillaume le jeune par Josserand de Lavieu (seigneur de Jarez, probablement issu de la branche vicomtale lyonnaise et parent des comtes de la première maison)[55] qui aurait conduit à la disparition de la fonction vicomtale à Lyon et à la confiscation des terres foreziennes des Lavieu[56]. Ces derniers n'auraient, dès lors, conservé que leurs possessions en Jarez où il aurait donné naissance à la branche du même nom.

De plus, la décennie 1100-1110 vit apparemment l'accession au titre de comte du Forez de Guy de Guînes[57], peut-être promu par un ancien mariage entre les lignées de Forez et celle des comtes de Flandres. La tradition autour du meurtre de Guillaume II, la fin de règne chaotique et la vacance de la fonction comtale pouvant expliquer l'accession de Guy de Guînes sont autant d'éléments pouvant indiquer une crise au sein de la première famille comtale de Lyon.

Ainsi, il est presque certain que le comte Guy Ier, fondateur de la seconde maison de Forez, ait profité du passage à Montbrison du roi de France Louis le Gros lors de son retour d'Auvergne en 1131, pour placer son jeune fils, le futur Guy II, sous la protection directe du souverain, qui l'éleva à la cour et le fit chevalier[59].

1157-1167 : La guerre aux confins du royaume de France et de l'Empire[modifier | modifier le code]

En 1157, Frédéric Barberousse reçut l'hommage de l'archevêque de Lyon, Héracle de Montboissier[60],[61],[62]. L'empereur accorda à l'Église de Lyon, ainsi inféodée, une charte de privilège sous l'aspect d'une pompeuse bulle impériale, dite la bulle d'or, octroyant l'ensemble du pouvoir temporel sur la cité de Lyon ainsi que les droits régaliens sur l'est de la Saône. Les dispositions de la bulle, si elles visaient directement le comte de Forez, lui laissaient en revanche la majeure partie du fief, fixant ainsi à la rive gauche du fleuve la frontière du Saint-Empire romain germanique et de la France.

Ainsi, le conflit fut relancé, mais il dépassait désormais la simple querelle régionale sur la question des droits associés aux honneurs publics sur la ville de Lyon. Sur fond de lutte du sacerdoce et de l'Empire, c'était désormais les frontières du royaume de France et du Saint-Empire qui en étaient l'enjeu.

Dès 1158, sous l'impulsion du chancelier impérial Raynald de Dassel, l'archevêque Héracle et le comte Géraud Ier de Mâcon[63] attaquèrent la forteresse comtale d'Yzeron où ils furent défaits par les troupes du comte et de la maison d'Albon : Guigues II les poursuivit et prit Lyon.

En 1162, le comte de Forez occupait Lyon et contraignait Héracle à la fuite[64]. Le pape Alexandre III, en conflit avec Frédéric Barberousse, parvint à faire conclure une paix éphémère entre les deux comtes à Cluny en 1163[65]. À cette date, le pape avait acquis à sa cause le comte de Forez et l'ensemble des établissements religieux du Mâconnais contre le comte de Mâcon Géraud Ier de Mâcon et l'archevêque de Lyon ralliés à Frédéric Barberousse[66].

Vers 1163-1166, Guigues II fait appel au roi de France Louis VII contre les schismatiques lyonnais[67].

Au printemps 1167[68], Louis VII reçut Guy à la cour de Bourges et lui accorda les châteaux qu'il tenait en seigneur de lui à Montbrison et à Monsupt, pour lesquels il fit hommage et foi.

Le comte fit enregistrer au roi les autres châteaux de :

Enfin, le comte demanda au roi les droits régaliens pour les châteaux de :

Plus que la seule intervention discrète du roi de France, c'est la présence du pape qui semble avoir joué un rôle important à cette date[69]. Le successeur d'Héracle, Dreux de Beauvoir, lui aussi inféodé à l'Empire, fut nommé par le chapitre mais ne fut pas consacré. En 1165, les fidèles d'Alexandre élisent contre Dreux le cistercien Guichard de Pontigny[70], recommandé à Louis VII par Thomas Becket comme l'homme providentiel pouvant lui apporter « sa ville et même le pays »[71].

Ainsi, le pape Alexandre III, d'un commun accord avec Louis VII, consacre Guichard, abbé de Pontigny, comme archevêque afin de mettre fin au conflit. Alors que la prise de Rome laissait Frédéric Barberousse exsangue, excommunié par Alexandre III à la tête d'une armée décimée par une terrible épidémie, l'empereur ne fut pas en état de réagir ni politiquement ni militairement.

Une première transaction en date du 15 octobre 1167 reconnaissant les droits ancestraux des dauphins de Viennois, des dauphins d'Auvergne et des comtes de Forez sur la ville de Lyon et annulant les dispositions de la bulle de 1157[72],[73].

1173-1226 : Scission du Forez et du Lyonnais et guerre contre Beaujeu[modifier | modifier le code]

Le conflit achevé, en 1173, la permutation vint officialiser la vente des terres publiques et des droits associés du comte en Lyonnais permettant, ainsi, à la famille comtale d'accéder à la dignité épiscopale. Une bulle pontificale d'Alexandre III vint parachever la transaction l'année suivante. L'épilogue du conflit vit ainsi en 1193 l'élection comme archevêque de Lyon de Renaud de Forez fils cadet de Guy II.

Sceaux de Bulle pontificale d'Alexandre III

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Son frère Guy III mort en croisade en 1202 et enterré à l'église des chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Renaud assura dès lors conjointement la régence du Forez et la tutelle du futur comte Guy IV. C'est sous son seing, à la suite de la fondation de l'abbaye cistercienne de Valbenoîte, qu'apparaît la première mention de la paroisse de Saint-Étienne-de-Furan en 1195.

Les comtes de Forez ne renoncèrent à leur titre de « comte de Lyon » qu'après l'accession de Renaud de Forez au trône épiscopale lyonnais[74].

Sous l'influence du roi qui souhaite récupérer la forteresse de Couzan, le comte, prenant pour prétexte les pillages perpétrés sur les riches terres foréziennes, entre en guerre contre les seigneurs Beaujeu (inféodés au Saint-Empire) en 1175. Le conflit s'achève en 1222 par la déroute des Beaujeu qui signent un traité de paix et remettent la forteresse.

En 1198, Philippe-Auguste confirme à Guigues IV les droits que Louis VII avait reconnus à son père Guigues III, dont notamment le droit de garde des routes[75].

Face aux visées et avancées expansionnistes de la famille de Beaujeu, le comte Guigues III de Forez contracte une alliance avec l'Auvergne. Elle est scellée par plusieurs mariages. Marquise de Forez, la fille de Guigues épouse un vassal de Guy II d'Auvergne, Guy VII de Thiers, tandis que le fils de Guigues s'engage à se marier avec la fille du seigneur de Thiers.

XIIIe – XIVe siècle[modifier | modifier le code]

A cette époque (vers 1240). parait auprès des comtes le bailli de Forez qui était leur lieutenant, de même que les rois de France venaient d'instituer quatre grands baillis sur leurs domaines. Le premier dont nous connaissons le nom est Pierre Maréchal, de la famille de Saint-Priest, seigneur d'Apinac (1286)[76].

Les estimations de Neufbourg attribuent au comte, au XIIIe siècle, 10 à 12 000 livres viennois de rente annuelle, une fortune proportionnellement comparable à celle du roi[77].

En 1265, Renaud de Forez devient également seigneur de Beaujeu et lègue cette seigneurie à sa mort à son second fils qui crée la seconde lignée des seigneurs de Beaujeu (maison d'Albon-Forez).

A cette époque (fin XIIIe, début XIVe, les états du comte étaient partagés en deux bailliages :

  • le bailliage de Forez, aussi appelé "de Montbrison" où les baillis résidaient
  • le bailliage de Malle val (ou aussi nommé d'Outre-les-Bois), comprenant ce qui avait dépendu des dauphins de Viennois.

Peu de temps après (1341) y furent ajoutés celui de Chauffour (contenant Saint-Bonnet-le-Château) et celui de Saint-Ferréol (1341)[78].

À la mort du comte Jean II en 1372, le comté de Forez revient à sa nièce Anne de Forez, mariée au duc Louis II de Bourbon[79].


XVe siècle[modifier | modifier le code]

Au début du XVe siècle, la famille d'Urfé commence à acquérir l'importance exceptionnelle qu'elle conservera plus de deux siècles dans le Forez, pour la part qu'elle prend à l'administration. Le vieux Guichard d'Urfé, seigneur de Rochefort, châtelain de Roanne, fut nommé bailli du Forez en 1408.

les baillis prennent d'autant plus d'importance que le comté de Forez n'est ensuite qu'une des innombrables possessions des ducs de Bourbon et perd de l'importance. Le , par lettres patentes, Charles Ier de Bourbon, 5e duc de Bourbon, duc d'Auvergne, comte de Forez et comte de Clermont (en Beauvaisis) retire le titre de capitale du comté à la ville de Feurs et l'accorde à la ville de Montbrison[80]. Ce transfert de capitale est confirmé, l'année suivante, par d'autres lettres patentes signées à Moulins.

XVIe siècle[modifier | modifier le code]

Le comté est confisqué au connétable de Bourbon, comme l'ensemble de ses possessions, en 1523.

Louise de Savoie, cousine germaine de Suzanne de Bourbon conteste la succession à Charles III et obtient de son fils François Ier l'investiture pour les duchés de Bourbon et d'Auvergne, les comtés de Clermont, de Forez et de la Marche ainsi que la seigneurie de Beaujeu le 7 octobre 1522.

Le Forez entre définitivement dans le domaine royal en 1531. Le Forez est alors administré par le bailli du Forez (ou de Montbrison), ayant autorité administrative sur tout le Forez, et à qui l'étendue de son ressort donne une importance exceptionnelle.

En 1542, il est rattaché à la généralité de Lyon créée par Henri II.

Historiographie[modifier | modifier le code]

Le déchiffrage et la publication de l'ensemble des chartes foréziennes antérieures au XIVe siècle a été l'œuvre d'une équipe d'historiens réunie par Georges Guichard :

Ce groupe d'historiens a été le premier à publier, pour une province, tous les textes la concernant antérieurs au XIVe siècle.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Barban 1885] André Barban, Recueil d'hommages, aveux et dénombrements de fiefs relevant du comté de Forez du XIIIe au XVIe siècle, Montbrison, La Diana, coll. « Recueil de mémoires & documents sur le Forez » (no 8), , 571 p., sur archive.org (lire en ligne), « Comté de Forez ses limites ».
  • Auguste Bernard, Cartulaire de l'Abbaye de Savigny. Suivi du Petit cartulaire de l'Abbaye d'Ainay. Vol. 1&2, Impr. impériale (Paris), 1853.
  • Histoire du Forez
    • [1835] Histoire du Forez, vol. 1, Montbrison, impr. Bernard Aîné, , 346 p. + preuves 42, sur books.google.fr (lire en ligne).
    • [1835] Histoire du Forez, vol. 2, Montbrison, impr. Bernard Aîné, , 318 p. + compléments 80, sur books.google.fr (lire en ligne).
  • [La Mure 1660-1668] Jean-Marie de La Mure, Histoire des ducs de Bourbon et des comtes de Forez, en forme d'annales sur preuves authentiques (4 vol.), Paris, éditeur scientifique Régis de Chantelauze (1821-1888) ; éd. Potier (A. Picard et fils), 1860-1897, 1660-1668, sur books.google.fr.
  • [Duby 2002] Georges Duby (préf. Dominique Iogna-Prat), Qu'est-ce que la société féodale ?, Paris, Flammarion, (réimpr. 2011), LXXVIII-1754 p. (ISBN 978-2-0812-7222-4, OCLC 49396332), p. 485. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • Jean-Etienne Dufour, Dictionnaire topographique du département de la Loire, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 1946 (réed. 2006).
  • E. Fournial, « Recherches sur les comtes de Lyon aux IXe et Xe siècles » dans Le Moyen Âge, Bruxelles, La renaissance du livre, 4e série, t. 58, 1952
  • B. Galland, « Archevêché et comté de Lyon : Développement et affirmation du pouvoir épiscopal », dans Les Pays de l'entre-deux au Moyen Âge : Questions d'histoire des territoires d'Empire entre Meuse, Rhône et Rhin : actes du 113e Congrès national des sociétés savantes, Strasbourg, 1988, Section d'histoire médiévale et de philologie, Paris, CTHS, 1990.
  • P. Ganivet, « Forez et Roannais aux Xe et XIe siècles. Essais sur l'émergence de la féodalité dans deux pays marginaux », DEA d'Histoire du Droit (Christian Lauranson-Rosaz dir.), 1993-1994.
  • [Neufbourg 1954] Guy de Neufbourg, « Puissance relative du comte et des seigneurs en Forez au XIIIe siècle », Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, t. 98, no 3,‎ , p. 342-344 (lire en ligne [sur persee]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • M. Saudan, « L'Auvergne médiévale en cartes : entre Orient et Occident, entre Nord et Sud » in Siècle Cahier du centre d'Histoire Espace et Culture Modèle:N°15, Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 2002, p. 7-11.
  • Christian Settipani, La Noblesse du Midi Carolingien, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Occasional Publications / 5 », , 388 p. (ISBN 1-900934-04-3)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. "Segusiavi liberi in quorum agro colonia Lugdunum" "les Segusiaves, libres, dans le territoire desquels est Lyon, colonie.", Pline, Naturalis Historia, Livre IV
  2. La CIVITAS SEGUSIAVORUM du haut Empire regroupait les huit archiprétrés d'Anse, de l'Arbresle, de Forez (ou de Montbrison), de Jarez, de Néronde, de Pommiers, de Roanne et de Sainbel. Voir A. LOGNON. Pouillés de la province de Lyon. Lire en ligne
  3. M. POUX, D'Arar à Plancus. Notes d'iconographie ségusiave, octobre 2015 Lire en ligne.
  4. "On leur ordonna d'établir les Viennois de Narbonnaise qui avaient été chassés autrefois par les Allobroges et qui s'étaient installés entre Saône et Rhône, à l'endroit même de leur confluent". Dion Cassius, XLVI, 50.
  5. André Pelletier, Vienna Vienne, 2001 Lire en ligne.
  6. François Dumoulin, La céramique des Ségusiaves, Du IIIe siècle av. n.è. au IIIe siècle de n.è., 2007, p. 12. https://www.academia.edu/7539591/La_ceramique_des_Segusiaves_Du_IIIe_siecle_av._n.e._au_IIIe_siecle_de_n.e._Volume_1_2_Texte
  7. "(...) on peut envisager le cas où certains toponymes (...) dont il serait possible de constater empiriquement qu'ils sont régulièrement représentés dans des zones dont le caractère public est assuré par des marqueurs toponymiques intrinsèques. Nous croyons qu'il en va assez souvent ainsi des toponymes contenant une issue "forestis". On sait en effet que ce mot (attesté depuis 648) puis afr. forest ont dénoté d'abord les forêts du domaine royal, comme il convenait à un dérivé de "forum" (...)" J.P. Chambon, "Zones d'implantation publique au Haut Moyen Âge précoce dans le nord de la cité de Besançon L'apport de l'analyse diachronique des noms de lieu in Akkulturation. Probleme einer germanisch-romanischen Kultursynthese in Spätantike und frühem Mittelalter, p. 222-223.
  8. Australdus sur le site prosopographie.eu http://www.prosopographie.eu/austar%20wald%20(765)%20B.P.htm
  9. Chronicarum Fredegrii Continuation, an. 764.
  10. "On serait peut-être tenté de faire d'Austraud (Australdus) un comte de Lyon : la rencontre entre Bourguignon et Auvergnats semble se dérouler là où l'Auvergnat faisait peser la menace, c'est-à-dire en Lyonnais (in pago lugdunensi) près de la Loire (donc en Forez ou en Roannais?) (...) L'attribution du comte Austraud à Lyon reste donc plus pure conjecture" P. GANIVET, op. cit. , p. 51.
  11. Propositions de localisation du lieu de la bataille situé sur la Loire, An Entity in Data Space of Regnum Francorum Online sur le site francia.ahlfeldt.se http://francia.ahlfeldt.se/page/documents/11180
  12. C. MATHEVOT, "Les espaces castraux en Forez aux Xe et XIe siècles:état de la question" in Histoire et archéologie du Forez médiéval, vol. 1, p. 103.
  13. "in pago Lugdunensis, in agro Forensi infra fines, in villa Rivoria (...) regnante Ludovico imperatore.", Cartulaire de Savigny, no 5, p. 8. Lire en ligne.
  14. "in pago Forense, in villa Fargias" (Farges, comm. de Bellegarde-en-Forez). Cartulaire de Cluny, no 432, p. 326. Lire en ligne.
  15. LIUTPRAND, Antapodosis, (ed. J. BECKER, MGH, SS, reno. germ. 1925), III, 48.
  16. FLODOARD, Annales, éd. Ph. LAUER, Paris, 1905 (coll. de textes pour servir à l'étude et à l'enseignement de l'Histoire), a, 924.
  17. "Raoul fait une apparition en Lyonnais : le 21 juin 932, il est à Anse en Lyonnais (Recueil des chartes de l'abbaye de Cluny, no 396 Lire en ligne) et J. DUFOUR, Recueil des actes de Robert Ier et de Raoul, roi de France (922-936), Paris, 1978, n°18) "; par un acte daté du même jour et même lieu, Raoul confirme au monastère de Montolieu des domaines en Carcassès : (ibid., n°17)". Christian Lauranson-Rosaz, Francia occidentalis et Francia Media, p. 331, n°86.
  18. E. FOURNIAL, « Les origines du comté et les premiers comtes de Forez », « La souveraineté du Lyonnais au Xe siècle », dans Le Moyen Âge, t.62 (1956). p. 431 Lire en ligne.
  19. "Une autre hypothèse semble donc plus simple et plus probable : le comte Humbert pourrait bien être le fils de Charles-Constantin, ce qui permettrait de résoudre le vieux problème de la mystérieuse disparition de la descendance de la lignée de Louis l'Aveugle". L. RIPART, Les fondements idéologiques du pouvoir des comtes de la maison de Savoie (de la fin du Xe au début du XIIIe siècle), Thèse, Université de Nice, 1999 (dir. Henri Bresc), p. 179. Lire en ligne.
  20. "Chondradus piissimus rex et uxor sua Mattilt regina" (10 août 966). Mon. Hist. Patr. Chartæ, I, col. 210).
  21. " In cui regni termino sita est Lugdunum civitas, quam Lotharius Francorum rex dedit in dotem sorori suae Mathildem sororem suam despondit Conrado Burgundiae regi Burgundiae" Chronique de l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon suivie de Saint-Pierre de Bèze, ed. BOUGAUD-GARNIER dans Analecta Divionensia, I, Dijon, 1876, et Chronicon S. Benigni Divionensis, M.G.H., SS., VII p. 235 et suiv. (v. 1050).
  22. " Conradus Burgundiae rex accepit uxorem Mathildem sororem Lotharii juniori regis Francorum; et data est ei a Lothario in dotem Lugdunum civitas Galliarum nobilissima " Hugues de Flavigny, Chronicon Virdunensis (v. 1103) (M.G.H., SS, VIII, p. 288 et R.H.F., X, p. 210.
  23. " et in dotem dedit ei Lugdunum que sita est termino regni Burgundiae, et erat, tunc temporis, juri regni francorum" Ex Chronico Virdunensi Ann. 954 p. 134, Bouquet, VIII, p. 295. Lire en ligne.
  24. Voir Gerold comte de Genève, fils présumé du comte Conrad et de Berthe de Bourgogne (la fille de Mathilde de France et de Conrad III).
  25. "Si donc ils avaient réellement prétendu à tout ou partie de l'ancien royaume de Louis l'Aveugle, on ne voit pas pourquoi leur renonciation se serait concentrée sur Lyon particulièrement. S'il y avait un symbole à choisir, c'était bien plutôt la capitale, Vienne, où le princeps Charles-Constantin, fils de l'empereur Louis, fit allégeance à Louis IV par deux fois, en 941 et en 951. (...) les mentions que l'on a de Mathilde, la montrent fréquemment active à Vienne, jamais présente à Lyon." Pierre Ganivet (2000), p. 176-177.
  26. Cartulaire de Savigny, n°69, n°70, n°111, n°297, n°299, n°303, n°298, n°302, n°300, n°301, n°132, n°115, n°289, n°236, n°262, n°277, n°278, n°279, E. FOURNIAL, « Les origines du comté et les premiers comtes de Forez », « La souveraineté du Lyonnais au Xe siècle », dans Le Moyen Âge, t.62 (1956). p. 436 Lire en ligne.
  27. "in comitatu Lugdunensi in pago Rodonensis in villa quæ dicitur Noalliacus" Cart. de Savigny, n°130, p. 93 Lire en ligne.
  28. «(...) in pago Lugdunensi, atque in comitatu Forensi (...) hoc ex curtem meam qui vocatur Poliacus (Pouilly-lès-Feurs)(...)» Charte de Cluny, t. II, p. 288, no 1206, Lire en ligne.
  29. "in villa Arteuno sito (...) Sunt ipse res site in comitatu Forensi''. Charte de Cluny, t. II, p. 623, no 1578. Lire en ligne.
  30. Gymmo et Guidrada son épouse donnent à l'abbaye de Cluny la moitié de l'église Saint-Priest (Boisset-Saint-Priest?) située dans le pagus du Forez. Cart. de Cluny, Tome 2, p. 273-274, n° 1189. Lire en ligne
  31. "Un faisceau d'indices concordants permet de conclure que les actes datés par le règne du roi de Francie ne sont pas réductibles à un contexte forézien, mais que les personnages qu'ils mettent en scène ont partie liée avec des pays relevant du royaume de l'Ouest". P. GANIVET, op. cit., p. 183.
  32. B. GALLAND, Deux archevêchés entre le France et l'Empire, les archevêques de Lyon et les archevêques de Vienne du milieu du XIe siècle au milieu du XIVe siècle, Rome, École française de Rome, 1994, p. 21.
  33. Masures de l'Ile-Barbe, Tome 1, p. 65. Lire en ligne.
  34. Diplôme de Conrad roi de Bourgogne pour Heldebert, abbé de l’Ile-Barbe à Lyon, année 971. Traduction proposée par le musée du diocèse de Lyon Lire en ligne.
  35. Ganivet (2000), p. 205.
  36. En 988, le comte comte Artaud reconnaît avoir commis de graves méfaits contre des dépendances de l'abbaye de Savigny dans un conflit mené « tant pour accroitre son fief que d'assurer l'honneur attaché à sa fonction » et fait une donation à l'abbaye de Savigny de terres situées en Beaujolais. Il donne l'ensemble de ses possessions de l'ager Cogniacensis dont la villa de Thurins, ses possessions à Cassoco (lieu non identifié), à Misériaco (Mizérieux?) ainsi que celles situées entre la rivière Morgon et Saint-Georges-de-Reneins en dédommagement des ravages que fit son armée sur les terres dépendantes de l'abbaye. Cart. Savigny, Carta Artaldi comitis, no 437, p. 237.
  37. "D'où l'hypothèse suivante : les promotions de Bourchard et d'Artaud sont concomitantes et résultent d'une transaction entre l'entourage royal et une aristocratie locale, d'un compromis que traduit quelque temps plus tard, au tournant des années 980 et 990, la clémence (pénitence légère) voir la bienveillance (élection de sépulture à Saint-Irénée) de l'archevêque envers le comte". P. GANIVET, « Représentation, répartition et évolution des pouvoirs à Lyon autour de l'an Mil », Le Royaume de Bourgogne autour de l'an mil (ouv. coll.) Chambéry, 2008, p. 131-151.
  38. Carta Theudeberge Comitisse, Cart. d'Ainay, no 147, p. 663. Lire en ligne.
  39. « la contesse Thiberge, veuve d'Artaud de Forez (11 février 1000), et sans doute sœur du comte Hubert de Vienne », Christian Lauranson-Rosaz, L'Auvergne et ses marges (Velay, Gévaudan) du VIIIe au XIe siècle La fin du monde antique ? Les Cahiers de la Haute-Loire - Le Puy-en-Velay, 1987, p.255, n°104.
  40. Confirmation de Rodolphe III de Bourgogne des donations faites à l'abbaye de Cluny (998), Ch. de Cluny, tome 3, no 2465, p. 544. Lire en ligne.
  41. Cart. de Saint-Julien de Brioude p. 333.
  42. Settipani (2004), p. 313.
  43. À partir des années 1020/30, quelques notices de plaids font aussi état d'une juridiction épiscopale séparée de la juridiction comtale. Mais le comitatus doit aussi partager avec l'episcopatus les revenus afférents à certains droits publics: les coutumes (peditura et autres taxes) de la cité de Lyon sont apparemment ainsi partagées à parts égales entre le comte et l'archevêque" P. GANIVET, Recherches sur l'évolution des pouvoirs dans les pays lyonnais..., Thèse de doctorat, 2000, p. 337.
  44. Flodoard Addit codex 1 (inséré après 966), MGH SS III, p. 407.
  45. "Les stratégies aristocratiques de patrimonialisation des sièges épiscopaux avaient atteint leurs limites, comme le révéla la violente crise de succession qui affecta l’archevêché de Lyon dans les années 1030. Parce qu’il constituait l’un des plus importants sièges épiscopaux du royaume rodolphien, l’archevêché de Lyon avait été usuellement confié, dans la seconde moitié du Xe siècle, à des membres de la famille royale (...) À la mort de ce deuxième Burchard, sans doute en 1031, le neveu de l’archevêque défunt, lui aussi appelé Burchard, qui avait jusque-là exercé les fonctions d’évêque d’Aoste et de prévôt de l’abbaye de Saint-Maurice d’Agaune, parvint à s’emparer du siège archiépiscopal de Lyon et de l’abbatiat de Saint-Maurice. Sous l’apparence d’une nouvelle succession en ligne avunculaire, l’élection de ce troisième Burchard constituait une rupture majeure, puisque le nouvel archevêque était le fils du comte Humbert [de Savoie]. La mainmise des Humbertiens sur ce très important siège archiépiscopal suscita toutefois de très vives réactions. Elle entraîna tout d’abord l’opposition du comte lyonnais Géraud qui essaya d’installer son propre fils, Artaud(?), sur le siège archiépiscopal de Lyon. L. RIPART, « Du royaume aux principautés : Savoie-Dauphiné, Xe – XIe siècles », dans Christian Guilleré, Jean-Marie Poisson, Laurent Ripart, Cyrille Ducourthial (dir.), Le royaume de Bourgogne autour de l’an mil, Chambéry, 2008, p. 16-17. Lire en ligne.
  46. « On peut voir chez Seuert, dit De la Mure, "comme ce prélat (Odolric, archevêque de Lyon), estant au monastère de Charlieu, reçeut à pénitence, en 1044, un insigne usurpateur des biens de ce monastère nommé Gérard, chevalier, et comme il reçeut publiquement sur l'autel de Saint-Estienne dudit lieu la démission que fit ce seigneur de ce qu'il auoit mal pris et indument enlevé, tant sur ce monastère que ses dépendances.» A. BERNARD, Histoire du Forez, p. 115.
  47. CONCILIUM ROMANUM III. Quo Henricus rex Germaniae, Sigefridus Moguntinus, Wilielmus Traiectensis, et Robertus Bambergensis episcopi excommunicantur, anno Domini 1077.(MANSI Concil. XX, 467.) (...) comitem Forensem, et Umbertum de Bellogioco propter infestationes Lugdunensis ecclesia (excommunicamus). Lire en ligne.
  48. J.-E. DUFOUR, op. cit., p. XX.
  49. Cluny, Tome IV, 3529, p. 651. Lire en ligne.
  50. P. GANIVET, op. cit., p. 346.
  51. "Actum in villa de Tazins, ad quoddam placitum quod fuit inter dominum Umbertum, Lugdunensem archiepiscopum, et Artaldum comitem" Cart. de Savigny, no 762. Lire en ligne.
  52. P. GANIVET, op. cit., p. 347.
  53. "(...) une erreur reproduite depuis le XVIIe siècle, et dont la responsabilité incombe, semble-t-il, au bon chanoine de la Mure, le premier à traduire ici le terme placitum par "accord". Or, il est évident que, dans cette occurrence, le mot n'a pas ce sens-là : il désigne ici une assemblée qui réunit l'archevêque et le comte avec leurs vassaux respectifs" P. GANIVET, op. cit., p. 347.
  54. Cart. des francs-fiefs, p. 1-2.
  55. A. BERNARD, Essai historique sur les vicomtes de Lyon, de Vienne et de Mâcon: du IXe au XIIe siècle, 1867, p. 16. Lire en ligne.
  56. La Tour-Varan, Études historique sur le Forez: Chronique des châteaux et des abbayes, vol. 2, p. 319. Lire en ligne
  57. Lire en ligne.
  58. "D'or au lion de sable armé de gueules". Dans La Mure 1660, t. 1, p. 74.
  59. Barban 1885, p. 84.
  60. "Au nom de la sainte et individue Trinité, Frédéric, par la grâce de Dieu, Empereur des Romains, toujours auguste.(...) Nous concédons donc audit Archevêque et Primat Héraclius, et par lui à tous ses successeurs à perpétuité, tout le corps entier de la Ville de Lyon, et tous les droits royaux dans les terres de son Archevêché, situées en deçà de la Saône, tant dedans que dehors ladite Ville (...) que nul Comte, nul Juge, ne prétende y promulguer des lois, si ce n’est l’Archevêque et Primat de Lyon, et que tous reconnaissent l’immunité de cette Église ; enfin, que cette Ville de Lyon, et tout son Evêché, soit libre de toute puissance étrangère, sauf en tout la Justice Impériale. Au reste, afin que l’Église de Lyon puisse se glorifier de reconnaître toujours sa dépendance de l’Empire(...)" traduction de la bulle d'or de 1157 proposée par le musée de diocèse de Lyon. Lire en ligne.
  61. "Tel aussi l'archevêque de Lyon, qui pour défendre les droits régaliens de son église contre les entreprises des comtes de Forez, se rapprocha de l'Empereur ; Héracle de Montboissier fut le premier à Besançon et en revint revêtu du titre pompeux d'exarque du palais de Bourgogne et porteur d'une bulle d'or qui conférait au siège archiépiscopal les regalia et le pouvoir comtal à l'est de la Saône". Dans Duby 2002, p. 485.
  62. J. THERY, 1312 : Lyon devient française in L'Histoire, no 379, 2012, p. 70.
  63. "Etroitement associés, les deux alliés de l'Empereur, le comte de Mâcon et l'archevêque, voulurent, dès 1158, régler à leur profit les vieilles querelles féodales ; ils marchèrent ensemble contre Guigue de Forez". Dans Duby 2002, p. 485.
  64. M. RUBELLIN, Église et société chrétienne d'Agobard à Valdès, PUL, p. 468. en ligne.
  65. EPISTOLA ALEXANDRI PAPÆ III, AD HUMBERTUM DE BELLOJOCO ET AD FORENSEM ET MATISCONENSEM COMITES ALIOSQUE NOBILES VIROS, QUA GRATULATUR DE PACE JURATA INTER EOS ET CLUNIACENSEM ECCLESIAM, ATQUE INDULGENTIAS CONCEDIT. Cart. de Cluny, no 4214 Lire en ligne.
  66. Duby 2002, p. 486.
  67. Lettre de Gui II, comte de Lyon et de Forez à Louis VII, roi des Francs au sujet de l'entrée de ce dernier en Auvergne, puis à propos de l’agression perpétrée par le comte Gérard Ier, comte de Vienne et de Mâcon (1157-1184), et les schismatiques visant à le dépouiller et à remettre son comté, dépendant de la Couronne, à l'Empereur germanique, Lire en ligne/.
  68. ""In nomine sanctae et individuae Trinitatis, amen. Ego, Ludovicus, Dei gratia Francorum rex, volumus notum esse omnibus futuris sicut et presentibus, quod amicus noster Guigo, comes Lugdunensis et Forensis'' (...)", Lire en ligne.
  69. "Louis VII (...) n'était pas pressé très pressé de se mêler de cette affaire. (...) Louis VII intervint malgré lui, cédant à la pression pontificale" Dans Duby 2002, p. 486.
  70. "Thomas Archiepiscopus Cantuarensis ad Ludovicium Francorum Regem", J.-C. ROBERTSON & J.-B. SHEPPARD, Materials for The History of Thomas Becket, T. V, p. 199-200. Lire en ligne.
  71. Duby 2002, p. 487.
  72. Première transaction de l'Église de Lyon avec Guy Second de ce nom, Comte de Forez. C.-F. MENESTRIER, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon justifiée par chartres, titres, chroniques, Vol.2, N. et J.-B. de Ville (Lyon), 1696. Lire en ligne en latin.
  73. PARADIN, Mémoire de l'hist. de Lyon, Livre 2, Chap. XXXVII, p. 128. Lire en ligne en français.
  74. J.E. DUFOUR, op. cit., p. XXII.
  75. C.-F. MENESTRIER, Histoire civile ou consulaire de la ville de Lyon justifiée par chartres, titres, chroniques, Vol.2, N. et J.-B. de Ville (Lyon), 1696, p. 36. Lire en ligne
  76. Benjamin Antoine, Histoire du Forez, Saint-Étienne, imprimerie de Théolier, , 245 p. (lire en ligne), p. 64
  77. Neufbourg 1954.
  78. Benjamin Antoine, Histoire du Forez, Saint-Étienne, imprimerie de Théolier, , 245 p. (lire en ligne), p. 78
  79. Olivier Troubat, « La réunion du comté de Forez au domaine des Bourbon », in Forez et Bourbon. Les ducs de Bourbon, maîtres du Forez aux XIVe et XVe siècles, Actes du colloque de Montbrison du 23 octobre 2010, sous la direction d'Olivier Troubat et Christophe Mathevot, Montbrison, La Diana, 2011 (ISBN 978-2-911623-23-3), p. 7-24.
  80. Source : L'Art de vérifier les dates, édition de 1819, volume 10, page 499.

Articles connexes[modifier | modifier le code]