Comté de Deux-Ponts

Comté de Deux-Ponts
(de) Grafschaft Zweibrücken

11821394

Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Comtés de Deux-Ponts (vert) et Bitche (rose) vers 1400
Informations générales
Statut Comté
Capitale Deux-Ponts
Langue(s) Allemand
Religion Catholicisme
Comte
(1e) 1182-1237 Henri Ier
(De) 1366-1394 Eberhard II

Entités précédentes :

Le comté de Deux-Ponts (en allemand : Grafschaft Zweibrücken) est un ancien comté du Saint-Empire romain germanique dont la capitale était Deux-Ponts. Il fut créé en 1182 par démembrement du Comté de Sarrebruck, vassal de l'évêque de Metz, lui-même vassal du Saint-Empire romain germanique puis du roi de France à partir de 1648. Dans les années 1295 – 1333 il fut partagé en deux comtés indépendants, le comté de Deux-Ponts, qui passa plus tard au Palatinat-Deux-Ponts, et le Comté de Deux-Ponts-Bitche.

Histoire[modifier | modifier le code]

Détachement du comté[modifier | modifier le code]

Au début du XIe siècle, les comtes de Sarrebruck étaient l'une des plus importantes familles princières du sud-ouest de l'Allemagne. Leur possessions s'étendant de la Sarre au Palatinat rhénan et au Rhin moyen en passant par le Bliesgau et l’Alsace ; ils possédaient par ailleurs l'exercice (en titre) de plusieurs bailliages. Reflet de leur hégémonie, leur famille donna deux archevêques de Mayence au XIIe siècle: Adalbert Ier de Sarrebruck et Adalbert II de Sarrebruck.

Vers 1100, ils héritèrent des fiefs de Deux-Ponts/Zweibrücken, vraisemblablement par alliance. Lors de la succession du comté de Sarrebruck à la † du comte Simon Ier de Sarrebruck en 1183, Deux-Ponts échut entre 1182/1183 et 1188/1190 à un fils cadet de ce comte (alors que le fils aîné, Simon II, continua les comtes de Sarrebruck) : Henri Ier de(s) Deux-Ponts, † 1228 < père d'Henri II, † 1282 < d'où quatre fils : Henri III ou Ier ; Simon Ier ; Walram/Waléran Ier ; et Eberhard Ier. Waléran Ier, † 1308/1309, mari d'Agnès fille d'Hugues III de Vaudémont, fonda la dynastie des Walramides, et le nouveau comté de Deux-Ponts amorça dès lors un développement autonome.

Division[modifier | modifier le code]

Le droit d'aînesse n'étant pas alors partout la règle en Allemagne, les cadets se disputaient les héritages, ce qui conduisit au démembrement de nombreuses principautés. Tel fut le destin du comté de Deux-Ponts, qui dans les années 1286/87 – 1288, puis en 1295 – 1333 fut partagé entre deux principautés autonomes :

  • la moitié occidentale de l'ancien comté, comprenant le noyau historique autour de Deux-Ponts et les bailliages palatins, eut pour comtes : Simon II, fils de Walram Ier, † 1311/12 < père de Walram/Waléran II, † 1366, puis échut dans la deuxième moitié du XIVe siècle au fils de Walram II, Eberhard II. Ce dernier sera le dernier comte de la lignée des Walramides : sans héritier et en rupture de ban avec sa famille, il légua ses terres vers 1390 aux Électeurs comtes palatins du Rhin (issus de la lignée aînée des Wittelsbach : Robert Ier (1309-1390) et Robert II (1325-1398)). Robert II de Wittelsbach-Palatinat hérita ainsi théoriquement des fiefs d'Eberhard II à sa mort en 1394 : en fait ils allèrent au duc de Lorraine, créancier des Palatins qui étaient criblés de dettes. Mais son fils Robert III, alias le roi Robert Ier d'Allemagne (1452-1410 ; roi en 1401), réussit à les récupérer en remboursant les Lorraine. Ainsi, les comtes palatins du Rhin, étendant pour la première fois leurs possessions jusqu’au Palatinat occidental, donnèrent naissance au comté puis duché de Palatinat-Deux-Ponts.

Géographie[modifier | modifier le code]

Le cœur du comté de Deux-Ponts comprenait les territoires entre Sarre et Blies, le monastère de Hornbach, la seigneurie du Mont-Tonnerre, les neuf villages rhénans compris entre Frankenthal et Worms et onze lieux-dits autour de Bad Bergzabern, y compris la moitié de la châtellenie de Landeck (près de Klingenmünster). Henri adopta comme résidence la seule place fortifiée de son domaine, le château-fort de Deux-Ponts, érigé vers 1150 et dont le nom renvoie aux deux ouvrages franchissant le Schwarzbach, à l'endroit où une île divise son cours. Une petite ville se forma peu à peu sous les murs du château.

Les comtes de Deux-Ponts[modifier | modifier le code]

Les seigneurs (Maison de Bavière/Wittelsbach) du duché de Palatinat-Deux-Ponts seront aussi comtes de Deux-Ponts, mais l'on a distingué ici les comtes de la lignée des Walramides, issue du rameau cadet de la Maison des comtes de Sarrebruck, avant la création du Palatinat-Deux-Ponts.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fiefs en val de Sarre (Sarreguemines) et val de Seille (Marimont et Lindre entre Château-Salins, Dieuze, Saint-Avold et Boulay : riche pays de salines), venus de l'abbaye de Saint-Denis, dont Simon Ier comte de Sarrebruck était l'avoué, et qui étaient complètement tombés dans l'escarcelle des Sarrebruck puis des Deux-Ponts. Simon Ier tenait sans doute cette avouerie de sa femme, comme expliqué sur et sous le tableau généalogique de la première partie de l'article comté de Sarrebruck. Par sa femme, on remonte aux comtes de Montbéliard puis aux ducs de Haute-Lotharingie de la Maison d'Ardenne-Bar : Louis de Mousson avait en effet épousé Sophie de Lorraine-Bar. En tant qu'anciens vassaux de l'abbaye Saint-Martin-de-Glandières à Longeville-lès-Saint-Avold, les Deux-Ponts possédaient aussi en alleu le château de Varsberg près de Boulay ; ils avaient près de Bouzonville : Hestroff, Gomelange, Falck ; Mulcey dans le Saulnois tenu de l'évêque de Strasbourg ; et Bourgaltroff, aussi dans le Saulnois, cédé aux Nassau-Sarrebruck en 1393.
  2. « Les relations des comtes de Deux-Ponts avec les ducs de Lorraine et des évêques de Metz aux XIIIe – XIVe siècles, par Charles Hiegel ; publication d'un exposé du 26 avril 1964 », sur Société d'Histoire et d'Archéologie lorraine de Sarreguemines, p. 67-80,