Collection Alana

Pontormo, Portrait d'un joueur de luth (vers 1529-1530), huile sur bois, 81,2 × 57,7 cm, collection Alana 2017[1].

« Un tableau de petit maître voisine avec le Portrait d'un joueur de luth de Pontormo ou la Vierge de Fra Angelico, que je range parmi les plus grands chefs-d'œuvre de ma collection »Álvaro Saieh[2].

La collection Alana est une collection privée appartenant à Álvaro Saieh et Ana Guzmán, conservée à Newark (États-Unis), rassemblant des œuvres d'artistes primitifs et de la Renaissance italienne.

Historique[modifier | modifier le code]

Álvaro Saieh, économiste chilien et sa femme, l'architecte Ana Guzmán, sont des amateurs d'art. De l'association des premières lettres de leurs prénoms est né le nom de la Collection Alana, collection privée réunissant depuis la fin des années 1990 les œuvres de peintres primitifs et de la Renaissance italienne, élargie plus récemment à l'art baroque du XVIIe siècle et conservée dans leur résidence de Newark dans l'état du Delaware aux États-Unis[3].

Selon Carole Blumenfeld de la Gazette de l'Hôtel Drouot, le couple serait en outre, par l'entremise du marchand d'art italien Fabrizio Moretti (en), l'acquéreur de La Dérision du Christ (dit aussi Le Christ moqué), panneau du diptyque de dévotion de Cimabue adjugé 24,18 millions d'euros le à l'hôtel des ventes de Senlis[4]. Álvaro Saieh avait effectivement démissionné, peu avant la vente, du conseil d'administration du Metropolitan Museum of Art de New York afin d'enchérir librement[5]. Si le certificat d'exportation était accordé par l'État français, l'œuvre pourrait rejoindre la collection Alana[6]. Or le tableau est classé trésor national le par le ministère de la culture[7], classement interdisant pendant trente mois sa sortie du territoire français et laissant au musée du Louvre le temps de rassembler les fonds nécessaires à son acquisition[8].

Œuvres de la collection[modifier | modifier le code]

Les œuvres de la collection Alana, conservées dans leur résidence privée de Newark par Álvaro Saieh et Ana Guzmán, sont décrites dans les trois volumes en anglais de The Alana collection : Italian paintings from the 13th to 15th century (2009)[9], Italian paintings and sculptures from the fourteenth to sixteenth century (2011)[10] et Italian paintings from the 14th to 16th century (2014)[11].

En dehors de la Mise au tombeau du Greco, présentée à l'exposition du Grand Palais en 2019-2020, les œuvres ci-après font partie de l'exposition organisée au musée Jacquemart-André à la même période[12].

Illustration Artiste (peintre ou sculpteur) Titre Date de création Technique Dimensions Date d'acqui-
sition
Commentaire
Peintre bolonais du XIIIe siècle Crucifixion avec la Vierge, saint Jean l'Évangéliste et deux anges vers 1280 tempera et or sur bois 30 × 21,3 cm 2011[13]
Peintre romain du troisième quart du XIIIe siècle Huit scènes de la vie du Christ troisième quart du XIIIe siècle tempera et or sur bois 56 × 79 cm 2002[14] vue d'ensemble, voir les détails
Fra Angelico Saint Sixte vers 1453-1455 tempera et or sur bois 46,1 × 15,7 cm 2018[15]
Amico Aspertini Ville en flammes avec figures dans le paysage vers 1530 huile sur papier marouflé sur toile 39 × 53 cm 2016[16]
Baccio della Porta, dit Fra Bartolomeo Saint Jérôme pénitent vers 1495 huile sur bois 45,1 × 27,9 cm 2012[17]
Bartolomeo di Giovanni La Correction du moine possédé vers 1485 tempera sur bois 33 × 39,5 cm 2002[18] scène de la vie de saint Benoît
Bartolomeo di Giovanni Le Miracle de la fiasque volée vers 1485 tempera sur bois 33 × 39,5 cm 2002[18] scène de la vie de saint Benoît
Jacopo da Ponte, dit Jacopo Bassano L'Adoration des bergers vers 1562-1563 huile sur toile 72 × 112 cm 2014[19]
Giovanni Bellini Les Larrons Dismas et Gestas vers 1475 tempera sur toile appliquée sur bois 77,6 × 27,4 cm 2003[20]
Agnolo di Cosimo, dit Bronzino Cosme Ier de Médicis vers 1560 huile sur bois 82,5 × 62 cm 2015[21]
Agnolo di Cosimo di Mariano, dit Bronzino Saint Côme[22] vers 1543-1545 huile sur bois 81 × 56,2 cm 2011[23] les douanes françaises ont confisqué le tableau, à la clôture de l'exposition au musée Jacquemart-André, car le tableau pourrait être un faux[22]
Polidoro Caldara da Caravaggio Vierge à l'Enfant vers 1525 huile sur bois 53,3 × 41,5 cm 2006[24]
Vittore Carpaccio Le Christ mort soutenu par deux anges vers 1490 technique mixte sur bois 32,2 × 53 cm 2010[25]
Annibale Carracci L'Annonciation vers 1582-1588 huile sur toile 134,6 × 98,4 cm 2013[26]
Carlo Crivelli Un saint apôtre vers 1472-1476 tempera et or sur bois 28 × 20,7 cm 2011[27] Il est probable que ce tableau fasse partie de la prédelle du polyptyque de Montefiore dell'Aso[28]
Bernardo Daddi Vierge à l'Enfant en majesté avec saint François d'Assise, sainte Marie-Madeleine et une donatrice vers 1335 tempera et or sur bois 137 × 75 cm 2011[29]
Bernardo Daddi Crucifixion vers 1335-1340 tempera et or sur bois 44,1 × 24,1 cm 2011[30]
Pseudo-Dalmasio ou « Dalmasio » Vierge à l'Enfant en majesté avec des anges vers 1340 tempera et or sur bois 45 × 36,1 cm 2012[31]
Carlo Dolci Sainte Agathe vers 1664-1665 huile sur toile marouflée sur bois 75,2 × 62,8 cm 2018[32]
Giovanni di Niccolò Luteri, dit Dosso Dossi Paysage avec des joueurs de cartes vers 1518-1522 huile sur toile 52,2 × 51,2 cm 2014[33] fragment d'une frise
Francesco Raibolini, dit Francia Saint François d'Assise recevant les stigmates vers 1490 ou 1494 tempera et huile sur bois 29,2 × 55,2 cm 2004[34]
Gentile da Fabriano Saint Jean l'évangéliste, saint Jacques le Majeur vers 1405 tempera et or sur bois 21,7 × 6,1 cm 2009[35] saint Jacques 21,5 × 6,8 cm
Gentile da Fabriano Saint Barthélémy, saint Pierre vers 1405 tempera et or sur bois 21,6 × 6,8 cm 2009[35] saint Pierre 21,6 × 5,7 cm
Gentile da Fabriano Saint Jude Thaddée, saint Matthieu vers 1405 tempera et or sur bois 21,5 × 5,8 cm 2009[35] saint Matthieu 21,3 × 6,2 cm
Francesco di Cristofano Guiducci dit Franciabigio L'Annonciation-Nativité-Scènes de la Passion vers 1510 huile sur parchemin marouflé sur bois, 21 × 14,7 cm panneau central;21 × 7,6 cm panneaux latéraux 2006[18] autel portable, avec reliques,peint sur les deux faces avec scène de la vie de la Vierge et du Christ,
Orazio Gentileschi L'Annonciation vers 1600-1605 huile sur albâtre 49,5 × 38,5 cm 2016[36]
Orazio Gentileschi La Vierge et l'Enfant vers 1610-1612 huile sur bois 91,4 × 73 cm 2007[37]
Niccolò di Pietro Gerini Christ aux outrages vers 1395 tempera et or sur toile 97,4 × 55,2 cm 2012[38]
Niccolò di Pietro Gerini La Trinité avec la Vierge et quatre anges vers 1380-1385 tempera et or sur bois 90,3 × 49,5 cm 1999[39]
Michele Giambono Saint Ambroise Vers 1447 tempera et or sur bois 87,3 × 35 cm 2007[40]
Giovanni di Paolo Ange de l'Annonciation et Vierge de l'Annonciation vers 1455-1460 tempera et or sur bois 106,5 × 42,5 cm 2010[41] la dimension indiquée est celle du panneau de l'Ange ; la dimension du panneau de la Vierge est de 104,7 × 42,6 cm
Francesco Granacci (1469-1543) Lamentation sur le corps du Christ avec saint Jean-Baptiste vers 1517-1520 huile sur bois 70,5 × 109,8 cm 2012[42]
Le Greco La Mise au tombeau du Christ vers 1570-1575 huile sur bois 28 × 19,4 cm Inconnue[43] exposée au Grand Palais
Grifo di Tancredi Christ en homme de douleurs, la Vierge pleurant et saint Jean l'Évangéliste, peut-être sainte Ursule, dix saintes vierges martyres et des anges vers 1285 ou 1307 tempera et or sur bois d'une châsse 2011[44] dimensions de la châsse 28 × 23,5 × 30,5 cm
Guariento di Arpo Crucifixion et saint Jean-Baptiste, saint Barthélémy, saint André et sainte Catherine d'Alexandrie vers 1360 tempera et or sur bois d'un triptyque 71 × 58,5 cm 2011[45]
Jacopo del Casentino Sainte Catherine d'Alexandrie avec un prophète et Saint Jean l'Évangéliste avec un prophète vers 1330-1335 tempera et or sur bois 114,3 × 43,9 cm 2001[46] deux panneaux, la dimension indiquée est celle de chaque panneau
Jacopo del Sellaio Vierge d'humilité avec l'Enfant Jésus, saint Jean-Baptiste et deux anges vers 1490 tempera et or sur bois 2000[47] 109 cm de diamètre
Filippino Lippi Saint Ubald et saint Frediano vers 1496 tempera sur bois 32,8 × 45,6 cm 2016[48]
Fra Filippo Lippi Saint Jean l'Évangéliste vers 1432-1434 tempera et or sur bois 42,8 × 32 cm 2007[49]
Pietro Lorenzetti Crucifixion entre la Vierge pleurant et saint Jean l'Évangéliste, avec sainte Catherine d'Alexandrie vers 1315-1320 tempera et or sur bois 47 × 45,5 cm 2012[50]
Luca della Robbia Vierge à l'Enfant vers 1440 Terre cuite et bois peints et dorés 2007[51] 37,2 cm de diamètre[52] Autre Madone de type « Corsini » de Luca della Robbia
Luca di Tommè Saint Michel archange avec les prophètes Malachie et Samuel vers 1358 tempera et or sur bois 114,5 × 48,7 cm 2009[53]
Maître de l'Annonciation Spinola Nativité vers 1309-1310 tempera et or sur bois 20,5 × 16,5 cm 2011[54]
Maître de la Madeleine (Filippo di Jacopo ?) Vierge à l'Enfant sur un trône avec deux personnages auréolés vers 1285-1290 tempera et or sur bois 36,8 × 31,8 cm 2012[55]
Maître de Pratovecchio Vierge à l'Enfant, assise sur un trône avec deux anges, sainte Brigitte de Suède et saint Michel archange vers 1450 tempera et or sur bois 149,2 × 76,8 cm 2011[56] triptyque, la dimension est celle du panneau central, celle des panneaux latéraux est de 137,2 × 56,8 cm
Maître des bâtiments gothiques (collatorateur de Botticelli) Christ en croix adoré par des saints vers 1490 tempera sur bois 67,2 × 91,4 cm 2003[57] « INRI » sur la plaque rouge
Maître des dossali vénitiens Diptyque avec des scènes de l'Enfance et de la Passion du Christ vers 1335-1345 tempera et or sur bois 38 × 28,5 cm 2009[58]
Bartolomeo Manfredi Scène de taverne avec un joueur de luth vers 1619-1620 huile sur toile 132,5 × 197,2 cm 2019[59]
Lorenzo Monaco Annonciation vers 1423-1424 tempera et or sur bois 136 × 98 cm 2010[60]
Nardo di Cione L'Annonciation vers 1350-1355 tempera et or sur bois 35 × 23 cm 2010[61] deux panneaux, l'un figurant la Vierge, l'autre l'Archange, la dimension indiquée est celle de chacun
Alvaro Pirez Vierge d'humilité vers 1425-1430 tempera et or sur bois 104 × 68 cm 2010[62]
Jacopo Carucci dit Pontormo Portrait d'un joueur de luth vers 1529-1530 huile sur bois 81,2 × 57,7 cm 2017[1]
Guido Reni Le Martyre de sainte Apolline vers 1614 huile sur cuivre 44,1 × 33,6 cm 2015[63]
Girolamino di Romano dit Romanino Le Christ portant sa croix vers 1542-1543 huile sur toile 81 × 72 cm 2012[64]
Cosimo Rosselli Christ en homme de douleurs vers 1490 tempera et or sur bois 39,5 × 30,4 cm 2015[65]
Giovanni Gerolamo Savoldo La Crucifixion vers 1510-1515 huile sur bois 94 × 71,8 cm 2012[66]
Giovanni di Ser Giovanni Guidi, dit Lo Scheggia L'Histoire de Coriolan vers 1460-1465 tempera et or sur bois 43 × 155 cm 2010[67] détail : voir le panorama infra
Luca Signorelli L'Agonie au Jardin des Oliviers vers 1512 huile sur bois 26 × 67,5 cm 2014[68]
Francesco Squarcione Vierge à l'Enfant vers 1445-1450 tempera et or sur bois 59,5 × 45,7 cm 2007[69]
Gherardo di Jacopo di Neri dit Starnina La Présentation de Jésus-Christ au Temple vers 1494-1405 ou vers 1408 tempera et or sur bois 33 × 51,3 cm 2019[70]
Tino di Camaino Saint Jean-Baptiste et un prophète vers 1325-1330 marbre 56,4 × 29 cm 2003[71] inscription sur le phylactère : « A.D.Q.P.M. », lecture possible : Agnus Dei Qui (tollis) Peccáta Mundi
Jacopo Robusti dit Tintoret Épisodes d'une bataille vers 1575-1580 huile sur toile 146 × 230,7 cm 2016[72]
Francesco Traini Sainte Catherine d'Alexandrie vers 1330 tempera et or sur bois 142 × 58 cm 2011[73]
Francesco d'Ubertino, dit Bacchiacca Déposition de croix vers 1520 huile sur bois 98,6 × 84,5 cm 2006[74]
Paolo Uccello Vierge à l'Enfant vers 1433-1434 tempera et or sur bois 45,1 × 30,8 cm 2011[75]
Giorgio Vasari Salvator Mundi vers 1561 huile sur bois 74 × 54 cm 2018[76]
Giorgio Vasari Allégorie des fruits d'automne vers 1570-1574 huile sur bois 80 × 80 cm 2018[77]
Lorenzo Veneziano Sainte Catherine d'Alexandrie et saint Sigismond de Bourgogne vers 1368 tempera sur bois 99 × 33 cm 2015[78] la dimension indiquée est celle du panneau de sainte Catherine ; celle du panneau de saint Sigismond est de 98 × 35 cm
Entourage d'Andrea del Verrocchio Vierge à l'Enfant vers 1470 tempera sur bois 68 × 52 cm 2010[79]
Paolo Caliari dit Véronèse Les Symboles des quatre évangélistes vers 1575 huile sur toile 88 × 171,5 cm 2001[80]
Paolo Caliari dit Véronèse Saint Pierre et Saint Paul vers 1585-1588 huile sur toile 84,5 × 35 cm 2011[81] la dimension indiquée est celle de chacun des deux tableaux
Antonio Vivarini Saint Pierre exorcisant un démon ayant pris les traits d'une Vierge à l'Enfant vers 1450 tempera et or sur bois 53,4 × 36 cm 2012[82]
Antonio Vivarini Saint Pierre martyr dialoguant avec le crucifix vers 1450 tempera et or sur bois 58,8 × 33,4 cm 2014[82]

Giovanni di Ser Giovanni Guidi, dit Lo Scheggia, L'Histoire de Coriolan, voir détails supra.

Expositions[modifier | modifier le code]

En 2019, 75 pièces de la collection, citées supra[12], sont prêtées, à titre exceptionnel, et uniquement parce qu'il s'agit du musée d'un autre couple de collectionneurs[84], au musée Jacquemart-André à Paris pour y être exposées ensemble pour la première fois au monde en dehors de la résidence des propriétaires et, selon Carlo Falciani, peut-être l'ultime[85],[86], du au [87].

À la même période, la Mise du tombeau du Christ du Greco est prêtée au Grand Palais pour la rétrospective du peintre espagnol et exposée du au [88],[43].

Doutes sur l'authenticité d'une œuvre de la collection[modifier | modifier le code]

À la clôture de l'exposition au musée Jacquemart-André, les autorités françaises saisissent le Saint Côme de Bronzino sur ordonnance de la juge Aude Buresi[22] chargée de l'instruction dans l'affaire des faux tableaux d'art ancien inondant le marché de l'art international depuis plusieurs années[89]. Le tableau pourrait être un faux mis en circulation par Giuliano Ruffini (en) contre lequel un mandat d'arrêt européen est émis en mai 2019. Un autre mandat est lancé contre son fils, Mathieu, et le peintre Lino Frongia est interpellé en septembre 2019[90].

Entré dans la collection Alana en 2011, le tableau est exposé pour la première fois en 2010 lors la rétrospective Bronzino au palais Strozzi à Florence organisée par Carlo Falciani et Philippe Costamagna. Interrogé par les enquêteurs, Philippe Costamagna, spécialiste de l'école florentine et conservateur du musée Fesch d'Ajaccio, indique que le tableau lui avait été présenté dans l'appartement de Giuliano Ruffini rue Saint-Honoré où il a authentifié le Saint-Côme l'attribuant à Bronzino en raison de ses nombreux pentimenti[22] avant de le présenter à l'exposition de Florence et de le publier à deux reprises avec Carlo Falciani[91]. Le conservateur précise que le tableau semblait appartenir à des marchands d'art espagnols présents lors de la rencontre chez Giuliano Ruffini. Cependant, le nom de Giuliani Ruffini, qui affirme être le découvreur de l'œuvre perdue depuis longtemps, n'apparaît pas dans le catalogue de l'exposition de la collection Alana au musée Jacquemart-André[22] : seules sont mentionnées les provenances Juan Lamella à Londres et H. Wirth à Zurich en 2009 avant l'acquisition par la collection Alana en 2011[91]. Les représentants de la collection Alana ont par la suite précisé que l'achat en 2011 a été réalisé auprès de la Derek Johns gallery (Londres)[22].

Didier Rykner de La Tribune de l'art apporte des précisions après s'être entretenu avec Vincent Noce de The Art Newspaper (en), celui-ci lui ayant déclaré : « je n'ai jamais prétendu que l'œuvre était un faux. Avancer un tel point de vue serait bien hasardeux avant même tout examen historiographique et scientifique. Je n'ai ni l'expertise ni même le droit, si je le pensais ce qui n’est pas le cas, d'avancer une telle opinion. Ce que je sais c'est qu'elle a été présentée chez Ruffini. Et que l'historique ne tient pas. Je m’en tiens là pour le moment et je ne crois pas que mon papier laisser penser le contraire »[92].

Le journaliste de la Tribune de l'art ajoute que Philippe Costamagna, spécialiste de l'école florentine du XVIe siècle, et notamment de Pontormo et Bronzino a rencontré chez Giuliano Ruffini (en) les propriétaires espagnols du Saint Côme, tableau alors anonyme qu'il a identifié comme l'une des parties d'un ensemble dont La Déposition conservée au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon est la pièce maîtresse et que pour lui « le seul argument que ce tableau ait été vu chez Ruffini ne suffit pas à en faire un faux. Les faux de cette provenance sont toujours basés sur des compositions dessinées, mais cette composition était absolument inconnue. Il est impossible à un faussaire d'inventer cette position de la main qui est une création pure de Bronzino. Le tableau, qui avait de nombreux repeints, et où l'on voit des repentirs et le dessin sous-jacent, a été restauré pour l'exposition de Florence par la même restauratrice, Rita Alzeni, que les autres Bronzino. J’ai tout de suite reconnu le pinceau de Bronzino, un faussaire ne pourrait pas inventer cela »[92].

Didier Rykner s'interroge sur « la légitimité d'une saisie en France d'un tableau acquis à l'étranger, par un collectionneur étranger, et qui ne concerne pas semble-t-il le marché de l'art français. » Le risque d'être confronté à une telle procédure n'incitera pas à ses yeux les collectionneurs privés étrangers à prêter leurs œuvres aux musées français[92].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 164-165.
  2. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 19-20.
  3. Étienne Dumont, « Peinture italienne. Le Musée Jacquemart-André de Paris expose la Collection Alana », Bilan,‎ (lire en ligne)
  4. Carole Blumenfeld, « Un Christ moqué… et très envié », La Gazette de l'Hôtel Drouot,‎ (lire en ligne).
  5. Didier Rykner, « Le panneau du Maître de Vyšší Brod acquis par le Metropolitan Museum », La Tribune de l'art,‎
  6. Anne-Sophie Lesage-Münch, « Le Christ moqué de Cimabue devient le tableau primitif le plus cher du monde », Connaissance des arts,‎ (lire en ligne).
  7. « Communiqués de presse. Un panneau peint par Cimabue vers 1280, représentant La Dérision du Christ, reconnu trésor national », sur culture.gouv.fr
  8. Didier Rykner, « Le Cimabue classé trésor national », La Tribune de l'art,‎ (lire en ligne)
  9. Miklós Boskovits 2009.
  10. Miklós Boskovits 2011.
  11. Sonia Chiodo et Serena Padovani 2014.
  12. a et b Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019.
  13. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 60-61.
  14. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 58-59.
  15. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 126-127.
  16. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 176-177.
  17. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 158-159.
  18. a b et c Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 136-137.
  19. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 186-187.
  20. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 134-135.
  21. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 168-169.
  22. a b c d e et f (en) Vincent Noce, « Alleged Bronzino seized from the Alana Collection in connection with ongoing Old Master scandal », The Art Newspaper (en),‎ 21 janvier 2020 màj 22 (lire en ligne)
  23. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 166-167.
  24. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 178-179.
  25. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 144-145.
  26. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 194-196.
  27. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 132-133.
  28. « A la recherche de Carlo Crivelli dans la région des Marches (Italie) », sur Conseils en marketing, (consulté le )
  29. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 76-77.
  30. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 78-79.
  31. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 80-81.
  32. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 204-205.
  33. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 180-181.
  34. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 174-175.
  35. a b et c Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 104-105.
  36. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 196-197.
  37. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 198-199.
  38. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 94-95.
  39. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 92-93.
  40. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 118-119.
  41. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 122-123.
  42. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 156-157.
  43. a et b « Parcours en image de l'exposition Greco », sur spectacles-selection.com
  44. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 62-63.
  45. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 88-89.
  46. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 74-75.
  47. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 142-143.
  48. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 146-147.
  49. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 114-115.
  50. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 68-69.
  51. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 112-113.
  52. Le tondo Alana, contrairement à la Madone de type « Corsini » présentée dans la colonne « commentaires », a été débarrassé de sa polychromie d'origine.
  53. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 86-87.
  54. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 66-67.
  55. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 64-65.
  56. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 116-117.
  57. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 138-139.
  58. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 82-83.
  59. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 202-203.
  60. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 106-107.
  61. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 84-85.
  62. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 108-109.
  63. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 200-201.
  64. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 184-185.
  65. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 140-141.
  66. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 182-183.
  67. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 128-129.
  68. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 148-149.
  69. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 120-121.
  70. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 102-103.
  71. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 70-71.
  72. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 188-189.
  73. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 72-73.
  74. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 162-163.
  75. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 110-111.
  76. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 170-171.
  77. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 172-173.
  78. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 90-91.
  79. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 130-131.
  80. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 190-191.
  81. Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 192-193.
  82. a et b Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 124-125.
  83. La huitième scène, La Flagellation, est ici absente.
  84. « La collection Alana », sur musee-jacquemart-andre.com
  85. Carlo Falciani, vidéo, 11 min 10 sec.
  86. Àlvaro Saieh ayant exprimé auprès de Carlo Falciani sa désolation de voir sa maison « vidée », le conservateur précise qu'il sera nécessaire d'être invité à titre privé dans la résidence du collectionneur pour revoir ces œuvres.
  87. Philippe Lançon, « La Renaissance italienne, divin credo de la Collection Alana », Libération,‎ (lire en ligne)
  88. « Greco », sur grandpalais.fr
  89. Marc Endeweld, « « Penser qu'un peintre est un génie inimitable, c'est de l'ordre de l'idéologie » », Marianne,‎ (lire en ligne)
  90. Agathe Hakoun, « Faux tableaux : le présumé faussaire de l’affaire Ruffini arrêté », Connaissance des arts,
  91. a et b Carlo Falciani et Pierre Curie, 2019, p. 166.
  92. a b et c Didier Rykner, « Un Bronzino de la collection Alana saisi par les douanes », La Tribune de l'art,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]