Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en 1832

Cet article présente une chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en 1832.

Janvier[modifier | modifier le code]

En 1831 ou 1832, Mme Balzac envisage de marié son fils Honoré, avec la fille de M. de Trumilly, émigré récompensé par Louis XVII, Éléonore, qui habite Douai..(voir Arrigon II, p. 138-140)

Honoré songe à épouser Charlotte Thérèse Stéphanie dite Caroline Landriève des Bordes.

Janvier – mai

Balzac, très mondain, fréquente les salons d’Olympe Pélissier, de Sophie Gay, de Delphine de Girardin. Converti au légitimisme, il fait une cour assidue à la marquise de Castries et se lie avec le duc de Fitz-James.

Janvier

(A.B. 1968, p. 181) Le Mouvement, journal politique des besoins nouveaux.

Ce journal de gauche, anti-Casimir-Périer, signale l'importance du phénomène conte et du phénomène fantastique. « Le fantastique de M. de Balzac n'est pas aussi fou, aussi dépourvu de réalité, de rapports avec les sentiments de ce monde, que celui de tant d'autres; il y a toujours dans ses créations les plus bizarres, les plus extraordinaires, une moralité, un reflet de cette terre, une inspiration de nos mœurs et de nos passions ».

12 janvier

(A.B.1963) Fontaney (qui déteste Balzac) note : « Après le spectacle, M. de Custine et moi nous avons été chez Mme Gay: - de Musset, M. Coste étaient là. Huerta a joué. Puis Balzac nous a conté, avec un étrange et incroyable aplomb, des contes fantastiques et drolatiques qui ont beaucoup amusé ces dames. Delphine (de Girardin) l'aidait et lui donnait des idées. - Et nous, nous écoutions et nous admirions! -Étonnant spectacle ».

22 janvier

(Corr.31-129 n.1) L'Artiste publie L'œil sans paupière de Chasles tiré des Contes Bruns.

26 janvier

(A.B.1963) Fontaney (chez Mme Gay) : « Balzac a lu des contes. le gaillard ne se fait pas prier; à peine avait-il lu son conte drolatique, que sans nous laisser crier merci, il a tiré les épreuves d'un Conte brun qu'il a fallu nous essuyer ! - Après son départ son succès a été moins brillant qu'en sa présence ».

Fin janvier

(A.B.1963) Mise en vente des Contes bruns, élégant volume publié sans noms d'auteurs portant sur la page de titre une tête à l'envers à l'aspect terrifiant, dessinée par Tony Johannot. (enregistrée à la BF le 11/02). Ce recueil dû à la collaboration de Balzac, Philarète Chasles et Charles Rabou s'ouvrait et se fermait par deux œuvres de Balzac, Conversation entre onze heures et minuit et le Grand d'Espagne. Les douze récits des Conversations ont été réutilisés par Balzac dans divers textes de la Comédie humaine.

Février[modifier | modifier le code]

5 février

(Corr.31-129 n.1) L'Artiste publie Une bonne fortune de Chasles tiré des Contes Bruns.

9 février

(A.B.1963) La Caricature publie une liste de souscripteurs l'aidant à payer l'amende de son procès. Parmi eux, on lit le nom de M. H. de Balzac, qui verse 20 frs.

11 février

(A.B. 1963 dit le 15 février) La Revue des Deux Mondes publie Le Message.

(Corr.31-129 n.1) La B.F. enregistre les Contes Bruns qui ont été mis en vente début février.

12 février

(Corr.31-129 n.1) L'Artiste publie Les Trois Sœurs de Chasles tiré des Contes Bruns. Un compte rendu révélant les noms des auteurs et accompagné de la vignette de Johannot illustrant le volume précédait cette nouvelle.

19 février

(A.B. 1963) La Revue de Paris (t.XXXV, 3e livraison) publie Madame Firmani. La date de « février 1831 » résulte d'une coquille de l'édition Furne de 1842, la nouvelle ayant été écrite en février 1832. La dédicace « A mon cher Alexandre de Berny », date de 1842.

Ce récit marque la rentrée de Balzac à la Revue de Paris, après sept semaines de bouderies à la suite des coupures effectuées dans Maître Cornélius.

19 février – 11 mars

(A.B. 1963) L’Artiste (t.III, 3e à 6e livraison) oublie La Transaction (Le Colonel Chabert).

La date Paris, février-mars 1832 apparaît dans l'édition de 1835. La dédicace à la comtesse de Bocarmé, en 1842. Dans l'Artiste, Chabert était illustré de deux lithographies d'Alphonse Bichebois d'après Ad. Menut.

Mars[modifier | modifier le code]

11 mars (calendrier grégorien) - Dimanche/28 février (calendrier Julien).

La différence de douze jours entre le calendrier grégorien et le calendrier julien explique cette incertitude. Une lettre est postée d’Odessa le « 28 février » adressée à Gosselin, 9, rue Saint Germain des Près, à l’attention de Balzac, signée « L’Étrangère ».

L’objet de cette lettre, non retrouvée, concernerait La Peau de chagrin (mis en vente vers le 20/09). (Le Monde du 19/09/1950 et B. Guyon « La Première lettre de Balzac à l’Étrangère ».)

(A.B. 1963) Après une lettre de Balzac du 05/10/1931, la marquise de Castries a renoncé à l'anonymat, Balzac lui écrit : « Daignez agréer mes remerciements affectueux et l'expression de ma profonde reconnaissance pour la marque de confiance qu'il vous a plu de me donner ».

1er mars

(A.B.1963) On lit dans la Chronique littéraire de la Revue des deux mondes ces lignes non signées dues à Gustave Planche, concernant les Contes bruns : « A vrai dire le talent de l'auteur de Sarrasine sent l'opium, le punch et le café », mais « il sait faire un conte, comme on sait faire un habit ou une maison ».

4 mars

(A.B. 1963) L’Artiste (t.III, 5e livraison) publie un article, non signé, sur deux recueils de Gavarni : Travestissement pour 1832 et Physionomie de la population de Paris. L'attribution de l'article à Balzac ne fait aucun doute (cf. une lettre de Balzac à Gavarni du 16/02 et une lettre de Ricourt à Balzac à la fin du mois de février).

9 mars

(A.B.1963) Henry de Balzac, à bord du brick le Sans-Pareil, quitte l'île Maurice à destination de Bourbon, afin d'aller recouvrer une créance de sa femme. Il reste une vingtaine de jours dans la colonie française, y menant grand train et dilapidant 7 000 fr.

22 mars

Premier cas de choléra à Paris, rue Mazarine ; l’épidémie fera rage en avril et mai.

31 mars

Le Rénovateur (t.1, 1re livraison) publie Sur la destruction projeté du monument élevé au duc de Berry. Cet article maque le ralliement officiel de Balzac au carlisme.

Avril[modifier | modifier le code]

Début avril

Mme de Girardin est blessée à la main dans un accident alors qu’elle se trouvait dans la voiture de Balzac.

4 avril (mercredi)

(A.B. 1963 dit 2 avril) En réponse à la lettre de L'Étrangère du 28/02, et certainement à sa demande, Balzac fait insérer une petite annonce dans la Gazette de France : « M. de B. a reçu la lettre qui lui a été adressée le 28/02; il regrette d’avoir été mis dans l’impossibilité de répondre, et si ses vœux ne sont pas de nature à être publiés ici, il espère que son silence sera compris ».

L'Étrangère ne put voir cette réponse la Gazette n'étant pas admise en Russie.

Première quinzaine d’avril

(A.B. 1963) Balzac souffre d'un abcès au visage. Il écrit à Delphine de Girardin : « Je me suis fait, à la figure, l'enflure que vous avez eu à la main (...), mais ce n'est pas le choléra et personne ne peut dire : M. de Balzac a le choléra, nous allons le perdre ».

Vers le 10 avril

(A.B. 1963) Gosselin met en vente le premier dixain des Contes drolatiques. Le volume est ainsi enregistré sous le no 1768 à la B.F. du 14 : « Les Cent contes drolatiques colligez ès abbaies de Tourain et mis en lumière par le sieur de Balzac, pour l'esbattement des pantagruellistes et non aultres ». Premier dixain. IN-8° de 25 feuilles. Imp. d'Éverat, Paris.-A Paris, chez Ch. Gosselin.

13 avril

(A.B. 1963) Ordre est donné au légionnaire Balzac de monter la garde le 17 avril à 8h et demie au Val de Grâce.

(A.B. 1963) Le Figaro publie un compte-rendu anonyme et sévère sur les Cent contes drolatiques : « La sagesse et la prévision humaine sont sujettes a tant d'erreurs et de désappointements, que nous pouvons nous empêcher de savoir gré à M. de Balzac de s'être montré conséquent et d'avoir justifié nos prédictions Le livre dont nous parlons est beaucoup moins intelligible que les autres ouvrages du même auteur, c'est une translation du néerlandais, langue dans laquelle sera très probablement écrit le premier ouvrage qu'il publiera. Nous avions prévu ce progrès ».

14 avril

La BF enregistre la publication du premier dixain des Cent Contes drolatiques (1 vol. in-8°, chez Gosselin) ; la mise en vente semble avoir eu lieu quelques jours avant.

(A.B. 1963) Mme B.F. rédige son testament : « Ce que je laisserai après moi, les obligations remplies, les dettes acquittées et les legs fait, sera partagé en quatre part égales ; ayant aimé également mes chers enfants, je ne veux en avantager aucun (...) Je donne et lègue à Honoré Balzac mon fils aîné tous les livres de métaphysique qui se retrouveraient chez moi, le bougeoir d'argent qui me servait tous les jours et ma petite cafetière d'argent ».

15 avril

(A.B.1963) Le duc de Fitz-James vient de lire le premier dixain des Contes drolatiques : « Il faut être aussi effronté que vous l'étiez pour avoir osé lancer un pareil livre tout au travers d'un choléra (...) Allez-vous rire voyant toutes les hypocrisies des femmes qui auront dévoré votre livre et ne voudront pas avoir l'air de le connaître. Le Péché véniel est un diamant et la lecture des litanies est un tableau délicieux. Janua Coeli vaut tout un livre (..) donnez-nous de ceux-là plus que des Joyeusetés du bon roi Louis onzième. Elles sont aussi par trop embrennées quoique bien folles et bien amusantes (...) Est-il vrai, bon Dieu, que vous ayez dix volumes de ces Ribaulderies à nous donner, et ne vous laisserez-vous pas effrayez par ce que l'on va en dire ? Pour moi je vous encourage à continuer. Quand on aura plus peur du choléra, on rira et les rieurs vous donneront gain de cause ».

(A.B.1963) La Revue des deux mondes publie sur les Contes drolatiques, un bref éreintement non signé, mais dû à Gustave Planche d'après les tables de la revue.

Balzac y était qualifié de « conteur en titre des Cabinets de lecture et des femmes oisives et accusé de tout ignorer de notre vieille langue », Planche prétendait avoir relevé en trois lignes (...) une douzaine d'erreurs grossières, pour lui les contes n'étaient ni beaux ni vrai, mais obscènes. Cette accusation frappa cruellement Balzac qui, quatre ans après, y faisait encore allusion dans l'Historique du procès du Lys de la vallée.

16 avril

(A.B. 1963) Balzac écrit à Delphine : « Figurez-vous que j'ai été, moi beau, cruellement défiguré pendant huit jours, et cela m'a paru curieux d'être plus laid que je n'étais. Je ne suis sorti qu'hier ».

(A.B. 1963) Sans doute pour obéir à l'ordre précité, le garde national Balzac s'équipe. Le tambour Bigot, de la 1re compagnie du 12e bataillon de la Garde national, lui fournit : « un sabre 6 frs; giberne et buffeterie piquée 12 frs; 18 frs ».

21 avril

Le Rénovateur (t.1, 4e livraison) publie une Chronique datée : « Paris le 20/04/1832 » ; signée : Le Rénovateur.

Dernier décade d’avril et début mai

(A.B. 1963) En compagnie de Mme de Berny, Balzac séjourne à Saint-Firmin où elle possédait une propriété, en bordure de la forêt de Chantilly. Près de là habitait la famille Mallet de Trumilly. Il écrit Les Célibataires (Le Curé de Tours), daté en 1843, Saint Firmin, mai 1832 dédié à David ; et achève, sous le titre de L’Expiation, ce qui deviendra le chapitre VI de La Femme de Trente ans.

28 avril

La Duchesse de Berry arrive en Provence.

29 avril

(A.B.1963) La Revue de Paris (t.XXXVII, 5e livraison) publie La Femme de trente ans (chap.III : À trente ans) du roman qui ne prendra ce titre qu’en 1845.

(A.B. 1963) Dans la même livraison, on trouve, sous la signature A., une critique du premier dixain des Contes drolatiques : « Hélas! Malgré tout l'esprit du pantagruéliste moderne, malgré le charme d'un pastiche de mots assez bien fait pour rendre jaloux parfois le bibliophile Jacob, après avoir lu le premier dixain des contes drolatiques, nous avons été fort heureux d'avoir dans notre bibliothèque les Cent nouvelles de Louis XI, la Reine de Navarre, Boccace, Rabelais, Arioste, Verville, La Fontaine, etc. et prenant et de ces auteurs au hasard, nous avons compris toute la différence qu'il y a entre une naïveté vrai et une naïveté apprêtée. Nous croyons que sur le premier manuscrit, les joyeusetés des contes drolatiques sentaient bien la débauche cynique des Bijoux indiscrets et autres livres obscènes du XVIIIe siècle, livres d'une gaieté forcée, que les gaillardises du style rabelaisien ».

Mai[modifier | modifier le code]

Vers le 10 mai

(A.B. 1963) Publication du Saphir, morceaux inédits de littérature moderne, keepsake royaliste ornée d'un portrait de Mademoiselle contenant un texte de Balzac, Le Refus (enregistré à la BF le 19/05). Imprimé par André Barbier et publié par Urbain Canel et Adolphe Guyot.

10 mai

Venant de Saint Firmin, Balzac est de retour à Paris.

11 mai

Balzac écrit à Laurentie, lui promettant d’assister « jeudi prochain » à a réunion du Rénovateur, en espérant y « apporter quelque chose ».

12 mai

(A.B. 1963) Lettre de Philipon à Balzac : « Mon cher Marquis, vous avez dû être bien surpris de ne jamais trouver dans la Caricature l'article apolégétique et admiratif que vous aviez raison d'attendre de gens aussi éclairés, et partant de gens aussi admirateurs de votre talent pyramidal. Voici le mot de l'énigme. Audibert était chargé de rendre compte de vos songes drolatiques, vous le savez, hé bien le pauvre enfant après avoir langui quelques jours est mort. Derville lui a succédé dans la direction de mon journal et je lui ai envoyé avant-hier votre charmant volume pour faire un joli article dans la délicieuse Caricature ».

Le nom d'Auguste Audibert disparaît de la manchette de la Caricature avec le no 80 (10 mai 1832), remplacé par celui de Derville (Louis Desnoyers). À partir de cette date, les signatures Henri B. et Alfred Coutreux disparaissent complètement, celle d'Alex de B. et Eugène Morisseau deviennent très rare.

16 mai

La Duchesse de Berry arrive en Vendée.

19 mai

(A.B. 1963) Le Rénovateur (t.1, 8e livraison) publie La Vie d’une femme.

Cet article était une méditation sur la destinée de Madame, Marie Thérèse de France, fille de Louis XVI. Inquiet de ce morceau difficile à écrire, Balzac avait demandé conseil à son ami légitimiste Jean Thomassy afin de pouvoir « éclipser tous ceux qui ont parlé de Madame et être neuf ».

Le même jour, Balzac qui vient de recevoir Indiana et n'en a encore lu que la préface, félicite George Sand et lui annonce pour mercredi (23 mai) les Scènes de la vie privée qu'il aura le plaisir de lui offrir sans rancunes des injures de Sand aux drolatiques.

Balzac fait référence à une scène d'Histoire de ma vie où Sand raconte : « À propos des Contes drolatiques (...) j'eus une assez vive discussion avec Balzac, et il voulait me lire, malgré moi, des fragments, je lui jetai presque son livre au nez. Je me souviens que, comme je le traitai de gros indécent, il me traita de prude et sortit en me criant sur l'escalier: Vous n'êtes qu'une bête ! ».

22 mai

(A.B. 1963) Mise en vente de la 2e édition des Scènes de la vie privée « par M. de Balzac », 4 vol. in-8° publiés chez Mame-Delaunay.

24 mai

(A.B. 1963) La Quotidienne annonce la candidature de Balzac à une élection partielle dans la circonscription de Chinon : « M. de Balzac, jeune écrivain plein d'ardeur et de talent et qui paraît vouloir se vouer à la défense des principes auxquels le repos et le bonheur de la France sont attachés ».

Balzac pensait se présenter comme candidat légitimiste dans une circonscription où les carlistes, refusant de prêter le serment constitutionnel, ne voulaient pas aller aux urnes. Finalement, il ne fit pas vraiment campagne et ce fut Girod de l'Ain, candidat juste milieu qui l'emporta le 13 juin sur Jules Tachereau candidat du mouvement.

26 mai

Enregistrement par la BF de la 2e édition, dans l’édition augmentée des Scènes de la vie privée, éditée par Mame-Delaunay, en 4 volumes in-8°., prévue par le contrat du 28/08/1831.

Les deux premiers volumes reproduisent l’édition de 1830, mais la « Note » a été supprimée.

(A.B. 1963) Les volumes sont enregistrés à la B.F. le 26 mai, sous le no 2561. les tomes I et II ont la même composition que la première publication en avril 1830. Le tome III contient : Le Conseil - c'est-à-dire Le Message suivi de la Grande Bretêche, la Bourse, le Devoir d'une femme (Adieu), les Célibataires (le Curé de Tours). Le tome IV s'ouvrait sur une note de l'éditeur et contenait cinq récits qui forment maintenant La Femme de trente ans : le rendez-vous, la Femme de trente ans, le Doigt de Dieu, les deux rencontres, l'Expiation.

(A.B. 1963) On lit dans le Figaro : « M. de Balzac, olim Balzac, se présente comme candidat aux élections de Chinon. L'auteur des Scènes de la vie privée veut essayer de la vie politique. M. Jules Taschereau, ancien imprimeur, est, dit-on, le compétiteur de M. de Balzac, autrefois Balzac, autrefois imprimeur. Sauf la Peau de Chagrin, les titres de Taschereau valent ceux de M. de Balzac. Ces messieurs espèrent trouver des électeurs de bonne composition. La candidature de M. de Balzac est vraiment drolatique ; on n'a jamais vu caresser les électeurs avec une Peau de chagrin ».

26 mai et 2 juin

(A.B. 1963) Le Rénovateur (t.1, 9e et 10e livraison) publie Essai sur la situation du parti royaliste. Prenant parti contre les royalistes qui préconisent l'abstention, Balzac les invitait à user des moyens modernes de la Presse et de la Tribune.

27 mai

(A.B. 1963) Sainte-Beuve confie à Victor Pavie : « Balzac fait florès plus que jamais. Un conte qu'il a mis dans la Revue de Paris, la Femme de trente ans, m'a paru charmant, quoique notre ami Hugo ait tonné contre, mais ce sont de ces riens heureusement nés qu'on trouve jolis parce qu'ils font plaisir et que tous les tonnerres du monde n'écraseraient pas, car c'est trop peu de chose pour que le tonnerre ait affaire à eux ».

(A.B. 1963) Sous la signature de Natalis de Wailly, l'Artiste (t.III, 17e livraison) publie un compte-rendu très sévère des Contes drolatiques. Après avoir déclaré qu'il a lu l'ouvrage sans rire, l'auteur critiquait la langue artificielle forgée par Balzac et, le renvoyant à son maître Rabelais, au chapitre de l'écolier limousin écorchant le latin, lui conseillait d'employer un langage usité.

22 mai

(A.B.1963) Balzac et sa mère dinent chez les Surville.

Fin mai (entre le 23 et le 30)

Balzac tombe de son tilbury et se blesse à la tête.

31 mai

La Caricature publie Récréations, compte rendu, signé « le comte Alex. De B. », d’un album lithographique d’Henri Monnier.

(A.B. 1963) La Caricature publie un compte-rendu favorable d'Indiana, sous la signature d'Eugène Morisseau.

(A.B. 1963) Balzac à Mme de Girardin : « J'ai été mis en contact avec les héroïques pavés (...) de juillet. Cette tête, cette belle tête, enfin cette tête (...) que vous connaissez a porté de manière la plus malheureuse et je ne sais si quelque rouage de la mécanique ne s'est pas détraqué dans mon cerveau ».

Juin[modifier | modifier le code]

1er juin

(A.B. 1963) Balzac à Mme Carraud : « Je suis tombé de tilbury ; j'ai échappé à la mort comme par miracle. Cependant, je suis au lit, saigné, à la diète et sous la défense la plus sévère de lire, d'écrire et de penser ».

(A.B. 1963) Le sergent Dubois certifie que Balzac a monté la garde au Val de Grâce de 8 à 9h (certificat de complaisance, vu l'accident de Balzac ?).

(A.B. 1963) Le Figaro oublie un article pastiche intitulé : M. de Balzac et l'électeur d'Indre-et-Loire : « Le sire de Balzac avait mis la tête à l'huis comme vase d'élection, et là il était mirant la calotte du ciel, songeant à part lui qu'avec icelle feuille de papier bleu céleste, se pourrait escrire un beau livre joyeulsement, pantagruélique, effréné, forcené, affecté, entassé, compassé, farci, bouffi, poli, joli, poudrebif, brandif, courtois, turquois, luisant, duisant, brusquet, tragicque, satyricque, convulsif, incarnatif, restauratif, sigillatif, fulminant, tonnant, estincelant, martelant, arietant, strident, farfouillant, belutant, culbutant. Un quidam lui coupa la satisfaction mirifique où il était plongé en cognant à son palais. Le sire de Balzac, seigneur de Chinon, comte d'Azay-le Rideau, descendit du ciel, de son imaginative et de son grenier, et cria : Qui va là ? -Electeur de Chinon, il lui fut répondu.- Un électeur! soyez le bien-venu. Je prends moult plaisir vous ayant… ».

5 juin

(A.B. 1963) Balzac vend à Mame la 2e édition du Dernier Chouan ou la Bretagne en 1800, sous le nouveau titre des Chouans ou la Bretagne en 1799, moyennant 1 500 fr reçu comptant, la copie corrigée sera remise avant le 20 juillet ; Les Trois Cardinaux, deux volumes in-8° payés 4 500 fr, le manuscrit devant être livré en janvier 1833 et Conversations entre onze heures et minuit, deux volumes in-8°, la copie devant être remise du 15 août au 15 septembre 1932 pour 3 600 fr. (En juillet 1833, Mame n'ayant reçu aucun de ces ouvrages intenta un procès à Balzac).

Le même jour, Balzac voit passer, des fenêtres de sa sœur, 22 boulevard du Temple, le convoi funèbre du général Lamarque, chef de l’opposition libérale, dont les obsèques se termineront en émeutes meurtrières, s'écrie : « Il y a une révolution dans ces mines là; courront au pont d'Austerlitz, c'est là où tout ceci se débrouillera ».

6 juin

Pendant que l’émeute fait rage à Paris, Balzac part pour Saché. Il sera absent de Paris jusqu’au début décembre.

8 juin

(A.B. 1963) Encore dolent de la chute de tilbury, il arrive à Saché. En temps normal, le trajet Paris-Tours, soit 59 lieues, était effectué en 24 heures par les diligences des Messageries générales de France et en 27 heures par celles des Messageries royales. Des contrôles effectués par la gendarmerie prolongèrent le voyage.

12 juin

(A.B. 1963) Balzac note sur son album : « Le 5e volume des Romans et contes philosophiques peut se composer de : les Souffrances du Créateur, de Une vue du monde et le roi, Coquecigrue ou le Crétin ». Ces projets ne furent pas réalisés, il n'y eut pas de 5e volume des Contes philosophiques.

13 juin

(A.B. 1963) Balzac travaille activement pour ses éditeurs et charge sa mère de nombreuses négociations avec eux. Il envisage un projet de mariage avec Mme Deurbroucq, tout en suivant avec intérêt les déplacements de Mme de Castries.

16 juin

La BF, no 2864, enregistre la publication chez Gosselin des Contes philosophiques. Deux volumes in-8°. Impr. de Cosson à Paris. Cette édition séparée des douze contes (publiés en septembre 1831) permet aux acheteurs de l’édition séparée de La Peau de chagrin de compléter leur collection. Cette édition contient l'introduction de Philarète Chasles et est précédée d'un Avis du libraire-éditeur daté du 1er juin 1832.

17 juin

(A.B. 1963) L'Artiste (t.III; 20e livraison) rend compte du Refus, scène de l'Histoire de France : « M. de Balzac a traité avec son talent habituel une scène historique, Le Refus de la couronne de France par le cardinal de Bourbon en 1589 ».

Juin – juillet

Mme de Berny est en vacances, chez son ami le général Jacques Allix, au château de Bazarnes, commune de Courcelles (Nièvre). Une dizaine de lettres envoyées à Balzac nous ont été conservées. La première est en date du 18 juin.

Elle occupe ses loisirs à faire de féroces corrections aux Contes bruns et au Scènes de la vie privée.

19 juin

(A.B. 1963) Le Figaro publie un article anonyme intitulé : Dix voix perdues ; Dix voix à M. de Balzac.

24 juin

(A.B. 1963) Laure Surville, qui vient d'apprendre le mariage de son frère Henry, fait part de la bonne nouvelle à son amie Mme de Pommereul : « Nous avons reçu des nouvelles d'Henry (...) il vient d'épouser une femme qui lui apporte 150 000 fr ». Mais la réalité sera tout autre !

Juillet[modifier | modifier le code]

7 juillet

De Saché, Balzac envoie à sa mère, pour le remettre à Gosselin, le manuscrit de la Notice biographique sur Louis Lambert qu’il vient de rédiger aux prix d’un travail harassant.

Dans sa quête récurrente d’une union avec une riche veuve... qui lui permettrait de faire la loi aux libraires, Balzac espère beaucoup, cet été là, de Caroline Deurbroucq qui est à Jarzé.

16 juillet

(A.B. 1963) Mme Deurbroucq ayant remis son voyage en Touraine au mois d'octobre, Balzac décide de quitter Saché pour ne pas importuner M. de Margonne.

En plein midi, sous un chaud soleil, il fait à pied le chemin de Saché à Tours (21 km). Horriblement fatigué, il arrive le lendemain soir, le 17, à la Poudrerie d'Angoulême, chez les Carraud.

17 juillet

Balzac arrive le soir à la Poudrerie chez les Carraud.

26 et 27 juillet

(A.B. 1963) François Buloz, directeur de la Revue des deux mondes, et Amédée Pichot, directeur de la Revue de Paris, sollicite l'un et l'autre la collaboration de Balzac. Il choisira Pichot début septembre.

27 juillet

(A.B. 1963) Mme Delannoy, qui vient de consentir à Balzac un prêt de 10 000 fr, permettant de faire face aux échéances les plus urgentes, lui envoie une lettre : « Vous avez un très beau talent, et déjà une grande célébrité. Il ne faut ni briser l'un ni gâter l'autre. Vous êtes entouré d'envieux, de jaloux qui ne demandent pas mieux que de saisir au passage une légèreté, une inconséquence, pour vous en faire un crime ! Vous êtes appelé à vivre dans la bonne la très bonne compagnie : pourquoi donc fréquentez-vous quelquefois fois la mauvaise ? Je vous avoue que c'est avec peine que l'hiver dernier je vous ai vu en public avec certaines personnes, chez lesquelles vous pouvez bien aller passer une heure si cela vous amuse mais avec lesquelles vous ne devez jamais vous montrer ».

29 juillet

D'Angoulême Balzac demande à Delphine de Girardin une préface pour un livre intitulé Études de femme : « Il me faut une préface écrite par une femme : voulez-vous la faire ? »

Mais au début d'août, Delphine se dérobe : « Personne plus que vous ne possède cet art si rare de se transformer en écrivant, de changer de plumage, de s'identifier aux sentiments d'autrui. L'homme du monde qui a peint si admirablement un abbé Birotteau, l'habitué de l'Opéra (...) peut certainement bien mieux que moi écrire une préface de femme ».

Juillet – août

Chez les Carraud, Balzac travaille à plusieurs ouvrages en particulier, il corrige les épreuves de la Notice biographique sur Louis Lambert, dont Gosselin lui a envoyé les placards. Il écrit La Grenadière (dont le titre primitif était les Orphelins) et La Femme abandonnée.

Août[modifier | modifier le code]

12 ou 13 août

(A.B. 1963) Balzac écrit à sa mère : « Il est onze heures du soir, je suis extrêmement malade par suite d'un travail excessif (..) j'ai travaillé 160 heures sur l'ouvrage de Gosselin (Louis Lambert) ».

21 ou 22 août

(A.B. 1963) A deux de l'après-midi, en compagnie d'un neveu de Zulma Carraud, Balzac quitte Angoulême pour Limoges où il arrive le lendemain matin à 6 heures. À 10 heures, il reprend la diligence pour Clermont.

Au cours de cette brève visite de Limoges, il est frappé par l'architecture de vieilles maisons gothiques abritant des échoppes. Il s'en souviendra en décrivant six ans plus tard le logis de Sauviat dans le Curé de village.

23 août

(A.B. 1963) Il arrive à 6 h du matin à Limoges. Après avoir déjeuné chez M. et Mme Michel Nivet, beau frère et sœur de Zulma Carraud, il repart pour Clermont en suivant une route qu’il décrira quelques années plus tard dans le Curé du village.

24 ou 25 août

À 7 heurs du matin, il prend la diligence des messageries Caillard frères pour se rendre à Lyon (le trajet de 51 lieues était parcouru en moins de 45 heures). À un relais, à Thiers, il a un accident qu’il raconte peu après dans ses lettres à sa mère et à Zulma Carraud. « En montant sur l'impériale, au moment où j'avais lâché les cordons de cuir, à l'aide desquels on se hisse, les chevaux sont partis et je suis tombé, mais, en tombant, j'ai ressaisi une lanière, et suis resté suspendu. Le coup par lequel j'ai frappé la voiture par suite de ce poids de 80 kilos que nous avons constaté, a été violent et le fer d'un marchepied m'a ouvert le tibia (je ne me suis fait panser qu'à Lyon ». Il repart aussitôt de Lyon pour Aix les Bains, où il retrouve la marquise de Castries et son oncle, le duc de Fitz-James.

26 ou 27 août

(A.B. 1963) Balzac arrive à Lyon. Il y reste peu, le temps d'ajouter aux épreuves de Louis Lambert qui l'attendaient poste restant les dernières pensées de Lambert et repart pour Aix-les Bains.

Fin août - 13 octobre

Balzac séjourne à Aix-les-Bains.

Septembre[modifier | modifier le code]

Septembre

(A.B. 1963) Au cercle d’Aix-les-Bains, il fait connaissance du baron James de Rothschild et de la baronne de Betty. Il rencontre également un de ses créanciers, son ami Auguste Sanegon, à qui il avait acheté le tilbury.

(A.B. 1963) Dans une lettre à sa mère, Balzac esquisse les conditions d'un nouveau contrat pour sa collaboration à la Revue de Paris. Pichot accepta les conditions de Balzac. Un contrat antidaté du 1er septembre 1832 stipule que la Revue de Paris aura l'exclusivité des articles littéraires de Balzac, pour quarante pages par mois, il recevra 500 frs.

(A.B. 1963) Mame met en vente l'Amirante de Castille, roman de la duchesse d'Abrantès. Sur la couverture du tome I, les ouvrages suivants de M. de Balzac sont annoncés comme étant sous presse : Les Trois cardinaux, histoire de Louis XIII ; Les Chouans ou la Bretagne en 1799, 2e édition revue, corrigée et augmentée d'une conclusion nouvelle ; Conversation entre onze heures et minuit ; La Physiologie du mariage, 2e édition augmentée d'un traité nouveau ; Études de femme, pour faire suite aux Scènes de la vie privée. Aucun de ces volumes ne fut publié par Mame qui, las d'attendre, intenta un procès à son auteur défaillant.

1er septembre

(A.B. 1963) Mme de Castries m'avait retenu ici une jolie petite chambre, où je suis seul depuis le matin jusqu'à 6 heures du soir. « Je fais venir d'un café voisin un œuf, une tasse de lait, puis à 6 heures je descends chez la marquise, dîne avec elle et passe la soirée jusqu'à onze heures (...) Ma chambre me coûte 2 frs par jour, le déjeuner 15 sous. Quant à mon dîner, Mme de Castries, n'ayant ajouté rien au sien, ne veut pas m'y faire contribuer, ce sera quelque beau joujou à donner à son fils ».

7 septembre

D’Aix-les-Bains, Balzac annonce à Laurentie, directeur du Rénovateur : « ma mère vous remettra de ma part le manuscrit d’un article assez long intitulé Du Gouvernement moderne ». Ce texte ne fut pas inséré ; il est resté longtemps inédit.

9 – 16 septembre

La Revue de Paris (t.XLII, 2e et 3e livraisons) publie La Femme abandonnée, datée : A la Poudrerie d’Angoulême, août, 1832. En 1842, elle sera dédiée à la duchesse d'Abrantès.

16 septembre

(A.B. 1963) Balzac réclame avec insistance à sa mère l'envoi de deux paires de bottes, « un pot de pommade de Joannis et une bouteille d'eau du Portugal et d'Houbigand ». Mais il n'oublie pas ses épreuves Du gouvernement moderne et les Orphelins (La Grenadière). « M'envoyez tout cela par la diligence, bureau restant à Belley ». Il envoie deux morceaux de flanelle portés sur l'estomac (« prends-les avec des papiers pour ne pas en altérer les effluves ») et demande à sa mère d'aller chez le magnétiseur Chapelain pour une consultation et l'interroger sur la nature, l'emplacement et la cause du mal.

18 septembre

(A.B. 1963) Brève, mais instante prière du dandy : « Ma chère mère, mets dans le paquet de Belley, une demi-douzaine de gants, jaunes. Adieu ».

19 septembre

(A.B. 1963) En excursion à la Grande-Chartreuse, Balzac note l’inscription d’une cellule : « Fuge, late, tace » ; moment décisif dans la conception du Médecin de campagne.

Vers le 20 septembre

Il fait l’escalade de la Dent-du-chat, sa blessure se rouvre. Il consulte le médecin des eaux qui lui prescrit un repos prolongé. En fait il travaille énormément, comme le prouveront les publications de la in de l’année.

22 septembre

(A.B. 1963) « Pour satisfaire toutes les exigences, il faudrait procéder ainsi. -2e volume des Contes drolatiques. -Le Marquis de Carabas.-Études de femmes - Le roman de Gosselin.- Les Trois Cardinaux. -Conversation entre onze heures et minuit.- Je serai libre de tout engagement, mais La Bataille avant toute chose. Il faudrait avoir fini tout cela pour le mois d'avril 1833 ».

On notera que le médecin de campagne ne figure pas dans ce programme de travail, dont les Contes drolatiques seuls virent le jour.

23 septembre

(A.B. 1963) « J'ai travaillé trois jours et trois nuits, j'ai fait un volume in-18 intitulé Le médecin de campagne ». Il se prépare à partir pour Naples, en quatrième dans le voiturin de Mme de Castries, avec la marquise, le jeune Roger d'Aldenburg, son fils et le duc de Fitz-James, son oncle.

30 septembre

Décès de Henri de Savary.

(A.B. 1963) D'Aix-les-Bains, Balzac envoie deux lettres à sa mère et écrit longuement à ses éditeurs Gosselin et Mame. Il annonce à Gosselin la livraison prochaine du deuxième dixain des Contres drolatiques et propose à Mame un manuscrit complet intitulé le Médecin de campagne, « un livre que la portière et la grande dame puisse lire. J'ai pris l'Évangile et le Catéchisme pour modèles, deux livres d'excellent débit, et j'ai fait le mien ». Afin de payer son voyage en Italie, il demande à Mame de lui payer 1 000 fr pour le Médecin de campagne.

Alléché par cette proposition, Mame remit à Mme Balzac deux effets de 500 frs à son ordre, payable fin janvier et février 1833.

Octobre[modifier | modifier le code]

8 octobre

Balzac à Annecy (voir 21/10).

10 octobre

(A.B. 1963) D'Aix-les-Bains où il est encore, contrairement aus projets annoncés il confie à Mme Carraud : « Il faut renoncer à mon voyage d'Italie (...) Il faut que je reste en France, le temps d'arranger tous mes intérêts. Je ne veux pas aller à Paris (...) Je veux même rester bien inconnu à quelques modeste distance pour éviter les railleries de gens qui sont décidés à se moquer de tout et qui m'accuseraient de versalité. J'ai tant de peine que je ne puis vous en rien dire ».

13 octobre

À Aix-les-Bains, redevenue sarde, avec la Savoie, après Waterloo, il fait viser son passeport pour la Suisse.

14 octobre

Balzac arrive à Genève où il descend à l’hôtel de la Couronne, en compagnie de la duchesse de Castries et de son fils Roger, qui allait avoir cinq ans.

Mi-octobre

Au tome premier du Salmigondis, conte de toutes les couleurs, chez Fournier jeune, reparaît La Transaction (le colonel Chabert) sous le titre le Comte Robert.

Nuit du 18 au 19 octobre

La police de Genève note le départ de Balzac « pour Paris ». En fait il va se réfugier auprès de Mme de Berny à La Bouleaunière.

20 octobre

La BF, no 5108, enregistre la publication chez Gosselin des Nouveaux contes philosophiques (1 vol. in-8 de 27 feuilles plus une vignette Impr. de Crapelet, à Paris, contenant Maître Cornélius, Madame Firmani, L’Auberge rouge et Notice biographique sur Louis Lambert -ce dernier est daté du château de Saché juin-juillet 1832 avec la dédicace « Et nunc et semper delectae dicatum »). La mise en vente a eu lieu, semble-t-il, quelques jours auparavant.

21 octobre

La Revue de Paris (tXLIII, 3e livraison) publie la Lettre à Charles Nodier (…) datée : « Annecy le 8 octobre ». Date fictive, semble-t-il, car Balzac a envoyé le manuscrit à sa mère le 30 septembre en indiquant qu'il n'avait pas besoin de relire les épreuves.

21 ou 22 octobre

Chez Mme de Berny (il y séjournera un peu plus d'un mois) pour se consoler de sa déconvenue auprès de Mme de Castries qui regagne Aix avant d’aller passer l’hiver en Italie.

23 octobre

(A.B. 1963) Le Figaro publie : Une histoire drolatique de M. de Balzac. Chinon.

28 octobre

La Revue de Paris (t.XLIV, 4e livraison) publie La Grenadière, datée : « A La Poudrerie Angoulême, août 1832 ».

En 1842, au tome II des Scènes de la vie privée, cette nouvelle portait la dédicace : « A Caroline, à la poésie du voyage, le voyageur reconnaissant ». Il s'agissait de Mme Marbouty avec laquelle Balzac se rendit à Turin en 1836. La dédicace a été biffé sur l'exemplaire de Balzac conservé à Chantilly.

30 octobre

Mariage de son condisciple de Vendôme à Dunkerque, de Joseph Auguste Fontemoing.

Novembre[modifier | modifier le code]

4 novembre

(Pl.X, p. 1225) Simonnin et Théodore Nézel font jouer à la Gaîté, La Peau de chagrin, comédie-vaudeville, en trois actes.

7 novembre

L'Étrangère date ainsi sa nouvelle lettre dont Balzac prend connaissance à Nemours.

(A.B. 1963) « M. Mame ayant appris par hasard l'arrivée de M. de Balzac à Nemours » lui écrivit pour lui demander de l'aller voir et de prendre le manuscrit du Médecin de campagne qui avait déjà beaucoup voyagé mais seulement dans la tête de son auteur. Le 07/11, Balzac répond : « Vous trouverez un bel et bon manuscrit ».

11 ou 12 novembre

Louis Mame rend visite à Balzac à Nemours dans l’espoir de rapporter le manuscrit du Médecin de campagne ; il ne trouve que des sommaires de chapitres.

25 novembre

La Revue de Paris (t.XLIV, 4e livraison) publie Voyage de Paris à Java daté : « Aix-les-Bains, septembre 1832 ».

Amédée Pichot qui ne pouvait admettre dans sa revue ce qu'il ne pouvait « lire tout haut devant une femme » s'était vu « forcé de supprimer deux phrases de (la) description des trémoussements de la femme javanaise ». L'imprimerie avait été aussi scandalisé que Pichot « de cette peinture si gracieuse d'ailleurs de l'amour physique ».

Décembre[modifier | modifier le code]

1er ou 2 décembre

Balzac rentre à Paris qu’il a quitté depuis le 6 juin.

3 décembre

Charles Gosselin remet à l’imprimeur Adolphe Éverat le manuscrit du second dixain des Contes drolatiques qui lui a été remis par Eugène Surville et accepte de publier une édition séparée de Louis Lambert.

4 (?) décembre

Balzac remet à l’imprimeur André Barbier, son ancien associé, la copie corrigée du texte de Louis Lambert, que Gosselin a accepté de republier en édition séparée.

9 décembre

Balzac exécute le souhait exprimé dans « lettre de la princesse russe ou polonaise » datée du 7/11, lue à Nemours, en faisant insérer dans La Quotidienne une annonce signée comme elle lui demande : « M. de B. a reçu l’envoi qui lui a été fait, il n’a pu aujourd’hui en donner avis par la voie de ce journal, et regrette de ne pas savoir où adresse sa réponse. A l’E-h. de B ».

Fontaney passe la soirée chez Nodier, à l'Arsenal, et note dans son journal : « Il y avait grand monde à dîner, Mme Chassériau-Guyot et son mari, Balzac, Guilbert de Pixérécourt. Dîner charmant et plein de gaîté ».

16 décembre

(A.B. 1963) Balzac écrit à Zulma Carraud : « Je jette à ceux qui critiquent mes marquises, dans les deux derniers dimanches de ce mois, une des plus larges composition que j'aurai faites. C'est intitulé : les Marana ».

23 décembre

La Revue de Paris (t.XLV, 4e livraison) publie Les Marana (1re partie), texte daté : « 15 décembre 1832 » et précédée de l'épigraphe : Ni muse, ni moire.

Notes et références[modifier | modifier le code]