Christian Pierret

Christian Pierret
Illustration.
Christian Pierret en 1999.
Fonctions
Maire de Saint-Dié-des-Vosges
[1]
(11 ans, 11 mois et 16 jours)
Réélection
16 mars 2008
Prédécesseur Robert Bernard
Successeur David Valence

(8 ans, 2 mois et 10 jours)
Élection 19 mars 1989
Réélection 18 juin 1995
Prédécesseur Maurice Jeandon
Successeur Robert Bernard
Ministre délégué à l'Industrie, aux PME, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation

(2 mois et 11 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Lionel Jospin
Gouvernement Jospin
Prédécesseur François Patriat
Successeur Nicole Fontaine (Industrie)
Renaud Dutreil
Secrétaire d'État à l'Industrie

(4 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Jacques Chirac
Premier ministre Lionel Jospin
Gouvernement Jospin
Prédécesseur Franck Borotra (ministre)
Successeur Nicole Fontaine (ministre)
Député français

(22 jours)
Réélection 1er juin 1997
Circonscription 2e des Vosges
Législature XIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Gérard Cherpion
Successeur Claude Jacquot

(4 ans, 9 mois et 9 jours)
Élection 12 juin 1988
Circonscription 2e des Vosges
Législature IXe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Proportionnelle par département
Successeur Gérard Cherpion

(2 ans, 1 mois et 12 jours)
Élection 16 mars 1986
Circonscription Vosges
Législature VIIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC

(7 ans, 11 mois et 29 jours)
Élection 19 mars 1978
Réélection 21 juin 1981
Circonscription 2e des Vosges
Législature VIe et VIIe (Cinquième République)
Groupe politique SOC
Prédécesseur Maurice Lemaire
Successeur Proportionnelle par département
Conseiller régional de Lorraine

(3 ans)
Président Gérard Longuet

(10 ans)
Président Pierre Messmer
André Madoux
Jean-Marie Rausch
Conseiller général des Vosges

(9 ans, 11 mois et 26 jours)
Élection 25 mars 1979
Réélection 17 mars 1985
Circonscription Canton de Saint-Dié puis Canton de Saint-Dié-des-Vosges-Est
Prédécesseur Pierre Noël
Successeur Jacky Homel
Président de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations

(4 ans, 8 mois et 25 jours)
Législature IXe
Prédécesseur Jean-Pierre Soisson
Successeur Jean-Pierre Delalande
Biographie
Nom de naissance Christian Pol Gaston Pierret
Date de naissance (78 ans)
Lieu de naissance Bar-le-Duc (France)
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique Parti socialiste
Profession Avocat

Christian Pierret
Maires de Saint-Dié-des-Vosges

Christian Pierret, né le à Bar-le-Duc (Meuse), est un homme politique français. Membre du Parti socialiste, il a été ministre, député des Vosges et maire de Saint-Dié-des-Vosges.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né dans une famille de tradition catholique, son père Jean, ingénieur des Arts et métiers et de l'École navale, est directeur de société. Il est marié à Marie-Odile Schibler.

Christian Pierret opte pour des études de sciences économiques à l'Institut d'études politiques de Paris, dont il obtient le diplôme d'études supérieures en 1970[2]. Il est plusieurs fois lauréat du concours général de la faculté des sciences économiques de Paris. Élève de l'ENA (promotion Charles de Gaulle (1972)), il y fonde une section CFDT correspondant à sa sensibilité de catholique social. À sa sortie de l'ENA, il est affecté au ministère de l'Économie de 1972 à 1976, puis à la Cour des comptes de 1976 à 1978.

Christian Pierret ne cache pas son appartenance à la franc-maçonnerie dans la Grande Loge nationale française[3].

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Il entre en politique aux côtés de Jacques Delors. De 1974 à 1976, il est premier secrétaire de la fédération de Paris du Parti socialiste et membre du comité directeur du PS en 1975. Responsable du Ceres qui permet à François Mitterrand d'accéder aux responsabilités de premier secrétaire du Parti socialiste lors du congrès d'Épinay, il se rallie en 1979 à Pierre Mauroy, après avoir tenté sans succès de créer son propre courant de pensée à l'occasion du congrès de Metz, puis à Laurent Fabius en 1982. Il siège au bureau exécutif du Parti socialiste en 1981.

Parlementaire et élu local[modifier | modifier le code]

Il est candidat dans la deuxième circonscription des Vosges lors des élections législatives de 1978, alors que la droite s'affronte entre le giscardien Lionel Stoléru et Roger Souchal, proche du sénateur chiraquien Christian Poncelet. Élu député des Vosges, il siège à la commission des finances, de l'économie générale et du plan de l'Assemblée nationale, puis perd son siège en 1993 face à Gérard Cherpion, ne parvenant pas à se faire entièrement accepter localement[4]. Il est conseiller régional de Lorraine de 1978 et 1988, et conseiller général pour le canton de Saint-Dié-Est de 1979 à 1988, date à laquelle il est élu maire de Saint-Dié-des-Vosges, où il œuvre pour la création du Festival international de géographie.

Redevenu conseiller régional de Lorraine à partir de 1998, il vise la tête du conseil général des Vosges en 2001, mais son candidat est battu dans le canton de Provenchères-sur-Fave. Réélu à la mairie de Saint-Dié sur la promesse de s'y consacrer, il laisse pourtant ce mandat pour conserver son poste ministériel. Ne se représentant pas aux législatives de 2002, il devient avocat au barreau de Paris et reprend la tête de la mairie de Saint-Dié-des-Vosges[4]. Candidat soutenu par le PS, le MRC et le PRG aux élections législatives de 2007 dans la deuxième circonscription des Vosges, il est nettement battu par son rival de toujours, Gérard Cherpion, député UMP sortant, qui recueille 55 % des voix. Mettant cet échec sur le compte de ses démêlés judiciaires, il décide de se concentrer sur sa ville[5].

Réélu maire de Saint-Dié-des-Vosges à la suite des municipales de 2008 lors desquelles sa liste l'a emporté avec une courte avance au second tour (50,87 % des voix), sa victoire est annulée en octobre par le tribunal administratif de Nancy après le dépôt d'un recours par les élus de l'opposition, qui reproche à la municipalité sortante une promesse de remboursement d'un trop perçu de charges locatives, faite à quelques jours du premier tour, à 600 familles, ce qui a pu fausser les choix électoraux de ces habitants[6]. Christian Pierret fait appel de cette décision, laissant au Conseil d'État un délai de six mois pour une décision définitive. Le , l'institution confirme la validité du scrutin[7].

Au printemps 2010, la décision de Christian Pierret, prise sans concertation[8], de supprimer une école publique de quartier[9] a été critiquée par les syndicats et les partis politiques de tout bord. Face à la pression de la rue et à la remontée de l'affaire dans la presse nationale[8], il doit revenir sur sa décision.

Dans une interview d', Christian Pierret annonce qu'il ne sera pas candidat aux élections municipales de mars 2014 et qu'il ne briguera pas d'autres mandats politiques[10].

Lors des élections municipales de 2014, la liste socialiste, qu'il soutient, arrive troisième du premier tour, ne remportant que 17,41 % des voix[11]. Une semaine plus tard, à l'issue du second tour, la ville de Saint-Dié bascule à droite[12] et Christian Pierret cède son siège à David Valence.

Gouvernement Lionel Jospin[modifier | modifier le code]

Christian Pierret en 2013.

Réélu député lors de la « vague rose » de 1997, il démissionne aussitôt à la suite de sa nomination le comme secrétaire d'État chargé de l'Industrie[13], chargé notamment du suivi de la mise en conformité an 2000 des applications informatiques en France. En , il est négociateur, sous l'autorité du Premier ministre, de la conférence intergouvernementale de Paris précédant à la signature de l'accord de Londres sur les brevets européens.

Primaire présidentielle socialiste de 2011[modifier | modifier le code]

« Social démocrate modéré »[14], proche des idées de Dominique Strauss-Kahn[15], il souhaite être candidat à la primaire présidentielle socialiste de 2011, en défendant des priorités programmatiques telles que l’énergie ou l’innovation[16]. Mais il ne parvient pas à obtenir assez de parrainages de maires de villes de plus de 10 000 habitants, nécessaires pour se porter candidat à la primaire[17].

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

  • -  : secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, chargé de l'Industrie
  • -  : ministre délégué à l'Industrie, aux Petites et Moyennes entreprises, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation, auprès du ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie

À l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

Au niveau local[modifier | modifier le code]

Fonctions politiques[modifier | modifier le code]

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Christian Pierret et Jacques Kabalé, ambassadeur du Rwanda en France (2e en partant de la droite), 22e Festival international de géographie

Engagement scientifique[modifier | modifier le code]

Christian Pierret a fondé en 1990, le Festival international de géographie se basant sur la légitimité de la ville de Saint-Dié dans ce domaine (« marraine de l'Amérique »). C'est devenu depuis un évènement annuel et international reconnu où la communauté scientifique est au rendez-vous. Par son action et son influence nationale et internationale, Christian Pierret, en tant que Président-Fondateur a réussi à imposer ce rendez-vous annuel où thèmes après thèmes est fait un état des lieux de la planète. Ce rendez-vous permet de s'appuyer sur la géographie afin de faire le lien entre les questions soulevées par les autres sciences humaines que sont l'économie, l'écologie, la géopolitique… Dans un souci de vulgarisation et d'enseignement, il a veillé à ce que ce festival scientifique soit accessible à tous les publics.

Des personnalités et scientifiques tels que Haroun Tazieff, Jacques Attali, Erik Orsenna, Georges Charpak, Yves Coppens, Michel Camdessus, Henri Atlan, Boris Cyrulnik, Michel Serres… prendront part aux travaux et débats du festival sous l'impulsion de Christian Pierret.

Dans la continuité de son engagement initié par la création de ce rassemblement scientifique et culturel, Christian Pierret est membre aujourd'hui de la Société de géographie et du Comité national français de géographie.

Carrière privée[modifier | modifier le code]

Christian Pierret au Festival international de géographie de 2019.

Après son échec aux législatives de 1993, il entre alors au groupe hôtelier Accor, dont il devient vice-président exécutif.

Christian Pierret est actuellement avocat international au sein du cabinet August & Debouzy.

Il siège au conseil d'administration des sociétés Deinove[2], Pharnext et Abivax.

Affaires judiciaires[modifier | modifier le code]

Depuis la fin des années 1980, Christian Pierret a fait l'objet de plusieurs procédures pour lesquelles les jugements rendus ont levé les accusations dont il faisait l'objet, lui accordant cinq non-lieux et trois relaxes.

  • Affaire des pompiers de Saint-Dié. Soupçonné d'avoir donné son aval à une décision permettant à trois sapeurs-pompiers d'être rémunérés pour des gardes fictives par des vacations forfaitaires sur le budget de la ville (les trois hommes, dont l'un était chef des services techniques de la ville et un autre l'ex-secrétaire général de la mairie, touchaient des sommes injustifiées et disposaient de lignes téléphoniques dont la municipalité réglait l'abonnement et les communications)[18], Christian Pierret est relaxé par le tribunal correctionnel de Saint-Dié en [19].
  • ARDIES. Jugé pour détournement de fonds publics dans l'affaire de l'ARDIES, agence paramunicipale de développement industriel économique et social, présidée par son ancien directeur de cabinet à la mairie de Saint-Dié, Christian Pierret est relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy le [20].
  • Lyonnaise des Eaux et Sogest. Le , Christian Pierret est relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy des accusations de corruption et complicité d'abus de biens sociaux dans l'affaire concernant l'emploi de collaborateurs par la Lyonnaise des Eaux à la suite de la concession de la distribution et le traitement de l'eau par la ville à sa filiale, la Sogest[21]. La relaxe a été prononcée à la fois pour des raisons de fond et de prescription des faits[22].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Plan et autogestion, Flammarion, 1974.
  • Socialisme et multinationales, Flammarion, 1976.
  • Ministre à gauche : le magique et le réel, 2002 Autobiographie avec une préface de Laurent Fabius. (ISBN 2-84228-149-7) (BNF 38837034)
  • Réinventer la social-démocratie, Archipel, 2017[23], co-écrit avec Philippe Latorre et préfacé par Hubert Vedrine.

Décorations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « lesechos.fr/19/04/2002/LesEcho… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. a et b « deinove.com/fr/societe/conseil… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. « Élection présidentielle : le poids des francs-maçons », Le Point, 4 janvier 2002.
  4. a et b Pierre Roeder, « Les secrets du système Poncelet - Ses adversaires », L'Express, 20 octobre 2005.
  5. Philippe Cuny, « Le retour manqué de Christian Pierret », L'Est républicain, 18 juin 2007.
  6. « L'élection municipale de Saint-Dié-des-Vosges annulée », Associated Press sur nouvelobs.com, 7 octobre 2008.
  7. « Saint-Dié : la campagne est finie », Vosges Matin, 9 juin 2009.
  8. a et b Laurent Mouloud, « À Saint-Dié, l’école mise à la rue ? », L'Humanité, 18 juin 2010.
  9. Philippe Peter, « Lorraine - Grève de la faim contre une fermeture d’école », France-Soir, 16 juin 2010.
  10. « Christian Pierret 'pas candidat' », Le Républicain lorrain, 27 octobre 2013 [1]
  11. « liberation.fr/politiques/2014/… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  12. « Résultats des élections municipales et communautaires 2014 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  13. [2], Ministère des Finances
  14. « Christian Pierret, maire de Saint-Dié, candidat aux primaires du PS », L'Est républicain, 25 septembre 2010.
  15. Gaël Dégrées du Lou et Clémence Lemaistre, « Christian Pierret: "Les primaires sont devenues un petit jeu de société entre amis" », 20 minutes.fr, 31 mars 2011.
  16. Présidentielle 2012: Christian Pierret candidat à l'investiture socialiste, 20 Minutes, 25 septembre 2010
  17. « Pierret accuse Aubry d'avoir empêché sa candidature », Le Figaro, 15 juillet 2011.
  18. Geoffroy Tomasovitch, « Les vacations fictives des pompiers de Saint-Dié », Le Parisien, 23 janvier 2003.
  19. « Christian Pierret jugé dans une affaire de détournement de fonds », AFP, 22 janvier 2002.
  20. « Relaxe générale au procès de Christian Pierret à Nancy », Reuters, 28 février 2007.
  21. « L'ex-ministre PS Christian Pierret relaxé », Le Monde, 28 février 2007.
  22. « Relaxe générale au procès de Christian Pierret à Nancy », Le Point, 28 février 2007
  23. « Réinventer la social-démocratie », sur Éditions l'Archipel.
  24. Décret du 11 juillet 2008 publié au JORF du 13 juillet 2008.
  25. Les palmes académiques au « serviteur » de la géo, Vosges Matin, 7 octobre 2011
  26. Arrêté du 15 décembre 2011 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres, Site du Ministère de la communication et de la culture, 15 décembre 2011

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bertrand Munier, Le Grand Livre des élus vosgiens, 1796-2003, éditions Gérard Louis, 2005 (ISBN 2914554346)
  • Pour une social-démocratie décomplexée, le sens d'une candidature, éditions Prospero, , (ISBN 978-2-918155-05-8)
  • France 2012, refusons le déclin !, éditions Prospero, (ISBN 978-2-918155-05-8)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]