Cheikh al-Islam

Cheikh al-Islam

Cheikh al-Islam (en turc : Şeyhülislam[a]) est un titre honorifique donné à certains érudits musulmans possédant une connaissance extensive de la loi islamique et dont le leadership est reconnu par leurs pairs[2]. Il aurait été utilisé pour la première fois au Khorassan au IVe siècle du calendrier hégirien (Xe siècle du calendrier julien)[3].

Dans l'Empire ottoman[modifier | modifier le code]

Dans la cour de la mosquée Fatih, Küçük Ali Haydar Efendi (tr) lit la fetva du « Şeyhülislam » Mustafa Hayri Efendi appelant au djihad contre la Triple-Entente, le .

En 1424, ce titre est devenu une fonction à part entière dans l'Empire ottoman, qui avait une hiérarchie stricte d'oulémas. Le Şeyhülislam avait la plus haute fonction religieuse dans l'Empire, il était nommé par le sültan parmi les kadılar (en). Il avait le pouvoir de confirmer ou non un nouveau sültan, mais ce dernier validé, le souverain ottoman redevenait l'autorité spirituelle la plus importante. Au XVIe siècle son influence a fortement augmenté, il s'occupait de la loi islamique et émettait des avis juridiques.

Après l'établissement de la Grande Assemblée nationale de Turquie en 1920, les républicains ont transféré les prérogatives du Şeyhülislam au ministère de la Charia et des Awqaf (en), remplacé en 1924 par la présidence des Affaires religieuses. Elle reste aujourd'hui l'autorité la plus proche de l'ancienne fonction ottomane de Şeyhülislam.

Parmi les plus connus, on peut citer Mustafa Hayri Efendi, auteur du djihad ottoman[4] contre la Triple Entente lors de la Première Guerre mondiale exécuté pour s'être opposé au génocide arménien[5].

Mehmed Nouri Efendi (en) fut, quant à lui, le dernier Şeyhülislam de l'Empire ottoman.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Dans les langues minoritaries de l'Empire Ottoman (en)[1]:

Références[modifier | modifier le code]

  1. Johann Strauss et Malek Sharif, The First Ottoman Experiment in Democracy, Wurzburg, (lire en ligne), « A Constitution for a Multilingual Empire: Translations of the Kanun-ı Esasi and Other Official Texts into Minority Languages », p. 21–51 (info page on book at Martin Luther University) - Cited: p. 40 (PDF p. 42)
  2. (en) Gerhard Bowering (en), Patricia Crone, Wadad Kadi (en), Devin J. Stewart (en), Muhammad Qasim Zaman et Mahan Mirza, The Princeton Encyclopedia of Islamic Political Thought, Princeton, Princeton University Press, , 656 p. (ISBN 978-0-691-13484-0), p. 509-510
  3. (en) J.H. Kramers (en), R. Bulliet (en) et R.C. Repp, « S̲h̲ayk̲h̲ al-Islām », dans P. Bearman (en), Th. Bianquis, C.E. Bosworth, E. van Donzel, W.P. Heinrichs (en), Encyclopaedia of Islam, Leyde, Brill, 2e éd. (ISBN 978-90-04-16121-4, DOI 10.1163/1573-3912_islam_COM_1052, lire en ligne)
  4. « Grande Guerre, le djihad au service de l’Allemagne ? : épisode 4/4 du podcast Quand la religion tue », sur France Culture, (consulté le )
  5. George N. Shirinian, « Turks Who Saved Armenians: Righteous Muslims during the Armenian Genocide », Genocide Studies International, vol. 9, no 2,‎ , p. 208–227 : Hayri Bey, the sheikh ul-Islam, “had the temerity to criticize his colleagues’ policy of massacre of the Armenians.” For this and other disagreements with the government, he was arrested, tried in civil court, and executed. Whether one was an opponent of the CUP or a CUP insider, failure to support the party’s policy toward the Armenians meant one’s own demise. (ISSN 2291-1847, lire en ligne, consulté le )