Charge du 9e régiment de cuirassiers dans le village de Morsbronn

Charge du 9e régiment de cuirassiers dans le village de Morsbronn
Artiste
Édouard Detaille
Date
1873
Type
huile sur toile
Technique
peinture
Dimensions (H × L)
141,0 × 200,6 cm
Propriétaire
Musée de Reims
No d’inventaire
987.19.1Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Musée Saint-Remi de Reims, Reims (France)

La Charge du 9e régiment de cuirassiers dans le village de Morsbronn est une peinture réalisée en 1873 par Édouard Detaille et conservée au Musée Saint-Remi de Reims. On lui attribue d’autres noms, la Charge des Cuirassiers de Reichshoffen ou La charge du 9e Cuirassiers à Morsbronn.

Description[modifier | modifier le code]

Ce tableau représente des cuirassiers de l’armée française, dans la rue d’un village alsacien, identifié comme tel compte tenu de la forme des maisons, bloqués par des charrettes à foin, tel un guet-apens. Plusieurs petits nuages blancs devant les fenêtres laissent suggérer que les cuirassiers sont l'objet de tir depuis les étages des maisons. Sur la gauche, un cavalier est tombé face contre terre, laissant présager un mort. Un cavalier, au centre, au-devant de la scène et vu de dos, lève la main comme pour faire arrêter le mouvement des cavaliers (charge des cuirassiers)[1].

Historique du tableau[modifier | modifier le code]

  • 1874 : Henry Gibson l'achète pour sa collection privée,
  • 1896 : la veuve d'Henry Gibson lègue le tableau à l'Université de Philadelphie,
  • 1986 : cession de l'Université de Philadelphie au Musée Saint-Remi de Reims avec le concours de l'Etat, de la DRAC Champagne-Ardenne et des champagnes Mumm[2].

Contexte historique[modifier | modifier le code]

La France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870. L’armée française est dirigée par le maréchal de Mac-Mahon. Les premiers engagements ont lieu, le 4 août 1870, autour de Wissembourg, dans le nord de l’Alsace. Le maréchal de Mac-Mahon est contraint de se replier et décide de se positionner plus au sud-ouest de Wissembourg, autour de Woerth et Froeschwiller. C’est ici que la bataille de Frœschwiller-Wœrth (1870) aura lieu et donnera le tableau « Charge du 9e régiment de cuirassiers dans le village de Morsbronn par Édouard Detaille[3].

Message du tableau[modifier | modifier le code]

"Cette œuvre montre toute l’absurdité d’une charge de cavalerie lourde dans la rue d’une ville"[4]. Édouard Detaille, qui a peint ce tableau était dans la période de reconstruction de la France, a montré la réalité de cette charge, au contraire des tableaux de Théodore Levigne et d'Aimé Morot, qui étaient utilisés pour valoriser l’héroïsme et pour exalter le patriotisme des soldats français, notamment après la défaite de 1871 dans le cadre de l'esprit de revanche. Ces charges de cuirassiers, la Charge du 9e régiment de cuirassiers fait partie d'un groupe de trois charges de cavalerie, ont montré leur limite pendant cette bataille, face aux nouvelles armes et a conduit à un changement de doctrine militaire dans l'engagement de la cavalerie.

Autres œuvres sur le même thème[modifier | modifier le code]

La scène décrite, est également reprise par quelques artistes :

  • La charge des cuirassiers de Théodore Levigne,
  • La charge des cuirassiers de Reichshoffen immortalisée dans Reichshoffen de Aimé Morot (château de Versailles).

Autre représentation de la scène[modifier | modifier le code]

Polémiques sur les deux tableaux d'Édouard Detaille[modifier | modifier le code]

La polémique porte à la fois sur l'ordre de réalisation des tableaux et sur la présence des barricades au premier plan du tableau[2].

Exposition[modifier | modifier le code]

Lien interne[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marc Bouxin, la Charge du 9e cuirassiers à Morsbronn, Reims, 1988 [6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche de archives.bas-rhin.fr
  2. a et b https://p1.storage.canalblog.com/21/91/1243198/129646855.pdf
  3. Fiche de histogames.com.
  4. Jérémie BENOÎT, « L'histoire par l'image / La bataille de Reichshoffen, 6 août 1870 », sur histoire-image.org, L'Histoire par l'image, (consulté le ).
  5. Notice de musee-henner.fr.
  6. Jean-Marcel Humbert et Lionel Dumarche, Muséoguide (1870-1871), , 92 p. (ISBN 9782402025669, lire en ligne), p. 15.

Liens externes[modifier | modifier le code]