Chang'e 6

Chang'e 6
sonde spatiale
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue d'artiste de Chang'e 5 jumeau de Chang'e 6
Données générales
Organisation Drapeau de la République populaire de Chine CNSA
Constructeur Drapeau de la République populaire de Chine CAST
Programme Chang'e
Domaine Géologie de la Lune
Type de mission Mission de retour d'échantillons
Statut En développement
Lancement Vers mai 2024
Lanceur Longue Marche 5
Caractéristiques techniques
Masse au lancement 8,2 tonnes
Atterrisseur 3,8 tonnes
Orbite
Atterrissage Mons Rümker

Chang'e 6, Chang'E 6 ou CE-6 (du chinois : 嫦娥六号 ; pinyin : cháng'é liù hào, de Chang'e, déesse de la Lune dans la mythologie chinoise) est la deuxième mission chinoise de retour d'échantillon du sol lunaire. Clone de Chang'e 5 dont le lancement a eu lieu fin 2020, Chang'e 6 devrait être lancé en mai 2024. La sonde spatiale doit ramener sur Terre un échantillon du sol lunaire d'une masse pouvant atteindre deux kilogrammes. L'atterrisseur se posera dans le Bassin Pôle Sud-Aitken sur la face cachée de la Lune. Ce sera le premier échantillon de sol de cette face qui serait retournée sur Terre, les missions Apollo et les missions russes Luna ayant ramené des échantillons toujours en provenance de la face visible de la Lune.

Contexte[modifier | modifier le code]

Chang'e 6 fait partie du programme chinois d'exploration lunaire Chang'e. La mission fait suite aux orbiteurs Chang'e 1 (lancement en 2007) et 2 (2010) et les rovers Chang'e 3 (2013) et 4 (2018) ainsi que la mission de retour d'échantillons Chang'e 5 lancée en 2020.

Tous les échantillons du sol de la Lune ramenés par les missions précédentes (programme Apollo et programme Luna) proviennent de la face visible de notre satellite naturel. Le retour d'un échantillon du sol de la face cachée de la Lune est considéré par la communauté scientifique comme un objectif prioritaire car cette face de la Lune est très différente de la face visible sans qu'aucun explication satisfaisante de cette dichotomie ait été trouvée. Une mission similaire MoonRise a été proposée en 2017 dans le cadre du programme New Frontiers de la NASA mais n'a pas été retenue[1].

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

La sonde spatiale Chang'e 6 est l'exemplaire de secours développé pour la mission de Chang'e 5. D'une masse de 8,2 tonnes elle est composée de quatre modules : un module de service prenant en charge le trajet entre la Terre et la Lune, un atterrisseur d'une masse de 3,8 tonnes chargé de se poser sur la Lune, un étage de remontée qui doit ramener les échantillons de sol en orbite lunaire et une capsule de retour qui rapporte ceux-ci sur Terre. Les ingénieurs chinois ont opté pour un scénario de retour d'échantillons complexe : l'étage de remontée, au lieu de revenir directement sur Terre (scénario des sondes soviétiques du programme Luna), a rendez-vous avec le module de service : l'échantillon est alors transféré dans la capsule de retour qui est ramenée à proximité de la Terre et qui s'en détache pour effectuer une rentrée atmosphérique[2],[3].

Les charges utiles scientifiques comprennent une caméra d'atterrissage, une caméra panoramique, un spectromètre minéralogique et un radar d'exploration lunaire[4].

Participation internationale[modifier | modifier le code]

Les responsables chinois ont réservé 10 kilogrammes de charge utile pour des expériences scientifiques fournies par d'autres pays[5]. L'agence spatiale française, le CNES, fournit des expériences pour cette mission[1] :

  • Le laboratoire de recherche spatiale français IRAP fournit l'instrument DORn ( Detection of Outgassing RadoN) qui sera installé sur l'atterrisseur. L'instrument doit mesure par spectrométrie alpha l'isotope radon 222 dégazé du régolithe du fait de l'activité sismique et tectonique lunaire[6],[7].
  • L'institut italien INFN fournit le rétroréflecteur laser INRRI ( INstrument for landing-Roving laser Retroreflector Investigations ) qui a déjà été mis en œuvre par d'autres missions spatiales et qui sera installé sur l'atterrisseur.
  • L'Agence spatiale européenne et la Suède fournissent l'instrument NILS (Negative Ions on Lunar Surface) qui mesure le vent solaire atteignant la surface lunaire et plus particulièrement les ions négatifs du plasma qui n'ont jusqu'à présent jamais été détectés.
  • Le Pakistan fournit le CubeSat KUBE-Q qui sera placé en orbite autour de la Lune.

Déroulement de la mission[modifier | modifier le code]

La sonde spatiale Chang'e 6 sera placée en orbite par un lanceur Longue Marche 5 décollant de la base de lancement de Wenchang en mai 2024. Elle se posera dans le Bassin Pôle Sud-Aitken sur la face cachée de la Lune (environ 46° de latitude sud et 180° de longitude est)[1]. 3 sites candidats sont retenus au sein de cette zone[4].

Les échantillons seront prélevés au moyen d'un échantillonnage à la pelle près de la surface et d'un échantillonnage par forage plus profond, jusqu'à environ 2 m. Du basalte et des éjectas provenant de couches profondes sont espérés, provenant de la croûte profonde voire peut-être du manteau[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (es) Daniel Marin, « Las próximas sondas chinas Chang’e e ILRS a la Luna », sur Eureka,
  2. (en) Patric Blau, « Chang’e 5 Spacecraft Overview », sur spaceflight101.com (consulté le )
  3. (en) Andrew Jones, « China's lunar sample return mission will pave way for future ambitions », The Planetary Society,
  4. a b et c (en) « Where should Chang’e-6 collect samples on the farside of the Moon? », Nature Astronomy,‎ , p. 1–2 (ISSN 2397-3366, DOI 10.1038/s41550-023-02039-0, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Andrew Jones, « China invites international cooperation in Chang'e-6 Moon sample return mission », sur gbtimes.com,
  6. « La Chine et la France sur la Lune », Cité de l'espace, .
  7. « DORN, l'instrument français de la mission Chang’e 6 », sur Sciences et techniques — CNES, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]