Championnat du monde de Formule 1 1980

Championnat du monde de Formule 1 1980
Généralités
Sport Formule 1
Création 1950
Organisateur(s) FIA
Édition 31e
Nombre de manches 14 Grands Prix (+1 déclassé)
Site web officiel www.fia.com
www.formula1.com
Palmarès
Champion pilote Drapeau de l'Australie Alan Jones
Champion constructeur Drapeau du Royaume-Uni Williams-Ford

Navigation

Le championnat du monde de Formule 1 1980 est remporté par l'Australien Alan Jones sur une Williams-Ford. Williams, grâce à Jones et Carlos Reutemann, remporte son premier titre en championnat du monde des constructeurs.

La saison 1980 marque les débuts en Formule 1 du pilote français Alain Prost, 25 ans, qui entre dans les points dès sa première course au volant d'une McLaren, en se classant sixième à Buenos Aires. Elle présente aussi la particularité d'avoir connu un Grand Prix d'Espagne disputé, remporté par Alan Jones puis annulé et rayé du calendrier par la FISA dans le cadre de son conflit avec la FOCA.

L'écurie Williams, qui ne court avec ses propres châssis que depuis 1978, parvient au sommet : sur la lancée de ses quatre victoires lors des six dernières courses de la saison 1979, l'Australien Alan Jones se bat aux avant-postes au volant de la FW06-Ford, s'impose cinq fois, et devance finalement Nelson Piquet pour le titre. Sacré dès sa victoire lors de l'avant-dernière course de la saison, obtenue sur tapis vert au Canada, il met un point d'honneur à remporter le Grand Prix des États-Unis Est à Watkins Glen pour conclure en beauté.

Renault obtient trois victoires avec la RE20 à moteur V6 turbocompressé (deux pour René Arnoux, une pour Jean-Pierre Jabouille). Didier Pironi, à Zolder, et Jacques Laffite, à Hockenheim, font gagner Ligier ; Nelson Piquet remporte trois courses au volant de sa Brabham-Ford.

Règlement sportif[modifier | modifier le code]

  • Des points sont attribués aux six premiers arrivés de chaque course selon le barème « 9, 6, 4, 3, 2, 1 », soit 9 points pour le premier, 6 pour le second, 4 pour le troisième, 3 pour le quatrième, 2 pour le cinquième et 1 point pour le sixième.
  • Seuls les cinq meilleurs résultats des sept premières manches et les cinq meilleurs résultats des sept dernières manches sont retenus.

Règlement technique[modifier | modifier le code]

  • Moteurs atmosphériques : 3 000 cm³
  • Moteurs suralimentés : 1 500 cm³

Pilotes et monoplaces[modifier | modifier le code]

Pilotes et monoplaces de la saison 1980
Écurie Constructeur Châssis Moteur Pneus no  Pilotes
Scuderia Ferrari SpA SEFAC Ferrari 312 T5 Ferrari F12 M 1 Drapeau d'Afrique du Sud Jody Scheckter
2 Drapeau du Canada Gilles Villeneuve
Candy Tyrrell Team Tyrrell 009
010
Ford V8 G 3 Drapeau de la France Jean-Pierre Jarier
4 Drapeau de l'Irlande Derek Daly
43 Drapeau de la Nouvelle-Zélande Mike Thackwell
Parmalat Racing Team Brabham BT49 Ford V8 G 5 Drapeau du Brésil Nelson Piquet
6 Drapeau de l'Argentine Ricardo Zunino
Drapeau du Mexique Héctor Rebaque
Marlboro Team McLaren McLaren M29B
M29C
M30
Ford V8 G 7 Drapeau du Royaume-Uni John Watson
8 Drapeau de la France Alain Prost
Drapeau du Royaume-Uni Stephen South
Team ATS ATS D3
D4
Ford V8 G 9 Drapeau de la Suisse Marc Surer
Drapeau des Pays-Bas Jan Lammers
10 Drapeau des Pays-Bas Jan Lammers
Drapeau de la Suisse Marc Surer
Drapeau de l'Autriche Harald Ertl
Team Essex Lotus Lotus 81
81B
Ford V8 G 11 Drapeau des États-Unis Mario Andretti
12 Drapeau de l'Italie Elio De Angelis
43 Drapeau du Royaume-Uni Nigel Mansell
Unipart Racing Team Ensign N180 Ford V8 G 14 Drapeau de la Suisse Clay Regazzoni
Drapeau du Royaume-Uni Tiff Needell
Drapeau des Pays-Bas Jan Lammers
41 Drapeau du Royaume-Uni Geoff Lees
Équipe Renault Elf Renault RE20 Renault V6T M 15 Drapeau de la France Jean-Pierre Jabouille
16 Drapeau de la France René Arnoux
Shadow Cars-Theodore Racing Shadow DN11
DN12
Ford V8 G 17 Drapeau de la Suède Stefan Johansson
Drapeau du Royaume-Uni Geoff Lees
18 Drapeau de l'Irlande David Kennedy
Skol Fittipaldi Team Fittipaldi F7
F8
Ford V8 G 20 Drapeau du Brésil Emerson Fittipaldi
21 Drapeau de la Finlande Keke Rosberg
Marlboro Team Alfa Romeo Alfa Romeo 179 Alfa Romeo V12 G 22 Drapeau de la France Patrick Depailler
Drapeau de l'Italie Vittorio Brambilla
Drapeau de l'Italie Andrea de Cesaris
23 Drapeau de l'Italie Bruno Giacomelli
Team Merzario Merzario M1 Ford V8 G 24 Drapeau de l'Italie Arturo Merzario
Équipe Ligier Gitanes Ligier JS11/15 Ford V8 G 25 Drapeau de la France Didier Pironi
26 Drapeau de la France Jacques Laffite
Albilad-Williams Racing Team Williams FW07
FW07B
Ford V8 G 27 Drapeau de l'Australie Alan Jones
28 Drapeau de l'Argentine Carlos Reutemann
Warsteiner Arrows Racing Team Arrows A3 Ford V8 G 29 Drapeau de l'Italie Riccardo Patrese
30 Drapeau de l'Allemagne Jochen Mass
Drapeau de la Nouvelle-Zélande Mike Thackwell
Drapeau de l'Allemagne Manfred Winkelhock
Osella Squadra Corse Osella FA1
FA1B
Ford V8 G 31 Drapeau des États-Unis Eddie Cheever
Brands Hatch Racing Williams FW07 Ford V8 G 43 Drapeau d'Afrique du Sud Desiré Wilson
RAM/Williams Grand Prix Engineering
RAM/Penthouse-Rizla Racing
Williams FW07 Ford V8 G 50 Drapeau du Royaume-Uni Rupert Keegan
RAM/Rainbow Jeans Racing Williams FW07 Ford V8 G 51 Drapeau des États-Unis Kevin Cogan
Drapeau du Royaume-Uni Geoff Lees

Résumé du championnat du monde 1980[modifier | modifier le code]

Favori du championnat du fait de ses quatre victoires dont trois consécutives obtenues sur les six dernières courses de la saison précédente, Alan Jones commence la saison en Argentine par une victoire acquise malgré un tout droit et un arrêt au stand imprévu. Ce succès de l'Australien souligne la supériorité de la Williams FW07 même si la Ligier de Jacques Laffite et la Brabham de Nelson Piquet ont laissé entrevoir un bon potentiel.

Au Brésil, les Williams sont en retrait et ne peuvent rien faire pour contrer l'irrésistible domination des Renault. En tête jusqu'à la mi-course, Jabouille est contraint à l'abandon et doit céder la victoire à son coéquipier René Arnoux qui décroche ainsi son premier succès en Formule 1, succès confirmé en Afrique du Sud, à nouveau à la suite d'un abandon de Jabouille, l'homme fort de la course.

À Long Beach, en Californie, Alain Prost, blessé au poignet gauche à la suite d'un grave accident aux essais du Grand Prix d'Afrique du Sud, est remplacé chez McLaren par Stephen South (qui ne parviendra pas à se qualifier pour la course), tandis que chez ATS, Jan Lammers prend la place de Marc Surer, victime lui aussi d'un grave accident lors des qualifications du Grand Prix d'Afrique du Sud. Nelson Piquet signe sa première victoire en F1 au terme d'un beau cavalier seul. Très régulier depuis le début de l'année, le pilote brésilien revient du même coup en tête du championnat à égalité avec René Arnoux. La course est marquée par le grave accident du pilote suisse Clay Regazzoni, victime d'une défaillance des freins de son Ensign qui s'est écrasée contre un muret de béton. Regazzoni restera paraplégique à la suite de cet accident.

Curieusement à la peine après leur début de championnat en fanfare, les Williams retrouvent des couleurs en Belgique. Auteur de la pole position, Jones doit néanmoins s'incliner face à la Ligier de Didier Pironi qui signe à son tour son premier succès en Formule 1. Quatrième, Arnoux reprend seul les commandes du championnat avec deux points d'avance sur Jones et trois sur Piquet.

Le duel Williams-Ligier reprend à Monaco dans un Grand Prix marqué par le spectaculaire décollage au premier freinage de la Tyrrell de Derek Daly. Dominateur durant la majeure partie de la course, Pironi part pourtant à la faute en fin de course et offre la victoire à Reutemann. Troisième et profitant des abandons de Jones et Arnoux, Piquet se hisse seul en tête du championnat.

Le duel Williams-Ligier se poursuit en France, où un Jones impérial vient à bout de Pironi et Laffite. Ce succès permet à l'Australien de reprendre la tête du championnat avec trois points d'avance sur Piquet et cinq sur Arnoux et Pironi.

Les Ligier semblent en mesure de prendre leur revanche sur les terres de Williams à Brands Hatch mais, victimes d'une défaillance de leurs jantes, Pironi et Laffite doivent abandonner et concéder une nouvelle défaite à Jones, lequel s'envole irrésistiblement au championnat, seul le régulier Piquet parvenant à s'accrocher.

Après trois défaites de suite face aux Williams, les Ligier retrouvent le chemin de la victoire à Hockenheim grâce à Jacques Laffite, victoire quelque peu chanceuse pour Laffite qui a profité d'une crevaison de Jones en fin de course. Pourtant sur le podium, Laffite n'a pas vraiment le cœur à savourer son succès puisque quelques jours plus tôt, sur ce même circuit et à l'occasion d'une séance d'essais privés, son ancien coéquipier Patrick Depailler a trouvé la mort au volant de l'Alfa Romeo.

En Autriche à l'Österreichring, les Renault profitent de la perte de puissance qui affecte les moteurs atmosphériques de la concurrence. Souvent malchanceux depuis le début de la saison, Jabouille décroche sa première victoire de l'année et ouvre enfin son compteur au championnat. Solide deuxième, Jones reste plus que jamais un confortable leader du championnat avec 11 points d'avance sur Piquet.

Plus régulier que brillant depuis le début de la saison malgré une belle victoire à Long Beach, Piquet sonne la charge à Zandvoort. Profitant d'une erreur de Jones parti à la faute au premier tour et contraint à un long arrêt au stand pour réparation, Piquet remporte sa deuxième victoire de la saison après s'être débarrassé d'Arnoux et de Laffite. Il revient ainsi à deux points de Jones au championnat et s'empare de la tête du classement général après une nouvelle domination au Grand Prix d'Italie exceptionnellement organisé à Imola. Deuxième de la course, Jones limite les dégâts au championnat puisqu'il ne compte qu'un seul point de retard sur son rival brésilien au moment d'aborder la tournée nord-américaine, décisive pour l'attribution du titre mondial.

Auteur de la pole position au Grand Prix du Canada, Piquet s'élance juste devant Jones. Mais le duel tourne court puisqu'au premier virage, Jones provoque un accrochage entre les deux hommes qui entraîne un carambolage général. Un deuxième départ est donné et Piquet prend les commandes de la course au volant de sa voiture de réserve. Le festival du brésilien ne dure que 23 tours, avant que son moteur ne le trahisse. Vainqueur sur tapis vert devant son coéquipier Carlos Reutemann à la suite de la rétrogradation à la troisième place du vainqueur initial de la course Didier Pironi pénalisé d'une minute pour départ anticipé, Jones décroche du même coup le titre de champion du monde. Même s'il ne compte que 8 points d'avance sur Piquet avec encore une course à disputer, le Brésilien a déjà atteint son quota de cinq arrivées dans les points sur la deuxième moitié de saison, et devra décompter son moins bon résultat dans le cas d'une hypothétique victoire à Watkins Glen, Jones ne peut donc plus être rejoint. À Watkins Glen, le nouveau champion du monde met un point d'honneur à faire oublier ces subtilités mathématiques en décrochant une nouvelle victoire, à nouveau devant son coéquipier Reutemann.

Grands Prix de la saison 1980[modifier | modifier le code]

Trois courses, initialement prévus au calendrier, ont été annulées :

Le Grand Prix d'Espagne a été destitué de son caractère officiel : ne faisant plus partie du championnat du monde de Formule 1, il s'agit d'une course hors-championnat.

Calendrier des Grands Prix de la saison 1980
no  Date Grand Prix Lieu Vainqueur Écurie Pole position Record du tour Résumé
329 13 janvier Drapeau de l'Argentine Grand Prix d'Argentine Buenos Aires Drapeau de l'Australie Alan Jones Williams-Ford Alan Jones Alan Jones Résumé
330 27 janvier Drapeau du Brésil Grand Prix du Brésil Interlagos Drapeau de la France René Arnoux Renault Jean-Pierre Jabouille René Arnoux Résumé
331 3 mars Drapeau d'Afrique du Sud Grand Prix d'Afrique du Sud Kyalami Drapeau de la France René Arnoux Renault Jean-Pierre Jabouille René Arnoux Résumé
332 8 avril Drapeau des États-Unis Grand Prix des États-Unis Ouest Long Beach Drapeau du Brésil Nelson Piquet Brabham-Ford Nelson Piquet Nelson Piquet Résumé
333 4 mai Drapeau de la Belgique Grand Prix de Belgique Zolder Drapeau de la France Didier Pironi Ligier-Ford Alan Jones Jacques Laffite Résumé
334 18 mai Drapeau de Monaco Grand Prix de Monaco Monaco Drapeau de l'Argentine Carlos Reutemann Williams-Ford Didier Pironi Carlos Reutemann Résumé
335 29 juin Drapeau de la France Grand Prix de France Le Castellet Drapeau de l'Australie Alan Jones Williams-Ford Jacques Laffite Alan Jones Résumé
336 13 juillet Drapeau du Royaume-Uni Grand Prix de Grande-Bretagne Brands Hatch Drapeau de l'Australie Alan Jones Williams-Ford Didier Pironi Didier Pironi Résumé
337 10 août Drapeau de l'Allemagne Grand Prix d'Allemagne Hockenheim Drapeau de la France Jacques Laffite Ligier-Ford Alan Jones Alan Jones Résumé
338 17 août Drapeau de l'Autriche Grand Prix d'Autriche Österreichring Drapeau de la France Jean-Pierre Jabouille Renault René Arnoux René Arnoux Résumé
339 31 août Drapeau des Pays-Bas Grand Prix des Pays-Bas Zandvoort Drapeau du Brésil Nelson Piquet Brabham-Ford René Arnoux René Arnoux Résumé
340 14 septembre Drapeau de l'Italie Grand Prix d'Italie Imola Drapeau du Brésil Nelson Piquet Brabham-Ford René Arnoux Alan Jones Résumé
341 28 septembre Drapeau du Canada Grand Prix du Canada Montréal Drapeau de l'Australie Alan Jones Williams-Ford Nelson Piquet Didier Pironi Résumé
342 5 octobre Drapeau des États-Unis Grand Prix des États-Unis Est Watkins Glen Drapeau de l'Australie Alan Jones Williams-Ford Bruno Giacomelli Alan Jones Résumé
Calendrier des Grands Prix hors-championnat de la saison 1980[2]
Date Grand Prix Lieu Vainqueur Écurie Pole position Record du tour Résumé
1er juin Grand Prix d'Espagne Jarama Alan Jones Williams-Ford Jacques Laffite Alan Jones Résumé

Classement des pilotes[modifier | modifier le code]

Classement pilotes[3]
Classement Pilote Points
Champion Alan Jones 67 (71)
2e Nelson Piquet 54
3e Carlos Reutemann 42 (49)
4e Jacques Laffite 34
5e Didier Pironi 32
6e René Arnoux 29
7e Elio De Angelis 13
8e Jean-Pierre Jabouille 9
9e Riccardo Patrese 7
10e Keke Rosberg 6
11e John Watson 6
12e Derek Daly 6
13e Jean-Pierre Jarier 6
14e Gilles Villeneuve 6
15e Emerson Fittipaldi 5
16e Alain Prost 5
17e Jochen Mass 4
18e Bruno Giacomelli 4
19e Jody Scheckter 2
20e Mario Andretti 1
21e Héctor Rebaque 1

Classement des constructeurs[modifier | modifier le code]

Classement constructeurs[4]
Classement Écurie Points
Champion Williams-Ford 120
2e Ligier-Ford 66
3e Brabham-Ford 55
4e Renault 38
5e Lotus-Ford 14
6e Tyrrell-Ford 12
7e Arrows-Ford 11
8e Fittipaldi-Ford 11
9e McLaren-Ford 11
10e Ferrari 8
11e Alfa Romeo 4
12e ATS-Ford 0
13e Ensign-Ford 0
14e Osella-Ford 0
15e Shadow-Ford 0

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Calendar 1980 », sur chicanef1.com (consulté le )
  2. (en) « 1980 Non-World Championship Grands Prix », sur silhouet.com (consulté le )
  3. (en) « Classement des pilotes 1980 », sur formula1.com (consulté le )
  4. (en) « Classement des constructeurs 1980 », sur formula1.com (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]

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