Château de Vendôme

Château de Vendôme
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Localisation
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Le château de Vendôme est un ancien château fort, de nos jours en ruine, dont les vestiges se dressent sur la commune française de Vendôme, dans le département de Loir-et-Cher, en région Centre-Val de Loire.

Les ruines du château font l'objet d'un classement et d'une inscription aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

Le château est bâti, sur une puissante colline que vient lécher, en rive gauche, le Loir, sur la commune de Vendôme dans le département français de Loir-et-Cher. Le château domine la ville et contrôlait la grande voie Chartres-Tours[1].

Historique[modifier | modifier le code]

Le VIe siècle et plus précisément l’année 587 confirme, dans le traité d’Andelot l’existence d’un lieu fortifié à Vendôme.

Le IXe et Xe siècles apportent des précisions sur le puissant personnage qui dirige le Vendômois, Bouchard Ier de Vendôme dit le Vénérable. Le site du château à ces époques est inconnu.

Bouchard Ier de Vendôme est l’un des compagnons les plus fidèles du roi Hugues Capet. Le comté passa à son fils cadet, Renaud de Vendôme, évêque de Paris (1006-1020) L’évêque de Chartres dit Fulbert de Chartres exige le service de vassalisée de Renaud. Ainsi les évêques de Chartres furent suzerains du Vendômois au XIe siècle.

Les premières traces de fortifications en pierres date du XIe siècle sur l’emplacement du lieu dit la Capitainerie

Geoffroy II d'Anjou dit Martel

En 1032 arrive Geoffroy II d'Anjou et son épouse Agnès de Bourgogne ; ils seraient les fondateurs de l’abbaye de la Trinité de Vendôme. La collégiale Saint-George du château aurait été construite selon le souhait de la comtesse Agnès, car la légende dit que celle-ci étant lasse de descendre chaque jour à Saint-Martin pour prier, elle la fit construire. On lui devrait aussi la construction de l’église Saint-Lubin, au sein même de son château, destiné aux habitants du faubourg du même nom. Geoffroy Martel devint comte d’Anjou à la mort de son père Foulques III d'Anjou dit Nerra, marquant le début de la suzeraineté de l’Anjou sur le Vendômois.

Le XIIe siècle voit Geoffroy III de Vendôme (1102-1144). Le début de son règne est marqué par une guerre contre Thibaud comte de Blois. Il combat pour son suzerain le comte d’Anjou. Lors d’une croisade de celui-ci. Sa femme Mathilde de Châteaudun racheta la seigneurie de Lavardin à Aymeric Gaymard vers 1130, et en 1139 fonda le couvent des Templiers. On peut supposer de cette époque une restructuration du château par l’élévation de l’enceinte primitive composée du donjon, des murailles, de la tour de Poitiers et de la tour Saint-Lubin.

Jean Ier de Vendôme combat pour Henri Plantagenêt futur Henri II. En 1170, il proposa son château pour une entrevue entre le roi de France Louis VII et Henri II Plantagenêt, ce qui eut l’effet bénéfique d’amener à une trêve. L’année 1173 l’oppose à son fils aîné Bouchard de Lavardin. Celui-ci prit parti pour les fils révoltés d’Henri II alliés pour un temps au roi de France. Bouchard occupa par la force le château de Vendôme et se rendit maître de la ville y fermant les portes à son père. Jean Ier resté du parti anglais appela Henri II pour libérer la ville et le château. Lors de sa croisade en Palestine, le comte Jean fit tout de même de son fils aîné le régent du comté en 1180[2]. Celui en tant que comte fut toujours du côté français. En 1188, il livra la ville au roi de France Philippe II Auguste qui tint prisonnier la garnison anglaise sans se rendre maître du château.

Le XIIIe siècle voit l’avènement de la maison de Montoire en la personne de Jean IV de Vendôme.

Leur donjon carré a disparu. Aux XIIIe et XIVe siècles, la colline fut couronnée d'une vaste enceinte[1].

1458 Le procès de Jean II duc d'Alençon[modifier | modifier le code]

Lit de justice du roi Charles VII réuni à Vendôme pour le procès du duc Jean d'Alençon (enluminure de Jean Fouquet, Boccace de Munich, vers 1459-1460), Munich, Bibliothèque d'État de Bavière, Cod. Gall. 369, fo 2vo .

Le XVIe siècle, celui du désintérêt[modifier | modifier le code]

Délaissé par les ducs de Vendôme.

Le XVIIe siècle, un certain renouveau[modifier | modifier le code]

Le XVIIIe siecle: rattachement au domaine royal[modifier | modifier le code]

Le château est rattaché à la couronne en 1712 mais n’en obtient pas plus d’attention. En 1791, la ruine du château est confirmée par sa vente à divers propriétaires. Le cèdre majestueux, planté en 1807, témoigne de son renouveau en tant que parc d’agrément. En , l’effondrement d’une tour et d’une partie du mur d’enceinte explique de nos jours la position de vestiges à mi-pente du talus.

Description[modifier | modifier le code]

Le château de Vendôme est malheureusement très endommagé. Le premier point fortifié au XIe siècle est un donjon quadrangulaire situé à la pointe nord-ouest du promontoire rocheux.

L’enceinte médiévale, dont les murs sont encore en partie visibles, date du XIIe siècle[note 1]. Cette grande enceinte est flanquée de tour au passage du XIIIe siècle (une tradition persistante veut que ces adjonctions étaient faites pour la venue du roi Louis IX, futur Saint Louis et de sa mère Blanche de Castille) qui couronne la colline est longue 170 m et large de 100 m. Le site est fermé à l'ouest par un vallon qu'escalade la route de Tours. Du côté plateau, la place est isolée par un profond fossé en arc de cercle qui en fait le tour[1].

La tour de Poitiers, tour maîtresse, domine toujours par sa taille cet ancien dispositif, renforcé au XIVe siècle. Elle fut munie au XVe siècle de cachot.

Des logis couraient sur le front nord, le peu de vestiges rend difficile une datation précise mais on peut supposer que ceci est étaient construits entre la fin du XIVe et le milieu du XVe siècle lorsque le château devint possession des Bourbon-Vendôme.

Une gravure du château au XVIIe siècle permet de visualiser l’ampleur des aménagements commandés par le duc César de Vendôme. Ce dernier fait réaliser une rampe d’accès et une porte d’entrée pour ouvrir le château vers l’extérieur. Des vastes logis construits deux siècles plus tôt, il ne reste que la base des tours qui dominent la rampe.

En contrebas, la rue Ferme constitue l’ancienne basse-cour du château, sorte de couloir de sécurité contrôlé par des portes fortifiées. Les demeures de la rue sont pour la plupart d’anciennes maisons des chanoines de la collégiale du château.

La collégiale Saint-Georges du château abrite, de sa fondation au XIe jusqu’au XVIIe siècle, les tombeaux des comtes et ducs de Vendôme, notamment ceux de Jean VII de Bourbon-Vendôme, Louis Ier de Bourbon-Vendôme, Jean VIII de Bourbon-Vendôme, ainsi que celle de Jeanne d'Albret et d’Antoine de Bourbon, parents d’Henri IV. Le démantèlement du château, après la Révolution, va de pair avec celui de cette nécropole des Bourbon-Vendôme, déjà mis à mal par deux assauts (en 1562 par les huguenots et en 1793 par les révolutionnaires). Les haies d’ifs (plantées en 1935) matérialisent in situ le plan de l’édifice.

La ville s'est établie à ses pieds, dans le coude du Loir, autour de l'abbaye de la Trinité[1].

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Est classé par la liste de 1840[3] :

  • le château.

Sont inscrits par arrêté du [3] :

  • les vestiges de l'ancienne tour-maîtresse ;
  • les courtines sud et ouest ;
  • la tour Saint-Lubin ;
  • les talus et fossés au sud et au nord, notamment la Montagne ;
  • la capitainerie ;
  • la poudrière et les sols et tréfonds associés ;
  • les murs de la rampe et les parcelles de sols correspondant aux vestiges.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. André Châtelain, indique la date des XIIIe et XIVe siècles[1].

Références[modifier | modifier le code]

Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Vendôme#Le château et ses alentours » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d et e André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 36.
  2. Jean-Claude Pasquier, Le Château de Vendôme : Une histoire douce amère, Vendôme, , 301 p. (ISBN 2-904 736 18-2, lire en ligne), p. 11-13 ; 24.
  3. a et b « Ruines du château », notice no PA00098636, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Châtelain, L'évolution des châteaux forts dans la France au Moyen Âge, Éditions Publitotal, , 319 p. (ASIN B004Z1ACJ4), p. 36.
  • Daniel Schweitz, « Sur l’invention scientifique du donjon féodal en Vendômois (XIXe – XXe siècles) », Bulletin de la Société archéologique du Vendômois, 2022, p. 19-32.
  • Jean-Claude Pasquier, Le château de Vendôme, éditions du Cherche-Lune, 2000, 301 p.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'architectureVoir et modifier les données sur Wikidata :