Cathédrale du salut de la nation roumaine

Cathédrale du salut de la nation roumaine
(ro) Catedrala Mântuirii Neamului Românesc
Le chantier de la cathédrale (juin 2023).
Le chantier de la cathédrale (juin 2023).
Présentation
Culte Église orthodoxe
Début de la construction 2011
Site web catedrala-nationala.roVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Drapeau de la Roumanie Roumanie
Ville Bucarest
Secteur 5
Coordonnées 44° 25′ 34″ nord, 26° 04′ 56″ est

Carte

La cathédrale du salut de la nation roumaine (en roumain : Catedrala Mântuirii Neamului Românesc) est un édifice religieux au style néo-byzantin de l’Église orthodoxe roumaine en cours de construction à Bucarest, en Roumanie, dont les coûts de fabrication élevés font polémique, alors que l'édifice est encore loin d'être achevé.

Situation[modifier | modifier le code]

L’édifice est situé en plein cœur de la capitale, dans le secteur 5, face au palais du Parlement.

Il sera encadré par quatre pavillons qui porteront les noms des saints André, Pierre, Paul et Luc, chacun destiné à une fonction particulière (respectivement accueil des pèlerins religieux, accueil des pèlerins laïcs, action culturelle et missionnaire, action sociale et médicale).

Historique[modifier | modifier le code]

La construction de la plus grande église de Roumanie a bénéficié d'une loi spécialement votée au parlement le 12 octobre 2004 et publiée le 29 octobre 2004, qui précise aussi son nom : « Catedrala Mântuirii Neamului Românesc » (cathédrale du salut de la nation roumaine). Le bâtiment devrait atteindre plus de 120 m de haut, accueillir plus de 5 000 fidèles[1] et englober une bibliothèque, un hôtel, des salons de réception et la résidence du Patriarche de l’Église orthodoxe roumaine[1]. Le Patriarcat motive ce chantier par le fait que les églises de Bucarest seraient trop petites pour la population de la capitale[2] et que le patriarche Miron Cristea avait déjà proposé un projet similaire[3], mais sa construction est très critiquée pour notamment quatre raisons :

  • le « salut d'une nation » advient par le devoir de mémoire, la catharsis des crimes, l'adoption de valeurs humanistes et la lutte contre la corruption, non par un bâtiment pharaonique de plus dans la continuité de ceux de la dictature communiste[4] ;
  • les églises historiques démolies par l'État communiste n'ont toujours pas été reconstruites, alors que les architectes et les spécialistes du patrimoine ont pris soin de les photographier sous tous les angles, d'en relever les plans, d'en conserver les œuvres d'art et même, dans certains cas, les pierres elles-mêmes, numérotées et entreposées[5],[6] ;
  • les fonds sont en grande partie publics, alors que les hôpitaux manquent de lits, de personnel et de matériel et que de nombreux médecins roumains doivent s'expatrier ; l’estimation du coût du chantier n’est pas consensuelle et va de 80 millions à 120 millions d'euros et des surcoûts non négligeables sont à prévoir pour les finitions de l’édifice (les fresques intérieures sont évaluées à 200 millions d'euros) : le chantier connaît des interruptions et retards dus au fait que les caisses de l’État sont souvent vides[1],[7] ;
  • son encombrement, alors que les lignes de tramways coupées dans le centre-ville sous la présidence de Nicolae Ceaușescu ne sont toujours pas reliées, plus de trente ans après la chute de la dictature, ce qui oblige la population à marcher plus d'un kilomètre par tous les temps, à travers une circulation importante et dangereuse, pour aller d'un terminus à l'autre[8].

Un sondage national effectué en 2011 montrait que 60 % des personnes interrogées étaient, surtout en milieu rural, favorables au projet, mais à condition que l'argent sorte des caisses de l’Église et non de celles de l'État[9].

Sa construction a été financée à 70 % par l’État (le pape Jean-Paul II en son temps avait fait un don de 180 000 euros) ce que le patriarche Daniel Ciobotea a justifié comme une « réparation » pour les cinq églises détruites dans le quartier par le régime communiste[10].

L'église est inaugurée le dimanche 25 novembre 2018 bien qu'elle ne soit pas encore totalement achevée[11]. Le jour même, la première liturgie est concélébrée par le patriarche œcuménique, Bartholomée Ier de Constantinople, et le patriarche Daniel de Roumanie[12],[13],[14]. Cette liturgie est retransmise à la télévision[15].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Arielle Thedrel, « La cathédrale qui sème la discorde à Bucarest », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. « http://www.catedrala.ro/ »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  3. (ro) Ion Cătălin, « Catedrala Mântuirii Neamului, proiectul unui simbol naţional în anii interbelici », Historia,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. (ro) Ioana Ivan, « Gabriel Liiceanu susține că Biserica Ortodoxă lasă "senzația de trufie" și atacă Catedrala Mântuirii Neamului », ActiveNews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Lavinia Stan, L. Turcescu, Politics, national symbols and the Romanian Orthodox Cathedral in : Europe-Asia Studies no 58 (7), 2006, p. 1119-1139.
  6. Iosif Țon, article cité dans România liberă du 13 juin 2013.
  7. (ro) Ion Țon, « Catedrala Mântuirii Neamului. Cum încurajează Biserica Ortodoxă corupţia în poporul român », România Liberă,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. (ro) « Ultimii 20 de ani in Piata Unirii », simply bucharest: a league of gentlemen,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  9. (ro) « Romanii aproba construirea Catedralei Neamului, dar nu din buzunarul lor - sondaj Fundatia Soros. Vezi care e profilul ultra-ortodoxului roman », HotNewsRo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. [1]
  11. La-Croix.com, « La Roumanie inaugure la plus grande cathédrale orthodoxe du monde », sur La Croix, (consulté le ) : « Outre les travaux de décoration extérieurs et intérieurs, doivent toujours s’ajouter un musée du christianisme, un hôtel, une bibliothèque, la résidence du Patriarche, des bureaux pour les médias du Patriarcat, ainsi que quatre pavillons portant le nom des apôtres Saint-André, Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Luc, consacrés chacun à des tâches particulières, parmi lesquelles l’action médicale et sociale, l’accueil des pèlerins, et des actions culturelles. ».
  12. La-Croix.com, « La Roumanie inaugure la plus grande cathédrale orthodoxe du monde », sur La Croix, (consulté le ).
  13. Jivko Panev, « Le patriarche œcuménique Bartholomée et le patriarche de Roumanie Daniel ont célébré la première liturgie en la nouvelle cathédrale de Bucarest », Orthodoxie.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. Jivko Panev, « Allocution du patriarche de Roumanie Daniel adressée au patriarche œcuménique Bartholomée à l’occasion de la session solennelle du Saint-Synode de l’Église orthodoxe roumaine », Orthodoxie.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Scuffles in Romania at blessing of Orthodox cathedral », ABC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Liens internes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]