Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Senez

Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez
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Cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Senez.
Présentation
Culte Église catholique
Dédicataire Assomption de Marie
Type Ancienne cathédrale
Début de la construction 1176
Fin des travaux Première moitié du XIIIe siècle
Protection Logo monument historique Classé MH (1910)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-de-Haute-Provence
Ville Senez
Coordonnées 43° 54′ 47″ nord, 6° 24′ 24″ est
Géolocalisation sur la carte : Alpes-de-Haute-Provence
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Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez
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Cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez

La cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption de Senez est une ancienne cathédrale catholique française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.

Elle était le siège du diocèse de Senez[1], supprimé lors du concordat de 1801 en faveur du diocèse de Digne. L’église fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [2].

Historique[modifier | modifier le code]

Senez est l'antique Sanitium, chef-lieu de la Civitas Sanitiensium, siège d'un évêché depuis le VIe siècle. Le premier évêque dont le nom nous est connu, Marcel, participe au concile d'Arles de 506. Puis, du fait des guerres, avec les Lombards, les Sarrasins, les Francs, la liste des évêques de Senez s'interrompt plusieurs fois pour des périodes plus ou moins longues jusqu'à l'évêque Pierre Ier en 993. Une cathédrale a dû être reconstruite à cette époque.

La cathédrale actuelle, de style roman provençal, ne date que des XIIe ou XIIIe siècles ; elle est construite à l’emplacement de plusieurs autres églises. La construction a débuté en , peut-être sous l'évêque Pons, en commençant par l'abside pour se poursuivre au XIIIe siècle par la nef. La cathédrale est consacrée le par l'évêque Guillaume III.

Elle souffre sévèrement des guerres de Religion, et son clocher est détruit par les protestants d'Antoine de Mauvans, en 1569, qui saccagent la cathédrale à la suite de leur échec dans la prise de Castellane. Les colonnettes du portail sont détruites. Les ornements sacerdotaux, le mobilier, le trésor disparurent dans un grand feu au milieu de la nef. Le cloître et le bâtiment des chanoines sont détruits au cours de cette occupation.

L'évêque Jean III de Clausse de Monchy (Mouchy) (1561-1587) entreprit sa restauration dès 1572. Il fit placer une charpente pour couvrir la voûte et empêcher les infiltrations d'eau. En 1684 d'autres réparations importantes sont effectuées. On connaît grâce au prix-fait passé le aux maçons de Senez, Jean-Baptiste et François Isnard, les travaux qui étaient prévus.

Le clocher est construit en 1713. L'évêque Mgr D'Amat de Volx (1757-1771) avait formé le plan pour l'embellissement de sa cathédrale. Cependant la mort l'a empêché de mettre en œuvre son projet.

Elle perd son statut en 1790 et devient une église paroissiale.

Le , le conseil de fabrique signale au ministère de l'Intérieur l'état de la cathédrale. Les voûtes s'effondrent le . Les travaux de reconstruction des voûtes des deux premières travées de la nef sont adjugés le à l'entrepreneur Honoré Dufresne sous la direction de l'architecte Rossi. On en profita pour reprendre les contreforts et les angles du bâtiment. Les travaux sont terminés en , mais laissaient à désirer. L'architecte Henri Revoil venu sur place en les critiqua dans son rapport rédigé à Nîmes, le . Le petit clocher en arcade a été construit en 1847.

Depuis 2012, Mathias Dupuis et son équipe ont entrepris des recherches archéologiques dans l'édifice, générant une documentation nouvelle sur l'occupation du site à partir du IVe siècle, sur l'évolution architecturale du bâti et liturgique de l'édifice cultuel[3].

Description[modifier | modifier le code]

La façade est encadrée de contreforts peu saillants, issus du premier art roman, influencé en Provence par l’art antique[4].

L’église est particulièrement connue pour ses éléments de mobilier. Les tapisseries (une tapisserie des Flandres d’Audemar d’Enghien, datée de la fin du XVIe siècle, sept d’Aubusson, de la fin du XVIIe siècle) ont été commandées ou réalisées à la demande de monseigneur de Ruffo Bonneval, évêque de Senez en 1783-1784, pour marquer la fin des restaurations. Elles ont été admirées par Napoléon Ier, de passage à Senez le .

Quatre tapisseries flamandes sur les cinq d’origine ont été volées en août 1982.

Les stalles sont du XVIe siècle ; le lutrin et l’autel, des XVIIe et XVIIIe siècles, sont aussi très travaillés. L’église possède en outre deux retables en bois du XVIIe siècle ; l’antiphonaire est du XVIIIe.

À l’extérieur sur le mur ouest est accroché un cadran solaire de 1673 ou 1674, repeint en 1784 et restauré en 1999. Il représentait un ours (le premier évêque de Senez s’appelant « Ours »)[5],[6].

Les cloches sont de 1643[7], 1888[8] et 1894[9].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Voir la liste des évêques de Senez
  2. Notice no PA00080481, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  3. Mathias Dupuis, Élise Henrion et Yann Dedonder, « Senez (Alpes-de-Haute-Provence). Étude archéologique de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption : bilan des diagnostics et de la première campagne de fouille programmée », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre | BUCEMA, no 21.1,‎ (ISSN 1623-5770, lire en ligne, consulté le )
  4. Victor Lassalle, « Survivances du premier art roman en Provence », Cahiers de civilisation médiévale. 20e année (no 77), janvier-mars 1977, p. 6.
  5. Jean-Marie Homet et Franck Rozet, Cadrans solaires des Alpes-de-Haute-Provence, Aix-en-Provence, Édisud, (ISBN 2-7449-0309-4), p. 99.
  6. Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 pages, p. 448.
  7. Notice no IM04001510, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture cloche de la cathédrale puis église paroissiale Notre-Dame-de-l'Assomption
  8. Notice no IM04001509, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture cloche (N° 2)
  9. Notice no IM04001508, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture cloche (N° 1)

Source[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Thirion, Alpes romanes, p. 327-334, Éditions Zodiaque (collection la nuit des temps no 54), La Pierre-qui-Vire, 1980
  • Michel Hermellin : "Sanitium-Senez" Livre en couleur de 480 pages, en format A4, mis en page par Michel Hermellin / auteurs : Juliette Hermellin & Michel Hermellin , / Dépôt légal : / (ISBN 978-2-7466-5424-2)
  • Coordination générale : René Dinkel, Élisabeth Decugnière, Hortensia Gauthier, Marie-Christine Oculi. Rédaction des notices : CRMH : Martine Audibert-Bringer, Odile de Pierrefeu, Sylvie Réol. Direction régionale des antiquités préhistoriques (DRAP) : Gérard Sauzade. Direction régionale des antiquités historiques (DRAH) : Jean-Paul Jacob directeur, Armelle Guilcher, Mireille Pagni, Anne Roth-Congés Institut de recherche sur l'architecture antique (Maison de l'Orient et de la Méditerranée-IRAA)-Centre national de la recherche scientifique (CNRS), Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p. (ISBN 978-2-906035-00-3 et 2-906035-00-9)
    Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur, avec cartes thématiques : Senez, Ancienne cathédrale, pp. 28-29
  • Mathias Dupuis, Élise Henrion et Yann Dedonder, Senez (Alpes-de-Haute-Provence). Étude archéologique de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption : bilan des diagnostics et de la première campagne de fouille programmée, dans Bulletin du Centre d'études médiévales, Auxerre, 2017, no 21-1 (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]