Carrières de Meudon

Les carrières de Meudon, sous la colline des Brillants. La partie éclairée est un puits d'aération
Les carrières des Montalets au début du XIXe siècle par Louis-Albert Bacler d'Albe
Vieille carte des carrières des Meudon de l'Inspection Générale des Carrières

Les carrières de Meudon sont d'anciennes carrières souterraines de craie qui constituent une grande partie du sous-sol de la ville de Meudon et de ses environs.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'exploitation de certaines carrières de craie remonte au XVIIIe siècle et s'est poursuivie jusqu'en 1925. Le mode d'exploitation était d'abord artisanal, en cavage, puis s'est industrialisé au début du XIXe siècle. Cela a produit deux structures de carrières assez différentes[1] :

Mélangée à de l'argile, la craie est employée dans la fabrication des chaux et ciments. Broyée, purifiée et montée en pains, elle fournit le Blanc de Meudon pour la composition de peintures et mastics, de produits de nettoyage et de cosmétiques[2].

L'exploitation de la craie céda sa place à celle des champignons de Paris jusqu'en 1973. Pendant la guerre, les carrières furent réquisitionnées afin de servir d'abri de défense passive. La carrière située route de Vaugirard, sous la station de tramway Brimborion en particulier servit d'abri pour les employés de l'usine Renault. On envisagea un temps de l'aménager en usine souterraine afin de produire des moteurs d'avions, mais ces aménagements n'ont jamais été réalisés.

Elles sont des sites pittoresques et scientifiques, classées en site scientifique et artistique depuis 1986. Les carrières sont à l'honneur en 1989, lorsque se déroule à Meudon le 2e symposium international des carrières souterraines.

Au début du XXIe siècle, des géologues, paléontologues, archéologues et historiens y mènent des fouilles. Un karst de la carrière des Brillants est exploité depuis 2004 en tant que source pour l'arrosage des espaces verts de la ville[2].

Durant le XIXe siècle et le XXe siècle, plusieurs effondrements significatifs des carrières de Meudon et d'Issy-les-Moulineaux seront enregistrés. En particulier celui de 1961 à Issy-les-Moulineaux, où un immeuble entier s'effondra.

En , les autorités publiques (mairie, DRAC, préfecture) donnent leur accord pour que les carrières soient comblées par les déchets de terre issus du chantier du Grand Paris[3]. Ce projet fait polémique avec l'opposition de scientifiques, cataphiles, spéléologues, riverains et de défenseurs du patrimoine et de l’environnement. La fragilité structurelle des galeries ne semble pas démontrée et le comblement prévu de 45% d'entre elles condamnera de fait l'accès à l'essentiel des galeries restantes[4].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Plusieurs séries de photos sont disponibles à l'adresse: http://ruedeslumieres.morkitu.org/apprendre/craie/index.html
  2. a et b « Carrières souterraines de craie à Meudon » [archive]
  3. Luc Le Chatelier, « À Meudon, les carrières de craie bientôt bouchées par les gravats du Grand Paris », sur Télérama, (consulté le ).
  4. Didier Rykner, « Carrières de Meudon : dernière conférence de presse avant destruction ? », La Tribune de l'art,‎ (lire en ligne Accès libre)

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Articles externes[modifier | modifier le code]