Canala

Canala
Xârâcùù
Canala
Village de Canala.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Collectivité Nouvelle-Calédonie
Province Province Nord
Aire coutumière Xaracuu
Maire
Mandat
Gilbert Tyuienon (UC)
2020-2026
Code postal 98813
Code commune 98804
Démographie
Population
municipale
3 701 hab. (2019 en augmentation de 0,38 % par rapport à 2014)
Densité 8,4 hab./km2
Ethnie Kanaks : 95 %
Européens : 1,6 %
Métis : 1,4 %
Tahitiens : 0,2 %
Wallisiens-Futuniens : 0,1 %
Asiatiques : 0,1 %
Ni-Vanuatu : 0,1 %
Autres - Non déclarés : 1,6 %
Géographie
Coordonnées 21° 31′ 13″ sud, 165° 57′ 11″ est
Altitude Max. 1 134 m
Superficie 438,7 km2
Localisation
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Canala
Xârâcùù
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Canala
Xârâcùù
Liens
Site web http://www.mairie-canala.nc

Canala (Xârâcùù dans la langue éponyme) est une commune de Nouvelle-Calédonie située sur la côte Est de la Grande Terre en Province Nord, entre Thio (46 km au sud-est) et Kouaoua (40 km au nord-ouest), et à 166 km de Nouméa.

La commune fait partie de l'aire coutumière Xaracuu. La langue régionale kanake y est le nââ Xârâcùù. Le nââ Xârâgurè est parlée dans la région de Nakéty.

Géographie[modifier | modifier le code]

Si l’on vient de Thio, il faut emprunter la route à horaires (qui fonctionne en sens unique alterné de h à 17 h), sinueuse et escarpée, par le col de Petchécara, avec un fabuleux panorama.

Paysage de Canala.

Le chemin traverse les vallées de la Dothio et de la Pehanno. Par temps clair, on aperçoit les Iles Loyauté.

Si l’on se rend à Canala par La Foa, la route du col d’Amieu circule quant à elle dans les deux sens. Elle passe à proximité des sources thermales de La Crouen dont les eaux avoisinent de 40° et dont les vertus étaient autrefois recommandées pour lutter contre les maladies des voies respiratoires, l’hypertension, l’asthme, les rhumatismes et les troubles respiratoires[réf. nécessaire].

Les communes limitrophes sont :

Totem à Canala.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , Tardy de Montravel reçoit la soumission (ou l'acceptation forcée) du chef de Kanala, Aliki Kai.

Dès , lors de son inspection, le gouverneur Eugène du Rouzet apprécie le site, le port, le mouillage, l'abri côtier, la situation des cultures, l'eau douce en quantité, la population. Il envisage d'y créer un établissement militaire français. Le chef de Kanala, Kay, ou Aliki Kai, ou Apupia, reconnaît la domination française, mais reste sous l'influence des santaliers. Sa tribu dispose d'un millier de fusils (dont 300 fournis par l'auxiliaire Oliver), qui lui ont permis de soumettre Nakety, Kouaoua, et diverses tribus de l'intérieur.

Canala a d'abord été nommée Napoléonville. Montravel, séduit par cette localité au potentiel de développement économique important, voulait en faire la capitale de la Nouvelle-Calédonie.

Les Mines d'antimoine de Nakety sont découvertes dans la région en 1876 et exploitées dès 1879 mais à plus grande échelle seulement en 1882.

Lors de la grande révolte kanak de 1878, le lieutenant-de-vaisseau Senan parvient à rallier le chef Gélima, le chef politique Kaké (fils de Aliki-Kai) et son chef de guerre Nondo. La participation des Canaliens a été essentielle pour la résolution militaire du conflit. Dès le premier combat, Nondo est blessé, et un petit-fils de Gélima, Iriwa, est tué. Mais tous les membres des tribus ne sont pas de l'avis de leurs chefs, cette traîtrise, et pensent aux dépouilles des blancs.

Au début des années 1980, Canala, alors redoutable fief indépendantiste, a pris une part importante pendant les événements menés par [[Eloi Machoro|Eloi Machoro[réf. nécessaire]]].

Aujourd’hui, Canala est une commune liée à l’activité du nickel : Nakéty, Boakaine.

Salle polyvalente de Canala.

Administration[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1961 1978 Émile Nechero UC  
1978 1989 Maxime Karembeu UC puis FI-UC puis FLNKS-UC  
1989 1995 Léopold Jorédié FLNKS-UC Ancien président de la Province Nord
1995 2001 Gustave Kataoui Entente communale Grand-chef de Canala
2001 En cours Gilbert Tyuienon FLNKS-UC 1er vice-président de la Province Nord
puis du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie
Bâtiment à Canala servant de support de street art.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1956. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[1]. Ce recensement se fait en liaison avec l'Institut de la statistique et des études économiques (ISEE), institut de la statistique de la Nouvelle-Calédonie. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[2], les précédents recensements ont eu lieu en 1996, 1989, 1983, 1976, 1969, 1963 et 1956[Note 1].

En 2019, la commune comptait 3 701 habitants[Note 2], en augmentation de 0,38 % par rapport à 2014 (Nouvelle-Calédonie : +0,98 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1956 1963 1969 1976 1983 1989 1996 2004 2009
2 8163 0973 5593 8843 8422 9073 3743 5123 341
2014 2019 - - - - - - -
3 6873 701-------
(Sources : Base Insee, population sans doubles comptes jusqu'en 1999[3] puis population municipale à partir de 2006[4]. Isee)
Histogramme de l'évolution démographique

Économie[modifier | modifier le code]

Après avoir prospéré grâce aux sources thermales de La Crouen, Canala a cherché à réhabiliter le site thermal, sans succès faute d'entente entre les tribus concernées.

La commune comporte actuellement 3 mines en activité.

Elle développe depuis plusieurs années[Quand ?] des activités :

  • agricoles (OGAF) : ananas, letchi, igname, mandarine, chouchoute, citrouille,
  • artisanales : tressage, vannerie, sculpture,
  • touristiques : gîtes, accueil chez l'habitant et en tribu[5], randonnées, aquarando, kayak, canyoning, randonnée palmée...
Banderole de la fête de la mandarine et des fruits.
Spectacle de danse à l'occasion de la fête de la mandarine et des fruits.

Animations[modifier | modifier le code]

  • marché du matin, le vendredi,
  • fête du taro d'eau, en juin,
  • fête de la mandarine et des fruits, en juillet, avec plusieurs milliers de visiteurs,
  • fête de la musique, en juillet,
  • marché de la mer en août,
  • fête de la citrouille et de la chouchoute, en septembre,
  • fête du Patrimoine, en octobre,
  • autres fêtes de villages.

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

  • baie de Canala, activités nautiques, point de vue depuis le Pic des Morts, plages, les Trois Frères,
  • baie de Nakéty, plage, cascade de Ciu,
  • Négropo, aire de repos et de baignade,
  • plage de Saint-Pol,
  • îlots : Nani, Gou,
  • source thermale de La Crouen, considérée par les gens de la vallée de la Négropo comme une émanation du dieu Apubwakwè ( maître de la montagne en nââ Xârâcùù ), donc lieu sacré[réf. nécessaire],
  • église de mission : Canala, Nakéty,
  • maison des artistes,
  • tombe de Marcel Nonnaro (à Mia),
  • tombe d'Eloi Machoro, à Nakéty,
  • pétroglyphes : Méhoué, Ouassé, Ghio,
  • séminaire, créé en 1931, transféré à Païta en 1946, devenu préparation au séminaire, accueillant des enfants de 7 à 11 ans, dont Jean-Marie Tjibaou, Eloi Machoro, François Burck, Gérard Leymang, Vincent Boulekone, etc.
Pont Gelima.

Sud : repères, RP10 Thio - Canala RPN3[modifier | modifier le code]

  • commune de Thio (Cöö)
    • village de Thio,
    • vallée, rive droite, Saint-Paul (Chau), Saint-Michel (Bwé Kényi), Saint-Pierre (Pwimuru), Saint-Maurice, pic Ningua, réserve botanique de la forêt de Saille,
      • RP4, transversale, col de Nessirah, vers le col de Bouloupari, la côte ouest, Nouméa,
    • pont sur la Thio,
    • vallée, rive gauche, RM4, CR 11, CR 6 : vallée de la Fanama, Ouindo (Wiô), trou d'eau chaude,
    • Vieille fonderie de Côô (Thio),
    • Le Plateau, mine (visite écoresponsable), musée, circuit historique,
    • RM3, Ouroué (Urué), ancienne fonderie, plage,
    • CR 14,
    • Route à horaire, unique en Grande -Terre, vallée de la Dothio panorama, Pic de l'Enclume,
    • Col de Pétchécara (Petchekara),
  • commune de Canala
    • Koumendi, Tenda,
    • Ného, Ouassé (Téê) (pétroglyphes, tumulus), baie de Nakéty,
    • vallée de la Nakéty, église, baie, plage, wharf, cascade de Ciu, tombe d'Éloi Machoro,
    • îlot Nani, baie de Pain,
    • presqu'île Bogota, plateau de Bogota, Ouassé (plage de sable noir), lac bleu ou lac noir, pétroglyphes,
    • Gélima, chemin balisé de Haut-Gélima,
    • Parahoui,
    • vers Kuiné, Mia, plateau de Mia, tarodières irriguées,
    • Canala, baie, aérodrome...
  • commune de Kouaoua (Kaa Wi Paa)

Nord : repères, RPN 3 entre Canala et Kouaoua[modifier | modifier le code]

  • commune de Thio (Cöö) (Province Sud)
  • commune de Canala
    • Nakéty, baie de Nakéty,
    • Ouassé
    • Canala, baie, cap Dumoulin, cap Bégat (nord),
    • Nigou, Méhoué, Nonhoué, Boakaine,
    • vallée de la Négropo, Mérénémé,
    • vallée de la Crouen, ancienne station thermale, sources d'eau chaude sulfureuse, vers Nanon, Kénérou, Haouli (Xêwîrî), Emma (Amââ), Bouérou,
    • pont sur la Négropo, vers Koh,
    • route secondaire, vallée, bifurcation vers Canala et La Foa, par le col d'Amieu, cascade de Koh,
  • commune de Kouaoua (Kaa Wi Paa)
    • vallée de Kouaoua, Méa-Mébara, mine, tapis roulant / serpentine, Wabe, Konoé-Chaboué,
    • Kouaoua (Kaa wi Paa), baie de Kouaoua, port minéralier, Wénéé,
    • Kua (Wa), baie de Kua,
  • commune de Houaïlou (Waa Wi Luu)

Tribus[modifier | modifier le code]

  • Aire coutumière Xaracuu nord
    • District Canala : Emma, Gélima, Haouli, Kuiné, Méhoué, Mérénémé, Mia-Ciu, Nakéty-Mission, Nanon-Kénérou, Nonhoué-Boakaine, Ouassé, Tenda Koumendi

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • XIXe siècle
    • Kaï Bwaxéa (1790c-1858), Grand Chef, pro-français,
    • Aliki-kaï, ou Apupai, grand chef,
    • Kakè Bwaxéa (Hwêsü) (1825c-1904), Grand Chef de Canala, fils d'Aliki-kaï,
    • Gélima (Nômè Jarimwâ), grand Chef,
    • Nôdo (Nondo), chef de guerre de Gélima,
    • Pita, fils de Gélima, chef de la délégation kanak du Village kanak de l'Exposition universelle de Paris de 1889[6],
    • R.P. Ameline (1832-1916),
    • R.P. Jacques Garnier (1834-1909),
    • R.P. Aubazac,
    • Sœurs Saint-François, Appolonie, Hélène, Callixte, Bérénice, Marguerite, Célestin, Madeleine, Geneviève, Marie-Étienne, Rébecca, Marie-Chanel, Lina…
  • XXe siècle
    • François Luneau[7],[8] (1890-1950), religieux catholique enseignant, chercheur, collectionneur, enseignant (et metteur en scène) au petit séminaire,
    • R.P. Jacques Loriot de Rouvray
    • Léopold Jorédié (1947-2013)[9],
    • Gustave Kataoui, Grand-chef,
    • Eloi Machoro, ministre de la sécurité du gouvernement provisoire de Kanaky (1945-1985)
    • Christian Karembeu, champion du monde de football en 1998 avec l'équipe de France
    • Gilbert Tyuienon, vice président du Gouvernement et maire depuis 2001 (UC-FLNKS)
    • Émile Néchéro, homme politique UNI-Palika, candidat aux élections sénatoriales de 2017
    • Caroline Machoro, femme politique indépendantiste kanak ( UC - FLNKS), membre de la province nord, ancienne conseillère municipale de Canala de 2001 à 2014, première vice-présidente du bureau du Congrès de la Nouvelle-Calédonie
    • Marie-Adèle Néchéro-Jorédié, ancienne directrice de l'école catholique de Canala, professeur de nââ Xârâcùù à l'école populaire kanak de Canala, auteure du dictionnaire de nââ Xârâcùù - Français en 1986 avec Claire Moyse-Faurie
    • Boniface Brukoa, homme politique kanak UC, deuxième maire de Le Mont-Dore (Nouvelle-Calédonie) de 1967 à 1977
    • Émile Néchéro, homme politique kanak, premier maire de Canala de 1961 à 1978
    • Marcel Nonnaro, militant indépendantiste, lieutenant d'Eloi Machoro
    • Yvon Kona, homme de culture originaire de la tribu de Nanon-Kénérou, collecteur du patrimoine oral kanak, président du sénat coutumier de 2021 à 2022, diffuseur de la tradition du tapa kanak

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Guiart, Dualisme et structure du contrôle social en pays Canala, Nouvelle-Calédonie, article d la revue L'Homme, 1962/2/2:49-79[10],
  • France Girard, La mission catholique de Nakéty, Paris, L'Harmattan, 2014,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Canala et Kouaoua étaient réunies jusqu'en avril 1995, date où Kouaoua est érigée en commune autonome. Le recensement de 1989 a été recalculé pour prendre en compte cette séparation.
  2. Population municipale légale en vigueur au , millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au , date de référence statistique : .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Titre V de la loi no 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité
  2. Décret no 2004-724 du fixant la date et les conditions dans lesquelles sera exécuté le recensement général de la population de Nouvelle Calédonie en 2004, publié au JORF no 169 du .
  3. http://www.isee.nc
  4. pour les années 1956, 1963, 1969, 1976, 1983, 1989, 1996, 2004, 2009, 2014 et 2019
  5. « Canala, tribu de Gélima - Calédonie c'est fini (enfin presque...) », sur over-blog.com via Wikiwix (consulté le ).
  6. « Habitants village canaque paris 1889 », sur picture-worl.org (consulté le ).
  7. Rozier, Claude, « O'Reilly, Patrick. Pèlerin du ciel. François Luneau. Soldat nantais et missionnaire calédonien, 1890-1950 », Journal de la Société des Océanistes, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 8, no 8,‎ , p. 321–323.
  8. « Filiation », sur Geneanet (consulté le )
  9. « Disparition de Léopold Jorédié : son portrait, les préparatifs à Gélima (Canala) et les réactions politiques en », sur francetvinfo.fr, Nouvelle-Calédonie 1ère, (consulté le ).
  10. Guiart, Jean, « Dualisme et structure du contrôle social en pays Canala, Nouvelle-Calédonie », Homme, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 2, no 2,‎ , p. 49–79 (DOI 10.3406/hom.1962.366485, lire en ligne Accès libre, consulté le ).