Cambrie

La Cambrie est un des anciens noms du Pays de Galles (du latin Cambria, du gallois Cymru) qui a donné l'adjectif cambrien, plus utilisé en français à propos de géologie que pour désigner les habitants du pays. Il faut entendre un pays de Galles antique c'est-à-dire incluant les Cornouailles (ou Domnonée), le Wessex, et l'ouest de la Mercie (le Shropshire en a été détaché tardivement), jusqu'au comté de Cumbria. En anglais par contre, si le nom de Cambria n'est plus guère utilisé que comme forme poétique, l'adjectif cambrian entre couramment dans la dénomination de firmes diverses, ainsi l'ancienne compagnie aérienne Cambrian Airways.

Origine protohistorique[modifier | modifier le code]

Son étymologie est expliquée par le celtique com qui signifie « avec, ensemble » [1] et brogi- qui signifie « territoire »[2]. Cambria signifierait « patrie commune ». Cette étymologie est très répandue. Elle pose cependant deux problèmes. Com- aurait été latinisé en Cam- *Com-brogi aurait donné en latin même tardif *Combro[g]ia et non Cambria et en celtique cembrog puis cembro et non cembri, cynfrw et non cymru en gallois où le u note i, *kenvro et non kembre en breton.

Pytheas nomme cette région Cassitérides (κασσίτερος, kassíteros), indication toujours d'actualité à l'époque de Strabon, mais ce terme ne semble pas tiré du nom grec de l'étain.

Certains disent que cela signifie « très lointain ». Le terme Cassi se retrouverait dans d'autre noms celtiques tel que : Cassivellaunos, Cassitalus, les dieux Casses et le peuples Cassi. Les îles Britanniques étaient d'ailleurs appelée « les îles très lointaines » par les druides qui renseignèrent l'historien grec Timagène. Tandis que Homère emploie déjà le terme kassíteros au VIIIe siècle av. J.-C. Par ailleurs, l'étain est connu des anciens, notamment chez les égyptiens et Assyro-chaldéens pour la fabrication du bronze, ceci bien les migrations phéciennes en Méditerranée.

Les phéniciens qui les premiers avaient tracés les routes de l’étain en Europe les ont appelés ainsi, cassedir veut dire étain dans leur langue.

Ainsi, il est fondé de croire que les îles Cassitérides ont été les régions exclusives où l'on s'approvisionnait en étain.
La règle qui permet de désigner les peuples par les métaux qu'ils produisent comme le cuivre, cupris en latin, κυπριον (Kýprion) en grec, qui désigna l'île de Chypre, le fer appelé Breiz en Phénicien pour le Bretagne, semble être le cas ici[3].

Cependant, la nature des métaux était assez floue pour les hommes de l'Antiquité et les noms de certains métaux ont pu passer des uns aux autres. Par exemple, le kassíteros évoqué plus haut a désigné aussi un alliage d'argent et de plomb. En outre, les désignations d'îles et de régions étaient faites dans l'Antiquité par les navigateurs pratiquant le commerce lointain des ressources susceptibles d'être trouvées dans celles-ci. Par exemple l'Italie (la péninsule, pas la république italienne qui n’existe que depuis le xixe siècle) était le pays des bœufs (vitellus "veau" en latin, correspondant à un supposé 'ιταλοσ, Italos en grec) comme le rapporte dans l'Odyssée l'épisode des bœufs d'Apollon, les Ambrons étaient les habitants du pays de l'ambre, etc.

Origine légendaire[modifier | modifier le code]

Selon l’Historia regum Britanniae de Geoffroy de Monmouth, la Cambrie aurait été créée à la mort de Brutus de Bretagne. Le royaume est partagé entre ses trois fils, cette partie revient à Kamber qui lui donne son nom.

 
 
 
 
 
 
 
 
Énée
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Ascagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Silvius
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Corineus
roi de Cornouailles
 
 
 
 
 
Brutus
1er roi de Bretagne
 
 
 
 
 
Innogen
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Guendoloena
reine de Bretagne
 
 
 
 
 
Locrinus
roi de Loegrie
puis de Bretagne
 
Kamber
roi de Cambrie
 
Albanactus
roi d’Albanie
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Maddan
roi de Bretagne
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Joseph Loth, Vocabulaire vieux breton
  2. Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, éditions errance 1994.
  3. L'étain celtique sur « Persée »

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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