Ca' Rezzonico

Ca' Rezzonico
Façade du palais donnant sur le Grand Canal
Présentation
Type
Palais
Destination actuelle
Musée du XVIIIe siècle
Style
Architecte
Construction
XVIIe et XVIIIe siècles
Occupant
Museum of 18th-century Venice (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Propriétaire
Site web
Localisation
Pays
Ville
Coordonnées
Carte

Ca' Rezzonico (« Maison Rezzonico », le terme Ca’ vient du dialecte vénitien qui signifie « maison » équivalent du mot casa en italien) est un palais situé à Venise, sur le Grand Canal.

Aujourd'hui, c'est un musée consacré au XVIIIe siècle à Venise.

Sa construction fut dirigée par l'architecte Baldassare Longhena jusqu'à sa mort, en 1682, puis achevée par Giorgio Massari en 1756.

Architecture[modifier | modifier le code]

Ca 'Rezzonico est situé sur la rive droite du canal, au point où il est rejoint par le rio di San Barnaba. Le site était auparavant occupé par deux maisons appartenant à la famille Bon, l'une des familles patriciennes de Venise.

En 1649, le chef de famille, Filippo Bon décida de construire un grand palais sur le site. À cette fin, il employa Baldassare Longhena, le plus grand promoteur de la Venise baroque, un style qui remplace peu à peu le style gothique plus floral des palais tels que Ca' Foscari et Ca' d'Oro construits plus de cent ans auparavant. Cependant, ni l'architecte, ni le client n'ont vu l'achèvement du palais.

Il est constitué d'une façade à trois étages en marbre, donnant sur le grand canal. Le rez-de-chaussée rustique, avec un portique central de trois travées en retrait, sans embasement, flanqué symétriquement de fenêtres doubles. Au-dessus, se trouve l'étage noble (piano nobile) avec sept travées de fenêtres cintrées, séparées par des pilastres. Au-dessus, le deuxième étage est presque identique, surmonté en mezzanine de fenêtres ovales basses.

La légère saillie des deux niveaux de balcons accentue le décor baroque. Le palais ne fut achevé qu'en 1756 par l'architecte Giorgio Massari, qui avait été recruté pour superviser la réalisation du projet par les nouveaux propriétaires - la famille Rezzonico. Massari cependant, semble avoir respecté les plans originaux de Longhena, avec l'ajout de certains de ses propres concepts, qui reflètent l'évolution de l'architecture entre la conception du palais et son achèvement cent ans plus tard.

La famille Rezzonico[modifier | modifier le code]

Le palais inachevé a été acheté par Giambattista Rezzonico. Sa famille, comme leurs amis au palazzo Labia, avaient acheté leurs lettres de noblesse vénitienne au milieu du XVIIe siècle après une guerre avec la Turquie, quand les caisses de l'État de Venise ont été épuisées. C'est pourquoi les riches bourgeois, par opposition à l'aristocratie fortunée, ont pu faire un don important à la République Sérénissime, achetant ainsi des lettres de noblesse pour avoir leur nom inscrit dans le Libro d'Oro (le «Livre d'or").

Un tableau de Canaletto du début du XVIIIe siècle montre que le rez-de-chaussée et le piano nobile étaient terminés, avec un toit temporaire pour protéger la structure des éléments. L'achèvement du palais symbolise l'achèvement de l'ascension sociale des Rezzonico. Les noces unissant les familles Rezzonico et Savorgnan s'accompagnèrenet de la décoration de la Ca' Rezzonico, pour laquelle Giambattista Tiepolo réalisa en 1757 La Noblesse, la Vertu et le Mérite se dirigeant vers le temple de la Gloire, une fresque de 600 × 100 cm[1].

Le summum de la puissance des Rezzonico et la grandeur de leur palais est arrivée en 1758, lorsque Carlo, fils de Giambattista Rezzonico, a été élu pape sous le nom de Clément XIII et que, la même année, Ludovico Rezzonico s'est marié avec Faustina Savorgnan de Venise. Ainsi deux des familles les plus influentes de Venise ont été unies. Cependant cette union, fait inhabituel pour l'époque, a également été un mariage d'amour, qui devait être célébré dans les fresques du palais. Ludovico est devenu plus tard le procureur de la basilique Saint-Marc. En 1810, la famille avait disparu, ne laissant que leur palais prodigieux pour pérenniser le nom de Rezzonico.

Intérieur[modifier | modifier le code]

En 1758, le palais a été complété et davantage renforcé par l'ajout de fresques sur les plafonds des salles de l'étage avec vue sur le rio di San Barnaba. Les artistes sélectionnés pour cette tâche ont été Jacopo Guarana, Gaspare Diziani et surtout Giambattista Tiepolo.

Les pièces principales du palais sont disposées sur le piano nobile; à tous les étages de la façade donnant sur le canal se trouvent trois grandes chambres. De chaque côté du bâtiment une suite de quatre chambres mène de la façade du Grand Canal à la plus grande salle du palais, la salle de bal à l'arrière. Cette pièce, créée par Massari, est d'une hauteur double. Les murs sont décorés en trompe-l'œil par les Pietro Visconti.

Les images sont de nature architecturale, qui donnent l'illusion que la grande salle est encore plus massive qu'elle ne l'est en réalité. Le plafond, peint par Giovanni Battista Crosato (en), représente Apollon guidant son char entre l'Europe, l'Asie, l'Afrique et les Amériques. La salle de bal et les chambres attenantes sont desservies par le vaste escalier d'honneur, avec ses balustrades en marbre orné de statues par Giusto Le Court. Le Court, grand sculpteur de Venise de la fin du XVIIe siècle a travaillé en étroite collaboration sur de nombreux projets avec le premier architecte Longhena, ce qui suggère l'importance de la salle de bal.

Le piano nobile contient également des salles telles que la chapelle et la fresque nuptiale de la chambre, décorée pour célébrer le mariage en 1758 de Ludovico Rezzonico. Ludovic et son épouse sont représentés par Tiepolo dans un trompe-l’œil tracé à travers le plafond dans le char d'Apollon. Ce thème romantique se poursuit dans la chambre voisine, célébrant ainsi le mariage heureux.

Au centre du palais rectangulaire se trouve une petite cour ornée de sculptures et une petite fontaine. La cour est dominée par le balcon à colonnades du piano nobile. Le rez-de-chaussée ressemble à une simple expansion du porche voûté - une salle qui relie l'entrée du canal à l'entrée des terres à l'arrière.

Au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Dans les premières années du XIXe siècle le palais devait devenir un collège de Jésuites, mais par un héritage complexe, il est finalement passé dans les mains de la famille Pindemonte-Giovanelli. En 1832, la famille a vendu l'ensemble du mobilier et des collections du palais. Seules les fresques sont restés in situ.

En 1837, Ca 'Rezzonico a été acquis par le comte de Ladislao Zelinsky, il laisse à son tour le palais à une succession de locataires aristocratiques. Dans les années 1880, il devient la maison du peintre Robert Browning Barrett, dont le père le poète Robert Browning, est mort dans son appartement à l'entresol, en 1889. À cette époque, le portraitiste John Singer Sargent a également occupé un studio dans le palais.

En 1906, Browning en ignorant une offre de l'empereur allemand Guillaume II a vendu le bâtiment au comte Lionello von Hierschel Minerbi. L'extravagant Minerbi (qui emplit le palais d'objets d'art) vivait luxueusement au palais jusqu'en 1935 quand, comme ses prédécesseurs de la famille Bon, l'argent lui a manqué.

Le palais aujourd'hui[modifier | modifier le code]

En 1935, après de longues négociations, Ca' Rezzonico a été acquis par le Conseil municipal de Venise pour afficher les vastes collections d'art vénitien du XVIIIe siècle, qui manquent d'espace dans le musée Correr.

Le rez-de-chaussée et la cour[modifier | modifier le code]

Le bâtiment a sa façade principale sur le grand canal face au palais Grassi. Un arrêt de vaporetto lui est destiné. Le tragetto de San Samuelle permet de rejoindre la rive opposée. Il y a une deuxième entrée par le côté, par la fondameta Rezzonico à partir de San Barnaba. Cette dernière entrée donne sur le jardin avec une fontaine où sont sculptées les armes de la famille Rezzonico. Du rez-de-chaussée, les visiteurs montent au Piano Nobile par l'escalier d'honneur, doté de balustrades en marbre décorées de statues de Giusto Le Court . Le Court était le principal sculpteur à Venise à la fin du XVIIe siècle et travaillait en étroite collaboration sur de nombreux projets avec le premier architecte du bâtiment, Longhena.

Premier étage - Piano Nobile[modifier | modifier le code]

La salle de bal[modifier | modifier le code]

Une génération après les travaux de Longhena, la famille Rezzionico confie à Giorgio Massari un nouveau projet de salle de bal. Il y adjoint un grand escalier monumental. L’espace est trouvé grâce au sacrifice des étages supérieurs ouvrant ainsi la hauteur des deux étages. La décoration est confiée à Giambattista Crosato, peintre et dessinateur vénitien actif en Vénétie et au Piémont et Girolamo Mengozzi élève de Francesco Scala et d'Antonio Ferrari actif comme collaborateur de Giambattista Tiepolo puis de son fils Giandomenico Tiepolo à Venise. Au centre du plafond, Giambattista Crosato a représenté Apollon, le dieu du soleil, son un char. Face à l’entrée le visiteur ne peut pas ignorer les armoiries de la famille Rezzonico d’une taille démesurée.

La salle de l'allégorie nuptiale[modifier | modifier le code]

La salle est remarquable par la fresque du plafond, due au travail de Giambattista Tiepolo et Girolamo Mengozzi. Elle fut réalisée en douze jours. Elle célèbre le mariage de Ludovico Rezzonico et de Faustina Savorgnan au décours de l'hiver 1757. Au mur un grand portrait de Francesco Falier Provéditeur Général de la province vénitienne de Dalmatie (1783-1786). Sur le mur de droite une petite chapelle en alcôve, du XVIIIe siècle on y trouve La sainte famille et saint Jean-Baptiste, de Francesco Zugno, peintre vénitien de la période rococo élève de Giambattista Tiepolo. Sur le mur face à l'entrée une tapisserie aux armes de la famille Tiepolo. Manufacture française du XVIII (Gilles Bacor).

La salle des Pastels[modifier | modifier le code]

Le plafond est dû à Gaspare Diziani peintre rococo élève de Gregorio Lazzarini et de Sebastiano Ricci, qui réalisa sur le plafond un thème souvent demandé par la noblesse vénitienne, le Triomphe des Arts sur l’Ignorance. La salle rassemble une collection de portraits au pastel, technique qui est née en France, au cours de la Renaissance, et qui trouve sa plus grande diffusion au cours du XVIIIe siècle.
La Vénitienne Rosalba Carriera passa à juste titre pour un maître dans cette technique : une Madone dans un cadre baroque, Portrait de gentilhomme en rouge, Portrait de Sœur Marie Catherine Puppi morte en odeur de sainteté en 1722 et celui de la contralto Faustina Bordoni Hasse chanteuse, une diva très célèbre dans l’opéra du XVIIIe siècle, épouse de Johann Adolph Hasse. Deux pastels de la famille Sartori : Lucietta et son époux Giambattista.
De Marianna Carlevaris autre portraitiste sur pastel une série sur la famille Balbi (it) datant de la période 1740-42 : portrait de Gerolamo Maria Balbi et de son épouse Cornelia Foscolo Balbi, les enfants : Caterina Balbi et Marco Balbi.
De Gian Antonio Lazzari pastelliste vénitien élève de Langetti, il passe pour avoir été le maître de Rosalba Carriera pour les miniatures et les pastels; deux pastels : portrait d'un enfant noble, Portrait d'un noble et portrait d'une Dame de qualité.
De Lorenzo Tiepolo, représentant sa mère Maria Cecilia Guardi, épouse de Giambattista Tiepolo et sœur de Francesco Guardi.

La salle des tapisseries[modifier | modifier le code]

Le plafond de cette salle est un allégorique complexe, réalisé par Jacopo Guarana. Elle représente la Force, et la Tempérance, puis plus en haut la Concorde conjugale et la Valeur avec le lion. Sur la gauche la Justice et la Prudence ; plus en haut l’Éternité avec le soleil et la lune, l’Abondance et la Gloire. On trouve dans les coins les Vertus théologales. Le nom de la salle est lié aux tapisseries flamandes du XVIIe siècle, avec des scènes tirées de l’histoire de Salomon et la reine de Saba, elles proviennent du palais Balbi Valier à Santa Maria Formosa.

La salle du trône[modifier | modifier le code]

Le plafond est peint à fresques par Giambattista Tiepolo avec la collaboration de Girolamo Mengozzi Colonna en 1758. Il représente le Mérite, figuré comme un vieux barbu couronné de laurier, qui monte au Temple de la gloire immortelle accompagné de la Noblesse, la figure ailée qui porte la lance, et de la Vertu, la figure à droite du vieil homme, richement vêtu. Cette salle, tapissée de velours rouge, prend son nom du trône en bois doré, exposé dans cette salle et qui a été utilisé par Pie VI le quand il s’arrêta à Chioggia, hôte de la famille Grassi.

  • Portrait en pied de Gian Rinaldo Carli de 1749 par Bartolomeo Nazari. Il montre de sa main droite le collier rompu et l'allégorie de la peine.
  • Portrait en pied de Gerolamo Maria Balbi vers 1751 par Fortunato Pasquetti
  • Portrait du sénateur Pietro Barbarigo dit lo Zoppo par Bernardino Castelli.

La salle Tiepolo[modifier | modifier le code]

Occupant le plafond  : La Noblesse et la vertu qui abattent l'Ignorance, tableau de Giambattista Tiepolo initialement réalisée pour le compte de Pietro Barbarigo pour son palais de Santa Maria del Giglio. Racheté par la ville de Venise qui l'expose dans cette salle. La salle présente également des peintures d'artistes vénitiens, dont Giuseppe Angeli : San Roccoet Giacomo il Maggiore; deux œuvres anciennes à cadres ovales de Giambattista Tiepolo de 1715-16, Saint Martin de Tours et Saint Blaise de Sébaste. De Giandomenico Tiepolo le Vieil homme au diadème et Jeune homme tenant un casque. Les meubles sont également des meubles baroques vénitiens, y compris une table de jeu et un secrétaire ou une armoire ornée et peinte, utilisés pour conserver des objets antérieurs, fabriqués en Allemagne au XVIIIe siècle.

La bibliothèque[modifier | modifier le code]

La bibliothèque (ou salle Morlaiter) avec quatre grandes bibliothèques remplies de petites sculptures en terre cuite du sculpteur vénitien Giovanni Maria Morlaiter (1699-1781), acquises pour le musée par la ville de Venise en 1935. Au plafond une fresque sur le même thème que la fresque de Tiepolo dans la salle du trône: Allégorie du mérite, de Mattia Bortoloni.

La salle Lazzarini[modifier | modifier le code]

La salle Lazzarini tient son nom du peintre vénitien Gregorio Lazzarini, de la fin du XVIIe siècle. Les trois grandes peintures mythologiques de la salle lui ont été attribuées au XIXe siècle. Une étude plus récente attribue à Lazzari un tableau dans la pièce, massacré par Orphée par les Bacchantes. Les autres sont maintenant attribués à Antonio Bellucci graveur et peintre vénitien baroque de la période rococo : (Hercules et Omphale) et Antonio Molinari. Les cinq peintures ovales au plafond, également sur des thèmes mythologiques, ont été réalisées par Francesco Maffei, à la fin du XVIIe siècle. La chambre comprend également un très beau bureau en marqueterie incrusté d’ivoire et décoré de bronze doré, signé par l’ébéniste Pietro Pifetti, signé et daté de 1741.

La salle Brustolon[modifier | modifier le code]

La salle est consacrée aux meubles sculptés et aux personnages sculptés d’Andrea Brustolon, le plus célèbre sculpteur sur bois baroque vénitien. Les œuvres présentées sont datées de 1706 et utilisent des bois de couleurs différentes, notamment de l'ébène, ainsi que des courbes et des courbes baroques extrêmement ornées pour représenter l'action et l'émotion. La salle comporte également au plafond un lustre en verre de Murano à vingt feux sur deux rangées, décoré de fleurs en pâtes de verre aux couleurs vives, produit vers le milieu du XVIIIe siècle par l’atelier de Giuseppe Briati à Murano.

Portego (Le salon passant)[modifier | modifier le code]

Dans la structure traditionnelle du palais vénitien, le portego, ou salon passant, était la pièce la plus grande de l’édifice, destinée à jouer le rôle de salle de représentation. Cet espace présente aujourd’hui des bustes en marbre du XVIIIe siècle représentant des portraits et des figures allégoriques, tandis que les murs sont recouverts de marbre rouge de Vérone.

Second étage[modifier | modifier le code]

Portego des tableaux[modifier | modifier le code]

Le Portego

Dans le portego du deuxième étage noble du palais, sont rassemblés certains des tableaux les plus importants du musée. Au-dessus de chaque porte dans un encadrement en stuc quatre portraits : Portrait d'un gentilhomme en rouge par Niccolò Cassana peintre vénitien baroque de la seconde moitié du XVIIe siècle et du début du XVIIIe siècle; celui de Giustina Donà dalle Rose épouse de Paolo Renier 119e doge de Venise par Lodovico Gallina, peintre italien de la période baroque élève d'Antonio Dusi; il est connu comme portraitiste, apprécié pour ses "décors auliques". Au-dessus de la porte menant au Salon Guardi le portrait du sénateur Giovanni Correr (1673-1717) par Antonio Bellucci.

Salle du clavecin[modifier | modifier le code]

Salle du parloir[modifier | modifier le code]

La Salle du Parloir tiens son nom du tableau de Francesco Guardi Le Parloir des nonnes de San Zaccaria (1740-1745) exposé dans la salle. La fresque du plafond intitulée La Concorde conjugale couronnée par la Vertu en présence de la Justice, de la Prudence, de la Tempérance, de la Renommée, de l’Abondance est une oeuvre de Costantino Cedini (Padoue, 1741 – Venise, 1811), membre de la guilde des peintres de Venise et professeur à l'Académie des beaux-arts de Venise. Le fresque était initialement dans le palais du palais Nani à Cannaregio. Elle a été transférée dans les années 1930 à son emplacement actuel. Le cadre qui entoure la fresque est antérieur de plus d’un siècle et est dû au quadratoriste Antonio Felice Ferrari (1667 – 1720).

Salle d’Antonio Guardi[modifier | modifier le code]

Commandées à Antonio Guardi par Maria Barbarigo Savorgnan, les fresques de cette pièce, furent recouvertes d’enduit au cours du XIXe siècle et retrouvées au cours d’une restauration du Palais Barbarigo Dabalà en 1936. Détachées et marouflée elles furent transférées à Ca’ Rezzonico. Elles sont au nombre de trois: Minerve; Vénus et l'Amour devant la forge de Vulcain; et Apollon, les fresques ont été encadrées de gypserie. Ces fresques restaurées sont les seuls exemples de ce type de travail par Gianantonio Guardi. La Dame voilée est l’œuvre du sculpteur vénitien Antonio Corradini et représente l’allégorie de la Pureté.

Salle Longhi[modifier | modifier le code]

Les peintures de cette salle offrent l’occasion de comparer deux tendances différentes dans l’école de peinture vénitienne du XVIIIe siècle: vive, sensuelle, rococo, visible dans les œuvres allégoriques et mythologiques de Giambattista Tiepolo, avec un plafond, zéphyr et Flore ironique et l'esprit critique des Lumières vénitiennes, visible dans les peintures de Pietro Longhi accrochées aux murs. La toile de Tiepolo, peinte dans les années 1730 pour Ca 'Pesaro, fait partie des débuts de son oeuvre. La présence conjointe de Zéphyr, l’un des quatre vents, et de Flore est une référence au printemps, donc à la fertilité. Les couleurs sont brillantes et transparentes. L'artiste a virtuellement dessiné des tons chair sensuels et a accentué les contrastes de couleurs. La série de peintures de Pietro Longhi sur les murs porte sur des scènes de la vie quotidienne ; une visite dans un atelier de peinture, un coiffeur au travail, des scènes de vie familiale et familiale, des concerts, des événements et des divertissements. Longhi apparaît en eux comme un observateur perspicace des formes et des modes de vie, soumettant en détail les habitudes vides et les faiblesses pompeuses de ses héros et de leur monde. Il se distingue en présentant des intérieurs de maison comme, dans une certaine mesure, par Canaletto avec ses vedute.

Salle des laques vertes[modifier | modifier le code]

La décoration de cette pièce (Sala delle Lacche Verdi) est un ensemble de meubles peints en vert et or, appelé Salotto Calbo-Crotta avec des motifs de chinoiserie, trés en vogue à vénitienne au XVIIIe siècle. L'ensemble vient du Palazzo Calbo Crotta à Cannaregio. Au plafond de la salle se trouve la fresque du triomphe de Diana, de Giovanni Antonio Guardi, provenant du palais Barbarigo-Dabalà à Angelo Raffaele. L'œuvre allégorico-mythologique, créée dans les années 1850, est un parfait exemple du talent de l'artiste dans le style de rocaille, lumineux et plein de fantaisie. Les murs de la pièce sont décorés de vedute et de paysages.

  • Paysage avec des moines et des voyageurs et Paysage avec moulin et blanchisseuses par Marco Ricci graveur et peintre italien de vedute. Principal initiateur du paysage vénitien au XVIIIe siècle.
  • Caprice avec une arche et Caprice avec la fontaine de Neptune de Luca Carlevarijs.
  • Paysage avec marine et Paysage avec une caravane par Johann Anton Eismann un peintre autrichien né à Salzbourg et actif à Vérone et à Venise. Il peint principalement des scènes de genre de port et de bataille. Il est mort à Venise en 1698.
  • Paysage avec une cascade et Paysage avec une marine par Jacob de Heusch peintre néerlandais du siècle d'or. Il est connu pour ses peintures de paysages italianisants.
  • De Giuseppe Zais déjà rencontré dans d'autres salles : Paysage, Paysage avec bergers, Paysage à la traite et Paysage avec repos au torrent.

Giandomenico Tiepolo à Zianigo[modifier | modifier le code]

Dans cette salle consacrée à la Villa italienne de Zianigo, une série de fresques a été exposée. Peinte par Giovanni Domenico Tiepolo entre 1759 et 1797 pour sa villa, qui existe encore à Zianigo, un village situé près de Venise. Presque toutes les fresques ont été retirées de la villa en 1906 pour être vendues en France. Toutefois, les exportations ont été bloquées par le ministère de l'Éducation, après quoi elles ont été achetées par le conseil municipal de Venise et l'État italien. En 1936, elles ont été transférées à Ca 'Rezzonico, où elles ont été reconstruites et exposées. En 1999, l'ensemble a été restauré par Ottorino Nonfarmale, grâce au soutien de la Fondation internationale de Venise.

Le Corridor

Dans le couloir menant à la salle, sur le mur de gauche une scène de la Jérusalem Libérée du Tasse : Renaud qui abandonne le jardin d’Armide par Giandomenico Tiepolo, qui se trouvait au rez-de-chaussée de la villa de Zianigo. Sur le mur droit du vestibule deux toiles de Nicolò Bambini : Achille et les filles de Licomede et L'enlèvement des Sabines; surmontant ces deux toiles L’apothéose de Venise de Francesco Fontebasso; à droite une Allégorie de l'été; sur le mur du fond : Faucon poursuivant une volée de moineaux en fuite de Giandomenico Tiepolo.

Le cycle du Mondo Novo

Le plus célèbre des groupes de fresques est signé et daté de 1791. Parmi les personnages complétant des œuvres individuelles, l'artiste a placé, selon certains, lui-même et son père. En face de la série du Nouveau monde, il y a deux œuvres contemporaines: Menuet à la villa et Promenade . Sur le plafond de la salle se trouve l'une des premières œuvres de l'artiste, Le triomphe des Arts, daté d'avant 1762.

La chambre des satyres

Plusieurs fresques en grisaille montrent des satyres et de scènes de bacchanales ayant pour sujet des faits historiques mythologiques, et allégoriques. Le plafond est rehaussé par une grande frise rectangulaire avec scène de l'histoire romaine datée de 1759, alors que les autres scènes monochromes remontent à 1771. Les autres grisailles illustrent : La danse des satyres , La balançoire du satyre (ce thème sera repris quelques années plus tard pour le cycle des polichinelles) et un Centaure qui enlève une Satyre.

La pièce des polichinelles

Elle regroupe les fresques des scènes de la vie de Pulcinella (Polichinelle). C’est la dernière œuvre réalisé pour Zianigo par Giandomenico Tiepolo et c’est aussi la plus célèbre de tout le cycle. On peut voir : Pulcinella et les acrobates, Pulcinella amoureux, le repos des polichinelle, et Le baraquement des saltimbanques; au plafond la célèbre fresque ovale avec la balançoire de Polichinelle de 1793. Même dans les grisailles il peint des scènes mineures mentant en scène Pulcinella. Dans les dernières années de sa vie, Giandomenico est littéralement obsédé par cette figure qu’il peint sur les murs de sa maison et dans des dizaines de dessins rassemblés dans un album, aujourd’hui démembré et dispersé dans des collections publiques et privées.

La chapelle

Reconstitution de la chapelle de la villa de Zianigo. Au dessus de l'autel une Vierge à l'enfant, adorée par saint Jérôme Emilien et par Saint Jacques; en face un portrait de saint Jérôme Émilien, avec des menottes représentant son emprisonnement en 1511 par des soldats du Saint Empire romain germanique et sa libération, selon la légende, à travers l'intervention de la Vierge Marie; tous deux par Giandomenico Tiepolo.

Le troisième étage et la mezzanine - Collection Martini et Collection Mestrovich[modifier | modifier le code]

Pinacothèque Egidio Martini[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Egidio Martini (Venise, 4 novembre 1919 – Venise, 17 mars 2011) est un peintre et critique d'art italien. il a fait don de ses collections à la ville de Venise. La collection d'Egidio Martini regroupe des tableaux, presque tous de l'école vénitienne, du siècle au début du XXe siècle. Cima da Conegliano, Alvise Vivarini, Bonifacio de ’Pitati; Tintoret, Schiavone, Bassano, Paolo Fiammingo, Sustris; Padovanino et Carpioni, Pietro Vecchia et Giovanni Segala, Palma il Giovane, Bernardo Strozzi, Francesco Maffei, Langetti, Pietro Liberi; Balestra, Niccolò Bambini et jusqu'à Piazzetta, Nicola Grassi, les Tiepolo, Longhi, Rosalba, Sebastiano et Marco Ricci, Pellegrini, Amigoni, Diziani, Antonio Marini, Zuccarelli et Zais. Après le XVIIIe siècle, arrivèrent Giuseppe Bernardino Bison, Natale Schiavoni, Ippolito Caffi, Mancini et Emma Ciardi, cette liste ne rassemblait qu'une sélection des artistes présents dans la pinacothèque[2].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Giovanna Nepi Sciré, La Peinture dans les Musées de Venise, Editions Place des Victoires, , 605 p. (ISBN 978-2-8099-0019-4), p. 435
  2. Pinacothèque Egidio Martini

Liens externes[modifier | modifier le code]