Business France

Business France
Histoire
Fondation
Prédécesseurs
Cadre
Type
Forme juridique
Établissement public à caractère industriel et commercial
Établissement public national à caractère industriel ou commercial doté d'un comptable publicVoir et modifier les données sur Wikidata
Domaine d'activité
Administration publique (tutelle) des activités économiquesVoir et modifier les données sur Wikidata
Siège
Pays
Organisation
Effectif
1500 employés
Président du CA
Directeur général
Personnes clés
Muriel Pénicaud ancienne directrice générale (2015-2017)
Véronique Bédague-Hamilius chargée en 2014 de la fusion d'Ubifrance et de l'Agence française pour les investissements internationaux
Affiliation
Budget
100 millions d’euros (2017) & ressources propres
Site web
Identifiants
SIREN
TVA européenne
FR19451930051Voir et modifier les données sur Wikidata

Business France est une structure née de la fusion d'Ubifrance et de l’Agence française pour les investissements internationaux (AFII). L’ordonnance n° 2014-1555 du 22 décembre 2014 portant la création de Business France permet à cette agence de fonctionner dès le 1er janvier 2015.

Business France est notamment chargée d’aider les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises de taille intermédiaire (ETI) à mieux se projeter à l’international, et d’attirer davantage d’investisseurs étrangers en France pour y créer ou y reprendre des activités créatrices d’emplois.

Il s’agit d’un dispositif simplifié à la fois plus lisible pour les investisseurs étrangers et pour les entreprises françaises[1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Prémices et antécédents[modifier | modifier le code]

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, et au vu des résultats économiques encourageants (taux de croissance de 5,4 % du PIB, un taux de chômage stable à 2 %), les dirigeants français décident de mettre en place un organisme chargé de l'organisation des foires et salons français. La création du Comité permanent des foires à l'étranger (CPFE) fait ensuite suite à la tenue du premier salon des arts ménagers. Parallèlement, le Centre national du commerce extérieur (CNCE) reprend les actions de l'office national du commerce extérieur dissous en 1933 à la suite de la crise économique mondiale. Installé dans l'hôtel Bonaparte, le CNCE était chargé de mener la France à travers la mondialisation mise en route à la suite de la création de l'Organisation des Nations unies et la signature des accords de Bretton Woods en 1945.

Les inégalités entre Paris et les autres régions se faisant de plus en plus marquantes, l’État crée en 1963 la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR). En 1969, un bureau est ouvert à New York afin d'attirer les entreprises américaines dans les régions françaises. Des bureaux seront rapidement ouverts à Francfort-sur-le-Main, Tokyo, Londres, Berne, Stockholm, Chicago, Los Angeles et Madrid.

En 1968 naît, de la fusion entre l'Association pour l'organisation des stages en France (ASTEF) et l'Association pour l'organisation des missions de coopération technique (ASMIC), l'Agence pour la coopération technique, industrielle et économique (ACTIM). Cette nouvelle agence a pour mission de promouvoir à l'étranger les technologies et le savoir-faire français en mettant directement en relation les professionnels français et étrangers.

Du CNCE au CFCE[modifier | modifier le code]

En 1974, le CNCE devient le Centre français du commerce extérieur (CFCE) et sectorise son activité afin de mieux répondre à la diversité des entreprises françaises.

En 1990, le comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) restructure la DATAR en quatre pôles : Communauté économique européenne, Scandinavie, Amérique du Nord et Asie. La DATAR baptisera ses bureaux sous le nom Invest in France Agencies et regroupera les acteurs français concernés par des investissements étrangers sous la bannière Invest in France Network (IFN).

Dans le but d'optimiser son dispositif, la France choisit d'unir en 1997 le Comité français des manifestations économiques à l'étranger (CFME, héritier du CPFE) et l'ACTIM.

En 2001, l'Agence française pour les investissements internationaux (AFII) naît sous la forme d'un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) de la fusion entre la DATAR, la Direction des investissements internationaux (DII) du ministère de l'Économie et des Finances et de l'IFN. L'AFII est chargée de la promotion du territoire français. La même année le CFME-ACTIM reçoit son nom officiel : Ubifrance. Ubifrance a pour mission de représenter les entreprises françaises à travers le monde. 2001 est aussi l'année de départ du premier VIE.

Fusion et création de Business France[modifier | modifier le code]

En 2004, Ubifrance et le CFCE fusionnent et deviennent l'EPIC Ubifrance. Depuis 2008, Ubifrance, l'Assemblée des chambres de commerce et d'industrie de France (ACFCI), l'Union des chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger (UCCIFE) et la Direction générale du Trésor signent la première convention cadre commune.

La fusion de l'AFII et d'Ubifrance est votée fin 2014, et entre en vigueur le pour donner lieu à Business France[2]. Cette fusion a coûté en tout 8,54 millions d'euros, un chiffre inférieur de 4M€ à ce qui avait été prévu[3]. La première évaluation de Business France par la Cour des comptes est assez positive[3].

Implantation en France et dans le monde[modifier | modifier le code]

En 2017 Business France compte 93 implantations à travers le monde[4] ainsi que des délégués, travaillant avec les Chambres de commerce et d'industrie et des chargés d'affaires, travaillant en collaboration avec la Banque publique d'investissement, dans toutes les régions françaises et territoires d'outre-mer.

Le siège de Business France se trouve au 71/77 boulevard Saint-Jacques dans le 14e arrondissement de Paris à proximité immédiate de la place Denfert-Rochereau. Une partie de l'effectif de Business France est basé à Marseille.

Missions[modifier | modifier le code]

L'établissement a pour mission « d'aider les PME et les entreprises de taille intermédiaire à mieux se projeter à l'international, et d'attirer davantage d'investisseurs étrangers en France pour y créer ou y reprendre des activités créatrices d'emplois ». Il gère notamment le dispositif de Volontariat International en entreprise[5].

Les activités de Business France s'inscrivent dans deux domaines : l'export et l'investissement étranger.

Soutien à l'exportation[modifier | modifier le code]

Business France possède un réseau national de délégués régionaux et de chargés d'affaires allant directement à la rencontre des entreprises françaises. L'agence aide ces entreprises en fournissant des outils et des produits d’information et des solutions de communication, en accompagnant collectivement des entreprises d’une même communauté sectorielle à travers des opérations clé en main, en soutenant le projet de développement international d’une entreprise grâce à des solutions individuelles sur mesure ou encore en proposant une solution RH pour renforcer l’effectif des entreprises à l’international avec le VIE, toujours en s'appuyant sur son large réseau à l'étranger. Environ 10 000 entreprises bénéficient de l'aide de Business France chaque année[6].

Soutien à l'investissement[modifier | modifier le code]

Business France défend l'attractivité de la France en valorisant ses atouts auprès des investisseurs étrangers voulant s'implanter en Europe. En étroite collaboration avec les ambassades françaises à l'étranger et les régions françaises l'agence attire les projets étrangers vers la France. En 2015, Business France a ainsi accompagné vers la France plus de 500 projets de toutes natures[7].

De plus, la structure est partenaire des Trophées Let's Go France, un concours d'entrepreneurs qui récompense les innovateurs industriels, économiques et technologiques français, élargissant ainsi leur rayonnement national et international[8].

Gestion des volontariats internationaux en entreprise[modifier | modifier le code]

Business France a la charge administrative des Volontaires Internationaux et est le seul organisme en France pouvant contracter des volontariats internationaux en entreprise (VIE) ou en administration (VIA). L'agence a ainsi envoyé 9 200 VIE en mission en 2016[4].

Direction[modifier | modifier le code]

Conseil d'administration[modifier | modifier le code]

L'agence est administrée par un conseil d'administration de seize membres composé d'un député et d'un sénateur désignés par leur assemblée respective ; de trois représentants de l'État, de trois présidents de conseil régional ou leurs représentants, de cinq personnalités qualifiées en matière de développement économique international, de trois représentants du personnel[9].

Président[modifier | modifier le code]

Estelle Grelier, alors députée PS de Seine-Maritime, est nommée le 17 août 2015[10] au poste, non rémunéré[11], de présidente du conseil d'administration de l'établissement. Le 13 mai 2016, la députée PS de Paris Seybah Dagoma est nommée à sa suite[12] jusqu'à fin juin 2017. Pascal Cagni, ancien vice-président d'Apple pour l'Europe de 2000 à 2012[13],[14], la remplace en août 2017[15].

Directeur[modifier | modifier le code]

La première directrice générale, après que Véronique Bédague-Hamilius a supervisé la fusion d'Ubifrance et de l'AFII, est Muriel Pénicaud, ambassadrice déléguée aux investissements internationaux[16]. Elle est nommée ministre du Travail dans le gouvernement Édouard Philippe sous la présidence d'Emmanuel Macron le . A partir du 17 mai 2017 la direction est assurée par intérim par Frédéric Kaplan. Christophe Lecourtier est retenu pour le poste de directeur général fin août 2017[14]. Celui-ci était déjà directeur général d'Ubifrance de 2008 à 2014 avant d'être ambassadeur de France en Australie durant trois années[17]. Sa nomination officielle a lieu le 30 août 2017 et est validée au Conseil des ministres le jour suivant[15].

Par décret du Président de la République en date du 5 janvier 2023, Laurent Saint-Martin est nommé directeur général[18].

Polémique[modifier | modifier le code]

L'affaire Business France concerne la signature par Business France, dont Muriel Pénicaud était la directrice générale à l'époque des faits, sans appel d’offres préalable, d'un contrat d'un montant de 381 759 euros, dont 100 000 euros de frais d'hôtel[19], avec la société Havas, pour organiser une soirée le 6 janvier 2016[20],[21], à l'hôtel The Linq à Las Vegas, avec 500 personnalités et dirigeants de start-ups françaises à laquelle ont participé Emmanuel Macron (à l'époque ministre des Finances), Pierre Gattaz, Frédéric Lefebvre, Henri Seydoux[22], Guillaume Sarkozy[23] et Éric Carreel[24] « autour d’un fastueux banquet »[25], en marge du Consumer Electronics Show[26]. Or, « selon le code des marchés publics, un appel d'offres est obligatoire pour l'attribution de marchés publics dont le montant est supérieur à 25 000 euros »[27].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « définition de Business France », sur glossaire-international.com (consulté le ).
  2. « Adieu UBIFrance, voici Business France », sur LEntreprise.com, (consulté le ).
  3. a et b « Documents | Cour des comptes », sur ccomptes.fr (consulté le ).
  4. a et b « Business France - Tutelles ministérielles »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur businessfrance.fr (consulté le ).
  5. « Volontaires et sans frontière », sur Pôle emploi, .
  6. « Business France - Exporter »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur businessfrance.fr (consulté le ).
  7. « Business France - Investir », sur businessfrance.fr (consulté le ).
  8. « Les résultats des Trophées Let’s Go France 2020 ! », sur businessfrance.fr (consulté le ).
  9. Décret n° 2019-860 du 21 août 2019 portant modification du décret n° 2014-1571 du 22 décembre 2014 relatif à l'agence Business France
  10. « Décret du 17 août 2015 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de Business France - Mme GRELIER (Estelle) », sur Legifrance, Légifrance, (consulté le ).
  11. « En business class », La Lettre de la Haute-Normandie, no 1448,‎ , p. 8
  12. « La députée Seybah Dagoma présidera Business France », sur leparisien.fr (consulté le ).
  13. BFM BUSINESS, « L'ex-patron d'Apple Europe pressenti pour présider Business France », sur BFM BUSINESS (consulté le ).
  14. a et b « Une gouvernance renouvelée pour Business France - Communiqué de presse conjoint de Jean-Yves Le Drian, Jacques Mezard et Bruno Le Maire (24.08.17) », sur France Diplomatie : : Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères (consulté le ).
  15. a et b « Un nouveau duo va prendre la tête de Business France », lesechos.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Décret du 30 mai 2014 portant nomination d'une ambassadrice déléguée aux investissements internationaux
  17. « Message de départ de l’Ambassadeur Christophe Lecourtier », sur La France en Australie (consulté le ).
  18. « Décret du 5 janvier 2023 portant nomination du directeur général de l'agence Business France - M. SAINT-MARTIN (Laurent) », sur legifrance.gouv.fr (consulté le ).
  19. « Business France: Pénicaud assure qu'elle n'a pas essayé d'étouffer l'affaire », sur BFMTV, (consulté le ).
  20. « Business France : « Libération » révèle de nouveaux éléments qui fragilisent la défense de Muriel Pénicaud », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  21. « Las Vegas : Muriel Pénicaud a informé son comité d'audit avec un rapport tronqué », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. « Trois questions sur le déplacement ministériel de Macron à Las Vegas », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. « Macron à Las Vegas: comprendre l'affaire de la French Tech Night », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  24. « Macron en VRP de la French Tech à Las Vegas », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Ismaël Halissat, « Macron à Las Vegas : révélations sur les arrangements de Muriel Pénicaud », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. « La French Tech débarque en force au Consumer Electronics Show de Las Vegas », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  27. Guillaume Descours, « Business France : la nouvelle affaire qui menace le gouvernement », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]