Brassica

Brassica est un genre de plantes dicotylédones de la famille des Brassicaceae (ou Crucifères), originaire d'Eurasie et du bassin méditerranéen, qui comprend une quarantaine d'espèces acceptées. C'est le genre type de la famille des Brassicaceae.

Ce sont généralement des plantes herbacées annuelles ou bisannuelles, aux fleurs en croix caractéristique des Crucifères. Les espèces cultivées ont une morphologie très diverse selon qu'elles ont été sélectionnées pour leurs feuilles, leurs pétioles, leurs bourgeons, leur fleurs, leurs racines ou leurs graines. Elles sont cultivées comme légumes, plantes condimentaires, oléagineuses ou médicinales. Certaines espèces sont également utilisées comme engrais vert ou comme plantes ornementales. Ce sont souvent des plantes mellifères. Certaines sont des adventices des cultures. Parmi les espèces cultivées figurent des plantes importantes pour l'alimentation humaine et l'économie comme des légumes, des oléagineux et des condiments .

Quatre espèces sont principalement cultivées et jouent un rôle important dans l'alimentation humaine : Brassica oleracea (divers choux), Brassica napus (colza, rutabaga), Brassica rapa (navet, navette, chou chinois), Brassica nigra (moutarde noire).

Les espèces du genre Brassica ont fait l’objet d’un grand intérêt scientifique pour leur importance agricole et alimentaire. Six espèces particulières ont donné lieu à la théorie du triangle d'U : trois espèces (Brassica carinata, Brassica juncea, Brassica napus) sont nées de la combinaison des génomes de trois espèces antérieures (Brassica nigra, Brassica oleracea, et Brassica rapa).

Étymologie[modifier | modifier le code]

Brassica est un mot gaulois dont l'origine est confirmée par l'irlandais braissech et le gallois bresych (chou), langues celtiques modernes.

Le terme Brassica a peut-être une origine pré-indoeuropéenne[1]. Pline l'Ancien donne le nom générique de Brassica à plusieurs plantes ressemblant à des choux[2]. D'autres auteurs antiques, Aristote (384 - 322 av. J.-C.), Théophraste (371 - 286 av. J.-C.), Caton l'Ancien (234-149 av. J.-C.), Columelle (Ier siècle après J.-C.), mentionnent l'importance des Brassica[3].

L’étymologie de Brassica est disputée depuis que Herman Boerhaave a suggéré en 1727 que ce terme pourrait provenir du grec ancien αποτονβραξειν (apotonbraxein), latin vorare (« dévorer »)[3]. Une autre dérivation proposée, celle de Bresic ou Bresych, nom celte désignant le « chou », a été suggérée par Gustav Hegi en 1919. Il s’agirait d’une contraction de praesecare (« couper tôt »), puisque les feuilles étaient récoltées pour l’alimentation et le fourrage à l’automne et au début de l’hiver[4],[3]. Une autre origine suggérée provient du grec ancien βραοσειν (braosein), « craquement », évoquant le son émis lorsque les feuilles sont détachées de la tige[3]. Certains philologues rapprochent Brassica du punique Burutzim qui désignait une plante du littoral méditerranéen, Cynanchum acutum, très différente morphologiquement du chou, bien qu'ayant une même odeur forte, mais à laquelle les auteurs antiques (Dioscoride, Apulée) ont donné des noms la rapprochant du chou[5].

Caractéristiques générales[modifier | modifier le code]

Les espèces du genre Brassica sont des plantes herbacées annuelles, bisannuelles ou vivaces, rarement des arbrisseaux ou sous-arbrisseaux, souvent glauques[6]. Les espèces cultivées sont souvent des herbacées annuelles.

Elles se caractérisent par des tiges dressées ou ascendantes, simples ou ramifiées, feuillues ou rarement sans feuilles. Les feuilles basales sont pétiolées, disposées parfois en rosette, simples, entières, dentées, pennatifides ou pennatiséquées. Les feuilles caulinaires, alternes, sont pétiolées ou sessiles, à base cunée, atténuée ou auriculée[6].

Les fleurs, typiques des Crucifères, sont groupées en grappes. Elles présentent quatre sépales libres, quatre pétales libres, en position alterne avec celles des sépales et formant une croix. Les sépales, ovales ou oblongs, sont dressés ou ascendants, rarement étalés. Les pétales sont jaunes, rarement blancs ou roses, les étamines sont au nombre de six, dont deux plus courtes que les autres (tétradynames)[6]. Le pistil présente deux carpelles et à stigmates réunis en une sorte de disque. Chaque ovaire contient de 4 à 50 ovules.

Le fruit est une silique déhiscente, glabre, linéaire ou plus rarement oblongue, dotée d'une cloison membraneuse portant les graines, disposées en une ou deux séries, contenant de 4 à 50 graines[6].

Ces plantes renferment un glucoside, la sinapine.

Distribution[modifier | modifier le code]

Ce genre est originaire de l'Ancien monde : Europe (sauf les régions arctiques), Afrique du Nord, Asie occidentale et sous-continent indien.

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Liste des principales espèces et sous-espèces[modifier | modifier le code]

Selon ? Références ?

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Selon The Plant List (9 avril 2019)[7] :

Séquençage du génome et génétique[modifier | modifier le code]

Bayer CropScience, en collaboration avec BGI-Shenzhen (Chine), Keygene NV (Pays-Bas) et l’Université du Queensland (Australie), a annoncé le séquençage en 2009 de l’ensemble du génome du colza (Brassica napus) et de ses génomes constitutifs présents dans Brassica rapa et Brassica oleracea[8]. Le génome de Brassica rapa a été séquencé en 2011 par le Projet multinational du génome de Brassica[9]. Il représente également le composant A du génome des espèces amphidiploïdes Brassica napus et Brassica juncea[10].

Dans l’art et la culture[modifier | modifier le code]

La Brassica est mentionnée dans Astérix et les Belges, de Goscinny et Uderzo.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jacques André, Les noms de plantes dans la Rome antique, Les Belles Lettres, coll. « Études anciennes », , 332 p. (ISBN 978-2-251-32856-0), p. 37-38.
  2. (en) D. Gledhill, The Names of Plants, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 76
  3. a b c et d (en) G.R. Dixon, « Origins and diversity of Brassica and its relatives », sur www.cabi.org, (consulté le ).
  4. Lucien Guyot et Pierre Gibassier, Les noms des plantes, Presses universitaires de France, , p. 51.
  5. Jacques André, « Recherches étymologiques sur certains noms de plantes latins », Latomus, vol. 15, no 3,‎ , p. 290-307 (lire en ligne).
  6. a b c et d (en) « 2. Brassica Linnaeus, Sp. Pl. 2: 666. 1753 », sur Flora of China (consulté le ).
  7. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 9 avril 2019
  8. (en) « Bayer CropScience first to sequence the entire genome of rapeseed/canola », Bayer CropScience, (consulté le ).
  9. (en) Xiaowu Wang, Hanzhong Wang, Jun Wang, Rifei Sun, Jian Wu, Shengyi Liu et Yinqi Bai, « The genome of the mesopolyploid crop species Brassica rapa », Nature Genetics, vol. 43, no 10,‎ , p. 1035–9 (DOI 10.1038/ng.919).
  10. (en) « brassica.info », Rothamsted Research (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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