Bonfiglio Guelfucci

Pietrantonino Guelfucci, Bonfiglio ou Bonfigliuolo étant son nom de prêtre servite, est un prêtre, homme politique et écrivain corse, secrétaire général de l'Ordre des Servites de Marie et membre de l' Accademia della Crusca, né à Belgodère en 1721, mort dans le même village le .

Avec les prêtres Erasmo Orticoni et Gregorio Salvini, il a été un des protagonistes de la révolte de Balagna contre la République de Gênes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en 1721 à Belgodère , une commune de Haute-Corse pendant la domination génoise. Il est le fils de Francesco Antonio Guelfucci et de Cristina Belgodere. Il est entré au séminaire et dans l'Ordre des Servites de Marie, à Rome. Il a été secrétaire général de l'Ordre.

Professeur de théologie, il a enseigné en Espagne à l'Université de Salamanque et à l'Université d'Alcalà.

Il est revenu en Corse en par ordre de ses supérieurs pour visiter les couvents de son ordre. Il devient l'ami et le confident de Pasquale Paoli[1]. En 1764, il a publié son manuscrit « Memorie per servire alla storia delle rivoluzioni di Corsica dal 1729 al 1768, dal Padre Bonifiglio Guelfucci di Belgodere » qui a été apprécié par Napoléon Bonaparte. En , il est nommé professeur de théologie et d'histoire ecclésiastique de l'Université de Corse fondée par Pasquale Paoli. Il se rend à Rome en 1765, mais revient bientôt sur l'île pour aider les troupes de Pasquale Paoli dans la lutte contre la République de Gênes, puis contre celles envoyées par le roi de France, Louis XV.

En , il a quitté l'île après la défaite des troupes de Pasquale Paoli à la bataille de Ponte-Novo, le 8-. Il s'est installé à Livourne où il prépare l'exil de Pasquale Paoli.

Rallié à la Révolution française, Pasquale Paoli est reçu à Paris par le roi Louis XVI qui le nomme commandant de l'île et arrive en Corse le . En , Bonfiglio Guelficci est élu membre du directoire de Corse. Les relations en Paoli et la Convention vont se dégrader à la suite des manigances de Carlo Andrea Pozzo di Borgo. La Convention ordonne le l'arrestation de Paoli qui est devenu suspect de tractations avec l'Angleterre. Paoli est déclaré « traître à la République française ». Condamnant les excès de la Terreur, Paoli va se rapprocher de l'Angleterre. Paoli convoque une consulta generale à Corte en 1793 qui déclare la sécession de la Corse de la France. Les Anglais envoie une flotte en Corse commandée par l'amiral Samuel Hood. La Corse est alors ajoutée aux dominions du roi George III

Il rédige la Constitution du Royaume de Corse avec Carlo Andrea Pozzo di Borgo, promulguée le , entrée en vigueur la même année après la ratification du Conseil de la Cour. La Corse est alors une monarchie constitutionnelle, avec un vice-roi (Gilbert Elliot), représentant le roi britannique, un parlement monocaméral élu et un conseil qui est l'exécutif du royaume avec à sa tête Carlo Andrea Pozzo di Borgo comme syndic procureur-général (chef du gouvernement) et plus tard président du Conseil de l'État. Cette constitution est restée en vigueur jusqu'à l'annexion finale par la République française par les troupes envoyées par Bonaparte, le . Il a quitté l'île avec Pasquale Paoli au moment du retrait des Anglais.

Il a également été membre de l'Accademia della Crusca.

Après la mort de Pasquale Paoli à Londres, le , il est revenu en Corse pour passer les dernières années de sa vie et meurt à l'âge avancé de 91 ans dans son villages natal.

Publication[modifier | modifier le code]

  • Campulori, La Corsica a suoi figli, écrit à Campulori, en 1760.
  • Memorie del padre Bonfiglio Guelfucci texte revu par MM. P. et L. Lucciana sur la copie de la bibliothèque de Bastia et sur une autre copie appartenant à la famille Gregorj, dans Bulletin des sciences historiques & naturelles de la Corse, (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. François René Jean de Pommereul, Histoire de l'isle de Corse, chez la Société typographique, Berne, 1779, tome 2, p. 6152 (lire en ligne)

Source[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Évelyne Luciani, Louis Belgodere, Dominique Taddei, Trois prêtres balanins au cœur de la révolution corse, Bonfigliuolo Guelfucci, Erasmo Orticoni, Gregorio Salvini, éditions Alain Piazzola, Ajaccio, 2006, (ISBN 978-2-915410-31-0)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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