Boleslav Ier de Bohême

Boleslav Ier de Bohême
Fresque de Boleslav dans la rotonde Sainte-Catherine à Znaïm (XIIe siècle).
Fonction
Duc de Bohême
-
Titres de noblesse
Duc de Bohême
Duc
Biographie
Naissance
Vers ou Voir et modifier les données sur Wikidata
BohêmeVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Nom dans la langue maternelle
Boleslav I. UkrutnýVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Mère
Fratrie
Venceslas Ier de Bohême
Spytihněv Přemyslovec (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Biagota (en) (?)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants

Boleslav Ier dit le Cruel (en tchèque : Boleslav I. Ukrutný), né vers 915 et mort le ou 967[1], est un prince de la dynastie des Přemyslides, fils du duc Vratislav Ier de Bohême et de Drahomíra de Stodor. Il fut duc de Bohême à la suite de l'assassinat de son frère aîné Venceslas Ier en 935 jusqu'à sa mort.

Famille[modifier | modifier le code]

Boleslav est le fils cadet de Vratislav Ier, duc de Bohême à Prague, et de son épouse Drahomíra, fille d'un prince des Wendes dans le pays de la Havel.

À la fin du IXe siècle, les Přemyslides, descendants de Bořivoj Ier, le premier souverain chrétien de Bohême, ont profité et l’anarchie qui suit la mort du prince Svatopluk Ier, seigneur de la Grande-Moravie, en 894 pour prendre le pouvoir et se rapprocher de la Francie orientale. Selon les Annales de Fulda, Vratislav et son frère aîné Spytihněv participent à la diète de Ratisbonne en et preta serment de fidélité au roi franc Arnulf.

À la mort de Vratislav en 921, son fils aîné Venceslas Ier lui succédera. Au cours de son règne, il doit se soumettre au roi Henri Ier de Germanie et entre en conflit avec l'aristocratie de Bohême.

L'accession au trône[modifier | modifier le code]

Meurtre de Venceslas dans le Liber viaticus (en) (années 1360).

Boleslav Ier est connu pour le meurtre le ou 935 de son frère Venceslas Ier à Stará Boleslav, la résidence de Boleslav, dans une conspiration des nobles qui lui permet d'accéder au trône[2]

Venceslas ayant été tué durant une fête pour la naissance d'un fils de Boleslav Ier, celui-ci reçoit de son père le nom étrange de Strachkvas, qui signifie « une effrayante fête ». Pris de remords ou par calcul, Boleslav promet de consacrer ce fils à l'Église et l'éduque pour en faire un membre du clergé. Sous le nom de « Christian », il sera brièvement évêque de Prague en 996.

Trois ans après l'assassinat, Boleslav accepte que la dépouille de son frère Venceslas soit ramené à Prague et inhumé le (ou 938) dans l'église qui deviendra la cathédrale Saint-Guy de Prague[3] Son tombeau y demeure dans la chapelle Saint-Venceslas.

Règne[modifier | modifier le code]

Contrairement à son frère, Boleslav a mené une politique plus agressive. À l'ouest, le nouveau duc entre en conflit avec le souverain de Francie orientale Otton Ier qui souhaite incorporer la Bohême dans son royaume. Il a mené un nombre d'incursions dans la Thuringe ; néanmoins, sa force militaire a du mal à faire face à l'armée germanique. Après de vives confrontations, il doit en été 950 se reconnaître le vassal d'Otton et payer le tribut de la paix (tributum pacis).

Alors allié à la Francie orientale, il participe avec sa troupe de 1 000 hommes à la bataille du Lechfeld, le , au cours de laquelle les Hongrois sont définitivement repoussés. Boleslav profite de leur déroute pour occuper la Moravie, la Slovaquie occidentale, la Silésie et le pays des Vislanes avec la ville de Cracovie. Le de la même année, il a soutenu le roi Otton dans une bataille contre les Abodrites, les Vélètes et d'autres tribus slaves (« Wendes ») au Mecklembourg.

Vers 965, il a pu améliorer les relations avec le duc Mieszko Ier de Pologne qui épousa sa fille Dubravka. En 967, c'est avec des forces conjointes de Boleslav et de Mieszko que le comte saxon Wichmann II fut vaincu et tué au combat dans la ville de Wolin en Poméranie.

Boleslav parachève l'édification d'un État modernisé, il inaugure la frappe monétaire du denier en 955 et transforme en taxe fixée en argent la contribution des habitants libres. D'autre part, il a dû laisser à ses partisans l'administration dans de nombreuses régions. Il cherchait également l'autonomie de l'Èglise de Bohême, mais il n'a pas vu la création du diocèse de Prague en 973.

Postérité[modifier | modifier le code]

Boleslav Ier épouse une certaine Biagota, d'origine inconnue, dont il a[4] :

Notes[modifier | modifier le code]

  1. (la) Annales Bohemici DCCCCLXXII: obiit dux Bolezlaus, occisor sancti Vencezlay, cui succedit filius eius Bolezlaus.
  2. (la) Annales Bohemici: DCCCCXXIX sanctus Venceslaus martirio coronatur, cui succedit frater eius Bolezlaus.
  3. (la) Annales Bohemici: DCCCCXXXIII corpus sancti Vencezlay translatum est in Pragam.
  4. (de) Europäische Stammtafeln Vittorio Klostermann, Gmbh, Francfort-sur-le-Main, 2004 (ISBN 3465032926), Die Herzoge von Böhmen und die Fürsten von Mähren (Die Przemysliden), volume III, Tafel 54.
  5. affichage d'extraits de Josef Dobrovský, 1753-1829: sborník statí k stému výročí smrti Josefa Dobrovského : "Le fils de Boleslas est appelé Strachkvas par le chroniqueur Cosmas ( † 1125 ) et Christian par le ...", Univerzita Karlova. Seminář pro slovanskou filologii, 1929 p. 419

Sources[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Francis Dvornik, Les Slaves histoire, civilisation de l'Antiquité aux débuts de l'Époque contemporaine, Paris, éditions du Seuil, , 1196 p., p. 103-105.
  • Jörg K. Horesch et Françoise Laroche (traduction) (trad. de l'allemand), Histoire de la Bohême : des origines à la révolution de velours, Paris, Éditions Payot, , 524 p. (ISBN 2-228-88922-9), p. 40-42,53.
  • Pavel Bělina, Petr Čornej et Jiří Pokorný (trad. du tchèque), Histoire des Pays tchèques, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points Histoire U 191 », , 510 p. (ISBN 2-02-020810-5), p. 23-25.
  • (en) Nora Berend, Przemyslaw Urbanczyk et Przemislaw Wiszewski, Central Europa in the High Middle Ages. Bohemia -Hungary and Poland c.900-c.1300, Cambridge, Cambridge University Press, , 546 p. (ISBN 978-0-521-78695-9), p. 83,91,94,113,116,118,138-139,221,329,331.

Liens externes[modifier | modifier le code]