Betton de Sens

Betton de Sens
(Saint Betton)
Image illustrative de l’article Betton de Sens
abbaye Sainte-Colombe près de Sens
Biographie
Naissance IXe siècle
Sens
Décès 12[1] ou 24[2] février 9I8
Auxerre
Évêque de l'Église catholique
41e évêque d'Auxerre
prévôt (rôle d'abbé) de Sainte-Colombe
~885 –
abbé de l'abbaye Saint-Héracle de Sens
? – ~885

Saint BettonSens, milieu du IXe siècle - † Auxerre le 12[1] ou 24[2] ), est un religieux franc du nord de la Bourgogne aux IXe et Xe siècles.

Biographie[modifier | modifier le code]

Betton est né à Sens vers le milieu du IXe siècle, proche parent d'Evrard archevêque de Sens (884 - 887). Il est d'abord moine à l'abbaye Sainte-Colombe près de Sens, puis abbé de l'abbaye Saint-Héracle de Sens[note 1]. Il est ensuite élu abbé de Sainte-Colombe, une charge qu'il remplit pendant trente ans jusqu'en 915. Cette année-là il est nommé évêque d'Auxerre, où il restera jusqu'à sa mort en 918[3].

Abbé de Sainte-Colombe[modifier | modifier le code]

Betton est abbé (officiellement "prévôt") de Sainte-Colombe en même temps que Richard le Justicier (858-921), duc de Bourgogne (880-921), comte d'Auxerre (888-921) et père de Raoul de France, en est l'abbé laïc[3].

La personnalité de Betton et ses relations font de lui un des principaux acteurs de l'essor de l'abbaye Sainte-Colombe. Il commence à faire élever des remparts avec des tours autour de l'abbaye[1] vers l'an 900 pour l'abriter des Normands, mais leur conversion et sa nomination à l'épiscopat d'Auxerre l'empêche de voir cette tâche terminée[3] ; ces remparts sont détruits en 945 par Fromond Ier de Sens pour éviter que des ennemis ne puissent s'abriter derrière des murs solides aux portes mêmes de Sens, comme il l'a fait lui-même pour reprendre la ville des mains de Raynald comte de Reims quelques années auparavant[4].

Évêque d'Auxerre[modifier | modifier le code]

C'est avec regret et non sans lutter qu'il accepte de prendre en charge l'épiscopat d'Auxerre. Il est ordonné le  ; cependant comme il y est venu contre son gré, il ne fait aucun don aux chanoines de la ville pour fêter son élection. Mais il s'occupe rapidement de fonder la commémoration de sa mort en leur donnant l'église de Venouse et la terre de Roncenay[note 2] voisine, ainsi qu'une métairie à Charbuy[5].

Il récupère, non sans mal et à grands frais, les terres de Gy et de Jussy que le vicomte d'Auxerre Raynard (mais le seul vicomte Raynard connu date du comte d'Auxerre Richard le Justicier 888-921) avait aliénées[5].

Il prend des mesures pour faire rebâtir la maison épiscopale d'Auxerre qui a brûlé sous Hérifrid en 887, et d'embellir la cathédrale nouvellement reconstruite (elle aussi avait brûlé entièrement durant le même incendie), mais tombe malade avant d'avoir pu commencer ces projets et meurt quelque temps après[5].

Décès[modifier | modifier le code]

Mort à Auxerre le 12[1] ou , Betton est inhumé dans l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre, qui n'a pas reçu de dépouilles d'évêques depuis Chrétien (860-873). Une épitaphe de 1636 sur le mur indique qu'il est enterré devant la chapelle Saint-Martin - bien que certains pensent que la tombe à cet endroit est celle d'Odon, abbé de Saint-Germain avant le XIIe siècle[2].

Usage du nom de Betton[modifier | modifier le code]

La commune de Marchais-Beton tient de lui la deuxième partie de son nom, de ce qu'il fait creuser ou agrandir l'étang du Grand Marchais dans les dépendances du prieuré de Grandchamp ; cet étang devient subséquemment le "Marchais de Betton", nom repris ensuite par le village voisin et cité en 1494 sous la forme Marches Bethonis[1].

Confusion possible[modifier | modifier le code]

Noter qu'un Betton est évêque de Langres en 814, date d'un acte de donation par lequel Louis le Débonnaire donne à ce Betton le château de Tonnerre qu'il déclare être un comté[6].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L'abbaye Saint-Héracle de Sens devint ensuite l'abbaye Saint-Jean de Sens.
  2. Roncenay était un village moitié sur la paroisse de Ligny-le-Châtel, moitié sur celle de Vergigny.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Paul Gache, historien. Histoire de Marchais-Beton.
  2. a b et c Lebeuf 1743, p. 212, volume 1.
  3. a b et c Lebeuf 1743, p. 210, volume 1.
  4. François Clément. L'art de vérifier les dates des faits historiques, des chartes, des chroniques, et autres anciens monumens, depuis la naissance de Notre-Seigneur..., tome 2, Ed. Joubert, 1784, p. 593.
  5. a b et c Lebeuf 1743, p. 211, volume 1.
  6. Aristide Guilbert, Histoire des villes de France, Volume 3, p. 118.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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