Bette (bateau)

Bette
Image illustrative de l’article Bette (bateau)
La bette Noa, de l'anse de Paulilles des Pyrénées-Orientales
Généralités
Type Barque de pêche côtière
Époque Depuis l'antiquité
Lieux Golfe du Lion (mer Méditerranée)
Sous-types Barque, canot, mourre de pouar, barquette marseillaise, gourse, gozzo, sétoise, pointu, tartane, barque catalane, yole, balancelle, sardinier, langoustier, baleinière, felouque...
Caractéristiques courantes
Taille 4 à 8 m
Propulsion Voile-aviron (rame, voile latine) perche et moteurs Baudouin
Matériaux Bois de marine
Autres Font plat

Une bette (beta ou beto en occitan provençal)[1] est une barque de pêche côtière traditionnelle à fond plat, emblématique du Golfe du Lion[1] en mer Méditerranée, des étang de Berre, aux étang de Leucate, et des environs de Marseille... Variante des pointus, mourre de pouar, barquette marseillaise, et barque catalane..., elles sont propulsées par rame, perche, voile latine, et moteurs Baudouin[2],[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

Barque pointue antique à voile latine, du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée.

D'après le musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée de Marseille, les origines de ce type de barque de pêche propulsée par voile-aviron remontent à l'antiquité (avec une forme de coque pointue dérivée des premières pirogues Néolithique de la préhistoire).

Rustiques, légères, rapides, maniables, et économiques, elles étaient traditionnellement construites avec les restes du bois de marine utilisé pour la construction des pointus et des barquettes marseillaises. De dimensions modestes (4 à 8 m) dépourvues de quille ou de dérive, ces embarcations ne permettaient que la petite pêche sur lac et pêche côtière, et appartenaient aux pêcheurs les plus modestes. Elles étaient tirées à terre quand le temps était mauvais (sur cale maritime ou échouées sur les plages). À l'image des pointus plus imposants, la poupe (avant) et la proue (arrière) sont symétriquement pointues (contrairement à la barquette marseillaise aux poupe ou proue plus arrondies).

La bette marseillaise a séduit un public plus vaste et, tout en restant un petit bateau de pêche, s’est adaptée à la navigation de plaisance. Associée au cabanon, elle est devenue un symbole de l’art de vivre marseillais. Sous l’impulsion de plaisanciers régatiers, on a vu apparaître au début du XXe siècle une véritable flottille de bettes de régate, bateaux de course sur-toilés et sportifs, mais arborant toujours une grande voile latine.

En Languedoc, elles sont souvent appelées « Nacelle » ou « Negafol » (« qui noie les fous ») en raison des accidents survenus lors d'une arrivée brutale de mauvais temps auquel la vétusté de l'embarcation ne peut résister.

En Catalogne, elle peut être synonyme de barque catalane.

Maquette de l’arrivée d'une régate de bettes en rade de la corniche de Marseille en 1925 (du nautic-club du vieux-Port de Marseille).

Propulsion[modifier | modifier le code]

Ces embarcations sont propulsées soit à la rame, ou avec une perche, soit à la voile (grée d'une voile latine et parfois également d'un foc[1]). Par la suite elles ont été équipées de moteurs.

Utilisation[modifier | modifier le code]

Elles sont utilisées pour la pêche traditionnelle sur étang ou pour la pêche côtière[1], ainsi que pour le déchargement de marchandises, depuis les gros navires vers la terre (port de Marseille). Des régates de bettes ont été organisées, avec gréement renforcé[1].

Art[modifier | modifier le code]

Quelques représentations artistiques, entre autres de Vincent van Gogh avec sa série « Saintes-Maries ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Guide des termes de marine (Chasse Marée, 1997), page 111
  2. « Bette », sur www.lespointusdesanary.fr (consulté le )
  3. « Betou nacelle et bette », sur www.chasse-maree.com (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Collectif, Guide des termes de marine : Petit dictionnaire thématique de marine, Douarnenez, Le Chasse Marée - Armen, , 136 p. (ISBN 2-903708-72-X).
  • Edmond Parïs et Pierre-Marie-Joseph De Bonnefoux, Dictionaire de marine à voiles, éditions du Layeur, 1999 (réédition d'un ouvrage du xixe siècle), 720 p. (BNF 35281862).
  • Collectif, Guide des gréements : Petite encyclopédie des voiliers anciens, Douarnenez, Le Chasse Marée, , 127 p. (ISBN 2-903708-64-9).

Articles connexes[modifier | modifier le code]