Bataille de Prokhorovka

Bataille de Prokhorovka

Informations générales
Date
Lieu Prokhorovka, Région de Koursk, 250 km au Nord de Kharkov, RSFS de Russie, URSS.
Issue Succès tactique allemand
mais victoire opérative soviétique[A 1]
Belligérants
Drapeau de l'URSS Union soviétique Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Commandants
Nikolaï Vatoutine
Pavel Rotmistrov
Stepan Krasovskiy
Erich von Manstein
Hermann Hoth
Paul Hausser
Hans Seidemann
Forces en présence
2e SS-Panzerkorps :
Pertes
~ 5500 soldats
~ 350 chars et canons automoteur[1]
~ 550 soldats SS
une cinquantaine de chars détruits ou endommagés[2]

Seconde Guerre mondiale

Coordonnées 51° 01′ 01″ nord, 36° 40′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte : Russie
(Voir situation sur carte : Russie)
Bataille de Prokhorovka

La bataille de Prokhorovka livrée le oppose la Wehrmacht et l'Armée Rouge sur le Front de l'Est durant la Seconde Guerre mondiale, pendant la dernière phase de la bataille de Koursk (qui est appelée opération Citadelle par les Allemands). L'offensive du IIe corps blindé de la Waffen SS est arrêtée par de puissantes contre-attaques russes[A 2] menées principalement par la 5e Armée de chars de la Garde. Cette action massive mais mal planifiée et mal conduite est extrêmement coûteuse en hommes et en matériel. Cependant elle stoppe la progression des forces allemandes. Dans les jours qui suivent, de puissantes offensives soviétiques sur l'ensemble du front, ainsi que l'annonce du débarquement allié en Sicile contraindront Hitler à mettre fin à l'Opération Citadelle.

Si l'échec de l'Opération Citadelle constitue un réel tournant dans la guerre à l'Est, l'importance du succès soviétique [A 2] à Prokhorovka doit être relativisée. Longtemps qualifiée - à tort - de plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale[A 3], elle n'est pas non plus la victoire absolue décrite par la propagande soviétique. Les historiens ont longtemps accepté ce récit mais ils s'accordent maintenant pour reconnaître que ni les Allemands ni les Russes n'ont atteint leurs objectifs respectifs (percée pour les Allemands, destruction du corps blindé SS pour les Soviétiques). De plus la pertinence même d'une contre-attaque frontale à ce stade de l'offensive allemande est remise en question. Par ailleurs, les pertes soviétiques furent si lourdes que Staline envisagea initialement de relever de son commandement le général Rotmistrov - qui commandait la 5e Armée de chars de la Garde[3] tandis que l'armée allemande était prête à poursuivre la campagne sur le flanc sud du saillant avec l'objectif - moins ambitieux - de détruire les forces soviétiques du secteur (Opération Roland).

La bataille a très tôt acquis une forte importance symbolique - notamment du fait de la participation des unités blindées de la Waffen SS - et les historiens - tant soviétiques qu'occidentaux - n'ont commencé à remettre en cause ce récit national qu'à partir de la fin des années 1980, en s'appuyant notamment sur l'exploitation des archives des unités ayant pris part au combat.

Par ailleurs, de nombreux auteurs considèrent que la bataille de Prokhorovka est une phase de l'offensive allemande au sud et qu'elle s'étend en fait sur la période du 10 au 15 ou au 16 juillet [A 4] Dans tous les cas l'affrontement du 12 juillet constitue le moment décisif de la bataille.

Aujourd'hui Prokhorovka est l'un des trois grands sites officiels des batailles historiques de la Russie (les deux autres sont Koulikovo et Borodino)[4].

Déroulement[modifier | modifier le code]

L'offensive de Koursk - juillet 1943

L'offensive allemande sur le saillant de Koursk - qui débute le 5 juillet 1943 - se décompose en deux attaques en tenaille. Au nord, la progression de la 9e armée du général (Generaloberst) Model, qui dépend du Groupe d'armées Centre commandé par le maréchal (Generalfeldmarschall) von Kluge est arrêtée assez vite par les défenses soviétiques. Sur le versant sud du saillant, dans le secteur du groupe d'armées Sud commandé par le maréchal von Manstein, la 4e armée blindée (4. Panzerarmee) du général Hoth, appuyée sur sa droite par le Détachement d'armée Kempf parvient à pénétrer plus profondément les défenses soviétiques. Les réserves du front étant épuisées, le Stavka (état-major général soviétique) met alors en mouvement sa réserve stratégique, qui ne devait initialement intervenir qu'ultérieurement lors du déclenchement des grandes contre-offensives (Opération Koutouzov et Opération Rumyantsev).

Après une marche forcée de près de 350 km en trois jours, la 5e Armée de chars de la Garde du général Rotmistrov se met en place à l'ouest de la ville de Prokhorovka le 11 juillet et affronte pendant toute la journée du 12 le IIe corps blindé de la Waffen SS du général (SS-Obergruppenführer und General der Waffen-SS) Paul Hausser. Romitstrov dispose de forces suffisantes pour attendre l'offensive allemande mais, mis sous pression par son chef, le général Vatoutine qui commande le front de Voronej, par le commissaire politique du front Nikita Khrouchtchev, par le chef d'état-major général, le maréchal Alexandre Vassilievski[5] et par Staline lui-même, il devance la reprise de l'assaut allemand et lance ses forces sans la préparation nécessaire (coordination entre unités, plan d'appui d'artillerie, coordination avec l'aviation) à partir de positions de départ improvisées. La bataille prend alors l'allure d'une série de combats de rencontre[6] tandis que la Luftwaffe, qui parvient ce jour-là à conserver la maîtrise locale du ciel, appuie efficacement les SS. Le déferlement des forces soviétiques arrête la progression ennemie mais au prix de très lourdes pertes. Celles-ci permettent aux Allemands de rester malgré tout maîtres du terrain et de récupérer et réparer la plupart de leurs blindés endommagés. Mais c'est cependant un coup d'arrêt pour l'offensive allemande et donc une vraie victoire soviétique[A 1].

Remarques préliminaires[modifier | modifier le code]

L'identification des unités[modifier | modifier le code]

Dans la Wehrmacht, les corps d'armée sont numérotés en chiffres romains suivis d'un point (par exemple, pour le 48e corps blindé, on écrit XXXXVIII. Panzer-Korps, souvent abrégé en XLVIII Panzer-Korps dans la littérature d'après-guerre).

Dans l'Armée rouge, le terme de Front correspond à un groupe d'armées dans la Wehrmacht et les corps d'armée sont comparables par la taille aux divisions allemandes. Par ailleurs, dans l'armée soviétique, (comme dans l'armée russe contemporaine) le titre de la Garde est attribué de manière honorifique à des unités (régiment, corps, division ou armée) qui se sont distinguées au combat. Il est également accolé aux grades de leurs officiers (colonel de la Garde etc.). Avec ce système, deux unités peuvent porter le même numéro. Ainsi, pendant la bataille, le corps blindé SS affronte la 5e Armée de Chars de la Garde à l'est et la 5e Armée de la Garde au nord. De même, la division Das Reich est opposée au 2e corps blindé de la Garde et au 2e corps blindé qui sont déployés côte à côte.

Les chiffres publiés[modifier | modifier le code]

Les chiffres publiés par les différents auteurs (effectifs, nombre de chars disponibles, nombre de chars engagés, nombre de chars détruits) varient parfois considérablement pour de nombreuses raisons: systèmes de comptage différents dans les deux camps, erreurs - parfois volontaires - dans les comptes rendus, transferts d'unités entre fronts et entre armées chez les Soviétiques, archives perdues ou inexploitées etc.). La plupart des chiffres cités dans cet article proviennent de publications récentes mais sont surtout à considérer pour leur valeur indicative et pour les ordres de grandeur qu'ils illustrent.

Les forces terrestres en présence[modifier | modifier le code]

Allemagne[modifier | modifier le code]

Panzer VI (Tiger I) sur le front Est
Panzer III des Waffen-SS

Le 2e corps blindé SS est composé des trois divisions Leibstandarte SS Adolf Hitler (LSSAH), Das Reich (SS-DR) et Totenkopf (SS-T). Ce sont des unités de choc, politiquement motivées et régulièrement engagées dans les combats les plus durs, avec souvent des pertes très lourdes[A 5],[A 6].

Officiellement, au moment de la bataille de Koursk, ce sont encore des divisions de Panzergrenadiers[A 7] (infanterie motorisée et mécanisée), mais en fait ce sont des divisions blindées [A 8], de surcroît renforcées car elles possèdent chacune une compagnie de chars lourds Tigre. Chacune de ces divisions aligne normalement deux bataillons de chars, mais au moment de l'offensive de Koursk, la Leibstandarte et la Das Reich ont chacune renvoyé l'un de leurs deux bataillons en Allemagne pour y être rééquipé avec le nouveau char Panther - qui ne participe donc pas à la bataille de Prokhorovka [A 9]. Elles comportent également chacune un bataillon de 35 canons d'assaut Sturmgeschütz III (Stug) et un bataillon de chasseurs de chars Marder II, qui joueront un rôle important pour arrêter les blindés soviétiques. Enfin, la Das Reich compte également une vingtaine de chars soviétiques T-34 récupérés dans leur usine lors de la Troisième bataille de Kharkov.

IIe corps blindé SS

Au début de l'offensive (5 juillet)[7] Formation Au soir du 11 juillet[8]
Chars
lourds
Chars moyens Canons
d'assaut
Chasseurs
de chars
Total IIe SS-PzK Chars
lourds
Chars moyens Canons
d'assaut
Chasseurs
de chars
Total
Tigre Panzer III Panzer IV PzBef
[A 10]
T-34 StuG III Marder II

Tigre

Panzer III Panzer IV PzBef
[A 10]
T-34 StuG III Marder II
12 11 79 9 34 20 165 Leibstandarte 4 5 47 7 10 16 89
12 47 30 8 18 33 10 158 Das Reich 1 34 18 7 8 27 12 107
Sous-total Prokhorovka 5 39 65 14 8 37 28 196
11 59 47 8 28 11 164 Totenkopf 10 54 30 7 21 11 133
35 117 156 25 18 95 41 487 Total général 15 93 95 21 8 58 39 329

Le char Panzer III, surclassé par le T-34 même dans ses dernières versions, représente presque la moitié des chars engagés.

URSS[modifier | modifier le code]

La partie sud du saillant est défendue par le Front de Voronej, commandé par le général Vatoutine. Ses forces sont réparties sur trois lignes de défense en profondeur[A 11] et il dispose de ses propres unités de réserve opérationnelle mais, sur ses arrières, une importante réserve stratégique a été constituée : c'est le Front de la steppe, commandé par le général Koniev. Il comprend pas moins de six armées : 27e, 47e et 53e armées, 4e et 5e armées de la Garde, et la plus importante : la 5e armée de Chars de la Garde, commandée par le général Rotmistrof [9].

En 1943, une armée de Chars est typiquement composée de trois corps : deux corps blindés comprenant chacun deux brigades de Chars et une brigade d'infanterie et un corps d'infanterie mécanisée à trois brigades également mais dans lequel la proportion entre les deux types de brigade est inversée[10]. Ainsi, la 5e armée de Chars de la Garde est constituée de trois corps (5e corps mécanisé de la Garde, 29e corps blindé et 3e corps blindé de la Garde, ce dernier remplacé le 5 juillet par le 18e corps blindé[11]. Enfin, le 11 juillet, alors qu'elle est déjà en place à Prokhorovka, l'armée reçoit le renfort du 2e corps blindé de la Garde et du 2e corps blindé (initialement affecté au front du sud-ouest [A 12]). Elle aligne donc finalement cinq corps dont quatre blindés au moment de la bataille. L'effort principal est fourni par le 29e corps de chars, le 18e corps de chars et le 2e corps de chars de la Garde. Le 2e corps de chars - très affaibli par ses engagements précédents - est également engagé mais sa contribution est plus modeste. Le 5e corps mécanisé est gardé en réserve pendant la plus grande partie de la journée.

Troupes soviétiques et chars T-34 sur le front Voronezh en juillet 1943
SU-122 vers 1943

Les unités soviétiques sont surtout équipées de chars moyens T-34, mais aussi de chars légers T-70 et de quelques chars Churchill britanniques obtenus en prêt-bail. Elles disposent également de canons automoteurs de type SU-122 et SU-76 et d'un petit nombre de chars lourds KV-1[A 13].

5e Armée de Chars de la Garde - 12 juillet [12]
Formation T-34 T-70 Churchill Automoteur
122 mm
Automoteur
76 mm
Total
29e corps blindé 126 81 11 10 228
18e corps blindé 75 58 18 151
2e corps blindé de la Garde 86 52 3 141
2e corps blindé 34 22 3 59
Sous-total Prokhorovka 321 213 24 11 10 579
5e corps mécanisé de la Garde 114 44 0 7 4 169
Autres unités attachées à l'Armée 45 12 0 0 0 57
Total général 480 269 24 18 14 805

Les forces aériennes en présence[modifier | modifier le code]

La Luftwaffe[modifier | modifier le code]

Sturzkampfbomber Junkers Ju 87 G armé de deux canons BK 37

Le soutien des forces aériennes allemandes engagées est assuré par le VIIIe Fliegerkorp de la Luftwaffe, commandé par le général Hans Seidemann. Au cours des combats précédant la bataille de Prokhorovka, la Luftwaffe a du mal à soutenir simultanément les trois corps qui progressent en parallèle, l'effort aérien étant surtout concentré alternativement sur le XXXXVIe corps blindé et le IIe corps blindé SS, au détriment du IIIe corps blindé. De plus, à cause du manque de résultats de la 9e armée (Model) au nord du saillant, le 7 juillet, la Luftwaffe décide de transférer deux groupes de chasse, trois groupes d'attaque au sol et deux groupes de bombardement du VIIIe Fliegerkorp à la Luftflotte 6, soit une réduction d'effectifs de 40% pour les chasseurs, 50% pour les avions d'attaque au sol et 20% pour les bombardiers [13].

VIII FliegerKorps - Bataille de Koursk - juillet 1943 [14]
Mission Modèles unités Quantité
Chasse Me 109 JG 52, JG 3 196
Attaque au sol Ju 87, FW 190, Hs 123, Hs 129 StG 2, StG 77, SchG 1, SchG 2, JG 51 426
Bombardement Ju-88, He-111 Kg 3,27,55,100 293
Reconnaissance 106
Total 1021

Pour l'appui des troupes au sol, la Luftwaffe emploie notamment le chasseur-bombardier Focke-Wulf Fw 190, le chasseurs de chars Henschel Hs 129 ainsi que le bombardier en piqué Junkers Ju 87 Stuka. Elle déploie également un version du Stuka équipée de canons antichars de 37 mm pour incendier les chars en les attaquant par l'arrière (là où leur blindage est le plus mince)[15].

L'armée de l'air soviétique (VVS)[modifier | modifier le code]

Iliouchine Il-2m3 Sturmovik

Au début de l'offensive sur le flanc sud, la force aérienne assignée au front de Voronej est la 2e armée aérienne (2 VA), commandée par le lieutenant général Stepan Krasovskiy[16] À partir du 7 juillet, sur décision du maréchal Vassilievski, elle est renforcée dans cette mission par la 17e armée aérienne (17 VA)[17], commandée par le lieutenant général Vladimir Sudets [18], qui était précédemment affectée au front du sud-ouest [A 12]. Elle reçoit cependant pour mission prioritaire le soutien de la 7e armée de la Garde, qui affronte le détachement d'armée Kempf[17] et son implication dans la bataille de Prokhorovka est mal connue. La 2e armée aérienne, malgré de fortes pertes la semaine précédant la bataille, peut compter sur 472 appareils opérationnels. Parmi eux, 266 sont des chasseurs, 160 des bombardiers et 90 des avions d'attaque au sol Iliouchine Il-2 Sturmovik[19]. La 17e armée aérienne aligne de son côté environ 300 avions opérationnels mais - comme mentionné ci-dessus - on connait mal l'importance de leur engagement à Prokhrovka.

Armée de l'air soviétique - Bataille de Koursk - flanc Sud - juillet 1943 [20]
Mission 2e armée aérienne (VA) 17e armée aérienne (VA) Total
Chasse 389 163 552
Attaque au sol (Il-2) 276 239 515
Bombardement 172 76 248
Bombardement de nuit 34 60 94
Reconnaissance 10 0 10
Total 881 538 1419

Le début de l'offensive : du 5 au 11 juillet[modifier | modifier le code]

L'attaque allemande au sud est menée par la 4e Armée Panzer du général Hoth et par le détachement d'armée Kempf. Ces deux forces possèdent en tout six corps d'armée dont seulement cinq prennent part à l'offensive[A 14]. Parmi ces derniers, trois corps blindés constituent les trois piliers de l'offensive : du nord-ouest au sud-est, la 4e armée blindée aligne le XLVIIIe corps blindé et le corps blindé de la Waffen SS puis vient le détachement d'armées Kempf avec le IIIe corps blindé. L'attaque allemande doit progresser à travers 20 à 30 km de défenses soviétiques constituées de champs de mines très denses, d'une infanterie solidement retranchée et de nombreux canons antichars disposés dans des zones défensives élaborées. Elle pénétre jusqu'à la 3e ligne de défense soviétique sur une profondeur de 35 km. Les aléas des combats et la résistance soviétique font que les trois corps blindés divergent dans leur progression. Au centre, le IIe corps blindé SS infléchit sa trajectoire vers l'est et se dirige vers la ville de Prokhorovka, vers laquelle converge également la 5e Armée de Chars de la Garde [A 15].

Le progression du IIe corps blindé SS[modifier | modifier le code]

Progession de chars allemands pendant l'opération Citadelle

Entre le 5 et le 11 juillet, les trois divisions enfoncent progressivement les trois lignes de défense qui les séparent de Prokhorovka en repoussant les contre-attaques des forces du Front de Voronej. Elles capturent les villes de Bykovka (dès le 5 juillet) puis Berezov (6 juillet), Luchki-Sud puis Luchki-Nord. Près de cette dernière ville, la Leibstandarte affronte le 31e corps blindé soviétique qui perd 110 chars dans l'engagement. Le lendemain (7 juillet), le Das Reich repousse vers l'est le 3e corps blindé de la Garde. À partir du 8, la Leibstandarte pivote temporairement vers l'ouest pour combler l'écart qui se creuse entre le corps blindé SS et le XLVIIIe corps blindé, objectif qui sera atteint le 9. Elle affronte à nouveau le 31e corps blindé à proximité de Vesselyi tandis que la Das Reich est contrainte temporairement à la défensive par les contre-attaques menées par le 2e corps blindé (dont elle rencontrera les restes à Prokhorovka) ainsi que des éléments du 10e corps blindé et du 5e Corps blindé de la Garde. À partir du 10, le corps reprend sa route vers le nord-est, la Totenkopt, qui a été redéployée de la droite vers la gauche du dispositif, atteignant la rivière Psel à cette date. Elle franchit la rivière et forme une tête de pont sur sa rive nord. Le 11, la Leibstandarte, en pointe, capture la cote 252.2 mais doit s'arrêter à quelques kilomètres de la ville. La Das Reich, sur le flanc droit, doit assurer la sécurité de l'ensemble car l'écart entre le corps blindé SS et le IIIe corps blindé, qui s'est creusé depuis le début de l'offensive, n'a toujours pas été réduit[21] (ce dernier objectif ne sera atteint que le 15, mais ceci mettra la force d'attaque allemande en bonne position pour reprendre l'offensive [22].

La reprise de l'offensive du IIe corps SS doit coïncider avec celle du 48e Panzerkorps pour traverser la rivière Psel au l'ouest, l'objectif final étant de reprendre la progression vers Oboïan puis vers Koursk [23]. Pour éviter une attaque frontale sur des défenses soviétiques trop solides, le plan de Hausser prévoit l'avancée de la Totenkopf au nord du Psel puis un mouvement vers le sud pour prendre les Soviétiques à revers, la Das Reich participant à la manœuvre de son côté[24].

La mise en place de la 5e Armée de Chars de la Garde[modifier | modifier le code]

Le maréchal Joukov et le général Koniev durant la bataille de Koursk

Dès le 6 juillet, Vatoutine, qui a déjà engagé ses propres réserves, demande - et obtient - le renfort de deux corps blindés : le 2e, qui passe sous le commandement de Rotmistrov le 11 et le 10e, qui rejoint la 1e armée de Chars [25]. Il obtient également le déploiement de la 5e Armée de la Garde (Zhadov) ainsi que celui de la 5e Armée de Chars de la Garde (Rotmistrov). Cette dernière unité fait mouvement par ses propres moyens et elle arrive à Prokhorovka en ayant perdu environ 15 % de ses blindés et canons automoteurs du fait de pannes sur la route[25]. Les deux autres corps blindés dont le général disposera en renfort pour la bataille (2e et 2e de la Garde) ont eux déjà subi des pertes au combat depuis le début de l'offensive.

La mise en place finale se fait dans la précipitation, notamment du fait de l'enchevêtrement des formations des deux 5e armées (de la Garde et de Chars de la Garde). Elle est émaillée de nombreux ordres et contre-ordres. Enfin, au milieu de la nuit du 11 au 12, à la suite de la percée du IIIe corps blindé allemand dans le secteur de Rzhavets, Rotmistrov doit constituer et envoyer d'urgence vers le sud un détachement comprenant deux brigades mécanisées du 5e corps mécanisé de la Garde et une brigade de chars du 2e corps de Charss de la Garde[26].

Finalement, l'heure de la contre-attaque est avancée à 8h30 afin d'anticiper sur la reprise attendue de l'offensive allemande[27].

La journée du 12 juillet[modifier | modifier le code]

Prokhorova - 12 juillet 1943. Représentation des unités principales
Un T-34 soviétique détruit durant la bataille est inspecté par un soldat allemand.

Le plan finalement retenu par les Soviétiques est simple. Il consiste à couper en deux le corps blindé SS par une attaque frontale dans le secteur de la Leibstandarte. C'est donc cette division qui va être engagée le plus durement pendant la journée, la Das Reich assurant surtout son rôle de protection du flanc droit du corps et la plus grande partie de la Totenkopt étant déjà passée au nord de la rivière Psel. La bataille s'articule de la manière suivante (voir carte):

Après une attaque matinale dès 6h contre la Totenkopf, l'assaut principal est mené vers 8h30 contre la Leibstandarte par un force de plus de 300 chars des 29e et 18e corps répartis en deux vagues principales. Sur la cote 252.2, le bataillon mécanisé (gepanzert - équipé de semi-chenillés) de la division est submergé et évite de peu la destruction mais perd une vingtaine de ses véhicules[A 16]. Il est secouru par une compagnie de Panzer IV, bientôt rejointe par les deux autres compagnies de son bataillon. Les chars russes traversent le dispositif mais se retrouvent bloqués par un fossé antichar (creusé par eux-mêmes) et doivent le longer en présentant leur flanc aux canons allemands. Plus à l'ouest, l'attaque se heurte à un peloton de quatre chars Tigre (les seuls Tigre de la Leibstandarte en état de combattre ce jour-là) et subissent de lourdes pertes[A 17]. Les chars russes qui parviennent à traverser ce barrage sont à leur tour décimés par l'artillerie (antichar et de campagne mais aussi les redoutables canons anti-aériens de 88mm) de la division.

L'attaque se poursuit au sud de la ligne de chemin de fer. Elle est rejointe par le 2e corps blindé[A 18]. Plus au sud, le 2e corps blindé de la Garde attaque en fin de matinée dans le secteur de la Das Reich. Comme les 18e et 29e corps blindés, il est repoussé par les chars et les canons antichars allemands.

Au nord de la rivière Psel, c'est la Totenkopf qui passe à l'offensive mais sa progression est arrêtée en fin de journée par une contre-offensive russe.

Dans le ciel, la Luftwaffe arrive à conserver l'avantage ce jour-là (au détriment néanmoins de ses missions de soutien aux autres formations allemandes et notamment du XLVIIIe corps Panzer) [28]. À cette époque du conflit, elle est encore supérieure à l'armée de l'air soviétique dans le domaine des liaisons avec les forces au sol et parvient, sur un champ de bataille qui est très rapidement obscurci par les incendies de douzaines de véhicules, à assurer un soutien efficace aux troupes allemandes et à les renseigner sur les mouvements des forces russes [15].

Les 12 juillet, les 2e et 17e armées aériennes soviétiques accomplissent 893 sorties contre 654 pour le 8e VIIIe FliegerKorps[28].

C'est une chaude journée d'été parsemées d'averses et celles-ci deviendront très fortes en fin d'après-midi, réduisant fortement la mobilité des véhicules.

À la fin de la journée, les forces soviétiques n'ont pas gagné de terrain et ont subi des pertes très sévères. Côté allemand, seule la division Totenkopf a progressé de quelques kilomètres. Le fait de rester maîtres du terrain constitue cependant un avantage pour les Allemands qui peuvent ainsi récupérer tous leurs engins qui en valent encore la peine et de les réparer.

Les pertes humaines atteignent approximativement 5 500 Soviétiques et 850 SS. S'agissant des pertes matérielles, les estimations basses sont 350 chars et canons automoteurs pour les soviétiques, et quatre blindés pour les Allemands (plus une quarantaine de blindés endommagés mais réparés), et les estimations hautes autour de 300 véhicules blindés soviétiques et 70 à 80 blindés appartenant au IIe SS Panzercorps.

La fin de l'offensive[modifier | modifier le code]

Soldats et mitrailleuse soviétiques pendant la bataille de Kousk

À ce stade, l'état-major allemand doit constater que l'opération Citadelle est un échec. En effet, l'offensive allemande au nord du saillant a été rapidement bloquée et le 12 juillet, soit le jour même de la bataille de Prokhorovka, l'armée rouge lance une puissante offensive qui vise le saillant d'Orel : c'est l'opération Koutouzov) qui contraint les Allemands à reculer de plusieurs centaines de kilomètres.

D'autre part, le 10 juillet 1943 a débuté l'invasion de la Sicile par les troupes anglo-américaines. Cette opération va contraindre l'Allemagne à prélever des troupes du front de l'Est pour renforcer le théâtre d'opérations méditerranéen. Hitler décide d'envoyer des troupes politiquement sûres et choisit d'envoyer la division Leibstandarte qui cède la plupart de ses chars aux deux autres divisions du IIe Corps blindé SS et embarque pour l'Italie.

Hitler rencontre von Kluge et von Manstein le . Malgré la volonté de ce dernier de continuer Citadelle, il décide d'arrêter l'opération. Il fait néanmoins une concession à Manstein et autorise la poursuite de l'offensive dans la région de Prokhorovka avec pour objectif - limité - l'encerclement et la destruction des forces russes qui y sont présentes. C'est l'opération Roland.

Toutefois, alors que les Soviétiques avaient entouré les préparatifs de l'opération Koutouzov du secret le plus rigoureux, ils préparent ouvertement puis lancent le 17 juillet une offensive contre la nouvelle 6e armée allemande aux abords de la rivière Mious, qui nécessitera l'envoi de réserves et notamment du IIe Corps Panzer SS, entérinant la fin définitive de l'opération "Roland".

Le deuxième volet de la grande contre-offensive soviétique sera déclenché en août, cette fois vers le sud : ce sera l'opération Polkovodets Roumiantsev.

Les suites et les conséquences de la bataille[modifier | modifier le code]

L'église Pierre et Paul construite en 1995 et dédiée aux soldats de l'Armée rouge morts durant la bataille de Prokhorovka.

Au bilan, la 5e Armée de Chars de la Garde perd 400 des 800 blindés dont elle disposait au matin de l'attaque[29] mais ni les Allemands ni les Soviétiques ne parviennent à leurs fins le 12 juillet. En effet les objectifs allemands ne sont pas atteints mais le IIe Corps blindé SS n'est pas vaincu (et a fortiori pas détruit).

Si tactiquement les pertes soviétiques sont bien supérieures, la confrontation arrête l'avancée allemande.

Le principal reproche fait au commandement soviétique est d'avoir lancé des centaines de chars (et les troupes qui les accompagnaient) dans une attaque très coûteuse et vouée à l'échec au lieu de tenir des positions défensives, retranchés dans de solides défenses pour ainsi user progressivement les attaques allemandes, stratégie qui avait parfaitement fonctionné au nord du saillant. Koniev notamment contesta cet emploi et le gaspillage d'hommes et de ressources qui en résulta.

Enfin, l'analyse de cette bataille montre que les Allemands connurent de nombreux succès tactiques mais que les Soviétiques, s'ils subirent des pertes extrêmement élevées gagnèrent au niveau opérationnel et stratégique.

Indépendamment du bilan tactique, la bataille marque un tournant décisif dans la suite des opérations sur le front de l'Est. En effet, à partir de la fin de l'opération Citadelle et notamment de la bataille de Prokhorovka, l'initiative stratégique passe dans le camp soviétique et y reste jusqu'à la fin de la guerre.

Le clocher situé sur les lieux de la bataille et commémorant la victoire soviétique à Prokhorovka.

Mémoriaux[modifier | modifier le code]

À Prokhorovka, un grand obélisque (voir photographie ci-contre) rappelle la bataille. Il est souvent le site de cérémonies, auxquelles prennent part de hautes personnalités politiques russes. Le lieu de la bataille est considéré comme un monument dédié à la victoire de l'Armée rouge sur l'Allemagne nazie. En témoigne également le « Diorama », un musée de Belgorod.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. a et b Les Allemands restent maîtres du terrain et infligent des pertes sévères aux Russes. Leur progression est néanmoins arrêtée et l'offensive vers Koursk ne reprendra pas même si cet arrêt doit plus à la décision d'Hitler qu'au résultat de la seule bataille de Prokhorovka. Voir notamment J. Lopez, Koursk les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht 2e ed. 2011 p 198-200
  2. a et b Les adjectifs soviétique ou russe sont employés ici de manière équivalente mais on note que la 5e Armée de la Garde compte environ 44.000 soldats, qui appartiennent à 35 des groupes ethniques composant l'URSS. Les plus forts contingents sont les Russes (74 % du total) suivis par les Ukrainiens (11,7 %) puis les Biélorusses (1,8 %) (Source : V. Zamulin, 2011 p=746-747).
  3. Les recherches récentes sur les effectifs réellement engagés à Prokhorovka invalident cette qualification, qui s'applique sans doute à la Bataille de Brody en 1941.
  4. 15 juillet pour Glantz & House, 1999 (p 151), 16 juillet pour Zamulin, 2011 (p 27).
  5. Le recrutement des Waffen SS était initialement très sélectif sur le plan physique et exclusivement réservé à des nazis convaincus. Mais au moment de la bataille de Koursk, du fait des pertes subies depuis le début de la guerre, la SS a déjà dû commencer à incorporer du personnel en provenance de la Luftwaffe ou même des conscrits qui n'avaient aucune qualification ou motivation particulière pour la rejoindre. Source : J. Lopez, Koursk les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht 2e ed. 2011 p 83
  6. Indépendamment de leurs qualités militaires incontestables, les unités de la Waffen SS seront toutes - comme de nombreuses autres unités de l'armée allemande d'ailleurs - impliquées tout au long de la guerre dans des crimes de guerre, commis contre des militaires, des partisans ou des populations civiles
  7. En général, une Panzerdivision compte deux bataillons de chars et quatre bataillons d'infanterie alors qu'une division Panzergrenadier elle, dispose d'un seul bataillon de chars et six bataillons d'infanterie. Au moment de la bataille, les trois divisions SS comptent chacune un régiment de chars à deux bataillons (dont un est en Allemagne pour recevoir ses nouveaux chars Panther) et deux régiments de Panzergrenadiere à trois bataillons chacun
  8. Elles ne deviendront officiellement des divisions Panzer qu'en octobre 1943 et elles recevront un numéro - comme les autres divisions de la SS - à cette date (par exemple la SS Panzergrenadier division Das Reich deviendra la 2. SS Panzerdivision Das Reich).
  9. La bataille verra l'introduction du Panther au sein du XXXXVIIIe Panzer-Korps, qui est l'unité voisine du corps blindé SS.
  10. a et b Abréviation de Panzerbefehlswagen, char de commandement. Typiquement un Panzer III équipé de postes de radios supplémentaires mais doté d'un canon factice
  11. Ce sont les trois lignes de défense dites "d'armée". Le dispositif complet comprend en tout sept lignes de défense (trois "d'armée", trois dites "de front" et enfin une dernière ligne de défense "d'État". Source : J. Lopez, Koursk les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht 2e ed. 2011 p 109
  12. a et b le front contigu au sud du front de Voronej
  13. En 1943, le char léger T-70 est maintenu en production car les usines qui le fabriquent ne peuvent pas produire de T-34. Quant au KV-1, il est en voie de retrait et de remplacement car il n'offre que peu d'avantages par rapport au T-34 qui dispose du même canon de 76,2 mm et qui est moins cher, très mobile et bien protégé. Le KV-1 sera remplacé en 1944 par le JS-II
  14. Le LXIIe corps d'infanterie reste dans la région de Karkhov et ne participe pas à la bataille. Deux autres corps d'infanterie encadrent le groupe d'armée : au nord-ouest le LIIe et au sud-est le XIe, également appelé "corps Rauss" du nom de son commandant. Source : J. Lopez, Koursk les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht 2e ed. 2011 p 102
  15. Les raisons de ce changement de direction ne font pas l'unanimité chez les historiens. Un groupe - emmené par Steve Newton - estime qu'il avait toujours fait partie du plan allemand tandis qu'un second groupe (notamment Glantz et House) affirme qu'il s'agit d'une décision prise dans le feu de l'action et dictée d'une part, par la résistance à l'avancée directe vers Oboïan du XLIIIe corps blindé et d'autre part par la menace résultant de la faiblesse de la progression du IIIe corps blindé à la droite du IIe corps Blindé SS- Voir notamment J. Lopez Koursk les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht 2e ed. 2011 p 179-181.
  16. Le bataillon, est le IIIe du 2e régiment de Panzergrenadiers SS. Il est commandé par le Sturmbannführer (commandant) Jochen Peiper, dont la carrière est parsemée de faits d'armes authentiques et de nombreux crimes de guerre pour lesquels il sera condamné après la guerre
  17. Le peloton de Tigre est commandé par le Untersturmführer (lieutenant) Michael Wittmann, l'un des "as" de l'arme blindée allemande, qui sera tué en Normandie.
  18. Selon V. Zamulin, le 2e corps blindé ne participe pas à l'offensive

Références[modifier | modifier le code]

  1. Glantz & House, 1995, p. 166.
  2. Lopez 2011, p. 198
  3. Zamulin 2011, p. 67,754-755
  4. Wheatley 2023, p. 10
  5. Wheatley 2023, p. 105
  6. Glantz & House 1995, p. 152
  7. Wheatley 2023, p. 50
  8. Wheatley 2023, p. 91
  9. Lopez 2011, p. 120
  10. Zamulin 2011, p. 70-73
  11. Zamulin 2011, p. 87
  12. Wheatley 2023, p. 92-93
  13. Newton 2002, p. 194-195
  14. Forczyk 2017, p. 24
  15. a et b Bergström 2007, p. 79-80
  16. Bergström 2007, p. 126
  17. a et b Lopez 2011, p. 168
  18. Bergström 2007, p. 128
  19. Bergström 2007, p. 78
  20. Forczyk 2017, p. 26
  21. Wheatley 2023, p. 43
  22. Lopez 2011, p. 205
  23. Glantz & House 1999, p. 178-179
  24. Nipe 2010, p. 310-311
  25. a et b Zamulin 2011, p. 218
  26. Zamulin 2011, p. 412
  27. Lopez 2011, p. 191
  28. a et b Bergström 2007, p. 79
  29. Glantz & House 1995, p. 167.

Sources principales consultées[modifier | modifier le code]

  • Jean Lopez, Koursk, 5 juillet-20 août 1943,les quarante jours qui ont ruiné la Wehrmacht, Paris, Economica, , 317 p. (ISBN 978-2-7178-5514-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Anders Frankson et Niklas Zetterling, Kursk 1943: A Statistical Analysis, Routledge, , 292 p. (ISBN 978-0-7146-5052-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Christer Bergström, Kursk The Air Battle : July 1943, Hersham, Ian Allan Publishing, , 144 p. (ISBN 978-1-4728-5908-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Robert Forczyk, Kursk 1943- The Southern Front, Oxford, Osprey Pubishing, , 96 p. (ISBN 978-1-4728-1690-0). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Ben Wheatley, The Panzers of Prokhorovka - The Myth of Hitler's Greatest Armoured Defeat, Oxford, Osprey Publishing, , 316 p. (ISBN 978-2-7178-5514-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Valeriy Zamulin, Demolishing the Myth: The Tank Battle at Prokhorovka, Kursk, July 1943:An Operational Narrative, Oxford, Helion & Company, , 672 p. (ISBN 978-1-9060-3389-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) David M Glantz et Jonathan M House, The Battle of Kursk, Lawrence, Kansas, University Press of Kansas, , 472 p. (ISBN 0-7006-0978-4). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) Steven Newton, Kursk: The German View - Eyewitness Reports of Operation Citadel by the German Commanders, Cambridge, MA - USA, Da Capo Press, , 517 p. (ISBN 0-306-81150-2). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (en) George M Nipe, Blood, Steel and Myth - The II. SS Panzer-Korps and the road to Prochorowka - July 1943, Stamford, CT USA, RZM Pubishing, , 486 p. (ISBN 978-0-9748389-4-6). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.

Autres sources[modifier | modifier le code]

  • Roman Töppel (trad. Jean Lopez), « La bataille de la Prokhorovka, fabrication d'un mythe », Guerres & Histoire,‎ , p. 64-69 (ISSN 2115-967X)
  • (en) Glantz, David M. & House, Jonathan, When Titans Clashed; How the Red Army Stopped Hitler, University of Kansas Press, 1995.
  • (en) Overy, Richard, Russia's War, Pengiun Books, 1997.
  • (de) Töppel, Roman, Die Offensive gegen Kursk 1943, M.A. Thesis, University of Dresden, 2002.

Liens externes[modifier | modifier le code]