Bataille d'Abraq

Bataille d'Abraq
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Carte situant toutes les batailles durant les Guerres d'Apostasie dans la péninsule ArabiqueAbraq, non visible, est proche de "Zhu Qissa".
Informations générales
Date Mi-Août 632[1],[2],[note 1]
Lieu Abraq en Arabie Saoudite[note 2]
Casus belli Ordre d'Abu Bakr As-Siddiq de réprimer la rébellion[1],[2],[3],[note 3]
Issue Victoire décisive du Califat Rachidun[1],[2],[3]
Changements territoriaux Abraq et ses alentours repassent sous contrôle du Califat Rachidun[1],[2],[3]
Belligérants
Califat Rachidun
Commandants
Abū Bakr As-Siddiq
Al-Nu'man ibn Muqrin (en)
Hibal ibn Khuwailid[note 4]
Forces en présence
Inconnu mais moins que l'ennemi[2] Inconnu mais plus que l'ennemi[2]
Pertes
Inconnu Inconnu

Notes

La bataille dura plusieurs jours[1],[3].

Guerres d'Apostasie

Batailles

Bataille de Zhu Qissa - Bataille de Buzakha - Bataille de Ghamra - Bataille de Zafar - Bataille de Naqra - Bataille de Daumat-ul-Jandal - Bataille de Dibba - Bataille d'Al-Yamama - Bataille de Nujair

La bataille d'Abraq (632), a été un affrontement entre les forces du Califat Rachidun, sous la direction du calife, Abū Bakr As-Siddiq, et les rebelles apostats commandés par Hibal ibn Khuwailid[1],[2].
Cette confrontation a joué un rôle crucial dans la consolidation de la position du Califat Rachidun, notamment dans la soumission des tribus environnantes à la Zakat (Impôt islamique) et a marqué un moment clé dans la reconnaissance définitif de sa légitimité vis-à-vis des autres acteurs de la région. La victoire à Abraq a eu des implications significatives, non seulement en renforçant la stabilité du Califat, mais aussi en marquant le début d'une série d'offensives commandité par Abū Bakr As-Siddiq dans le reste de la péninsule Arabique[1],[2],[3].

Contexte[modifier | modifier le code]

À la suite de la défaite des apostats à la bataille de Zhu Qissa, plusieurs tribus de rebelles apostats se retournèrent violemment contre leurs compatriotes restés fidèles à l'Islam, en les assassinant[2].

Cependant, malgré ces actes de violence, les musulmans semblaient retrouver une dynamique positive. Les récentes victoires d'Abū Bakr As-Siddiq, bien que non décisives, avaient remonté le moral de la communauté. Des tribus apostates vivant à proximité de Médine avaient fait amende honorable, embrassant l'Islam et acquittant leurs impôts (Zakât). Cela contribua à remplir les coffres du Califat Rachidun, fournissant une assise financière solide pour répondre aux besoins militaires face aux ennemis du Califat Rachidun[2].
Accouplé à cela, le , l'armée d'Usama bin Zayd (en) regagna Médine après que son expédition qui fut un succès[1],[2],[3].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Pré-Bataille[modifier | modifier le code]

Après avoir accordé du temps à ses troupes pour se reposer, Abū Bakr As-Siddiq, le , quitta Médine et conduisit les forces d'Usama bin Zayd (en) à Zhu Qissa pour se joindre aux troupes Al-Nu'man ibn Muqrin (en) resté sur place après la victoire de la bataille de Zhu Qissa[1],[2],[3].

Avant de quitter Médine le , lorsque Abū Bakr As-Siddiq exprima ouvertement son intention de diriger personnellement l'armée vers Abraq, d'anciens musulmans tentèrent de le dissuader[1],[2],[3].

Ils lui dirent :

« Que la bénédiction d'Allah soit sur toi, ô calife du Messager d'Allah ! Ne t'expose pas au danger en dirigeant toi-même l'armée. Si quelque chose t'arrivait, cela créerait le chaos. Ta présence constitue une source de préoccupations pour les mécréants. Il serait préférable de nommer un autre commandant, ainsi, si celui-ci venait à être tué, tu pourrais en désigner un autre[2]. »

Abū Bakr As-Siddiq répondit catégoriquement :

« Non, par Allah ! Je ne suivrai pas cette voie. Je ne souhaite pas déranger les autres avec mes préoccupations[2]. »

Ainsi, Abū Bakr As-Siddiq prit personnellement les commandes de l'armée qui se dirigea vers Zhu Qissa, où Al-Nu'man ibn Muqrin (en) les attendait, marquant ainsi le début de la marche vers Abraq[1],[2],[3].

Bataille[modifier | modifier le code]

À leur arrivée à Abraq, les musulmans découvrirent que l'ennemi était déjà en position, prêt à combattre. Abou Bakr ne tarda pas à organiser son armée et à lancer l'assaut contre les apostats[2].

Le moral des apostats avait considérablement baissé par rapport à celui des deux semaines précédentes. L'influence négative des apostats vaincus à la bataille de Zhu Qissa, qui s'étaient ralliés aux apostats à Abraq, découragea les autres, comme c'est souvent le cas dans de telles situations[2].

Pendant un certain temps, bien que supérieur en nombre face aux musulmans, les apostats résistèrent à l'assaut avant de se disperser et de prendre la fuite vers Buzakha[note 5]Tulayha ibn Khuwaylid (en) avait établi sa base militaire après avoir quitté Samira[1],[2],[3].

Abū Bakr As-Siddiq remporta ainsi une nouvelle victoire[1],[2],[3].

Post-Bataille[modifier | modifier le code]

À la suite de la victoire du Califat Rachidun face aux rebelles apostas, Abū Bakr As-Siddiq séjourna à Abraq pendant quelques jours, procédant à la confiscation des terrains avoisinants et assurant la sécurité de la région pour le pâturage du bétail des musulmans ainsi que le recouvrement de la zakat[3].
Subséquent à cela, d'autres tribus de la région se soumirent aux colonnes dépêchées par Abū Bakr As-Siddiq après la bataille d'Abraq, augmentant ainsi les recettes fiscales. Les tribus repentis étaient pleins d'enthousiasme à l'idée de contribuer volontairement à cet effort[2].

Le jour suivant, le calife (Abū Bakr As-Siddiq) quitta Abraq pour revenir à Médine[1],[2],[3].

Conclusion[modifier | modifier le code]

Les récentes escarmouches dirigées contre l'apostasie concentrée à Zhu Qissa (cf. Voir Bataille de Zhu Qissa) et Abraq constituaient essentiellement une mesure préventive directe.

Conséquences[modifier | modifier le code]

La bataille d'Abraq à permit à Abū Bakr As-Siddiq de sécuriser Médine et de dissuader de nouvelles attaques ennemies. Ces actions ont permis de gagner du temps pour la préparation et le lancement des forces principales[2].

On pourrait aussi décrire ces attaques comme des opérations de pillage, offrant ainsi à Abū Bakr As-Siddiq une base sécurisée pour orchestrer sa principale campagne à venir[1],[2].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le 4 août 632, l'armée d'Usama bin Zayd (en) retourna à Médine (cf. L'Expédition d'Usama bin Ziyad). Le 15 août 632 (ou la troisième semaine de Joumada al-oula), Abu Bakr As-Siddiq, conduisit lui-même les forces d'Usama bin Zayd (en) à Zhu Qissa pour se joindre aux troupes de Al-Nu'man ibn Muqrin (en), puis il prit lui-même la tête des forces du Califat Rachidun vers Abraq.
  2. Abraq était un lieu affilié à la tribu des Banu Dhubyan (en) dans la région de Nadjd, et est maintenant un promontoire rocheux et abrupt à 8 km au nord d'Al Hinakiyah (en).
  3. Abu Bakr As-Siddiq à préféré attendre le retour de l'armée d'Usama bin Zayd (en) de son expédition (cf. L'Expédition d'Usama bin Ziyad), afin de renforcer son armée, en la fusionnant avec celle d'Usama bin Zayd (en).
  4. Frère de Tulayha ibn Khuwaylid (en).
  5. Buzakha était une source d'eau des Banu Asad (en), située dans la région du Nejd dans l'actuelle Arabie saoudite.

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]