Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac

Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac
Base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac
Cocarde
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Coordonnées 44° 49′ 15″ nord, 0° 42′ 36″ ouest
Informations aéronautiques
Code IATA BODVoir et modifier les données sur Wikidata
Code OACI LFBD
Type d'aéroport Militaire
Gestionnaire Armée de l'air et de l'espace
Pistes
Direction Longueur Surface
05/23 3 100 m (10 171 ft) Revêtue
11/29 2 415 m (7 923 ft) Revêtue

Carte

La base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac (BA 106) de l'Armée de l'air et de l'espace française est située à douze kilomètres à l'ouest de Bordeaux, à Beutre et à Teynac, sur les territoires des communes de Mérignac et de Saint-Jean-d'Illac, dans le département de la Gironde. Elle partage ses pistes avec l'aéroport civil de Bordeaux-Mérignac. C’est une base opérationnelle de l’Armée de l'air et de l'espace française.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Comme dans nombre de villes françaises, l’aviation apparaît précocement à Bordeaux. En 1901, l’aéroclub bordelais[1] propose des vols en aérostats. En 1906, la lande de Beaudésert offre un terrain d'essai aux premiers aviateurs[2]. Le 15 septembre 1910, des officiers aviateurs et des aviateurs civils se trouvent en compétition pour une grande semaine de l'aviation[3].

Breveté (n°533) le , créateur d’une école d’aviation civile Marcel Issartier (1888-1914) achète le les terrains de Mérignac, au lieu-dit Lartigue, pour créer l’école d’aviation éponyme. Le site voisine le terrain primitif de Beaudésert (ou Beau-Désert)[4], installé par l'homme d'affaires Adrien Verliac et par le banquier Léopold Piganeau. Des ateliers de construction d’avions SPAD se trouvent à Bordeaux en 1915, nécessitant un terrain d’envol.

En 1917, le terrain devient un hôpital militaire, notamment américain[5]. L’Etat fait l’acquisition des terrains contigus situés à Teynac[6],[7].

En 1920, la station aérienne de Bordeaux-Teynac se développe. Un centre d’entraînement militaire pour pilotes civils y prodigue l’instruction nécessaires aux navigants réservistes. Maryse Bastié y passe son brevet de pilote, en 1925.

En 1928, la Chambre de commerce de Bordeaux reçoit une concession d’une partie du site, en vue d’une activité aérienne mixte.

Seconde guerre mondiale[modifier | modifier le code]

La base aérienne est officiellement créée le [8]. L’Armée de l'air française, créée en 1934 (loi du 2 juillet 1934), utilise ses installations essentiellement comme centre de formation des équipages, ainsi que comme dépôt de bombardiers. Pau, Tours et Châteauroux forment alors les bases principales de la 3e Région aérienne.

Le le Centre aérien régional n°518 s’installe, suivi le par la 1re Brigade aérienne. Cette dernière comporte des unités navigantes telles que la 19e et la 21e escadre aérienne. Le Bataillon de l’air n°106 est créé.

En 1938, les pistes sont cimentées à la demande d’Air France, pour permettre le transport aérien en toute sécurité. La ville de Bordeaux participe financièrement à la construction de la base aérienne[9].

Le l’École de l’air se réfugie à Bordeaux, venant de Salon-de-Provence. En juin 1940, Bordeaux offre un lieu propice au repli des troupes et des administrations en déroute. De nombreux groupes aériens y transitent, avant de tenter de rejoindre l’Afrique du nord ou l’Angleterre. Le bombardement du se montre rude. Le depuis l'aérodrome de Bordeaux-Mérignac, le général de Gaulle quitte la France pour l'Angleterre[10] en compagnie de son aide de camp le lieutenant Geoffroy de Courcel à bord d'un appareil de la Royal Air Force. Ce dernier est celui du général britannique Edward Spears, représentant personnel en France de Winston Churchill dont il est un ami.

En juillet 1940, l’armée allemande prend possession du site. Elle réalise une deuxième piste cimentée, ainsi qu’un réseau de dispersion d’avions. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, la Luftwaffe utilise la base pour la reconnaissance maritime. Les avions allemands de cette base patrouillent dans l'océan Atlantique pour engager les avions de la RAF et de l'USAF.

Les bombardiers Focke-Wulf Fw 200 Condor (escadrilles 1/KG 40 et 2/KG 40) s’envolent ainsi pour des patrouilles au-dessus de l'océan Atlantique à la recherche de navires alliés. Des chasseurs à long rayon d'action Junkers Ju 88 décollent également à partir de cette base, soit pour assurer la protection des sous-marins allemands, soit pour escorter les avions Condors, soit encore pour traquer les sous-marins Alliés. Le golfe de Gascogne devient un lieu de combats ardents.

À partir de 1943, la 8th Air Force de l'United States Air Force et la Royal Air Force attaquent les forces allemandes de la base. En mars 1943 puis en août 1944, l’aérodrome militaire se voit sévèrement endommagé, notamment le 24 août. Les Allemands en déroute détruisent, fin août 1944, une bonne partie des installations. Le groupe de bombardement 1/34 Béarn et le groupe de chasse 2/18 Saintonge participent à la réduction de la poche de Royan.

Une fois la paix revenue, l’Armée de l’air française retrouve la base aérienne. La 21e escadre de bombardement s’installe à Mérignac, avec les groupes lourds II/23 Guynenne et I/15 Tunisie[11]. Air France reprend alors ses activités commerciales de transport aérien à partir de Bordeaux. La base prend alors la dénomination de Base aérienne 106 le .

Base américaine[modifier | modifier le code]

Insigne du 126th BW
B-26B du 180th BS(L) / 126th BW(L)

De 1951 à 1964, la base est en partie utilisée par des unités militaires aériennes américaines. Elle est alors connue sous le nom de Bordeaux-Mérignac Air Base. Le 10 décembre 1951, le 126th Bombardment Wing (Light) (126e Escadre de Bombardement Léger) des USAFE s'installe en novembre 1951. Le Wing se compose du 168th BS, du 108th BS de la Garde Nationale de l'Illinois ainsi que du 180th BS de la Garde Nationale du Missouri. Il est équipé de 48 bombardiers bimoteurs Douglas B-26 Invader et 3 C-47 de transport et de liaison.

Le 126e quitte la base de Bordeaux en mai 1952. Plus aucune unité de combat de l'USAFE ne stationne sur place, jusqu'au retrait de l'USAF qui intervient en juin 1961.

En 1956, l’escadron de transport 2/63 Sénégal est à Bordeaux.

Durant la guerre froide[modifier | modifier le code]

En 1961, la base accueille la 92e escadre de bombardement, en provenance de la Base aérienne 709 Cognac-Châteaubernard, elle-même accueillant l’école de chasse venant de Marrakech.

En 1964, le Mirage IV procure au bombardement français la puissance nucléaire[12].

La 92e EB se trouve dissoute à Bordeaux en 1978.

L’Escadron de bombardement 1/92 Bourgogne arrive à Bordeaux de mars 1961, jusqu'à sa dissolution le .

L'escadron de chasse 4/11 Jura réside à Bordeaux de 1979 à 1992.

Le , la base célèbre les obsèques du capitaine Michel Croci pilote de chasse au 4/11 Jura, mort pour la France le . Le , la base reçoit le nom de tradition « Capitaine Michel Croci ».

Créé à Bordeaux le [13], le commando parachutiste de l'air n° 30 (CPA 30.566) stationne à la BA 106 jusqu’en 2016[14]. Il est spécialisé dans la sécurité aérienne et la recherche protégée de navigants en difficulté. Un bâtiment de la base porte le nom du sergent Paul Pierre Mouly, commando de l'air au 31/541[15], mort au combat le [16].

De nos jours[modifier | modifier le code]

Une base aérienne opérationnelle[modifier | modifier le code]

Un AS550 Fennec sur le tarmac en 2012.

En 2017, la BA 106 a donc fêté 80 années d'existence[17].

Depuis 1944, une unité d’avions de liaison réside à Bordeaux[18]. L'Escadron de transport et d’entrainement 43 (ETE 00.043), selon son appellation depuis le 1983[19], assure le transport de personnels de l’Armée de l’air ou de personnalités. Il est équipé de TBM 700 ainsi que d'AS550 Fennec.

Il a reçu le nom de tradition « Médoc » le 20 octobre 1974 ; il est jumelé avec la ville de Pauillac depuis 1978.

En 2002, le centre d’instruction des réservistes (CIIRAA) ouvre à Bordeaux.

Depuis 2021, l'escadre aérienne d'appui aux opérations (EAAO 00.513) est attachée à la BA 106[20], consécutivement à la dissolution des compagnies d'infrastructure en opérations (CIO) 13.513 de Bordeaux et 13.511 de Metz puis du Groupement aérien d'appui aux opérations[21]. Celle-ci contribue aux bases aériennes projetées, plateformes temporaires de combat hors du territoire national.

Le Centre militaire de coordination et de conduite en route (CMCC 85.930) occupe des fonctions de contrôle de la circulation aérienne militaire[22].

Le siège de commandements[modifier | modifier le code]

Garde au drapeau de la base aérienne lors du défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées, à Paris en 2008.

En 1982, l’Etat-major de la région aérienne quitte Bordeaux, pour la base aérienne.

La BA 106 accueille un grand commandement de l’Armée de l’air ainsi qu’un éminent service interarmées :

En 2018, la Direction de la maintenance aéronautique (DMaé) la remplace[24].

La BA 106 occupe une part forte dans le contrôle de la maintenance des moyens aériens militaires français[25].

Effectif[modifier | modifier le code]

La base dispose d’une capacité de l’ordre de 3 200 personnes.[réf. nécessaire]

Militaires de métier[modifier | modifier le code]

Réservistes[modifier | modifier le code]

Mahmoud Doua, imam de la mosquée de la ville de Cenon est associé à Arcachon aux commémoration du 11 novembre en 2021, placées sous le signe de l'unité [26].

Un groupe d'officiers de réserve membre de la réserve citoyenne de l'armée de l'air est chargé de planter des épices dans des massifs de la Base en 2020[27].

Parrain de la base aérienne[modifier | modifier le code]

Officier pilote à l’escadron de chasse 4/11 Jura basé à Bordeaux-Mérignac[28], le capitaine Michel Croci[29] (1944-1984) meurt[30] le 25 janvier 1984[31] au Tchad[32], abattu en vol lors de l'opération Manta.

Équipements[modifier | modifier le code]

L’emprise d’environ 870 hectares comporte deux pistes bituminées :

  • piste principale 05/23 : 3 100 mètres x 45 mètres, orientée nord-est/sud-ouest
  • piste secondaire 11/29 : 2 415 mètres x 45 mètres, orientée nord-ouest/sud-est[33].

L’aérodrome dispose des dispositifs nécessaires au vol aux instruments, notamment un ILS.

Insignes[modifier | modifier le code]

Unités actuelles[modifier | modifier le code]

Base aérienne 106[modifier | modifier le code]

L’emblème héraldique de la base de Bordeaux[34] (référencé A 0702) rappelle les armes de la ville de Bordeaux, augmentées de la silhouette d’un avion et d’une paire d’ailes, attributs de l’Armée de l’air.

Sa lecture héraldique est la suivante : « Ecu ancien de Bordeaux (les lys seuls règnent sur la lune, les flots, le château et le lion) posé sur un vol d’argent soutenu d’un avion du même ».

Commandement des forces aériennes[modifier | modifier le code]

Direction de la maintenance aéronautique[modifier | modifier le code]

Escadron de transport et d'entraînement 43 Médoc[modifier | modifier le code]

Escadre aérienne d'appui aux opérations 00.513[modifier | modifier le code]

Centre de formation miliaire initiale des réserves[modifier | modifier le code]

Unités antérieures[modifier | modifier le code]

92e escadre de bombardement[modifier | modifier le code]

Escadron de chasse 4/11 Jura[modifier | modifier le code]

Villes marraines[modifier | modifier le code]

Commandants[modifier | modifier le code]

  • Colonel Dumas (1978 - 1980)[35]
  • Colonel Verdier (1980 - 1982)
  • Colonel Gellibert (1982 - 1984)
  • Colonel Montigny (1984 - 1986)
  • Colonel Pouliquen (1986 - 1988)
  • Colonel Sabathe (1988 - 1990)
  • Colonel Besombes (1990 - 1992)
  • Colonel Véronique Batut (2011 - 27 août 2013)[36]
  • Colonel Oliver Célo (27 août 2013 - 6 juillet 2015)[37]
  • Colonel Christophe Michel (6 juillet 2015 - 30 août 2017)[38]
  • Colonel Lionel Baverey (30 août 2017 - 30 août 2019)[39]
  • Colonel Pierre Madej (30 août 2019 - 27 août 2021)
  • Colonel Ludovic Louriou (27 août 2021 - 1er septembre 2023)
  • Colonel Nathalie Picot (depuis le 1er septembre 2023)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Erreur », sur aerobordelaise.net (consulté le ).
  2. Barrère, Pierre, « L'aéroport de Bordeaux-Mérignac », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 34, no 4,‎ , p. 335–346 (DOI 10.3406/rgpso.1963.4764, lire en ligne Accès libre, consulté le ).
  3. « Le 15 septembre 1910 dans le ciel : Meeting aérien de Bordeaux / Air Journal », sur Air Journal (consulté le ).
  4. « Beau-Désert a pris la voie des airs », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  5. http://www.bordeaux7.com/bordeaux-actualites/actu/2017/03/17/lincroyable-histoire-de-lhopital-americain-de-merignac/
  6. http://www.anciens-aerodromes.com/?p=31257
  7. « Ville & Aéroport - Association Nationale d'Elus », sur villeaeroport.fr (consulté le ).
  8. (en) « Aviation aéronautique espace à Bordeaux et sa région », sur aerobordelaise.net (consulté le ).
  9. http://www.villeaeroport.fr/pdf/historique_bordeaux_11_08_2014.pdf
  10. https://www.aerosteles.net/stelefr-ba106-degaulle
  11. https://www.defense.gouv.fr/english/air/actus-air/les-groupes-lourds-honores-sur-la-base-aerienne-106-de-bordeaux
  12. https://www.aerosteles.net/stelefr-ba106-fas
  13. « 666-4 Bad Request !!! », sur defense.gouv.fr (consulté le ).
  14. . http://www.opex360.com/2016/07/29/la-reorganisation-des-commandos-parachutistes-de-lair-se-poursuit/
  15. « memorialgenweb.org/mobile/fr/c… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  16. https://www.aerosteles.net/stelefr-ba106-mouly
  17. https://www.aerosteles.net/stelefr-ba106-80ans
  18. « ELA 43 Escadron de Liaisons Aériennes 43 Médoc », sur traditions-air.fr (consulté le ).
  19. « Ela 43 ela 44 ela 46 ela 47 escadrilles de liaisons aériennes », sur traditions-air.fr (consulté le ).
  20. « Escadre aérienne d'appui aux opérations 00.513 », (consulté le )
  21. « BA 106 Mérignac : création de l’Escadre aérienne d’appui aux opérations », (consulté le )
  22. https://www.defense.gouv.fr/actualites/la-reforme/controle-aerien-une-activite-record-pour-le-cmcc-de-bordeaux
  23. « Installation du CFA à Bordeaux », sur operationnels.com (consulté le )
  24. https://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/creation-de-la-dmae-une-nouvelle-ambition-pour-la-maintenance-aeronautique
  25. Christophe Roux, « FEUILLETON - Visite exceptionnelle au cœur de la base aérienne 106 à Mérignac », sur francetvinfo.fr, France 3 Nouvelle-Aquitaine, (consulté le ).
  26. « Arcachon : deux décorations pour un 11 novembre sous le signe de l’unité », Sud-Ouest,‎ (lire en ligne, consulté le )
  27. « Une journée à la rencontre des réservistes de la BA 106 », sur BFMTV, (consulté le )
  28. https://www.aerosteles.net/stelefr-ba106-croci
  29. http://www.merignac.com/sites/default/files/Flyer_JEP_0.pdf
  30. https://www.defense.gouv.fr/actualites/communaute-defense/hommage-au-capitaine-croci-a-abeche
  31. http://www.pilote-chasse-11ec.com/mort-du-capitaine-croci-30-ans-deja/
  32. https://www.traditions-air.fr/texte/parrains_bases_biographies.htm
  33. https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/sites/default/files/5_Bordeaux_Merignac_ppbe_0.pdf
  34. http://bibleair.free.fr/1.INS/1.THEM/1.ORG/BASES/METRO/101_110/
  35. « Bases - Listes des commandants de bases », sur www.traditions-air.fr (consulté le )
  36. Elsa Provenzano, « Sur la base, Je suis le chef d'orchestre », sur 20 minutes, (consulté le ).
  37. « Prise de commandement sur la BA 106 Mérignac », sur Amicale des Anciens de l'Air de Gironde (consulté le ).
  38. « Passation de commandement sur les bases aériennes et détachements air - 1ère partie », sur Ministère des Armées, (consulté le ).
  39. « Passation de commandement sur trois bases aériennes françaises, BA 106, 120 et 126 », sur Ministère des Armées, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Air Fan, vol. no 436 : Bordeaux-Mérignac Air Base, base arrière de l'USAFE, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • (en) Jerome J. McAuliffe, U.S. Air Force in France 1950-1967, Milspec Press, , 466 p. (ISBN 978-0-9770371-1-7) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Articles connexes[modifier | modifier le code]