Banque arabe internationale d'investissement

Banque arabe internationale d'investissement

La Banque Arabe Internationale d’Investissement (BAII) était un consortium à capitaux arabes et internationaux, surnommée « la plus arabe des banques françaises et la plus française des banques arabes ».

Ce consortium avait été créé pour recycler les pétrodollars sous l'égide de la BNP et était contrôlé à 50 % par les grandes banques internationales dont Bank of America, UBS, ABN... et à 50 % par les grandes banques des pays de la Ligue arabe.

Après une perte de près de 300 millions de francs en 1990, la situation s'est encore dégradée en 1991. La BNP, actionnaire à 98,3%, qui avait déjà injecté 600 millions de francs dans la BAII en 1990, décide au début 1992 de ne laisser subsister que l'activité de gestion de patrimoine[1].

Liens avec BCCI[modifier | modifier le code]

Elle a pour actionnaire principal la First Arabian Corp, une banque américaine que les autorités américaines ont désigné en 1991 comme un "faux nez" de la BCCI dans le rachat illégal de la banque américaine Financial General Bankshare par un groupe d'investisseurs arabes (Kamal Adham, Faisal Al-Fulaij, Abdullah Darwaish).

Dans leur enquête sur la BCCI (Rapport Kerry), les autorités américaines établissent également que Ghaith Pharaon a pu racheter l'Independence Bank grâce à un prêt granti par une lettre de crédit de la BAII. Par la suite, le FBI et Interpol se mettront à la recherche de Ghaith Pharaon, fugitif et inculpé dans plusieurs affaires[note 1],[2],[3],[4],[5],[6].

Le président franco-américain de la BAII, Yves C. Lamarche, était l'un des directeurs et membre du Conseil d'administration de la BCCI. Ancien de la Bank of America, il est probable que ses mandats étaient suivis de près par les autorités américaines.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • The BCCI Affair, Report to the Committee on Foreign Relations, United States Senate, Senator John Kerry and Senator Hank Brown, december 1992 - 102nd Congress 2nd Session Senate Print 102-140.
  • Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié, Ben Laden : La Vérité interdite, Paris, Gallimard, , 332 p. (ISBN 2-07-042377-8), p. 166-168
  • Didier DURET et Karim SOUIDI, La banque arabe internationale d'investissement : une illustration du développement arabe sur Paris, , 177 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Ghaith Pharaon est un investisseur dans la première entreprise commerciale de George W. Bush. Ghaith Pharaon est inculpé et recherché en raison de son rôle présumé dans la faillite de la BCCI et du scandale de la CenTrust Bank (en), qui a coûté 1,7 milliard de dollars aux contribuables américains. Il est cité dans un rapport du Parlement français de 2002 comme ayant des liens avec des réseaux financiers informels avec des commerçants et des terroristes, y compris Al-Qaïda. Toujours sous la demande d'extradition vers les États-Unis, il meurt en 2017 à Beyrouth sans s'être confronté à ces accusations.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Cinq ans d'« accidents bancaires » », sur lesechos.fr (consulté le )
  2. (en) Gretchen Peters, « Indicted Saudi Gets $80 Million US Contract », sur ABC News, (consulté le )
  3. (hu) « Itt a hivatalos megerősítés, hogy "az a Pharaon" halt meg », sur Heti Világgazdaság, (consulté le )
  4. Florence La Bruyère, « Ces riches et louches migrants chouchoutés par Viktor Orbán », sur Libération, (consulté le )
  5. Gilles Gaetner, « Le mystère Pharaon », sur L'Express, (consulté le )
  6. « BCCI : inculpation de M. Ghaith Pharaon », sur Le Monde, (consulté le )