Atri (Rishi)

Atri est le nom de l'un des sept Rishi primordiaux mentionnés dans la Rigveda-samhita. Comme plusieurs autres Rishi (chantre-auteur des hymnes védiques), Atri est au départ une forme du dieu Agni[1].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Jean Haudry a proposé d'interpréter la forme átri- à partir de tari- vaincre, comme signifiant « invincible » une qualification du Feu[1].

Rigveda[modifier | modifier le code]

La première occurrence de Atri dans le texte de la Rigveda-samhita se trouve dans un hymne à Agni composé par Prascanwa : « ... écoute l'invocation de Prascanwa, comme jadis celle de Priyamédha, d'Atri, de Viroûpa, d'Angiras »[2]. Ce texte figure dans le premier cycle (mandala) du Rig-Véda; en note, Alexandre Langlois confirme que Atri et Angiras sont deux Rishi très anciens.

Angiras et Atri sont cités dans un hymne composé par Savya (un fils d'Angiras) en l'honneur d'Indra : « À la prière des Angiras, tu as ouvert l'antre qui renfermait les vaches. Tu as guidé Atri dans la prison aux cent portes »[3]. En note, Langlois raconte que Atri souffrait sous une forte chaleur dans une pîdayantragriha, prison aux cent portes où les Asuras l'avaient enfermé, lorsque Indra et les Ashvins lui envoyèrent une pluie bénéfique en récompense des prières par lesquelles Atri les avaient honorés.

Coutsa rappelle ce fait dans un hymne qu'il adresse aux Ashvins : « La puissance avec laquelle vous avez rendu Soutchanti riche et puissant; avec laquelle vous avez apaisé en faveur d'Atri le brillant et fortuné Agni ... »[4]. Dans le même hymne honorant les Ashvins, Coutsa dit plus loin : « La puissance avec laquelle, ô vaillants, vous avez arrachés au danger Sayou, Atri, et l'antique Manou ... »[5]. Manou est le père et le guide des Aryas, le citer ici avec Sayou et Atri confère à ce dernier une très haute antiquité.

Mythologie[modifier | modifier le code]

L'exploit majeur d'Atri est d'avoir, en compagnie des siens, remis dans le ciel le soleil caché par l'asura Súarbhānu « Frappe Soleil » ce qui justifie son nom. Atri a néanmoins agi en prêtre et en poète, non en guerrier, au moyen d'une « formule », bráhman-, raison pour laquelle le Śatapatha brāhmaṇa (14,5,2,6) en fait un fils de Vāc « parole »[6].

Hindouisme[modifier | modifier le code]

Le Rishi Atri est cité dans les antiques purana mais aussi dans l'épopée Mahābhārata.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alexandre Langlois, Rig-Véda ou Livre des hymnes, 646 pages, Maisonneuve et Cie, 1872, réédité par la Librairie d'Amérique et d'Orient Jean Maisonneuve, Paris 1984, (ISBN 2-7200-1029-4)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean Haudry, : Deux noms mythologiques indiens - Atri, Aditi, Linguistique romane et linguistique indo-européenne. Mélanges offerts à Witold Mańczak à l’occasion de son 90e anniversaire, 2014
  2. Alexandre Langlois, Rig-Véda ou livre des hymnes, (RV 1,3,13, verset 3), page 69.
  3. Alexandre Langlois, opus citatum, (RV 1,4,5, verset 3), page 73.
  4. Alexandre Langlois, op. cit., (RV 1,7,18, verset 7), page 109.
  5. Alexandre Langlois, op. cit., (RV 1,8,18, verset 16), page 109.
  6. Jean Haudry, Le feu dans la tradition indo-européenne, Archè, Milan, 2016 (ISBN 978-8872523438), p. 277