Astéroïde de type R

Complexes S, C et X et autres types dans l'espace des composantes 1 et 2 de la classification de Bus.

Le type R (ou classe R) est un type d'astéroïdes qui apparait dans les trois classifications spectrales usuelles de Tholen (1984), Bus (ou SMASS-II) (1999) et Bus-DeMeo (2009). C'est l'une des petites classes situées en périphérie directe du « complexe S » (dans l'espace des données spectrales), en proximité avec le type Sr des classifications de Bus et Bus-DeMeo.

C'est avec le type O le type le plus rare. Il reste fortement associé aux propriétés spectrales singulières de l'astéroïde (349) Dembowska. À fin 2023, la base de données « Small-Body Database » du Jet Propulsion Laboratory compte 1666 astéroïdes pour lesquels le type SMASS-II (classification de Bus) est renseigné, dont 5 astéroïdes appartenant au type R (0,3 %)[1],[2].

Historique[modifier | modifier le code]

Le type R a été introduit en 1978 par Edward L. G. Bowell dans le cadre de ses travaux sur une nouvelle classification obtenue en croisant différents paramètres (gradient, couleurs, albédo, polarisation...)[3]. Il a par la suite été contesté puis finalement retenu par David J. Tholen en 1984 pour sa nouvelle classification, lui permettant de gérer le cas spécifique de (349) Dembowska[3]. La lettre R (pour reddest) a été choisie en référence à un gradient nettemement « rouge » (dans la zone UBV) des objets considérés.

Propriétés[modifier | modifier le code]

Description spectrale[modifier | modifier le code]

Les astéroïdes de type R sont schématiquement caractérisés par un gradient très rouge dans le visible avec un maximum vers 0,7 μm, puis par des absorptions profondes vers 1 et 2 μm. Leur spectre peut être vu comme intermédiaire entre les types S et V, ou Q et V, ou encore A et V. Ils sont tendanciellement plutôt brillants[réf. nécessaire].

Hypothèses de composition et de liens avec les météorites[modifier | modifier le code]

Comme pour l'ensemble du complexe S et des types voisins dans l'espace des données spectrales (types A, Q, R, K, L, parfois regroupés avec le complexe S comme formant le « groupe S »[réf. nécessaire]), les spectres sont interprétés comme révélant la présence de roches de surface riches en silicates.

Situation dans le Système solaire et hypothèses d'origine[modifier | modifier le code]

L'archétype (349) Dembowska évolue au sein de la ceinture principale d'astéroïdes.

Liste[modifier | modifier le code]

À fin 2023, la base de données « Small-Body Database » (SBDB) du Jet Propulsion Laboratory recense 1 seul astéroïde de type R au sens de la classification de Tholen et 5 au sens de la classification SMASS-II (classification de Bus)[7]. L'étude basée sur des spectres élargis dans l'infrarouge et ayant conduit en 2009 à définir la classification de Bus-DeMeo proposait d'en reclasser deux comme étant de type V, ne retenant que (349) Dembowska comme étant de type R sur les 371 astéroïdes étudiés[6].

Astéroïde Groupe orbital Tholen[7] SMASS-II[7] Bus-DeMeo 2009[6]
(349) Dembowska Ceinture principale R R R
(1904) Massevitch Ceinture principale non classé R V
(2371) Dimitrov Ceinture principale non classé R non étudié
(5111) Jacliff Ceinture principale non classé R V
(257838) 2000 JQ66 Amor non classé R non étudié

Dans les années 1980, la mission IRAS avait proposé pour ce type les astéroïdes (4) Vesta, (246) Asporina, (349) Dembowska, (571) Dulcinée et (937) Bethgea[réf. nécessaire]. La re-classification de Vesta, archétype du type V, posait toutefois question. Ces astéroïdes sont aujourd'hui généralement considérés comme de type V (Vesta), A (Asporina) ou S (Dulcinée).

Exploration[modifier | modifier le code]

À ce jour (2023), aucune sonde spatiale n'a survolé d'astéroïde appartenant au type R.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Moteur de recherche Small-Body Database Search Engine consulté le 23 octobre 2023 avec critère "spec. type (SMASSII) IS DEFINED".
  2. Indication à interpréter avec précaution au regard du faible nombre d'astéroïdes pour lesquels cette donnée est disponible et des différences notables suivant la classification utilisée.
  3. a et b (en) Margaret Murphy, « A History of Asteroid Classification », sur Vissiniti.com, (consulté le ).
  4. a et b (en) Schelte J. Bus, Compositional Structure in the Asteroid Belt: Results of a Spectroscopic Survey (Thèse), Massachusetts Institute of Technology, , 367 p. (lire en ligne).
  5. (en) Schelte J. Bus, Faith Vilas et M. Antonietta Barucci, « Visible-Wavelength Spectroscopy of Asteroids », dans Asteroids III, Tucson, University of Arizona Press, (ISBN 978-0816522811, Bibcode 2002aste.book..169B), p. 169-182.
  6. a b et c (en) Francesca E. DeMeo, Richard P. Binzel, Stephen M. Slivan et Schelte J. Bus, « An extension of the Bus asteroid taxonomy into the near-infrared », Icarus, vol. 202, no 1,‎ , p. 160-180 (DOI 10.1016/j.icarus.2009.02.005, Bibcode 2009Icar..202..160D).
  7. a b et c Moteur de recherche Small-Body Database Search Engine consulté le 13 novembre 2023 avec critères "spec. type (Tholen) = R OR spec. type (SMASSII) = R".

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]