Armand Joseph de Béthune

Armand-Joseph de Béthune
duc de Chârost
Armand Joseph de Béthune
Ephraïm Conquy, Armand Joseph de Béthune, gravure d'après Jean-François Le Breton.

Naissance
Versailles
Décès (à 62 ans)
Ancien 1er arrondissement de Paris
Origine Drapeau du royaume de France Royaume de France
Arme Cavalerie
Grade Général de division
Années de service 17541800
Distinctions Chevalier de Saint-Louis
Autres fonctions Pair de France
Maire du 10e arrondissement de Paris
Signature de Armand-Joseph de Béthune

Armand-Joseph de Béthune, duc de Chârost et d'Ancenis, né le à Versailles, mort le à Paris, est un noble et lieutenant-général français, créateur de plusieurs institutions charitables.

Il s'est fait un nom par sa philanthropie et par son zèle pour les progrès de l'agriculture et de l'industrie.

Louis XV le montre un jour à ses courtisans en disant : « Regardez cet homme ; il n'a pas beaucoup d'apparence, mais il vivifie trois de mes provinces. »[1].

Noble favorable à l'abolition des privilèges, il est maire de l'ancien 10e arrondissement de Paris en 1799 (à peu près l’équivalent du 7e actuel) après avoir échappé à la Terreur grâce au soutien des habitants du pays de Meillant, mais son fils unique et héritier fut guillotiné le .

En 1800, il meurt à l'âge de 62 ans dans ses fonctions de maire parisien, victime de son dévouement, en soignant des malades sourds-muets de Paris atteints de la petite vérole.

États de service[modifier | modifier le code]

Né à Versailles en 1738, fils de François-Joseph de Béthune-Chârost duc d'Ancenis (1719-1739), et de Marthe-Elisabeth de La Rochefoucauld-Roye comtesse de Roucy (1720-1784), il est seigneur ou baron de Meillant, Charenton, Chârost, Ancenis et Roucy, aussi (par acquisition) d'Orval, St-Amand-Montrond et La Roche-Molière en Forez. Il reçoit pendant la Révolution le titre de Père de l'humanité souffrante. Il entre en service en 1754, aux Mousquetaires du roi, et il est nommé par le roi en janvier 1756, lieutenant général dans les provinces de Picardie et Boulonnais, et gouverneur des villes et citadelles de Calais, fort Nieulay et pays reconquis. Le 1er avril 1756, il devient colonel dans le corps des gendarmes de France, et le 3 janvier 1757, il est fait chevalier de Saint-Louis. Le 4 mars 1757, il devient mestre de camp d’un régiment de cavalerie de son nom, anciennement régiment d’Egmont. Il participe à la guerre de Sept Ans à la tête de son unité, et il combat avec beaucoup de valeur à la prise de Munster.

En 1758, il donne toute son argenterie pour subvenir aux besoins de son pays, et en 1759, il est créé pair de France. Le 1er décembre 1761, son régiment ayant été incorporé dans celui de régiment Royal-Étranger cavalerie, il est fait mestre de camp lieutenant du régiment du Roi cavalerie le 1er décembre 1762.

Après la paix de 1763, il se livre tout entier aux actes de bienfaisance. À Ancenis, il fonde des ateliers pour les anciens soldats, pensionne des officiers pauvres, établit des écoles et fait creuser des routes en Bretagne. On lui doit aussi des institutions de bienfaisance pour les femmes en couches, les orphelins, les agriculteurs touchés par des intempéries, des prix pour la culture du coton, le dessèchement des marais et la guérison des épizooties. Dans le Midi, il améliore la construction des moulins à vent, l'exploitation des forges et la culture des prairies artificielles. Dans le Berry, il introduit la culture du lin, de la rhubarbe, de la garance et du tabac. Comme comte de Roucy (1739-1800) il fait construire une école et installe sage femme et médecin. Il propose aussi à l'abbé Terray un plan basé sur la prééminence de l'industrie pour rembourser la dette publique, plan qui est rejeté.

Le 4 novembre 1766, il est nommé brigadier de cavalerie, et le 3 janvier 1770, il est promu maréchal de camp. En 1783, il devient président de la Société philanthropique. À l'assemblée des notables en 1788, il se prononce pour l'égale répartition des charges publiques sur toutes les charges.

Au commencement de la Révolution, il fait un don patriotique de 100 000 francs, et annonce en même temps à l’assemblée nationale, qu’il vient de faire aux habitants d’Ancenis l’abandon d’un droit de dixmage (dîme), se montant à une somme assez considérable. L’assemblée décrète dans sa séance du 24 septembre 1789, qu’il sera adressé des remerciements au duc de Charost, et que la lettre serait imprimée.

Il est élevé au grade de lieutenant-général le 7 septembre 1792, et il est incarcéré pendant le régime de la terreur, avant d’être libéré le 27 juillet 1794.

En 1799, il est nommé maire du 10e arrondissement de Paris, et il meurt en soignant les sourds-muets attaqués par la petite-vérole[2] le 27 octobre 1800.

Il est inhumé dans la chapelle du Château de Meillant.

Famille[modifier | modifier le code]

Son ascendance paternelle est précisée à l'article consacré à son père François-Joseph : les Béthune de Charôst et d'Ancenis sont issus de Philippe de Béthune, le frère cadet du grand Sully, et de son dernier fils Louis. Sa famille maternelle, les La Rochefoucauld de Roye-Roucy, viennent du 2e mariage de François III, comte de La Rochefoucauld.

Armand-Joseph épousa 1° 1760 Louise-Suzanne-Edmée Martel († 1780), fille de Charles Martel, comte de Fontaine-Martel (Bolbec). Il en eut :

  • Armand-Maximilien-Paul-François-Edmé (1764-1765), et :
  • Armand-Louis-François-Edmé de Béthune, comte de Chârost et de Bolbec/Fontaine-Martel, né le 5 août 1770 et guillotiné le 28 avril 1794 pour complot contre-révolutionnaire dans le Nord[3] (on lui prête l'anecdote que, montant à l'échafaud, il aurait corné le livre qu'il lisait dans la charrette funèbre, avant de le confier au bourreau Sanson et de se livrer à lui), sans postérité de sa femme et lointaine cousine Maximilienne-Augustine-Henriette de Béthune (1772-1833), épousée en 1790, fille de Maximilien IX Alexis de Béthune, duc héritier de Sully ;

Puis le duc de Charôst maria en 2e noces, en 1783, Henriette-Adélaïde-Josèphe du Bouchet de Sourches de Tourzel (1765-1837 ; cf. Montsoreau), sans postérité.

Blason de la branche de Chârost issu de la maison de Béthune.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  • Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
  1. Biographie nouvelle des Contemporains, 1822
  2. Dezobry et Bachelet, Dictionnaire de biographie, t.1, Ch.Delagrave, 1876, p. 292
  3. « Armand-Louis-François de Béthune-Charôst », sur Biographie nationale de Belgique, t. II ; en ligne sur Wikisource

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Conduite d’Armand-Joseph Béthune-Charost avant et depuis la Révolution, Paris, 1794
  • Vues générales sur l'organisation de l'instruction rurale (1795)
  • Pierre Jullien de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français : depuis le onzième siècle jusqu'en 1822, Tome 2, l’Auteur, , 526 p. (lire en ligne), p. 266.
  • Alex Mazas, Histoire de l'ordre royal et Militaire de Saint-Louis depuis son institution, jusqu'en 1830, Tome 1, Firmin Didot frère, Paris, , p. 444.

Liens externes[modifier | modifier le code]