Archéologie de la Grande Guerre

Archéologie de la Grande Guerre
Archéologie de la Première Guerre mondiale
Fouilles sur le site archéologique Höhe 80 (Point d'altitude 80) (de), dans le village de Wytschaete (commune de Heuvelland), province de Flandre-Occidentale.
Partie de
Pays
Allemagne, Belgique, France, Italie, Yougoslavie, Autriche, Hongrie
Pratiqué par

L'archéologie de la Grande Guerre, ou archéologie de la Première Guerre mondiale, est une branche de l'archéologie ayant pour objectif de rechercher et d'étudier le mobilier archéologique relatif à la Première Guerre mondiale : les vestiges de constructions ou structures fortifiées (baraquements, blockhaus, galeries souterraines, tranchées, etc...), les vestiges de constructions civiles (habitats, hôpitaux), le petit mobilier archéologique (armes et munitions, statuettes fabriquées par les soldats, etc...) et les nécropoles. Les commémorations centennales du premier conflit mondial ont permis de mettre l'accent sur la contribution de cette discipline à la connaissance de la guerre, à la conservation et à la sauvegarde de ce patrimoine archéologique, de moins en moins visible[1],[2],[3],[4],[5],[6],[7].

L'archéologie de la Grande Guerre commence à se développer dans les années 1980. Cette discipline prend son essor dans les années 1990 avec les constructions d'autoroutes et de lignes ferroviaires : les zones aménagées ont fait l'objet, au préalable, de diagnostics et de fouilles préventifs. Auparavant peu connue des spécialistes, ces travaux préventifs de recherche ont permis de dessiner les caractéristiques de l'archéologie de la Première Guerre mondiale, une discipline « en prise avec la « mémoire vivante » »[5],[1],[2],[3],[6],[4],[7].

Dans les années 2000, les champs de recherche de cette discipline se sont élargis : l'archéologie funéraire, avec les nécropoles et le quotidien des soldats, avec les graffitis et gravures ornant les galeries et souterrains, les objets votifs, la vaissellerie, sont venus apporter un nouvel éclairage sur la Première Guerre mondiale. Les années 2010 sont marquées par un développement de chantiers archéologiques relatifs à la Grande Guerre[1],[2],[3],[6],[4],[7],[5].

L'archéologie de la Grande Guerre, en raison de ses différents champs d'études — artisanats du petit mobilier et leur chaîne opératoire, restes humains et leur identification ainsi que leur contexte spatial, dépotoirs, équipement du soldat, écritures rupestres et graffitis, vestiges de structures militaires et civiles, témoignages historiques tels que ceux d'Alain-Fournier —, nécessite une « approche multidisciplinaire », à la fois anthropologique, cémentochronologique, dendrochronologique, entomologique, isotopique et taphonomique[8],[9].

Vue aérienne des vestiges du fort du Prato Piazza, dans le massif des Dolomites, en Vénétie[10].


Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Jakub Wrzosek, « From Battlefield Archaeology to Conflict Archaeology », World Battlefield Museums Forum publications, Musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdańsk,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  2. a b et c (en) Nicholas Saunders, « Excavating memories : Archaeology and the Great War, 1914–2001 », Antiquity, vol. 76, no 291,‎ , p. 101-108 (DOI 10.1017/S0003598X00089857, lire en ligne [html/pdf], consulté le ).
  3. a b et c (en) Nicholas J. Saunders (en), Killing Time: Archaeology and the First World War, The History Press, (lire en ligne [html/pdf]).
  4. a b et c (en) Paul Cornish (dir.) et Nicholas J. Saunders (dir.), Curating the Great War, Taylor & Francis, (lire en ligne).
  5. a b et c « Archéologie de la Grande Guerre », sur Préfecture de la région Grand Est, (consulté le ).
  6. a b et c (en + fr + it) Marco Milanese (dir.), L’archeologia della Prima Guerra Mondiale. Scenari, progetti, ricerche / The archaeology of the First World War. Research background, projects and case studies, All’Insegna del Giglio, coll. « APM – Archeologia Postmedievale » (no 22), (lire en ligne).
  7. a b et c Michaël Landolt, « L’archéologie de la Grande Guerre : une nécessaire interdisciplinarité », Artefact, no 6,‎ (DOI 10.4000/artefact.817, lire en ligne, consulté le ).
  8. Matás, Roberts et Telfer 2014.
  9. Landolt 2017.
  10. Bezzi, Bezzi et Gietl 2018, p. 19.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (it) Luca Bezzi (dir.), Alessandro Bezzi (dir.), Rupert Gietl et al., « Archeologia del Conflitto : Dai principi generali della disciplina al contesto particolare della Valle di Non », dans Archeologia della Grande Guerra, Livo, (lire en ligne).
  • (en + fr + it) Marco Milanese (dir.), L’archeologia della Prima Guerra Mondiale. Scenari, progetti, ricerche / The archaeology of the First World War. Research background, projects and case studies, All’Insegna del Giglio, coll. « APM – Archeologia Postmedievale » (no 22), (lire en ligne).
  • (en) Paul Cornish (dir.) et Nicholas J. Saunders (dir.), Curating the Great War, Taylor & Francis, (lire en ligne).
  • (en) John Laffin, Battlefield archaeology, London : I. Allan ; New York, N.Y. : Hippocrene Books, (lire en ligne [html/pdf]).
  • (en) Jakub Wrzosek, « From Battlefield Archaeology to Conflict Archaeology », World Battlefield Museums Forum publications, Musée de la Seconde Guerre mondiale de Gdańsk,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  • (en) Nicholas Saunders, « Excavating memories : Archaeology and the Great War, 1914–2001 », Antiquity, vol. 76, no 291,‎ , p. 101-108 (DOI 10.1017/S0003598X00089857, lire en ligne [html/pdf], consulté le ).
  • (en) Nicholas J. Saunders (en), Killing Time: Archaeology and the First World War, The History Press, (lire en ligne).
  • Michaël Landolt, « L’archéologie de la Grande Guerre : une nécessaire interdisciplinarité », Artefact, no 6,‎ (DOI 10.4000/artefact.817, lire en ligne, consulté le ).
  • Desfossés Yves, « Vingt-cinq années d'archéologie de la Grande Guerre dans le Nord-Pas-de-Calais, bilan et perspectives », Revue du Nord, vol. 1-2, nos 404-405,‎ , p. 375-410 (DOI 10.3917/rdn.404.0375., lire en ligne, consulté le ).
  • Laurent Brasier, « 14-18 Le long combat de l’archéologie de la Grande Guerre », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Yves Desfossés, Alain Jacques et Gilles Prilaux, L'archéologie de la Grande Guerre, Ouest France, , 127 p. (lire en ligne).
  • Frédéric Adam, Alain Fournier et ses compagnons d'armes : une archéologie de la Grande Guerre, Serpenoise, (lire en ligne).
  • Jean-Jacques Becker, Histoire culturelle de la grande guerre, Armand Colin, (lire en ligne).
  • Gilles Prilaux et Marc Talon, « La construction du canal Seine-Nord Europe et son intégration dans le paysage archéologique », Archéopages, no Hors-série 3,‎ , Les vestiges de la guerre 14-18 (lire en ligne, consulté le ).
  • Eric Allart, Pierre Bénabid, Emmanuel Leplumey et al., Sur les traces des Poilus d’Orient : Histoire, mémoire et archéologie du Front d’Orient en Macédoine 1916-1918, coll. « Mémoire pour la vie », (ISBN 978-2-9542034-16, lire en ligne [html/pdf]).
  • (it) Cinzia Dal Maso, « L’archeologia della Grande Guerra : ricostruzione di storie senza Storia », Archeostorie Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • (it) « Rilievo delle gallerie della prima guerra mondiale », Archeomatica,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Prilaux (G.), Duchêne (B.), Beuvin (M.) et al., « La Grande Guerre : que nous révèle son archéologie ? », Archéologia, no 548,‎ , p. 32-47 (lire en ligne, consulté le ).
  • (en) Gonzalo Linares Matás, Marco Roberts et Nicholas Telfer, « Archaeology and Anthropology of the First World War : A multidisciplinary approach for the study of a global conflict », The Historian, vol. 3, no 3,‎ (lire en ligne [html/pdf], consulté le ).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Vidéos externes
Canal Seine-Nord Europe - Un poilu sur le canal Seine-Nord Europe
Canal Seine-Nord Europe - Des engins de guerre sur le canal Seine-Nord Europe films réalisés en 2013 par Philippe Fontenoy, sur le site de l'Inrap.
Image externe
Fouille du cimetière militaire allemand de la Grande Guerre retrouvé à Boult-sur-Suippe, Marne, par Denis Gliksman en 2016, sur le site de l'Inrap.