Apache (arme)

Apache
Apache (arme)
Un Apache stocké à la Collection d'études technologiques de défense de Coblence.
Présentation
Type de missile Missile de croisière anti-piste
Constructeur MBDA
Coût à l'unité 1,61 million d'euros
Déploiement Décembre 2001
Caractéristiques
Moteurs Turboréacteur
Masse au lancement 1230 kg
Longueur 5,10 m
Envergure 2,85 m (ailes déployées)
Vitesse 1000 km/h
Portée 140 km
Charge utile 10 sous-munitions anti-piste Kriss, logées dans la partie centrale du missile
Guidage GPS, Guidage inertiel
Plateforme de lancement Mirage 2000, Rafale

L'Apache, produit par MBDA fait partie, avec l’Air-sol moyenne portée amélioré, le SCALP-EG et le MdCN, des missiles de croisières utilisés par l’armée française. Il est essentiellement destiné à détruire les pistes des aérodromes.

Historique[modifier | modifier le code]

APACHE signifie à l'origine « arme planante à charges éjectables ». En effet, les premiers concepts datant du début la collaboration entre Matra et Messerschmitt-Bölkow-Blohm de 1983 et 1988 n'avaient pas de motorisation et donc une portée incompatible avec la neutralisation des pistes défendues par des batteries de missiles sol-air, situées à des distances telles que les avions tireurs auraient été des cibles trop faciles. La solution fut d'intégrer un turboréacteur. En 1986, ce projet antipiste aboutit au programme APACHE (Arme propulsée à charge éjectable) et ces sociétés prévoyaient une mise en service en 1995[1]. Le contrat de développement fut notifié en par le ministère de la Défense. La direction du programme « Apache » est assurée par le Service des programmes nucléaires et de missiles de la direction des Systèmes d’armes (DSA/SPNuM).

En , le Bundestag avait confirmé l'achat de ces missiles pour les Panavia Tornado de la Luftwaffe mais cette décision a été annulée[2].

Il devait être commandé au départ 500 missiles par la France mais l'objectif a été réduit et les 100 Apache prévus par la loi de programmation militaire 1997-2002 ont fait l'objet d'une commande globale en 1997. La livraison par MBDA, issue de la fusion de Matra à deux entreprises britannique et italienne, a eu lieu entre 2001 et 2004. D'un coût unitaire de 1,66 million d'€, ce missile a été livré à 45 exemplaires en 2002, 51 en 2003 et 4 en 2004[3].

Le coût total du programme est estimé en à 674,4 millions d'euros (développement 404,9 millions d'euros, production 269,5 millions d'euros)[4]. Il a été retiré du service et mis sous cocon depuis 2008-2009[5] . En 2015, il est annoncé que la direction générale de l'Armement consacre 12 millions d'euros via l'Agence OTAN de soutien et d'acquisition pour son démantèlement entre 2014 et 2019[6]. Il n'a jamais été utilisé au combat.

Dérivé du missile Apache, le missile SCALP-EG développé à partir de 1994, emporte à plus de 250 km une charge de 400 kilogrammes destinée à la destruction des infrastructures adverses.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Autre vue du missile.

Cette arme, emportée unitairement par le Mirage 2000 ou par couple sous le Rafale, a pour mission principale la neutralisation des pistes des aérodromes ennemis, condition primordiale à la maîtrise du ciel. Le missile est guidé par un radar millimétrique qui déclenche le largage au-dessus de la piste cible des dix sous-munitions KRISS (pour Kill Runway Improved Sub System) d'une masse totale de 500 kg. La particularité de ce missile est sa furtivité lui permettant de pénétrer des réseaux de défense aérienne particulièrement denses. Les tronçons de piste restant intacts doivent être de taille réduite, une mission Apache nécessite une coordination de tir en nombre de ceux-ci, cinq missiles par piste sont annoncés.

La munition KRISS est un armement de pénétration à explosion retardée (0 à 12 h), permettant d’immobiliser une plate-forme. Dans l’emploi, on peut la comparer à la BAP 100, mais contrairement à cette dernière, elle est entièrement pyrotechnique sans intervention électrique.

Sa capacité de pénétration est de :

  • 40 cm de béton ;
  • 50 cm de sable ;
  • 30 cm de sous-couche compacte.

La vitesse de perforation est de 410 m/s. Ses caractéristiques sont les suivantes : L = 1 100 mm ; D = 170 mm ; poids 51 kg[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Laurent Douek, « Sous-munitions intelligente », Science et Vie, no Trimestriel n°157,‎ , p. 25 (ISSN 0151-0282).
  2. « L'Allemagne choisit le missile Apache de Matra », sur Les Échos, (consulté le ).
  3. « Projet de loi de finances pour 2004 : Défense - Air », sur Senat.fr, (consulté le ).
  4. « Projet de loi de finances pour 2003 : Défense - Air », sur Sénat français, (consulté le ).
  5. Jean-Marie Collin, « La France SCALP la Libye ! », sur Alternatives économiques, (consulté le ).
  6. « 4. Des coûts supplémentaires dus au regroupement des sites du SIMu », sur Assemblée nationale,
  7. « L'industrie d'armement française des sous-munitions » [PDF], sur Handicap International, (consulté le ).