Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet

Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet

Naissance
Fontainebleau
Décès (à 33 ans)
Cordoue
Nationalité Drapeau de la France française
Activité principale dramaturge
librettiste
Style
Années d'activité 1753-1769
Famille Louis Poinsinet de Sivry (cousin)

Œuvres principales

Scènes principales

Antoine-Alexandre-Henri Poinsinet dit « le Jeune »[1] est un dramaturge et librettiste français, né le à Fontainebleau et mort le à Cordoue.

Biographie[modifier | modifier le code]

D'une famille attachée depuis longtemps au service de la maison d'Orléans dont son père était notaire, Poinsinet déserta fort jeune la basoche pour se livrer dès sa plus tendre jeunesse, au lieu de suivre l'exemple de ses ancêtres et de prendre l'emploi de son père, au goût du théâtre et de la poésie. Quoique né avec de l'esprit, il ne voulut pas prendre le temps de devenir meilleur. Depuis l'âge de dix-huit ans qu'il fit représenter une parodie de l'opéra de Titon et l'Aurore sous le nom de Totinet, jusqu'à sa mort, il ne cessa d'écrire et d'être représenté consécutivement sur tous les théâtres de la capitale. Quelques-unes de ses pièces eurent du succès, particulièrement Le Cercle ou la Soirée à la mode (1764), qui est restée longtemps au répertoire du Théâtre-Français.

Il était de l'académie des Arcades, et avait été de l'académie de Dijon. Il perdit cette dernière place par un procès très singulier qu'il eut avec une demoiselle de l'Opéra. Quoiqu'il ne manquât pas d'un certain esprit, Poinsinet avait une singulière ignorance des choses les plus communes, un amour-propre, une extrême crédulité et une naïveté tels que son nom était devenu proverbial : on disait : « Bête comme Poinsinet ». Comme son ignorance était mêlée de beaucoup de vanité, on lui persuadait tout ce qu'on voulait. Sa présomption, son ignorance et sa crédulité le rendirent longtemps le jouet des salons. Andrieux, dans un de ses contes, a mis en vers une des anecdotes qui amusé les salons, continuèrent d'avoir cours et Jean Monnet, directeur du Théâtre de la foire, dans le tome II de ses Mémoires, a consacré deux cent quatre-vingts pages aux mystifications dont Poinsinet fut l'objet.

Une société de persifleurs s'étant emparée de lui pour l'accabler de ridicules, on lui fit croire que plusieurs femmes distinguées étaient amoureuses de lui pour lui donner de faux rendez-vous qui ne le désabusèrent pas. On lui proposa d'acheter « la place d'Écran » chez le roi, et on le fit griller pendant quinze jours, pour accoutumer ses jambes à soutenir l'ardeur d'un brasier. Une autre fois qu'on lui avait persuadé que le roi de Prusse lui confierait l'éducation du prince royal s'il voulait renoncer à la religion catholique, Poinsinet fit aussitôt abjuration entre les mains d'un prétendu chapelain protestant, que ce monarque était supposé avoir envoyé clandestinement en France. Lorsque, informé de la vérité, Poinsinet voulut poursuivre criminellement les auteurs de cette mystification, on lui fit comprendre que les rieurs ne seraient pas de son côté.

Plus tard, on lui fit croire qu'il avait tué un gentilhomme en duel, quoiqu'il eût à peine dégainé, et que pour ce meurtre il avait été condamné à être pendu. Ses mystificateurs lui firent lire sa sentence imprimée : un faux crieur la hurlait sous ses fenêtres. Poinsinet se déguisa alors en abbé, se fit tonsurer avant d'aller se cacher aux environs de Paris. Après lui avoir fait prendre les rôles les plus ridicules, on lui annonça que le roi lui accordait enfin sa grâce, comme à un grand poète chéri de la nation. L'affaire faillit avoir des suites graves pour les plaisants lorsque Poinsinet fit parvenir ses remerciements au roi, qui trouva mauvais que l'on eût osé se servir de son nom pour rire sans lui.

La Mort de Poinsinet par Inocencio Medina Vera (1908).

Mais la plus longue de ces plaisanteries fut quand on lui annonça un jour qu'il devait être de l'académie de Pétersbourg, pour avoir part aux bienfaits de l'impératrice ; mais qu'il fallait préalablement apprendre le russe. Poinsinet se mit à cette langue qu'il crut étudier, pour s'apercevoir, au bout de six mois, qu'on lui avait fait apprendre… le breton !

Aimant à voyager, Poinsinet parcourut l'Italie, en 1760, et s'y enthousiasma pour la musique italienne. En 1769, il partit pour l'Espagne, espérant y remplir la charge d'intendant des Menus-Plaisirs du roi. Comptant travailler dans ce royaume à la propagation de la musique italienne et des ariettes françaises, il avait emmené une troupe de comédiens et de chanteurs français et italiens lorsque sa noyade, pour s'être, dit-on, baigné après un repas, le surprit au milieu de beaucoup d'ouvrages qu'il avait commencés.

Poinsinet avait du naturel dans le dialogue, ce qui justifie le succès de la plupart de ses pièces. La coupe de ses vers, favorable au chant, lui procura de bons compositeurs comme Berton ou Philidor, qui aidèrent surtout à sa réputation. La liste de ses ouvrages est très nombreuse, quoique sa carrière n'ait pas été longue.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Écrits divers[modifier | modifier le code]

  • 1755 : Lettre à un homme du vieux temps sur l'Orphelin de la Chine, in-8°
  • 1756  : L'Inoculation, poème, in-8° ;
  • 1757 : Épitre à M. Keiser
  • 1758 : Épitre au comte de la Tour d'Auvergne
  • 1762 : Tablettes des paillards (avec Pressigny fils), in-24 ;
  • 1762 : Épitre à M. Colardeau sur son poème du Patriotisme
  • 1764 : Épitre à Mme Denis
  • 1764 : Épitre à Mlle Corneille
  • 1764 : Épitre familière à une jeune dame
  • 1767 : Gabrielle d'Estrées à Henri IV, héroïde, in-8° ;
  • 1768 : Lettre en vers contre Marmontel
  • 1768 : Mémoire de M. Poinsinet contre la demoiselle Le Blanc de Crouzol dite Duprat.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. En référence à Louis Poinsinet de Sivry dit « l'Aîné » (1733-1804), son cousin également dramaturge.

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]