Antiproton

L'antiproton est l'antiparticule du proton. Les antiprotons sont stables, mais ils ont généralement une durée de vie courte, une collision avec un proton ordinaire faisant disparaître les deux particules.

Découverte[modifier | modifier le code]

L'antiproton est observé pour la première fois en 1955, au cours d'une expérience conduite dans le bevatron du laboratoire national Lawrence-Berkeley, un accélérateur de particules. Quatre ans plus tard, les physiciens américains Emilio Segrè et Owen Chamberlain reçoivent le prix Nobel de physique pour la découverte de cette antiparticule[1].

En 1965, des chercheurs du CERN, en Suisse, créent des antinoyaux d'atomes, par association d'antiprotons et d'antineutrons (antideutérium). Trente ans après, le CERN annonce la création d'atomes d'antihydrogène, formés, chacun, d'un antiproton et d'un positon[2]. En 2010, une publication du CERN, dans la revue britannique Nature, décrit la production, la capture et la conservation pendant un dixième de seconde d'une trentaine d'antiatomes d'hydrogène, une durée de vie suffisante pour étudier leurs propriétés[2],[3].

Masse[modifier | modifier le code]

La masse de l'antiproton (en fait, le rapport de cette masse à celle de l'électron) est mesurée en 2011 à l'Institut Max-Planck d'optique quantique (Garching bei München, Allemagne) avec une précision de 8 × 10−10 (0,8 milliardième) : aucune différence entre les masses du proton et de l'antiproton n'est décelée à ce niveau de précision[4],[5]. En 2015, cette limite supérieure est abaissée à 6,9 × 10−11 (~0,07 milliardième)[6].

Production[modifier | modifier le code]

Il est possible de créer des antiprotons par une collision de particules à haute énergie qui les porte à une température deux millions de fois plus importante que celle de la matière située au centre du Soleil[note 1], ce qui nécessite de les refroidir très fortement[7],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

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Notes[modifier | modifier le code]

  1. Soit environ 15 000 000 K (voir Soleil).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Yuval Ne'eman et Yoram Kirsh (trad. Geneviève Bugnod), Les Chasseurs de particules, Paris, Odile Jacob, coll. « Sciences », , 345 p. (ISBN 978-2-7381-0684-1 et 2738106846, OCLC 41582776, BNF 37039928), p. 111.
  2. a et b Christian Gruber et Philippe-André Martin, De l'atome antique à l'atome quantique : à la recherche des mystères de la matière, Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 329 p. (ISBN 978-2-88915-003-8 et 2889150038, OCLC 862210012, BNF 43685831), p. 290-291.
  3. Tristan Vey, « Des atomes d'antimatière «capturés» en laboratoire », Le Figaro, (consulté le ).
  4. Laurent Sacco, « La masse de l'antiproton mesurée avec une précision record », sur Futura, (consulté le ).
  5. Sean Bailly, « L'antiproton a bien la même masse que le proton », Pour la science, (consulté le ).
  6. (en) S. Ulmer, C. Smorra, A. Mooser, K. Franke, H. Nagahama et al., « High-precision comparison of the antiproton-to-proton charge-to-mass ratio », Nature, vol. 524,‎ , p. 196-199 (DOI 10.1038/nature14861 Accès libre).
  7. Paul Indelicato, « Des pommes, des poires et de l’antigravité? », sur lejournal.cnrs.fr, (consulté le ).
  8. Laurent Sacco, « Record au Cern : le gaz d'antiprotons le plus froid sur Terre », sur Futura, (consulté le ).